Afghanistan: un chef taliban rebelle tué en tentant de fuir en Iran #
Un chef taliban rebelle afghan, issu de la minorité chiite hazara, a été tué alors qu'il tentait de fuir en Iran, a déclaré mercredi le ministère de la Défense, en démentant des informations selon lesquelles il aurait été tué en détention.
Mehdi Mujahid avait rompu avec le mouvement taliban quand celui-ci l'avait démis en début d'année du poste de chef des renseignements dans la province de Bamiyan (Centre), en majeure partie peuplée de Hazaras.
Il avait été nommé en août 2021 quand les islamistes ont pris le pouvoir à Kaboul.
La nomination du chef trentenaire avait été perçue comme une tentative des talibans - majoritairement pachtounes - de concrétiser leur intention affichée de se montrer plus inclusifs.
Selon des médias locaux, la mise à l'écart du chef hazara était liée au contrôle du lucratif commerce du charbon dans le district de Balkhab, frontalier de la province de Bamiyan et d'où il était originaire.
C'est dans ce district qu'il s'était replié avec plusieurs combattants restés fidèles, et contre lesquels les talibans ont déclenché une offensive fin juin.
Le conflit avait fait fuir de nombreux habitants de la région dans les montages environnantes, dans des conditions difficiles.
Le ministère de la Défense a affirmé mercredi que des forces frontalières avaient identifié Mehdi Mujahid dans la province de Herat (Nord-Ouest), près de l'Iran "où il voulait fuir", et l'avaient "puni pour ses actes".
Il était seul et "voulait entrer illégalement en Iran", a précisé à l'AFP le responsable provincial de l'information, Naeemul Haq Haqqani, ajoutant qu'il avait été "tué après un accrochage".
Toutefois, des photos circulaient sur les réseaux sociaux montrant Mehdi Mujahid, visiblement vivant, détenu et encadré par deux talibans, laissant entendre que le chef rebelle aurait été tué ensuite, mais Naeemul Haq Haqqani a rejeté ces informations.
"Les rumeurs selon lesquelles cette personne a été capturée vivante sont des mensonges", a-t-il déclaré.
Les hazaras en Afghanistan ont été persécutés pendant des décennies, en particulier par les talibans au moment de leur premier passage au pouvoir (1996-2001).
Ils continuent aussi à être la cible d'attaques du groupe jihadiste État islamique, qui les qualifie d'hérétiques.
abh-fox/epe/emp
Afghanistan: les talibans célèbrent un an de pouvoir après une "grande victoire" #
Les talibans ont célébré en chantant lundi à Kaboul, près de l'ancienne ambassade américaine, l'anniversaire de leur retour au pouvoir en Afghanistan, une année marquée par une forte régression des droits des femmes et une profonde crise humanitaire.
Le 15 août 2021, les fondamentalistes islamistes s'emparaient sans combattre de la capitale Kaboul, au terme d'une offensive éclair menée sur tout le territoire contre des forces gouvernementales en déroute, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l'Otan après vingt ans de conflit dans le pays qui a fait des dizaines de milliers de morts.
"Cette grande victoire est arrivée à la suite d'innombrables sacrifices et épreuves", a déclaré dans un tweet Abdul Ghani Baradar, vice-Premier ministre et co-fondateur du mouvement des talibans.
"Ce jour-là (...), l'Emirat islamique a mis à genoux la superpuissance mondiale et leurs alliés, et les Afghans ont obtenu leur indépendance", a ajouté celui qui avait signé en 2020 avec Washington l'accord qui a conduit au retrait des troupes étrangères du pays.
Ce retrait chaotique s'est poursuivi jusqu'au 31 août, avec des dizaines de milliers de civils en panique se précipitant vers l'aéroport de la capitale pour être évacuées hors du pays.
Les images stupéfiantes de foules prenant d'assaut et grimpant sur des avions stationnés sur le tarmac, ou encore tentant de s'accrocher à un avion-cargo de l'armée américaine en train de décoller ont marqué le monde.
Ce lundi, décrété jour férié, l'anniversaire a surtout été fêté par les talibans.
"Nous avons rempli l'obligation du jihad et libéré notre pays", a résumé à l'AFP Niamatullah Hekmat, un combattant taliban entré à Kaboul ce jour-là.
"C'est le jour de la conquête et de la victoire du drapeau blanc" de l'Emirat islamique, a déclaré sur Twitter le porte-parole du gouvernement, Bilal Karimi.
A Kaboul, de nombreux talibans, armés ou non, se sont spontanément rassemblés sur le Square Massoud, un grand carrefour décoré de drapeaux blancs de l'Emirat islamique, face à l'ancienne ambassade américaine, et qui mène à l'aéroport, a constaté une journaliste de l'AFP-TV.
"Vive l'Emirat Islamique ! Allahu Akbar (Dieu est le plus grand)!" ont-ils notamment chanté en dansant et en faisant des selfies.
Dans les rues de la capitale, sous un ciel gris, la circulation a été calme et la population a été discrète, au contraire des pickup bien visibles chargés de talibans armés agitant leurs drapeaux blancs, comme à Kandahar (Sud).
Dans cette ville berceau historique et centre du pouvoir taliban, quelques femmes en burqa ont aussi marché en agitant les mêmes bannières.
Un an après, les combattants talibans expriment leur joie de voir aujourd'hui leur mouvement exercer le pouvoir, au moment où, de leur côté, les agences d'aides humanitaire s'alarment de voir la moitié des 38 millions d'habitants du pays confrontés à une pauvreté extrême.
"Quand nous sommes entrés dans Kaboul, et quand les Américains sont partis, ce furent des moments de joie", poursuit Niamatullah Hekmat, membre des forces spéciales.
Pour les Afghans ordinaires, et particulièrement les femmes, le retour des fondamentalistes islamistes n'a fait qu'amplifier les difficultés.
Très vite et en dépit de leur promesse initiale, les nouveaux maîtres du pays sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait caractérisé leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, restreignant fortement les droits des femmes.
Celles-ci sont exclues de nombreux emplois publics et interdites de voyager seules en dehors de leur ville.
En mars, les islamistes ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures après leur réouverture pourtant annoncée de longue date.
Et début mai, le chef suprême de talibans a ordonné aux femmes de porter un voile intégral en public, de préférence la burqa.
"Depuis le jour où ils sont arrivés, la vie a perdu son sens", se désole Ogai Amail, une habitante de Kaboul. "Tout nous a été arraché, ils sont même entrés dans notre espace personnel".
Samedi à Kaboul, des talibans ont tiré en l'air pour disperser une quarantaine de femmes qui manifestaient pour le droit au travail et à l'éducation.
Une trentaine d'entre elles se sont rassemblées lundi chez l'une d'elles et ont posté sur les réseaux sociaux des photos avec des slogans comme: "L'histoire de l'Afghanistan a honte de la fermeture des écoles".
"Notre plaidoyer pour la justice a été réduit au silence par des coups de feu, mais aujourd'hui nous plaidons à l'intérieur de notre maison", a déclaré une manifestante, Munisa Mubariz, par messagerie aux journalistes.
Si les Afghans se réjouissent d'une baisse de la violence avec la fin de la guerre, beaucoup d'entre-eux sont touchés de plein fouet par une crise économique et humanitaire aigüe.
Les avoirs du pays à l'étranger ont été gelés par Washington et l'aide internationale, qui finançait environ 80% du budget afghan, reprend lentement après avoir été stoppée net. Aucun pays n'a jusque-là reconnu le régime des talibans.
"Si le gouvernement poursuit sa politique, le taux de pauvreté risque d'augmenter et d'atteindre son apogée, ce qui entraînera l'Afghanistan et les Afghans dans la pire des situations humanitaires", s'inquiète Lima Rahmani, une habitante de Kaboul.
bur-epe/
Afghanistan: les talibans célèbrent un an de pouvoir depuis "le jour de la conquête" #
Des talibans ont scandé des chants victorieux lundi à Kaboul, près de l'ancienne ambassade américaine, pour célébrer le premier anniversaire de leur retour au pouvoir en Afghanistan, une année marquée par une forte régression des droits des femmes et une profonde crise humanitaire.
Le 15 août 2021, les fondamentalistes islamistes s'emparaient sans combattre de la capitale Kaboul, au terme d'une offensive éclair menée sur tout le territoire contre des forces gouvernementales en déroute, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l'Otan après vingt ans de conflit dans le pays qui a fait des dizaines de milliers de morts.
"Nous avons rempli l'obligation du jihad et libéré notre pays", résume Niamatullah Hekmat, un combattant taliban entré à Kaboul ce jour-là.
"C'est le jour de la victoire et du bonheur pour les musulmans et le peuple afghans. C'est le jour de la conquête et de la victoire du drapeau blanc" de l'Emirat islamique, a déclaré sur Twitter le porte-parole du gouvernement, Bilal Karimi.
Le retrait chaotique des forces étrangères s'est poursuivi jusqu'au 31 août, avec des dizaines de milliers de civils en panique se précipitant vers l'unique aéroport de la capitale pour être évacuées hors du pays, sur n'importe quel vol disponible.
Les images stupéfiantes de foules prenant d'assaut des avions stationnés sur le tarmac, grimpant sur des appareils ou tentant de s'accrocher à un avion-cargo de l'armée américaine en train de décoller ont marqué le monde.
De nombreux talibans, avec ou sans armes, se sont spontanément rassemblés sur le Square Massoud, un grand carrefour décoré de drapeaux blancs de l'Emirat islamique, face à l'ancienne ambassade américaine, et qui mène à l'aéroport, a constaté une journaliste de l'AFPTV.
"Vive l'Emirat Islamique ! Allahu Akbar (Dieu est le plus grand)!" ont-ils notamment chanté en dansant et en faisant des selfies.
Dans les rues de Kaboul, sous un ciel gris, la circulation était plutôt réduite et la population se faisait discrète, mais avec comme toujours des patrouilles de talibans armés en pickup et des checkpoints.
Excepté ce lundi décrété jour férié, aucune célébration officielle n'a jusque-là été annoncée pour marquer l'anniversaire.
Un an après, les combattants talibans expriment leur joie de voir aujourd'hui leur mouvement exercer le pouvoir, au moment où, de leur côté, les agences d'aides humanitaire s'alarment de voir la moitié des 38 millions d'habitants du pays confrontés à une pauvreté extrême.
"Quand nous sommes entrés dans Kaboul, et quand les Américains sont partis, ce furent des moments de joie", poursuit Niamatullah Hekmat, membre des forces spéciales.
Mais pour les Afghans ordinaires, et particulièrement les femmes, le retour des talibans n'a fait qu'amplifier les difficultés.
Très vite et en dépit de leur promesse initiale, les nouveaux maîtres du pays sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait caractérisé leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, restreignant fortement les droits des femmes.
Celles-ci sont exclues de nombreux emplois publics et interdites de voyager seules en dehors de leur ville.
En mars, les islamistes ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures après leur réouverture pourtant annoncée de longue date.
Et début mai, le chef suprême de talibans a ordonné aux femmes de porter un voile intégral en public, de préférence la burqa.
"Depuis le jour où ils sont arrivés, la vie a perdu son sens", se désole Ogai Amail, une habitante de Kaboul. "Tout nous a été arraché, ils sont même entrés dans notre espace personnel".
Samedi à Kaboul, des combattants talibans ont dispersé à coups de crosse de fusil et de tirs en l'air une quarantaine de femmes qui manifestaient pour le droit au travail et à l'éducation.
Ce lundi, une trentaine d'entre-elles se sont rassemblées au domicile de l'une d'elles et ont posté sur les réseaux sociaux des photos avec des slogans comme: "L'histoire de l'Afghanistan a honte de la fermeture des écoles".
"Notre plaidoyer pour la justice a été réduit au silence par des coups de feu, mais aujourd'hui nous plaidons à l'intérieur de notre maison", a déclaré une manifestante, Munisa Mubariz, par messagerie aux journalistes.
Si les Afghans se réjouissent d'une baisse de la violence avec la fin de la guerre, beaucoup d'entre-eux sont touchés de plein fouet par une crise économique et humanitaire aigüe. Les avoirs du pays à l'étranger ont été gelés par Washington et l'aide internationale, qui finançait environ 80% du budget afghan, reprend lentement après avoir été stoppée net.
"Les gens qui viennent dans nos magasins se plaignent tellement des prix élevés que nous, commerçants, commençons même à détester ce que nous faisons", déplore Noor Mohammad, un commerçant de Kandahar (Sud), berceau historique et centre du pouvoir taliban.
Aucun pays n'a jusque-là reconnu le régime des talibans.
abh-jd/epe/thm
Afghanistan: les talibans célèbrent un an de pouvoir depuis "le jour de la conquète" #
Des talibans ont scandé des chants victorieux lundi à Kaboul, près de l'ancienne ambassade américaine, pour célébrer le premier anniversaire de leur retour au pouvoir en Afghanistan, une année marquée par une forte régression des droits des femmes et une profonde crise humanitaire.
Le 15 août 2021, les fondamentalistes islamistes s'emparaient sans combattre de la capitale Kaboul, au terme d'une offensive éclair menée sur tout le territoire contre des forces gouvernementales en déroute, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l'Otan après vingt ans de conflit dans le pays qui a fait des dizaines de milliers de morts.
"Nous avons rempli l'obligation du jihad et libéré notre pays", résume Niamatullah Hekmat, un combattant taliban entré à Kaboul ce jour-là.
"C'est le jour de la victoire et du bonheur pour les musulmans et le peuple afghans. C'est le jour de la conquête et de la victoire du drapeau blanc" de l'Emirat islamique, a déclaré sur Twitter le porte-parole du gouvernement, Bilal Karimi.
Le retrait chaotique des forces étrangères s'est poursuivi jusqu'au 31 août, avec des dizaines de milliers de civils en panique se précipitant vers l'unique aéroport de la capitale pour être évacuées hors du pays, sur n'importe quel vol disponible.
Les images stupéfiantes de foules prenant d'assaut des avions stationnés sur le tarmac, grimpant sur des appareils ou tentant de s'accrocher à un avion-cargo de l'armée américaine en train de décoller ont marqué le monde.
De nombreux talibans prenaient des selfies sur le Square Massoud, un grand carrefour décoré de drapeaux blancs de l'Emirat islamique, face à l'ancienne ambassade américaine, et qui mène à l'aéroport, a constaté une journaliste de l'AFPTV.
"Vive l'Emirat Islamique ! Allahu Akbar (Dieu est grand)!" ont-ils notamment scandé lors d'un rassemblement spontané sur cette place.
Dans les rues de Kaboul, sous un ciel gris, la circulation était plutôt réduite et la population se faisait discrète, mais avec comme toujours des patrouilles de talibans armés en pickup et des checkpoints.
Excepté ce lundi décrété jour férié, aucune célébration officielle n'a jusque-là été annoncée pour marquer l'anniversaire.
Un an après, les combattants talibans expriment leur joie de voir aujourd'hui leur mouvement exercer le pouvoir, au moment où, de leur côté, les agences d'aides humanitaire s'alarment de voir la moitié des 38 millions d'habitants du pays confrontés à une pauvreté extrême.
"Quand nous sommes entrés dans Kaboul, et quand les Américains sont partis, ce furent des moments de joie", poursuit Niamatullah Hekmat, membre des forces spéciales.
Mais pour les Afghans ordinaires, et particulièrement les femmes, le retour des talibans n'a fait qu'amplifier les difficultés.
Très vite et en dépit de leur promesse initiale, les nouveaux maîtres du pays sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait caractérisé leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, restreignant fortement les droits des femmes.
Celles-ci sont exclues de nombreux emplois publics et interdites de voyager seules en dehors de leur ville.
En mars, les islamistes ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures après leur réouverture pourtant annoncée de longue date.
Et début mai, le chef suprême de talibans a ordonné aux femmes de porter un voile intégral en public, de préférence la burqa.
"Depuis le jour où ils sont arrivés, la vie a perdu son sens", se désole Ogai Amail, une habitante de Kaboul. "Tout nous a été arraché, ils sont même entrés dans notre espace personnel".
Samedi à Kaboul, des combattants talibans ont dispersé à coups de crosse de fusil et de tirs en l'air une quarantaine de femmes qui manifestaient pour le droit au travail et à l'éducation.
Si les Afghans reconnaissent une baisse de la violence avec la fin de la guerre, beaucoup d'entre-eux sont touchés de plein fouet par une crise économique et humanitaire aigüe.
"Les gens qui viennent dans nos magasins se plaignent tellement des prix élevés que nous, commerçants, commençons même à détester ce que nous faisons", déplore Noor Mohammad, un commerçant de Kandahar (Sud), berceau historique et centre du pouvoir taliban.
Pour les combattants islamistes cependant, la joie de la victoire éclipse la crise économique actuelle.
"Nous sommes peut-être pauvres, nous sommes peut-être confrontés à des difficultés, mais le drapeau blanc de l'islam flottera désormais haut pour toujours en Afghanistan", se réjouit l'un d'eux, en faction dans un parc public de Kaboul.
abh-jd/epe/mm
Afghanistan: les talibans célèbrent un an de pouvoir #
Les talibans ont décrété ce lundi jour férié pour célébrer le premier anniversaire de leur retour au pouvoir en Afghanistan, une année marquée par une forte régression des droits des femmes et une profonde crise humanitaire.
Le 15 août 2021, les fondamentalistes islamistes s'emparaient sans combattre de la capitale Kaboul, au terme d'une offensive éclair menée sur tout le territoire contre des forces gouvernementales en déroute, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l'Otan après 20 ans d'intervention militaire dans le pays.
"Nous avons rempli l'obligation du jihad et libéré notre pays", résume Niamatullah Hekmat, un combattant taliban entré à Kaboul ce jour-là, quelques heures seulement après la fuite hors du pays du président déchu Ashraf Ghani.
Le retrait chaotique des forces étrangères s'est poursuivi jusqu'au 31 août, avec des dizaines de milliers de civils en panique se précipitant vers l'unique aéroport de la capitale pour être évacuées hors du pays, sur n'importe quel vol disponible.
Les images stupéfiantes de foules prenant d'assaut des avions stationnés sur le tarmac, grimpant sur des appareils ou s'accrochant à un avion-cargo de l'armée américaine en train de décoller ont marqué le monde.
Excepté ce lundi décrété férié, aucune célébration officielle n'a jusque-là été annoncée pour marquer l'anniversaire, mais la télévision d'État a indiqué qu'elle diffuserait des programmes spéciaux, sans autre précision.
Un an après, les combattants talibans expriment leur joie de voir aujourd'hui leur mouvement exercer le pouvoir, au moment où, de leur côté, les agences d'aides humanitaire s'alarment de voir la moitié des 38 millions d'habitants du pays confrontés à une pauvreté extrême.
"Quand nous sommes entrés dans Kaboul, et quand les Américains sont partis, ce furent des moments de joie", poursuit Niamatullah Hekmat, désormais membre des forces spéciales et affecté à la garde du palais présidentiel.
Mais pour les Afghans ordinaires, et particulièrement les femmes, le retour des talibans n'a fait qu'amplifier les difficultés.
Très vite et en dépit de leur promesse initiale, les nouveaux maîtres du pays sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait caractérisé leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits des femmes.
Celles-ci sont exclues de nombreux emplois publics et interdites de voyager seules en dehors de leur ville.
En mars, les islamistes ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture pourtant annoncée de longue date.
Et début mai, le chef suprême de talibans a ordonné aux femmes de porter un voile intégral en public, de préférence la burqa.
"Depuis le jour où ils sont arrivés, la vie a perdu son sens", se désole Ogai Amail, une habitante de Kaboul. "Tout nous a été arraché, ils sont même entrés dans notre espace personnel", poursuit-elle.
Samedi à Kaboul, des combattants talibans ont violemment dispersé à coups de crosse de fusil et de tirs en l'air une quarantaine de femmes qui manifestaient pour le droit au travail et à l'éducation.
Si les Afghans reconnaissent une baisse de la violence avec la fin de la guerre depuis l'arrivée au pouvoir des talibans, beaucoup d'entre-eux sont touchés de plein fouet par une crise économique et humanitaire aigüe.
"Les gens qui viennent dans nos magasins se plaignent tellement des prix élevés que nous, commerçants, commençons même à détester ce que nous faisons", déplore Noor Mohammad, un commerçant de Kandahar, dans le sud du pays, berceau historique et centre du pouvoir taliban.
Pour les combattants islamistes cependant, la joie de la victoire éclipse la crise économique actuelle.
"Nous sommes peut-être pauvres, nous sommes peut-être confrontés à des difficultés, mais le drapeau blanc de l'islam flottera désormais haut pour toujours en Afghanistan", se réjouit l'un d'eux, en faction dans un parc public de Kaboul.
abh-jd/epe/dth