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France: L'auteur de l'attentat de Nice, frimeur violent, radicalisé sur le tard #

8/29/2022, 7:48 AM
Nice, FRA

Décrit comme violent, manipulateur ou dragueur invétéré, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, abattu par la police française en 2016 après avoir tué 86 personnes sur la promenade des Anglais, sera le grand absent du procès de l'attentat de Nice qui s'ouvrira à Paris le 5 septembre.

Né en janvier 1985, il grandit à M'saken, une ville de l'est de la Tunisie dont beaucoup d'habitants ont travaillé à l'étranger. Il est le deuxième enfant et le premier garçon d'une fratrie de 10.

Son père, Mondher, le présente comme un élève brillant - mais il échoue dans ses études supérieures - et signale aussi à l'AFP après l'attentat, "une période, entre 2002 et 2004", durant laquelle son fils connaît "des problèmes qui ont provoqué une dépression nerveuse".

"il devenait colérique, il criait, il cassait tout ce qu'il trouvait devant lui", rapporte-t-il, assurant l'avoir emmené consulter un psychiatre.

D'autres membres de la famille et son ex-femme ont évoqué devant les enquêteurs "une enfance malheureuse" en raison du manque d'attention de son père et même de "maltraitances graves".

La cousine germaine de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, Hajer, vit à Nice, sur la riviera française, et se rend en Tunisie chaque été. Ils se marient en 2006 et le couple s'installe à Nice fin 2007.

En 2010 naît un premier enfant, puis deux autres en 2013 et 2015. Le Tunisien gagne sa vie comme chauffeur-livreur. Le dernier enfant est conçu alors que son épouse, qui vit désormais séparément, a entamé une procédure de divorce, dénonçant des violences.

"Il aimait le mal. Il aimait me brûler avec des pailles, il me frappait à coups de pied sur la tête car il voulait voir le sang couler. C'était un monstre, même le diable s'est inspiré de lui (...)", raconte-t-elle aux enquêteurs après l'attentat.

En 2016, il frappe un automobiliste avec un morceau de palette alors qu'il décharge une livraison sur la voie publique. Il est condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis.

Adepte des salles de musculation pour "faire le beau" selon des proches, Mohamed Lahouaiej Bouhlel affectionne aussi les cours de salsa, où il s'illustre selon des témoins comme "un dragueur un peu lourd".

"Sexualité débridée", évoque après l'attentat François Molins, alors procureur de Paris. Selon des proches, l'homme conserve à demeure une poupée gonflable et fréquente des prostituées.

À quel moment s'est-il radicalisé, lui qui semble, aux dires de ses connaissances, n'avoir jamais manifesté un quelconque intérêt pour la religion?

"Il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l'alcool", avait déclaré son père à l'AFP en 2016.

L'enquête a montré son adhésion, plusieurs mois au moins avant l'attentat, aux thèses du groupe jihadiste État islamique (EI), qui contrôlait alors de vastes territoires en Irak et en Syrie et revendiquait des attentats sur plusieurs continents, mais aucun lien direct n'a pu être établi.

Les enquêteurs découvrent toutefois une longue préparation psychologique et matérielle pour commettre l'attentat.

"Il fonce volontairement sur la terrasse d'un restaurant" : cet article du quotidien régional Nice-Matin du 1er janvier 2016 relatant un fait divers est retrouvé dans le téléphone portable de celui qui quelques mois plus tard foncera en camion dans la foule rassemblée pour la fête nationale.

Un de ses amis a raconté aux enquêteurs que Mohamed lui avait montré, début 2016, une vidéo de décapitation de l'EI, lui confiant qu'il était "habitué" à en visionner.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel multiplie les repérages, acquiert des armes, loue un camion et s'enivre de chants religieux.

S'est-il confié à ses proches sur son projet funeste ? Trois des huit accusés comparaissent pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle", notamment pour avoir été associés aux recherches sur la location du camion ayant servi à l'attentat, ce dont ils se défendent.

Aurait-il trouvé dans la radicalité de l'EI un prétexte pour assouvir ses penchants violents ? Un jour, à bord de son camion, il avait fait mine d'écraser l'une de ses connaissances, pour "rigoler", selon un témoin.

Les enquêteurs évoquent un "fonctionnement psychopathologique préexistant" qui aurait trouvé "dans l'idéologie islamiste radicale le +terreau+ nécessaire pour favoriser le passage à l'acte meurtrier".

"Pour moi, c'est extrêmement proche du nazisme, on ne m'enlèvera pas de l'idée que les camps de concentration pouvaient satisfaire aussi la perversité individuelle", estime Gérard Chemla, avocat de parties civiles.

En 2017, le corps de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, avait été rapatrié et enterré en Tunisie, selon la presse tunisienne et française. Interrogés par l'AFP, les autorités tunisiennes n'ont jamais confirmé l'inhumation du corps à M'saken.

kl-vxm/iw/jg

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AUG 29

L'auteur de l'attentat de Nice, frimeur violent radicalisé sur le tard #

8/29/2022, 6:00 AM
Nice, FRA

Décrit comme violent, manipulateur ou dragueur invétéré, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, abattu par la police en 2016 après avoir tué 86 personnes sur la promenade des Anglais, sera le grand absent du procès de l'attentat de Nice qui s'ouvrira à Paris le 5 septembre.

Né en janvier 1985, il grandit à M'saken, une ville de l'est de la Tunisie dont beaucoup d'habitants ont travaillé à l'étranger. Il est le deuxième enfant et le premier garçon d'une fratrie de 10.

Son père, Mondher, le présente comme un élève brillant - mais il échoue dans ses études supérieures - et signale aussi à l'AFP après l'attentat "une période, entre 2002 et 2004", durant laquelle son fils connaît "des problèmes qui ont provoqué une dépression nerveuse".

"il devenait colérique, il criait, il cassait tout ce qu'il trouvait devant lui", rapporte-t-il, assurant l'avoir emmené consulter un psychiatre.

D'autres membres de la famille et son ex-femme ont évoqué devant les enquêteurs "une enfance malheureuse" en raison du manque d'attention de son père et même de "maltraitances graves".

La cousine germaine de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, Hajer, vit à Nice et vient en Tunisie chaque été. Ils se marient en 2006 et le couple s'installe à Nice fin 2007.

En 2010 naît un premier enfant, puis deux autres en 2013 et 2015. Le Tunisien gagne sa vie comme chauffeur-livreur. Le dernier enfant est conçu alors que son épouse, qui vit désormais séparément, a entamé une procédure de divorce, dénonçant des violences.

"Il aimait le mal. Il aimait me brûler avec des pailles, il me frappait à coups de pied sur la tête car il voulait voir le sang couler. C'était un monstre, même le diable s'est inspiré de lui (...)", raconte-t-elle aux enquêteurs après l'attentat.

En 2016, il frappe un automobiliste avec un morceau de palette alors qu'il décharge une livraison sur la voie publique. Il est condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis.

Adepte des salles de musculation pour "faire le beau" selon des proches, Mohamed Lahouaiej Bouhlel affectionne aussi les cours de salsa, où il s'illustre selon des témoins comme "un dragueur un peu lourd".

"Sexualité débridée", évoque après l'attentat François Molins, alors procureur de Paris. Selon des proches, l'homme conserve à demeure une poupée gonflable et fréquente des prostituées.

A quel moment s'est-il radicalisé, lui qui semble, aux dires de ses connaissances, n'avoir jamais manifesté un quelconque intérêt pour la religion?

"Il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l'alcool", avait déclaré son père à l'AFP en 2016.

L'enquête a montré son adhésion, plusieurs mois au moins avant l'attentat, aux thèses du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui contrôlait alors de vastes territoires en Irak et en Syrie et revendiquait des attentats sur plusieurs continents, mais aucun lien direct n'a pu être établi.

Les enquêteurs découvrent toutefois une longue préparation psychologique et matérielle pour commettre l'attentat.

"Il fonce volontairement sur la terrasse d'un restaurant": cet article du quotidien régional Nice-Matin du 1er janvier 2016 relatant un fait divers est retrouvé dans le téléphone portable de celui qui quelques mois plus tard foncera en camion dans la foule rassemblée pour la fête nationale.

Un de ses amis a raconté aux enquêteurs que Mohamed lui avait montré, début 2016, une vidéo de décapitation de l'EI, lui confiant qu'il était "habitué" à en visionner.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel multiplie les repérages, acquiert des armes, loue un camion et s'enivre de chants religieux.

S'est-il confié à ses proches sur son projet funeste? Trois des huit accusés comparaissent pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle", notamment pour avoir été associés aux recherches sur la location du camion ayant servi à l'attentat, ce dont ils se défendent.

Aurait-il trouvé dans la radicalité de l'EI un prétexte pour assouvir ses penchants violents? Un jour, à bord de son camion, il avait fait mine d'écraser l'une de ses connaissances, pour "rigoler", selon un témoin.

Les enquêteurs évoquent un "fonctionnement psychopathologique préexistant" qui aurait trouvé "dans l'idéologie islamiste radicale le +terreau+ nécessaire pour favoriser le passage à l'acte meurtrier".

"Pour moi, c'est extrêmement proche du nazisme, on ne m'enlèvera pas de l'idée que les camps de concentration pouvaient satisfaire aussi la perversité individuelle", estime Gérard Chemla, avocat de parties civiles.

En 2017, le corps de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, avait été rapatrié et enterré en Tunisie, selon la presse tunisienne et française. Interrogés par l'AFP, les autorités tunisiennes n'ont jamais confirmé l'inhumation du corps à M'saken.

kl-vxm/iw/cbn

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AUG 29

Attentat de Nice: Yanis, Camille, Mino, des victimes racontées par leurs proches #

8/29/2022, 6:00 AM
Nice, FRA

Mino, mère de deux enfants, avait une telle mémoire que son mari l'appelait MP3, Yanis, cinq ans, adorait les aventures des Marvel et de Spiderman, Camille avait elle choisi l'humanitaire en Amérique latine face au marketing qui lui semblait futile.

L'AFP a demandé à des proches de trois des 86 personnes tuées dans l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice de raconter ces personnalités au destin brisé.

Yanis Coviaux, Français, né le 12 octobre 2010 à Voiron (Isère), mort à cinq ans. Portrait par sa mère Samira Rouibah:

"C'était mon premier enfant. Il riait beaucoup, était très très malicieux, super intelligent. Il parlait tellement bien. Il était bien avancé pour son âge. C'était un enfant plein de vie et qui était heureux. Il aimait aller sur la +Prom+ (Promenade des Anglais), faire du vélo avec ses copains. Il faisait de la trottinette, jouait aux (super-héros) Marvel. Il aimait aller voir son papi et sa mamie à Grenoble et son tonton Djamel. Mon plus grand fils aujourd'hui (son deuxième enfant, né en 2017, ndlr), je commence à lui en parler. Il me demande : +Il est où Yanis maman ? Je lui réponds: +Il est dans le ciel avec les Marvel, avec Spiderman et Ironman+". Alors il me dit: +Il a de la chance!+."

Camille Murris, Française, née le 9 mai 1989 à Nice, décédée à 27 ans. Racontée par sa mère Anne Murris:

"C'était quelqu'un de solaire, qui a toujours rayonné par sa gentillesse. Petite, elle avait été surnommée +l'assistante sociale de la cour de récréation+ et ce côté social elle l'a trimballé toute sa vie. Elle a commencé à partir pour des missions humanitaires en Amérique latine, pour au bout d'un moment abandonner son travail pour lequel elle ne trouvait pas trop de sens par rapport aux valeurs qui étaient les siennes. Elle était cheffe de projet marketing dans une agence publicitaire et dépenser des sommes exorbitantes pour faire des publicités pour des crèmes ou autres lui semblait tellement futile. Quand cette tragédie s'est produite, elle revenait d'une mission humanitaire d'une année, en Argentine, en Bolivie et au Pérou. Elle avait une attirance pour la langue espagnole. Elle était aussi musicienne et avait commencé le violon à six ans. Dans son ancienne école de commerce, Skema Business School, un très beau projet humanitaire intitulé +Espoir avec Camille Murris+ a été monté en 2018, après son décès, pour aider un quartier de Belo Horizonte, au Brésil, en soutenant l'extension d'un centre d'accueil des enfants. C'est quelque chose qui lui ressemble".

- Mino Razafitrimo, Malgache, née le 7 mars 1985 à Madagascar, morte à 31 ans. Racontée par son mari Bruno:

"C'était une fille très studieuse, elle est allée jusqu'au master 2 en France, en économie sociale. Elle n'était pas très bavarde, comme moi et comme les enfants. Elle était toujours disponible pour les autres. Moi je l'appelais MP3 parce qu'elle avait beaucoup de mémoire et n'oubliait jamais rien, que ce soit le bien ou le mal qu'on lui faisait. Je l'ai rencontrée en 2004, on s'est marié en 2009. On avait cinq ans d'écart. On s'est dit +A tes 25 ans et à mes 30 ans, on boucle tout+. On s'est marié, on a acheté l'appartement, on a eu Amaury en 2010. J'ai vraiment perdu une amie, une compagne et une femme. C'est pour ça que j'ai vraiment du mal à refaire ma vie. On n'avait pas beaucoup les moyens donc ça faisait 10 ans qu'elle n'était pas allée à Madagascar et on aurait dû y aller en décembre 2016 pour le mariage de mon frère. Tout était prévu, tout était prêt. On est retourné à Madagascar, quelques mois après (l'attentat), on l'a enterrée là-bas. On a dit: +On ne va pas tout annuler, on revient quand même, comme si elle était là+. On la conjugue toujours au présent, encore maintenant. Les petits, ça comble un petit peu l'absence.

ebe/iw/cbn

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AUG 28

Bordeaux: un jeune pompier volontaire écroué pour une trentaine d'incendies #

Un étudiant de 19 ans, pompier volontaire en Gironde, a été mis en examen et écroué dimanche pour "destruction par incendies", soupçonné d'une trentaine de départs de feu dans le Médoc, a indiqué la procureure de la République de Bordeaux dans un communiqué.

Arrêté vendredi matin, ce jeune homme originaire de Lesparre-en-Médoc (Gironde) et pompier volontaire à Soulac-sur-mer a reconnu "pour partie" son implication durant sa garde à vue, d'après la même source.

La justice lui reproche d'être à l'origine de 31 incendies intervenus entre le 29 juillet et le 21 août, ce qui lui vaut d'être poursuivi principalement pour "destructions par incendies de bois, forêts, landes, maquis ou plantations d'autrui pouvant causer un dommage aux personnes", des faits punis de quinze ans de réclusion criminelle.

Durant cette période estivale, une trentaine d'incendies "présentant un caractère volontaire et criminel" avaient été constatés "dans un secteur géographique restreint du nord du Médoc", à Soulac-sur-mer, Le Verdon-sur-mer, Grayant-et-l'Hôpital, Saint-Vivien-de-Médoc et Vensac, selon le parquet.

Près de 45 gendarmes ont été mobilisés durant cette période et l'enquête menée par la brigade des recherches de la compagnie de Lesparre et la section de recherches de Bordeaux.

D'après le parquet, l'incendiaire présumé "a confirmé ses aveux" devant le juge d'instruction qui lui a signifié dimanche sa mise en examen.

Il a ensuite été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.

La Gironde a été touchée cet été par deux incendies majeurs, à La Teste-de Buch (7.000 hectares en juillet) et Landiras (13.800 ha en juillet puis 7.400 ha en août après une violente reprise de feu).

bpe/cbn

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