L'Italie défend le blocage des exportations de vaccins anti-Covid #
L'Italie a défendu vendredi le blocage de l'envoi de vaccins AstraZeneca vers l'Australie, assurant que cela se poursuivrait tant que les entreprises pharmaceutiques seraient en retard dans leurs livraisons.
"Tant qu'il y aura ces retards, il est juste que les pays européens bloquent les exportations (de vaccins, ndlr) vers les pays qui ne sont pas vulnérables", a déclaré le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio à l'issue d'un entretien avec son homologue français Jean-Yves Le Drian.
Selon M. Di Maio, ce sont "les retards inacceptables" des entreprises pharmaceutiques dans leurs livraisons ainsi que la diffusion dans toute l'Europe du variant anglais qui ont entraîné la décision italienne de bloquer l'exportation d'environ 250.000 doses de vaccins AstraZeneca vers l'Australie.
"Ce n'est pas un acte hostile envers l'Australie", a insisté le chef de la diplomatie italienne, insistant sur "sa solidarité maximum envers les pays en difficulté, en voie de développement".
Bruxelles a également défendu vendredi la position italienne, rappelant que cette interdiction était exceptionnelle et que l'UE restait malgré tout "un grand exportateur". "Il n'y a pas eu d'autre rejet dans le cadre du mécanisme de contrôle des exportations (...) On reste un grand exportateur de vaccins", a souligné une porte-parole de l'exécutif européen.
Dans un entretien vendredi avec le ministre australien du Commerce Dan Tehan, le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a insisté sur "les insuffisances systématiques" des livraisons d'AstraZeneca aux Vingt-Sept.
Le groupe suédo-britannique a annoncé ne pouvoir livrer au premier trimestre aux Européens qu'un tiers des 120 millions de doses initialement promises.
glr-ljm/mr
Alitalia: Bruxelles et Rome à la recherche de "solutions viables" #
Bruxelles et le nouveau gouvernement italien dirigé par Mario Draghi "sont convenus de travailler ensemble de manière constructive pour trouver des solutions viables" pour Alitalia, en grande difficulté financière, a indiqué vendredi une porte-parole de la Commission européenne.
La vice-présidente de la Commission en charge de la Concurrence Margrethe Vestager a tenu une visioconférence avec le ministre de l'Economie Daniele Franco, le ministre du Développement économique Giancarlo Giorgetti et le ministre des Transports Enrico Giovannini, avec à l'ordre du jour l'épineuse question des aides publiques.
Des discussions techniques seront entamées la semaine prochaine "pour évaluer en détail les solutions possibles afin que le nouveau transporteur aérien voie le jour le plus rapidement possible", a indiqué le gouvernement italien dans un communiqué, évoquant un "entretien positif".
Les comptes d'Alitalia sont dans le rouge depuis des années et la compagnie a dû être placée sous tutelle de l'administration publique en 2017. Depuis cette date, l'État a cherché en vain des repreneurs.
"Alitalia ne paie plus ses fournisseurs depuis des mois, c'est assez tragique", a commenté à l'AFP Andrea Giuricin, professeur d'économie des transports à l'université Bicocca de Milan.
Selon ses calculs, Alitalia a cumulé des pertes de 11,4 milliards d'euros entre 2000 et 2020.
L'ancien gouvernement dirigé par Giuseppe Conte avait créé une nouvelle entreprise publique pour sauver Alitalia, dans laquelle il comptait injecter 3 milliards d'euros.
Cette compagnie, baptisée Ita, devait disposer d'une flotte de quelque 90 appareils contre 113 à l'époque, avait expliqué alors le gouvernement.
Selon la presse italienne, les ambitions de ce plan ont été cependant nettement revues à la baisse. Il est désormais question d'une flotte réduite à environ 45 appareils et d'effectifs ramenés aux alentours de 4.500 salariés pour le secteur de l'aviation.
La maintenance et les services au sol pourraient être mis en vente, selon ces projets. Au total, la compagnie comptait 11.400 employés fin 2019.
Des plans qui préoccupent au plus haut point les syndicats du secteur.
"Une Alitalia découpée en morceaux et appauvrie, avec moins de la moitié des avions disponibles, comment peut-elle être compétitive sur le marché le plus rentable, celui du long-courrier?", a ainsi dénoncé Salvatore Pellecchia, secrétaire général du syndicat Fit-Cisl.
"Au moins une centaine d'avions sont nécessaires, dont 30 long-courriers, pour être compétitifs", a-t-il déclaré à l'AFP.
Alors que la presse italienne a spéculé sur une entrée de Lufthansa au capital de la future Alitalia, le géant allemand du transport aérien semble opter plutôt pour un simple partenariat commercial.
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Alitalia: Rome compte "négocier" avec Bruxelles un nouveau plan de sauvetage #
Le nouveau gouvernement italien dirigé par Mario Draghi compte "négocier" avec Bruxelles un plan de sauvetage pour relancer Alitalia, en grande difficulté financière, a indiqué jeudi le ministre italien du Développement économique Giancarlo Giorgetti.
"Nous avons hérité du gouvernement précédent un plan pour Alitalia qui est en train d'être mis à jour et doit d'une certaine manière être négocié avec l'Union européenne", a-t-il déclaré à Rome lors d'une conférence de presse commune avec le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton.
Une visioconférence réunissant la vice-présidente de la Commission en charge de la Concurrence, Margrethe Vestager, M. Giorgetti, le ministre de l'Economie Daniele Franco et le ministre des Transports Enrico Giovannini est prévue vendredi matin, avec à l'ordre du jour l'épineuse question des aides publiques.
Alitalia accumule les pertes depuis des années et a dû être placée sous tutelle de l'administration publique en 2017. Depuis cette date, l'Etat a cherché en vain des repreneurs.
L'ancien gouvernement dirigé par Giuseppe Conte avait annoncé l'an dernier son intention de créer une nouvelle entreprise publique pour sauver Alitalia, dans laquelle il comptait injecter 3 milliards d'euros.
Cette compagnie, baptisée Ita, devait disposer d'une flotte de quelque 90 appareils contre 113 à l'époque, avait expliqué alors le gouvernement.
Selon la presse italienne, les ambitions de ce plan ont été cependant nettement revues à la baisse. Il est désormais question d'une flotte réduite à environ 45 appareils, un projet qui se traduirait par une réduction sensible des effectifs et un moindre coût pour l'Etat.
Le groupe public italien des chemins de fer, Ferrovie dello Stato (FS), qui a tenté un temps de constituer un consortium pour sauver Alitalia, avait jeté l'éponge début 2020.
FS avait noué des contacts notamment avec la compagnie aérienne américaine Delta, l'allemande Lufthansa et le gestionnaire italien d'autoroutes et aéroports Atlantia (famille de Luciano Benetton).
Alors que la presse italienne a spéculé sur une entrée de Lufthansa au capital de la future Alitalia, le géant allemand du transport aérien semble opter plutôt pour un simple partenariat commercial.
"Nous restons intéressés par un partenariat commercial avec une nouvelle Alitalia", une fois restructurée, s'est contenté de commenter jeudi devant la presse le patron de Lufthansa, Carsten Spohr.
bh/pcm