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Ouverture des archives françaises: un "acquis" vers la réconciliation (historien algérien) #

3/11/2021, 8:48 AM
Tunis, TUN

Le président français, Emmanuel Macron, a décidé de faciliter l'accès aux archives de la guerre d'Algérie classifiées "secret défense", tel que préconisé par le rapport de l'historien français Benjamin Stora pour la réconciliation des mémoires entre les deux pays.

Pour l'historien algérien et spécialiste reconnu des archives Fouad Soufi, il s'agit d'un important "acquis" même si cette "déclassification ne se fera pas du jour au lendemain".

Q: En quoi la décision d'Emmanuel macron est-elle significative?

R: En France, une loi de 2008 donne accès aux archives après 50 ans, mais en 2011, une instruction interministérielle a allongé le délai de non communicabilité de ces documents.

Ainsi, la décision de Macron est une sorte de rappel à la loi, mais elle ne signifie pas que toutes les archives seront ouvertes. On risque de rester sur un système de feuille par feuille au lieu d'une déclassification au "carton" (comme autorisé par la présidence française), car c'est du +secret défense+, donc on est obligé d'être précis.

Il y a un principe acquis en faveur des historiens, quels qu'ils soient. Ils peuvent émettre des avis sur les documents à ouvrir. Il ne s'agit pas seulement des documents de la guerre, mais de l'ensemble des documents +secret défense+. Cela donnera surtout accès à des archives militaires, à des procès verbaux d'interrogatoires par exemple s'ils n'ont pas été détruits.

Mais les archives des essais nucléaires ne seront pas rendues publiques.

C'est un gros acquis, mais la déclassification ne va pas se faire du jour au lendemain. Une fois un document déclassifié, il devient toutefois accessible à tout le monde.

Q: Les historiens demandent que le travail sur les archives soit aussi fait du côté algérien. Qu'en est-il des archives nationales de l'Algérie?

R: Le président Macron a donné une grande leçon de gestion de l'Etat. Le minimum qu'on puisse faire maintenant en Algérie, c'est de rouvrir les archives. Elles ont été petit à petit fermées au cours des dernières années et le sont complètement aujourd'hui.

Pour y remédier, les chercheurs algériens vont à Aix-en-Provence (pour consulter les archives nationales d'Outre-mer) ou à Vincennes (où est basé le Service historique du ministère de la Défense).

Cela est très certainement dû à l'ignorance du métier, à la peur de divulguer quelque chose d'important, mais aussi à l'abus de certains responsables algériens.

Pour ce qui est de la rapatriement des archives, je suis pour le principe de partage, je le maintiens. C'est une question de principe: toutes ces archives n'appartiennent pas à la France et il ne peut pas y avoir une mainmise de la partie française sur ces documents.

Toutefois, exiger le retour de toutes les archives comme le demande Abdelmadjid Chikhi (le directeur général des Archives nationales algériennes) est une position très simpliste. Il sait que ce n'est pas faisable.

Q: Le rapport Stora, cible de vives critiques aussi bien en Algérie qu'en France, a-t-il réussi à relancer la dynamique de la réconciliation mémorielle entre les deux pays ?

R: Il a ouvert un débat chez nous et les dernières décisions du président Macron font bouger les lignes en Algérie. C'est une politique des petits pas que fait la France, mais c'est quand même le deuxième petit pas en un mois.

En préconisant la reconnaissance de l'assassinat du nationaliste algérien Ali Boumendjel, entérinée par l'Elysée début mars, Benjamin Stora a voulu choisir un symbole et montrer que les militaires français ont assassiné un avocat. C'est un choix judicieux.

Pour ce qui est des critiques, il faut se rappeler que c'est le rapport d'un expert français à un président français et à l'opinion publique française. Il parle de nous mais il ne nous est pas destiné.

sc/agr/bfi

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MAR 10

Tunisie: reprise des recherches après des naufrages ayant fait au moins 39 morts #

3/10/2021, 4:39 PM
Tunis, TUN

Les recherches ont repris mercredi au large des îles Kerkennah, dans l'est de la Tunisie, pour tenter de retrouver des personnes disparues après le naufrage la veille de deux embarcations transportant des dizaines de migrants, dont au moins 39 morts sont morts.

"Des plongeurs ont de nouveau été déployés, sans retrouver personne jusque-là", a indiqué à l'AFP Ali Ayari, porte-parole de la Garde nationale maritime dans les provinces de Sfax et de Mahdia, sans vouloir préciser le nombre de personnes portées disparues.

La Garde nationale et des pêcheurs ont récupéré mardi 165 personnes, parmi lesquelles de nombreux Ivoiriens selon l'ONU.

Les deux embarcations de fortune étaient parties dans la nuit de lundi à mardi pour tenter de rallier illégalement l'Europe, en dépit d'une mauvaise météo hivernale.

L'ONU a salué dans un communiqué les efforts de la Tunisie pour sauver et accueillir les migrants.

"L'approche de la Tunisie montre qu'il est possible de garantir la sûreté de ceux qui sont sauvés, tout en protégeant la santé et la sécurité des communautés hôtes", a souligné Hanan Hamdan, représentante du Haut commissariat aux réfugiés en Tunisie.

"Nous continuons d'appeler à des opérations actives de recherche et de sauvetage dans cette traversée maritime la plus meurtrière au monde", a renchéri Azzouz Samri, chef de mission en Tunisie pour l'Organisation internationale pour les migrations.

Les 70 survivants de l'une des embarcations venaient de Côte d'Ivoire, du Congo, de Guinée, du Sénégal ou encore du Rwanda, selon M. Ayari, qui ne disposait pas de précision sur la nationalité des 95 survivants de la seconde embarcation.

Leur sort dépend désormais d'une décision des autorités judiciaires, a-t-il précisé.

Les tentatives pour traverser la partie centrale de la mer Méditerranée ont augmenté en 2020, une tendance qui s'est poursuivie.

Au moins 292 migrants ont péri depuis le 1er janvier 2021 en Méditerranée, et 1.200 en 2020 dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'ONU.

ayj-cnp/elm

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MAR 9

Tunisie: au moins 39 migrants morts dans deux naufrages #

3/9/2021, 8:49 PM
Tunis, TUN

Au moins 39 migrants ont péri mardi dans le naufrage de deux embarcations de fortune au large de la Tunisie et plus de 160 autres originaires de différents pays d'Afrique ont été secourus, au moment où des ONG s'inquiètent d'une augmentation des départs clandestins.

Ces candidats à l'exil étaient partis dans la nuit de lundi à mardi de la région de Sfax (est) pour tenter de rallier illégalement l'Europe, en dépit d'une mauvaise météo hivernale.

La Garde nationale maritime tunisienne, aidée par un bateau de pêche, a secouru 165 migrants et a récupéré 39 corps au large de l'archipel de Kerkennah, près de la ville portuaire de Sfax, selon le dernier bilan communiqué par le ministère de la Défense.

Au moins neuf femmes et quatre enfants sont décédés, a indiqué à l'AFP Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale.

Trois bateaux de la marine nationale et deux de la Garde nationale ainsi que des plongeurs militaires et civils ont poursuivi les recherches toute la journée.

Elles ont été "suspendues temporairement en raison de la nuit et du mauvais temps", a indiqué mardi soir à l'AFP Mohamed Zekri, porte-parole du ministère de la Défense.

Les survivants ont été pris en charge par le Croissant-Rouge de Sfax, chargé de fournir couvertures et nourriture dans l'attente de leur trouver un lieu d'accueil.

L'année écoulée a été marquée par une multiplication des départs de ce type en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière au monde pour les candidats à l'exil vers l'Europe.

Ces embarcations continuent de prendre la mer chaque jour, en dépit de conditions météorologiques difficiles.

Du côté italien, entre le 1er janvier et le 7 mars, 5.685 migrants sont arrivés clandestinement par la mer, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont plus de 1.500 via la Tunisie et 3.500 via la Libye voisine. C'est plus du double par rapport à la même période de l'année précédente.

En 2021, "l'augmentation des départs continue" depuis la Tunisie, souligne Romdhane Ben Amor, du Forum tunisiens pour les droits économiques et sociaux.

Cette ONG tunisienne de défense des droits a décompté 94 bateaux interceptés depuis le début de cette année et 1.736 personnes arrêtées avant de prendre la mer, également environ le double sur un an.

Comme souvent l'hiver, lorsque la traversée est plus périlleuse et un peu moins coûteuse, la proportion de migrants étrangers est relativement élevée.

En janvier et février, 54,9% des personnes interpellées venaient d'Afrique subsaharienne, selon l'ONG.

- "Pandémie" -

Les Tunisiens constituent néanmoins la première nationalité à arriver clandestinement en Italie.

Mais la proportion d'étrangers partant de Tunisie --essentiellement des ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne-- a augmenté ces deux dernières années, d'après le Forum.

Les naufragés de mardi venaient pour la plupart de cette zone.

Vingt-deux migrants de différents pays d'Afrique partis de Sidi Mansour (est), non loin de Sfax, ont été portés disparus en février et 25 autres ont été secourus par la marine tunisienne à une centaine de kilomètres au nord-ouest de l'île italienne de Lampedusa.

En janvier, la même marine a intercepté au large des côtes tunisiennes cinquante migrants pour la plupart originaires d'Afrique subsaharienne, également partis de Sidi Mansour.

"Cette augmentation est liée à la dégradation de la situation sociale, notamment avec la pandémie" de coronavirus, estime M. Ben Amor.

Les restrictions sanitaires ont été dévastatrices pour les emplois précaires dans le tourisme, la restauration ou la construction, fragilisant les migrants installés en Tunisie, et la crise politique laisse peu de perspectives d'améliorations sociales à court terme.

"Les pertes d'emplois qui ont touché les Tunisiens ont touché encore plus fort les migrants étrangers, très précaires", abonde Matt Herbert, expert chez Global Initiative, organisation non gouvernementale d'expertise sur le crime organisé. "Certains travaillent en Tunisie avec l'idée de partir un jour en Europe" mais la perte de leur emploi peut précipiter leur départ, a-t-il souligné.

Au moins 252 migrants ont péri depuis le 1er janvier 2021 en Méditerranée, et 1.200 en 2020 dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'ONU.

kl-cnp/elm

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MAR 9

Tunisie: au moins 39 migrants morts dans deux naufrages #

3/9/2021, 3:25 PM
Tunis, TUN

Au moins 39 migrants clandestins ont péri mardi dans le naufrage de deux embarcations de fortune au large de la Tunisie et plus de 160 autres originaires de différents pays d'Afrique ont été secourus, au moment où des ONG s'inquiètent d'une augmentation des départs.

Ces candidats à l'exil étaient partis dans la nuit pour tenter de rallier illégalement l'Europe. Ils ont été repérés par les garde-côtes au large de Sfax, dans l'est de la Tunisie.

La Garde nationale maritime tunisienne a secouru 165 migrants et a repêché 39 corps, selon le dernier bilan communiqué par le ministère de la Défense.

Au moins neuf femmes, quatre enfants et un homme sont décédés, a indiqué à l'AFP Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale, ajoutant que les recherches étaient "toujours en cours pour trouver d'autres survivants et corps".

L'année écoulée a été marquée par une multiplication des départs de ce type en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l'exil vers l'Europe.

Ces embarcations continuent de prendre la mer chaque jour, en dépit de conditions météorologiques difficiles.

Entre le 1er janvier et le 21 février, 3.800 migrants sont arrivés clandestinement en Italie par la mer, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont près d'un millier via la Tunisie et 2.500 via la Libye voisine.

En 2021, "l'augmentation des départs continue" depuis la Tunisie, souligne Romdhane Ben Amor, du Forum tunisiens pour les droits économiques et sociaux.

Cette ONG tunisienne de défense des droits a décompté 94 bateaux interceptés depuis le début de cette année et 1.736 personnes arrêtées avant de prendre la mer, soit environ le double par rapport à la même période de l'année précédente.

Comme souvent l'hiver, lorsque la traversée est plus périlleuse et un peu moins coûteuse, la proportion de migrants étrangers est relativement élevée.

En janvier et février, 54,9% des personnes interpellées venaient d'Afrique subsaharienne, selon l'ONG.

- "Pandémie" -

Les Tunisiens constituent néanmoins la première nationalité à arriver clandestinement en Italie avec 12.000 d'entre eux ayant débarqué en 2020, selon le HCR.

Mais la proportion d'étrangers partant de Tunisie a augmenté ces deux dernières années, d'après le FTDES. L'ONG en veut pour preuve que 30% des 13.000 personnes arrêtées en 2020 pour immigration irrégulière étaient originaires d'Afrique subsaharienne, contre 8 à 11% entre 2011 et 2016.

Les naufragés de mardi venaient pour la plupart de cette zone de l'Afrique.

Vingt-deux migrants de différents pays d'Afrique partis de Sidi Mansour (est), non loin de Sfax, ont été portés disparus en février et 25 autres ont été secourus par la marine tunisienne à une centaine de kilomètres au nord-ouest de l'île italienne de Lampedusa.

En janvier, la même marine a intercepté au large des côtes tunisiennes cinquante migrants dont quatre Tunisiens, les autres venant d'Afrique subsaharienne, également partis de Sidi Mansour.

"Il semble que cette augmentation soit liée à la dégradation de la situation sociale, notamment avec la pandémie" de coronavirus, estime M. Ben Amor.

Les restrictions sanitaires ont été dévastatrices pour les emplois précaires, fragilisant les migrants installés en Tunisie, et la crise politique laisse peu de perspectives d'améliorations sociales à court terme.

Plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'Organisation internationale pour les migrations.

kl-cnp/elm

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MAR 9

Tunisie: 14 migrants morts et 139 secourus après un naufrage #

3/9/2021, 12:40 PM
Tunis, TUN

La garde nationale maritime tunisienne a secouru 139 migrants mardi et repêché 14 corps dont ceux de quatre enfants après le naufrage de deux embarcations au large de Sfax dans l'est de la Tunisie, a indiqué la Garde nationale à l'AFP.

Partis dans la nuit à bord de deux embarcations de fortune, ces candidats à l'exil, pour la plupart d'Afrique subsaharienne qui tentaient de rallier illégalement l'Europe, ont été repérés par des unités des garde-côtes.

Les corps de 9 femmes, 4 enfants et un homme ont été repêchés, a ajouté le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli.

Selon lui, "les recherches sont toujours en cours pour trouver d'autres survivants et corps, et le bilan pourrait augmenter".

L'année écoulée a été marquée par une augmentation de telles embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l'exil vers l'Europe.

Des embarcations continuent à prendre la mer chaque jour, en dépit de conditions météo difficiles.

Entre le 1er janvier et le 21 février, 3.800 migrants sont arrivés clandestinement en Italie par la mer selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont près de 1.000 via la Tunisie et 2.500 via la Libye voisine.

Les Tunisiens constituent désormais la première nationalité à arriver clandestinement en Italie avec 12.000 Tunisiens ayant débarqué en 2020, selon le HCR.

Mais des étrangers partent également depuis les côtes tunisiennes.

En février, 22 migrants de différentes nationalités africaines partis de Sidi Mansour (est), non loin de Sfax, avaient été portés disparus et 25 secourus par la marine tunisienne à une centaine de km au nord-ouest de l'île italienne de Lampedusa.

En janvier, la marine tunisienne avait intercepté au large de ses côtes 50 migrants dont quatre Tunisiens et d'Afrique subsaharienne, également partis de Sidi Mansour.

kl/cnp/tp

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MAR 9

Tunisie: 14 migrants morts et 139 secourus après un naufrage #

3/9/2021, 12:11 PM

La garde nationale maritime tunisienne a secouru 139 migrants mardi et repêché 14 corps dont ceux de quatre enfants après le naufrage de deux embarcations au large de Sfax dans l'est de la Tunisie, a indiqué la Garde nationale à l'AFP.

Partis dans la nuit à bord de deux embarcations de fortune, ces candidats à l'exil étaient pour la plupart d'Afrique subsaharienne qui tentaient de rallier illégalement l'Europe, a précisé le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli.

kl/cnp/tp

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