Logo

Bangladesh: un caricaturiste en liberté sous caution, après des manifestations #

3/3/2021, 10:52 AM
Dacca, BGD

Un caricaturiste du Bangladesh, détenu en vertu de la loi sur la sécurité numérique, a été libéré sous caution mercredi, après de nouvelles manifestations exigeant une enquête sur la mort en détention d'un écrivain critique du gouvernement, emprisonné en même temps que lui.

Ahmed Kabir Kishore, 42 ans, qui avait été jeté en prison il y a dix mois pour des caricatures moquant un puissant homme d'affaires proche du gouvernement, connaît de graves problèmes de santé, ont indiqué des défenseurs de droits.

Après avoir été débouté à six reprises par plusieurs tribunaux, M. Kishore a obtenu de la Haute Cour mercredi une libération sous caution de six mois "compte tenu de sa longue détention", a déclaré à l'AFP le procureur général adjoint Md. Sarwar Hossain Bappi.

Le frère du dessinateur, Ahsan Kabir, a affirmé qu'il avait été torturé en détention et souffrait d'une infection du tympan et d'une blessure à la jambe.

"Son diabète s'est aggravé en détention (...) Nous craignons pour sa vie. Nous redoutons que sa jambe gauche blessée ne se gangrène et ne doive être coupée", a précisé son frère à l'AFP.

Près de 500 militants des droits ont manifesté mercredi pour demander que justice soit rendue à l'écrivain Mushtaq Ahmed, arrêté en même temps que lui et mort jeudi dernier en détention.

Mushtaq Ahmed avait été arrêté pour avoir publié un article et des messages sur Facebook critiquant la manière dont la Première ministre Sheikh Hasina avait géré la pandémie de Covid-19.

Les manifestants exigent également l'abrogation de la loi sur la sécurité numérique servant, selon les défenseurs des droits, à museler et intimider les critiques du gouvernement.

Rassemblés d'abord devant le Club national de la presse, ils ont ensuite marché en direction du bureau de Mme Hasina avant que la police ne les bloque dans le centre de Dacca.

Lundi, des heurts entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre avaient fait des dizaines de blessés. La police a tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les manifestants qui répliquaient par jets de pierres. Plus d'une douzaine de manifestants, dont un dirigeant syndical, ont été arrêtés.

Le même jour, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet a appelé une enquête transparente et à la révision de cette loi sur la sécurité numérique qui inquiète aussi les Etats-Unis et l'Europe.

Elle a en outre exhorté à la libération de "toutes les personnes détenues en vertu de cette loi pour avoir exercé leurs droits à la liberté d'expression et d'opinion".

Citant les données du Tribunal du Bangladesh sur la cybercriminalité, Amnesty International indique que près de 2.000 plaintes ont été déposées en vertu de cette loi, les journalistes étant particulièrement visés.

Elle criminalise la "propagande" contre "l'esprit" de la guerre d'indépendance du Bangladesh de 1971, l'hymne national, le drapeau et le fondateur de la nation, Sheikh Mujibur Rahman, père de la Première ministre.

sa/stu/lth/at

permalink
MAR 1

Bangladesh: nouvelles manifestations après le décès d'un écrivain, l'ONU demande une enquête #

3/1/2021, 1:04 PM

Des centaines de manifestants ont organisé lundi une quatrième journée d'action au Bangladesh après la mort d'un écrivain en détention, alors que la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet a appelé à une enquête transparente et à la révision d'une loi sur la sécurité numérique.

Des étudiants ont tenté de marcher jusqu'au ministère de l'Intérieur à Dacca pour exiger des actions après le décès de Mushtaq Ahmed dans une prison de haute sécurité, qu'ils qualifient de "meurtre", ainsi que l'abrogation de la loi sur la sécurité numérique.

La police anti-émeute a bloqué la marche à cent mètres du complexe gouvernemental qui abrite tous les principaux ministères.

Mushtaq Ahmed, l'une des centaines de personnes détenues en vertu de la loi sur la sécurité numérique depuis sa promulgation en 2018, est mort jeudi dernier dans une prison où il était détenu depuis le mois de mai.

Les manifestants ont également exigé la libération de plus d'une douzaine de militants arrêtés lors des affrontements avec la police depuis l'annonce du décès.

A la tête des étudiants, Masud Rana a averti qu'il pourrait y avoir une "révolte" contre le gouvernement.

D'autres groupes, dont des journalistes, ont également prévu de manifester en réaction à la mort de Mushtaq Ahmed et en faveur de la libération du caricaturiste Ahmed Kabir Kishore, arrêté en même temps que l'écrivain.

Parallèlement, la Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a exhorté lundi le Bangladesh à garantir une enquête transparente sur la mort de l'écrivain.

"Il faut une révision de la loi sur la sécurité numérique en vertu de laquelle Ahmed a été accusé - et toutes les personnes détenues en vertu de cette loi pour avoir exercé leurs droits à la liberté d'expression et d'opinion doivent être libérées", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Mushtaq Ahmed avait été arrêté pour avoir publié un article et des messages sur Facebook critiquant la manière dont la Première ministre Sheikh Hasina avait géré la pandémie de Covid-19.

Mme Bachelet a aussi exprimé sa "grave préoccupation" concernant le sort du caricaturiste Ahmed Kabir Kishore qui, selon des accusations, aurait été soumis "à la torture ou à d'autres mauvais traitements".

"Le gouvernement doit veiller à ce que son enquête sur la mort d'Ahmed soit rapide, transparente et indépendante, et que toute accusation de mauvais traitement d'autres détenus fasse également l'objet d'une enquête immédiate", a souligné Mme Bachelet.

La haute cour du pays a reporté à mercredi sa décision sur la mise en liberté sous caution de M. Kishore, ont indiqué ses représentants.

sam-sa/tw/lth/slb

permalink