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Procès de trois jihadistes confondus par un agent infiltré de la DGSI #

1/30/2021, 7:15 AM
Paris, FRA

Trois hommes soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat dans la région parisienne en décembre 2016 doivent comparaître à partir de lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris après avoir été confondus grâce à un agent infiltré du renseignement intérieur.

Infiltré au coeur des réseaux du groupe État islamique (EI), ce "cyber-patrouilleur" de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a permis l'arrestation des accusés --âgés de 41 ans pour d'eux d'entre eux et de 30 ans pour le troisième-- et, peut-être, empêché de nouveaux attentats.

Cet agent, dont le nom de code est "Ulysse", témoignera par visio-conférence et le visage caché durant ce procès pour association de malfaiteurs en vue de la préparation "d'actes de terrorisme", qui doit durer jusqu'au 19 février.

Permise depuis 2007 dans les enquêtes qui ont trait à la traite humaine et à la pédopornographie, la cyberinfiltration a été étendue en 2011 aux jeux d'argent et en 2014 à la lutte contre la criminalité organisée, dont les procédures liées au terrorisme.

Tout commence en mars 2016. La DGSI apprend par une source anonyme que l'EI souhaite se procurer des armes pour "une action violente" sur le sol français. "On veut 4 kalash avec chaque kalash 4 chargeurs et des munitions", demande dans un message sur la messagerie Telegram un "émir" de l'EI utilisant le pseudonyme "Sayyaf". C'est à ce moment qu'"Ulysse" entre en scène. Dissimulé sous l'identité du destinataire du message posté par l'émir, "Ulysse" indique à "Sayyaf" qu'il peut trouver un fournisseur d'armes.

"Sayyaf", qui cache en fait l'identité de Salah-Eddine Gourmat, un Français parti faire le jihad en Syrie en mars 2014, tombe dans le panneau.

- Rendez-vous au cimetière -

Il faut dire qu'"Ulysse" a particulièrement soigné sa "légende", se faisant passer pour un petit trafiquant capable de trouver un peu de tout, y compris des armes. Mais pour les armes, il faut de l'argent, explique "Ulysse" à "Sayyaf". Trois mois après leurs premiers échanges, "Sayyaf" annonce à "Ulysse" qu'il trouvera 13.300 euros dans un paquet déposé dans la fente d'une tombe du cimetière de Montparnasse.

Malgré la surveillance mise en place, la police ne parviendra pas à identifier la personne qui a déposé cette somme dans le cimetière. Mais tout n'est pas perdu. Il reste l'appât des armes. Le SIAT (service interministériel d'assistance technique), seul habilité à mener les dangereuses opérations d'infiltration physique, cache les armes --quatre kalachnikovs démilitarisées-- soi-disant achetées avec l'argent trouvé au cimetière et leurs munitions dans la forêt de Montmorency (Val-d'Oise). "Ulysse" fournit les coordonnées GPS de la cache à "Sayyaf".

Désormais, il n'y a plus qu'à attendre et interpeller ceux qui viendront récupérer les armes. Mais l'attente s'éternise... jusqu'en novembre 2016.

En Syrie, un certain "Abou Ali" (en fait, Lakdhar Sebouai, un Français parti en Syrie en décembre 2013), contacte des personnes susceptibles de commettre des attentats en France. La police identifie et interpelle deux personnes à Strasbourg, Yassine Bousseria et Hicham Makran, et une troisième à Marseille, Hicham El Hanafi.

Sur une clé USB cryptée retrouvée chez Yassine Bousseria, on trouve les coordonnées GPS de la cache d'armes transmises par "Ulysse". En exploitant le téléphone portable d'El Hanafi, la police se rend compte que l'homme s'est rendu à Montmorency tout près de l'endroit où la police avait caché les armes.

Au cours de sa garde à vue, Hicham Makran indiquera que leur commanditaire en Syrie leur avait demandé "de passer à l'action" et désigné comme cibles potentielles le siège de la DGSI, des militaires, les Champs Élysées ou encore le 36 Quai des Orfèvres. Il leur avait également fourni la localisation de la cache d'armes d''"Ulysse".

Selon l'accusation, "il n'y a aucun doute sur la finalité de l'opération qui consistait à commettre un massacre dans un ou plusieurs lieux symboliques de Paris". Une allégation vivement contestée par la défense des trois accusés.

aje/jt/dlm

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JAN 28

Après une prise d'otages, les malfrats repartent avec 20 à 30 kilos d'or #

1/28/2021, 4:28 PM
Lyon, FRA

Entre 20 et 30 kilos d'or: c'est le butin dérobé par des malfaiteurs, jeudi matin dans l'agglomération lyonnaise, après avoir contraint le patron d'une entreprise spécialisée à vider ses coffres pour obtenir la libération de son fils pris en otage, selon le parquet.

Au cours actuel du métal jaune, le montant du butin se situe entre 980.000 et 1,4 million d'euros. Vers 4h00 du matin, cinq individus armés et cagoulés ont fait irruption à Bessenay (Rhône) au domicile du responsable d'une société spécialisée dans le reconditionnement d'or.

Là, "le chef d'entreprise, son fils et la petite amie de celui-ci étaient violentés par les malfaiteurs", puis séparés, ces derniers exigeant du père de famille qu'il leur remette de l'or afin de libérer les deux autres, pris en otages.

L'entrepreneur se rendait alors à son entreprise située à Limonest, aux portes de Lyon, afin de récupérer "entre 20 et 30 kilos d'or" selon le parquet, tandis que le fils et sa petite amie étaient retenus dans une fourgonnette stationnée sur le parking d'un fast-food, selon le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Le père recevait alors pour ordre des malfaiteurs de rejoindre un nouveau lieu pour remettre l'or à des complices, qui prenaient la fuite à l'issue. Selon le quotidien régional Le Progrès, ce rendez-vous a été fixé sur la commune de Vaulx-en-Velin, en banlieue est de Lyon.

Le fils du gérant et sa petite amie, âgés d'une vingtaine d'années, ont été retrouvés un peu plus tard, ligotés et bâillonnés, sur le parking d'un restaurant du Parc de Miribel-Jonage au nord-ouest de la ville.

Les malfrats sont activement recherchés depuis. Une enquête a été ouverte par le parquet et confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Lyon, des chefs d'enlèvement et séquestration en bande organisée, en vue de faciliter la commission d'un crime, et association de malfaiteurs.

Selon Le Progrès, l'entreprise visée a déjà fait l'objet d'attaques en 2009 et 2011. Selon le Dauphiné Libéré, le mode opératoire de jeudi rappelle celui d'une prise d'otages intervenue en mars 2018 dans le nord-Isère, aux dépens d'une famille dont la mère travaillait dans une entreprise spécialisée dans la récupération de métaux précieux à Saint-Quentin-Fallavier.

Plusieurs braquages de fourgons transportant des métaux précieux ont également eu lieu ces dernières années dans l'agglomération lyonnaise, qui compte un nombre important d'ateliers de bijouterie.

ppy/mb/ide

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JAN 28

Après une prise d'otages, les malfrats repartent avec 20 à 30 kilos d'or #

1/28/2021, 3:54 PM
Lyon, FRA

Entre 20 et 30 kilos d'or: c'est le butin dérobé par des malfaiteurs, jeudi matin dans l'agglomération lyonnaise, après avoir contraint le patron d'une entreprise spécialisée à vider ses coffres pour obtenir la libération de son fils pris en otage, selon le parquet.

Au cours actuel de l'or, le montant du butin se situe entre 980.000 et 1,4 million d'euros. Vers 4h00 du matin, cinq individus armés et cagoulés ont fait irruption à Bessenay (Rhône) au domicile du responsable d'une société spécialisée dans le reconditionnement d'or.

Là, "le chef d'entreprise, son fils et la petite amie de celui-ci étaient violentés par les malfaiteurs", qui exigeaient ensuite du père de famille qu'il leur remette de l'or afin de libérer les deux autres otages, indique la même source.

L'entrepreneur se rendait alors à son entreprise située à Limonest, aux portes de Lyon, afin de récupérer "entre 20 et 30 kilos d'or", et se rendait à un endroit désigné par les malfaiteurs où avait lieu la remise. Les malfaiteurs prenaient la fuite à l'issue.

Le fils du gérant et sa petite amie étaient retrouvés un peu plus tard au Parc de Miribel-Jonage, au nord-ouest de la ville, contrairement aux malfrats qui sont activement recherchés depuis.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon et confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Lyon, des chefs d'enlèvement et séquestration en bande organisée, en vue de faciliter la commission d'un crime, et association de malfaiteurs.

ppy/mb/ide

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JAN 27

Quarante ans après, un procès pour l'attentat de la synagogue de la rue Copernic #

1/27/2021, 6:34 PM
Paris, FRA

Quarante ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, l'unique suspect retrouvé par la justice française est finalement renvoyé aux assises, au grand soulagement des victimes. Mais l'incertitude règne sur la présence de l'accusé, retourné au Canada après avoir bénéficié d'un non-lieu en 2018.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a en effet infirmé mercredi le non-lieu accordé à Hassan Diab, un universitaire libano-canadien de 67 ans accusé d'avoir posé la bombe.

Les avocats du professeur, qui n'a cessé de clamer son innocence, ont immédiatement annoncé un pourvoi en cassation pour tenter de contester ce revirement considérable dans un dossier où les indices contradictoires sont âprement débattus depuis plus de dix ans.

Le 3 octobre 1980, l'explosion d'une bombe sur une moto devant une synagogue du XVIe arrondissement avait fait quatre morts et 46 blessés. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, des personnes étaient tuées en France dans un attentat visant la communauté juive.

L'enquête avait attribué l'attentat, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS). Les renseignements avaient identifié Hassan Diab en 1999, après avoir mis la main sur son passeport retrouvé en octobre 1981 par la police italienne.

Son extradition, réclamée en 2008 par le juge antiterroriste Marc Trévidic, avait finalement été autorisée par le Canada fin 2014.

Placé en détention provisoire pendant trois ans, Hassan Diab avait été libéré en janvier 2018 après l'abandon des poursuites. Contre l'avis du parquet, qui avait fait appel, les juges d'instruction avaient considéré que les charges réunies contre l'ancien étudiant de Beyrouth n'étaient "pas suffisamment probantes". Il était alors retourné au Canada.

"Cette décision (de la cour d'appel, ndlr) est insensée (...) totalement contraire au droit et au dossier, et par conséquent ne puise son inspiration que dans le politiquement correct", a réagi sa défense dans une déclaration à l'AFP.

"Elle censure une décision prise par deux juges d'instruction, dont la motivation extrêmement rigoureuse, était proportionnée aux enjeux et à la gravité de faits", ont déclaré Mes William Bourdon, Apolline Cagnat et Amélie Lefebvre.

Son avocat au Canada, Donald Bayne, a dit voir dans cette décision "la continuation d'une injustice (...) allant à l'encontre des preuves existantes", lors d'une visioconférence.

A ses côtés, l'ancien secrétaire général d'Amnesty International au Canada, Alex Neve, a appelé le gouvernement de Justin Trudeau à faire pression sur la France pour qu'elle "abandonne ces accusations infondées".

- "Long combat" -

"Je suis contente, cela faisait des années que nous demandions un procès", s'est au contraire félicitée Corinne Adler, partie civile venue écouter le délibéré. "Que tout s'arrête là m'aurait beaucoup peiné, pour toutes les victimes dont je fais partie", a déclaré celle qui, adolescente, célébrait sa bat-mitzvah lors de l'explosion.

"C'est une satisfaction d'obtenir un procès, presque la fin d'un long combat", a salué Me Bernard Cahen, avocat de la synagogue et de deux familles de victimes. "Si la cour d'assises déclare que M. Diab n'est pas coupable, au moins justice aura été rendue par une décision collégiale et contradictoire".

"On a pu voir le soutien dont M. Diab bénéficie auprès de la justice du Canada, je doute qu'il y ait le moindre effort pour nous aider" à obtenir une nouvelle extradition, redoute toutefois Me Eric Morain, avocat du policier en faction devant la synagogue.

Pour appuyer leur décision de non-lieu, les juges antiterroristes avaient souligné en 2018 qu'"un certain nombre d'éléments (..) permettent d'estimer qu'Hassan Diab se trouvait vraisemblablement au Liban pendant cette période". Ce dernier, dont aucune empreinte n'a été retrouvée sur les pièces manipulées par les terroristes, assure qu'il passait alors ses examens à la faculté, une version notamment corroborée par son ex-épouse.

Le ministère public met au contraire en avant son passeport, attestant un séjour en Europe du 20 septembre au 7 octobre 1980. Il s'appuie aussi sur des notes des renseignements incriminant M. Diab ainsi que des expertises graphologiques et sa ressemblance avec des portraits-robots.

Tout en reconnaissant des "doutes" sur sa présence à Paris, le parquet a toujours estimé que ces "éléments à charge et à décharge" méritaient d'être débattus devant une cour d'assises.

bl-jl/mk/jt/it

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JAN 27

Rapt d'une hôtelière niçoise: 18 ans de réclusion pour l'instigateur italien à l'ego frustré #

1/27/2021, 6:05 PM
Nice, FRA

Un restaurateur italien à l'"ego frustré", principal organisateur de l'enlèvement à Nice en 2016 de Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière de 80 ans, pour venger son échec à la tête d'une grande adresse gastronomique, a été condamné mercredi à 18 ans de réclusion criminelle.

Trente ans de réclusion avaient été requis à l'encontre de cet homme bavard de 67 ans, Giuseppe Serena, jugé avec 12 co-accusés depuis le 4 janvier par la cour d'assises des Alpes-Maritimes et considéré comme "l'instigateur" de ce rapt et d'une précédente tentative en 2013.

"Des réquisitions très élevées, équivalant à la peine de mort, vu son âge et sa santé fragile", avait dénoncé son avocat Me Corentin Delobel, "abasourdi" après le verdict. "A mon avis, on va faire appel", a-t-il ajouté, contestant "une décision disproportionnée".

Devenu en 2007 gérant de La Réserve, une table mythique du bord de mer que Mme Veyrac lui avait louée, M. Serena avait connu le succès mais coulé l'affaire en moins de deux ans par sa mauvaise gestion, rejetant la faute sur la famille Veyrac, également propriétaire du Grand Hôtel, un cinq étoiles de la Croisette à Cannes.

- "Vos ongles ont été précieux" -

Au procès, il a fini par présenter des excuses et avouer une responsabilité dans l'enlèvement: "Non, ce n'était pas la haine (...) et pas non plus la soif de l'argent. Oui, peut-être mon ego frustré".

Il a aussi surpris la cour par son culot: "Je m'excuse et je vous embrasse et je vous dis comme je disais à l'époque de La Réserve +Merci Tante Jacqueline+!", a-t-il dit à Mme Veyrac pour la saluer alors qu'elle quittait la salle après être venue déposer.

Mme Veyrac était venue sobrement raconter son calvaire, ligotée 48 heures au fond d'un Renault Kangoo stationnée dans une rue isolée avant de parvenir à se libérer sans payer de rançon: "Je n'ai pas grand-chose à dire, sauf que ma vie a changé depuis. Quand je sors, je suis un peu stressée".

Discrète lors de la première tentative d'enlèvement, elle avait porté plainte sans rien ébruiter. L'enquête avait piétiné, malgré un ADN arraché à un ravisseur griffé. "Vos ongles ont été précieux, Madame", la remerciera à l'audience le président de la cour.

Confondu par cet ADN et également impliqué dans l'organisation de l'enlèvement de 2016, Philip Dutton, 52 ans, un Britannique sans ressources, a été condamné à 14 ans de réclusion. Ancien militaire venu de l'île de Jersey à Nice appâté par la perspective d'une rançon, il a aidé l'enquête en avouant, peut-être pas tout, mais dès le début.

Les trois hommes de main recrutés au quartier sensible des Moulins pour kidnapper Mme Veyrac près de chez elle ont écopé pour deux d'entre eux de 14 ans de réclusion, une peine portée à 15 ans pour le troisième en raison de son casier judiciaire chargé.

- Grand absent -

La cour a tranché le cas particulier de Luc Goursolas, 50 ans, "personnage étonnant" selon l'avocate générale qui avait requis entre 4 et 8 ans de prison à son encontre. Connu dans les rédactions comme "l'ami des policiers", cet ancien paparazzi niçois sulfureux avait posé des balises GPS sous la voiture de la victime.

"Vous ne retournez pas en prison", lui a dit le président de la cour Patrick Veyron, prononçant une peine de deux ans dont un an avec sursis. Luc Goursolas encourait la perpétuité pour complicité d'enlèvement mais la cour l'a seulement jugé coupable de ne pas avoir dénoncé MM. Dutton et Serena.

Il affirmait avoir été sollicité pour suivre l'amant adultère de M. Serena dans le cadre de ses activités officieuses de détective privé.

La cour d'assises a prononcé cinq acquittements dans ce dossier, notamment pour un jeune mécanicien des Moulins surnommé "le gros" dont l'ADN avait été retrouvé sur le scotch et le matelas ayant servi à la séquestration.

Elle a en revanche condamné pour association de malfaiteurs l'intermédiaire ayant présenté l'équipe des Moulins à M. Serena à 4 ans de prison, et une connaissance italienne de M. Serena à 17 mois de prison.

Grand absent du procès et considéré comme le troisième cerveau du rapt, Enrico Fontanella, 67 ans, ancien majordome et vieille connaissance de M. Serena, a vu son cas disjoint pour des raisons de santé.

clr/mdm/caz

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JAN 27

Rapt d'une riche hôtelière en France: 18 ans de réclusion pour l'instigateur italien #

1/27/2021, 6:04 PM
Nice, FRA

Un restaurateur italien à l'"ego frustré", principal organisateur de l'enlèvement à Nice en 2016 de Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière de 80 ans, pour venger son échec à la tête d'une grande adresse gastronomique, a été condamné mercredi à 18 ans de réclusion criminelle.

Trente ans de réclusion avaient été requis à l'encontre de cet homme bavard de 67 ans, Giuseppe Serena, jugé avec 12 co-accusés depuis le 4 janvier par la cour d'assises des Alpes-Maritimes et considéré comme "l'instigateur" de ce rapt et d'une précédente tentative en 2013.

"Des réquisitions très élevées, équivalant à la peine de mort, vu son âge et sa santé fragile", avait dénoncé son avocat Me Corentin Delobel, "abasourdi" après le verdict. "A mon avis, on va faire appel", a-t-il ajouté, contestant "une décision disproportionnée".

Devenu en 2007 gérant de La Réserve, une table mythique du bord de mer que Mme Veyrac lui avait louée, M. Serena avait connu le succès mais coulé l'affaire en moins de deux ans par sa mauvaise gestion, rejetant la faute sur la famille Veyrac, également propriétaire du Grand Hôtel, un cinq étoiles de la Croisette à Cannes.

- "Vos ongles ont été précieux" -

Au procès, il a fini par présenter des excuses et avouer une responsabilité dans l'enlèvement: "Non, ce n'était pas la haine (...) et pas non plus la soif de l'argent. Oui, peut-être mon ego frustré".

Il aussi surpris la cour par son culot: "Je m'excuse et je vous embrasse et je vous dis comme je disais à l'époque de La Réserve +Merci Tante Jacqueline+!", a-t-il dit à Mme Veyrac pour la saluer alors qu'elle quittait la salle après être venue déposer.

Affrontant la présence des médias, Mme Veyrac était venue sobrement raconter son calvaire, ligotée 48 heures au fond d'un Renault Kangoo stationnée dans une rue isolée avant de parvenir à se libérer sans payer de rançon: "Je n'ai pas grand-chose à dire, sauf que ma vie a changé depuis. Quand je sors, je suis un peu stressée".

Discrète lors de la première tentative d'enlèvement, elle avait porté plainte sans rien ébruiter. L'enquête avait piétiné, malgré un ADN arraché à un ravisseur griffé. "Vos ongles ont été précieux, Madame", la remerciera à l'audience le président de la cour.

Confondu par cet ADN et également impliqué dans l'organisation de l'enlèvement de 2016, Philip Dutton, 52 ans, un Britannique sans ressources, a été condamné à 14 ans de prison. Ancien militaire venu de l'île de Jersey à Nice appâté par la perspective d'une rançon, il a aidé l'enquête en avouant, peut-être pas tout, mais dès le début.

Les trois hommes de main recrutés au quartier sensible des Moulins pour kidnapper Mme Veyrac près de chez elle ont écopé pour deux d'entre eux de 14 ans de réclusion, une peine portée à 15 ans pour le troisième en raison de son casier judiciaire chargé.

- Grand absent -

La cour a tranché le cas particulier de Luc Goursolas, 50 ans, "personnage étonnant" selon l'avocate générale qui avait requis entre 4 et 8 ans de prison à son encontre. Connu dans les rédactions comme "l'ami des policiers", cet ancien paparazzi niçois sulfureux avait posé des balises GPS sous la voiture de la victime.

"Vous ne retournez pas en prison", lui a dit le président de la cour Patrick Veyron, en prononçant une peine de deux ans dont un an avec sursis. Luc Goursolas encourait la perpétuité pour complicité d'enlèvement mais la cour l'a seulement jugé coupable de ne pas avoir dénoncé MM. Dutton et Serena.

Il affirmait avoir été sollicité pour suivre l'amant adultère de M. Serena dans le cadre de ses activités officieuses de détective privé.

La cour d'assises a par ailleurs prononcé 5 acquittements dans ce dossier.

Elle a en revanche condamné pour association de malfaiteurs l'intermédiaire ayant présenté l'équipe des Moulins à M. Serena à 4 ans de prison, et une connaissance italienne de M. Serena à 17 mois de prison.

Grand absent du procès et considéré comme le troisième cerveau du rapt, Enrico Fontanella, 67 ans, ancien majordome et vieille connaissance de M. Serena, a vu son cas disjoint pour des raisons de santé.

clr/mdm/pid/mr

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JAN 27

Rapt d'une riche hôtelière en France: le principal accusé condamné à 18 ans de réclusion #

1/27/2021, 5:03 PM
Nice, FRA

Un restaurateur italien, jugé avec 12 co-accusés depuis le 4 janvier pour l'enlèvement à Nice, dans le sud de la France, en 2016 de Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière de 80 ans, a été condamné mercredi à 18 ans de réclusion criminelle par une cour d'assises.

"M. Serena, la cour vous condamne à 18 ans de réclusion criminelle", a déclaré le président Patrick Veyron à l'adresse de Giuseppe Serena, 67 ans, qui a admis à demi-mot à l'approche de la fin de ce procès sa responsabilité dans les faits.

L'avocate générale avait requis 30 ans de réclusion à l'encontre de cet homme, considéré par l'accusation comme le principal organisateur de ce rapt, ainsi que d'une précédente tentative en 2013.

L'enlèvement aurait été motivé par son intention de venger son échec à la tête d'un grand restaurant que la victime lui avait loué au bord de mer.

La cour d'assises a par ailleurs condamné sept autres accusés à des peines allant jusqu'à 15 ans de réclusion et prononcé cinq acquittements.

Philip Dutton, 52 ans, un ancien soldat britannique sans ressource, confondu par son ADN, clé de voûte de l'enquête qui avait avoué dès le début sa participation en 2013 et 2016, a quant à lui été condamné à 14 ans de réclusion.

La cour a aussi tranché le cas particulier de "Tintin" alias Luc Goursolas, 50 ans, ancien paparazzi niçois à la vie aventureuse, coupable d'avoir posé des balises GPS sous le véhicule de la victime mais qui assurait avoir été sollicité dans le cadre de ses activités officieuses de détective privé pour suivre l'amant adultère de M. Serena.

Elle a considéré qu'il n'était pas complice de l'enlèvement mais coupable de ne pas avoir dénoncé MM. Dutton et Serena. Il a été condamné à 2 ans de prison dont un an avec sursis. "Vous ne retournez pas en prison", lui a dit le président.

Jacqueline Veyrac avait passé deux jours et deux nuits ligotée à l'arrière d'un Renault Kangoo garée dans une rue isolée, avant de parvenir à se libérer sans qu'une rançon ne soit versée, en s'évadant avec l'aide d'un passant.

Les trois exécutants de l'enlèvement ont été condamnés à 14 et 15 ans de réclusion, et des peines de 17 mois et quatre ans de prison ont enfin été prononcées contre deux derniers accusés condamnés pour association de malfaiteurs.

clr/mdm/est/pid/mr

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JAN 27

Rapt d'une hôtelière niçoise: le principal accusé condamné à 18 ans de réclusion #

1/27/2021, 4:45 PM
Nice, FRA

Un restaurateur italien, jugé avec 12 co-accusés depuis le 4 janvier pour l'enlèvement à Nice en 2016 de Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière de 80 ans, a été condamné mercredi à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Alpes-Maritimes.

L'avocate générale avait requis 30 ans de réclusion à l'encontre de Giuseppe Serena, considéré par l'accusation comme le principal organisateur de ce rapt, ainsi que d'une précédente tentative en 2013, et qui aurait été motivé pour venger son échec à la tête d'un grand restaurant que la victime lui avait loué au bord de mer.

La cour d'assises a par ailleurs condamné sept autres accusés à des peines allant jusqu'à 15 ans de réclusion et prononcé cinq acquittements.

"M. Serena, la cour vous condamne à 18 ans de réclusion criminelle", a déclaré le président Patrick Veyron à l'adresse de Giuseppe Serena, 67 ans, qui a admis à demi-mots à l'approche de la fin de ce procès sa responsabilité dans les faits.

Philip Dutton, 52 ans, un ancien soldat britannique sans ressources, confondu par son ADN, clé de voûte de l'enquête qui avait avoué dès le début sa participation en 2013 et 2016, a quant à lui été condamné à 14 ans de réclusion.

La cour a aussi tranché le cas particulier de "Tintin" alias Luc Goursolas, 50 ans, ancien paparazzi niçois à la vie aventureuse, coupable d'avoir posé des balises GPS sous le véhicule de la victime mais qui assurait avoir été sollicité dans le cadre de ses activités officieuses de détective privé pour suivre l'amant adultère de M. Serena.

Elle a considéré qu'il n'était pas complice de l'enlèvement mais coupable de ne pas avoir dénoncé MM. Dutton et Serena. Il a été condamné à 2 ans de prison dont un an avec sursis. "Vous ne retournez pas en prison", lui a dit le président.

Jacqueline Veyrac avait passé deux jours et deux nuits ligotée à l'arrière d'un Renault Kangoo garé dans une rue isolée, avant de parvenir à se libérer sans qu'une rançon ne soit versée, en s'évadant avec l'aide d'un passant.

Les trois exécutants de l'enlèvement ont été condamnés à 14 et 15 ans de réclusion, et des peines de 17 mois et quatre ans de prison ont enfin été prononcées contre deux derniers accusés condamnés pour association de malfaiteurs.

clr/mdm/est/nm

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JAN 27

Rapt d'une riche hôtelière en France: le principal accusé condamné à 18 ans de réclusion #

1/27/2021, 4:41 PM
Nice, FRA

Un restaurateur italien, jugé avec 12 co-accusés depuis le 4 janvier pour l'enlèvement à Nice, dans le sud de la France, en 2016 de Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière de 80 ans, a été condamné mercredi à 18 ans de réclusion criminelle par une cour d'assises.

L'avocat général avait requis 30 ans de réclusion à l'encontre de Giuseppe Serena, considéré par l'accusation comme le principal organisateur de ce rapt, ainsi que d'une précédente tentative en 2013. La cour d'assises des Alpes-Maritimes a par ailleurs prononcé 5 acquittements dans ce dossier, et condamné les sept autres accusés à des peines allant jusqu'à 15 ans de réclusion.

clr/mdm/san/pid/sg

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JAN 27

Quarante ans après, un procès pour l'attentat de la synagogue de la rue Copernic à Paris #

1/27/2021, 4:33 PM
Paris, FRA

Quarante ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, l'unique suspect retrouvé par la justice française est finalement renvoyé aux assises, au grand soulagement des victimes. Mais l'incertitude règne sur la présence de l'accusé, retourné au Canada après avoir bénéficié d'un non-lieu en 2018.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a en effet infirmé mercredi le non-lieu accordé à Hassan Diab, un universitaire libano-canadien de 67 ans accusé d'avoir posé la bombe.

Les avocats du professeur, qui n'a cessé de clamer son innocence, ont immédiatement annoncé un pourvoi en cassation pour tenter de contester ce revirement considérable dans un dossier où les indices contradictoires réunis par l'enquête sont âprement débattus depuis plus de dix ans.

Le 3 octobre 1980, l'explosion d'une bombe sur une moto devant une synagogue du XVIe arrondissement de la capitale, avait fait quatre morts et 46 blessés. Pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, des personnes étaient tuées en France dans un attentat visant la communauté juive.

L'enquête, l'une des plus anciennes de l'antiterrorisme français, avait attribué l'attentat, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), groupe né d'une scission du FPLP. Les renseignements avaient identifié Hassan Diab en 1999, après avoir mis la main sur son passeport retrouvé en octobre 1981 par la police italienne.

Son extradition, réclamée en 2008 par le juge antiterroriste Marc Trévidic, avait finalement été autorisée par le Canada fin 2014.

Placé en détention provisoire pendant trois ans, Hassan Diab avait été libéré en janvier 2018 après la décision des magistrats instructeurs d'abandonner les poursuites. Contre l'avis du parquet, qui avait fait appel, les juges avaient considéré que les charges réunies contre l'ancien étudiant de Beyrouth n'étaient "pas suffisamment probantes". Il était alors retourné au Canada.

"Cette décision (de la cour d'appel, ndlr) est insensée (...) totalement contraire au droit et au dossier, et par conséquent ne puise son inspiration que dans le politiquement correct", a réagi sa défense dans une déclaration à l'AFP.

"Elle censure une décision prise par deux juges d'instruction, dont la motivation extrêmement rigoureuse, était proportionnée aux enjeux et à la gravité de faits", ont déclaré Mes William Bourdon, Apolline Cagnat et Amélie Lefebvre.

"L'innocence d'Hassan Diab sera nécessairement un jour reconnue malgré les pressions et les exhortations", ont-ils ajouté.

- "Long combat" -

"Je suis contente, cela faisait des années que nous demandions un procès", s'est félicitée Corinne Adler, partie civile venue écouter le délibéré. "Que tout s'arrête là m'aurait beaucoup peiné, pour toutes les victimes dont je fais partie", a déclaré celle qui, adolescente, célébrait sa bat-mitzvah lors de l'explosion.

"C'est une satisfaction d'obtenir un procès, presque la fin d'un long combat", a salué Me Bernard Cahen, avocat de la synagogue et de deux familles de victimes.

"On a pu voir le soutien dont M. Diab bénéficie auprès de la justice du Canada, je doute qu'il y ait le moindre effort pour nous aider" à obtenir une nouvelle extradition, a toutefois regretté Me Eric Morain, avocat du policier en faction devant la synagogue.

Pour appuyer leur décision de non-lieu, les juges antiterroristes avaient souligné en 2018 qu'"un certain nombre d'éléments (..) permettent d'estimer qu'Hassan Diab se trouvait vraisemblablement au Liban pendant cette période". Ce dernier, dont aucune empreinte n'a été retrouvée sur les pièces manipulées par les terroristes, assure qu'il passait alors ses examens à la faculté, une version corroborée par d'autres étudiants et son ex-épouse.

Le ministère public met au contraire en avant son passeport, porteur de tampons attestant un séjour en Europe du 20 septembre au 7 octobre 1980. Il s'appuie aussi sur des notes des renseignements incriminant M. Diab ainsi que des expertises graphologiques et sa ressemblance avec des portraits-robots.

Tout en reconnaissant des "doutes" sur sa présence à Paris, le parquet a toujours estimé que ces "éléments à charge et à décharge" méritaient au minimum d'être débattus devant une cour d'assises.

bl/edy/pga/pid/mr

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JAN 27

Rapt d'une hôtelière niçoise: le principal accusé condamné à 18 ans de réclusion #

1/27/2021, 4:28 PM
Nice, FRA

Un restaurateur italien, jugé avec 12 co-accusés depuis le 4 janvier pour l'enlèvement à Nice en 2016 de Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière de 80 ans, a été condamné mercredi à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Alpes-Maritimes.

L'avocat général avait requis 30 ans de réclusion à l'encontre de Giuseppe Serena, considéré par l'accusation comme le principal organisateur de ce rapt, ainsi que d'une précédente tentative en 2013. La cour d'assises a par ailleurs prononcé 5 acquittements dans ce dossier, et condamné les sept autres accusés à des peines allant jusqu'à 15 ans de réclusion.

clr/mdm/san/nm

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JAN 27

Quarante ans après, un procès pour l'attentat de la synagogue de la rue Copernic #

1/27/2021, 3:53 PM
Paris, FRA

Quarante ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, l'unique suspect retrouvé par la justice française est finalement renvoyé aux assises, au grand soulagement des victimes. Mais l'incertitude règne sur la présence de l'accusé, retourné au Canada après avoir bénéficié d'un non-lieu en 2018.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a en effet infirmé mercredi le non-lieu accordé à Hassan Diab, un universitaire libano-canadien de 67 ans accusé d'avoir posé la bombe.

Les avocats du professeur, qui n'a cessé de clamer son innocence, ont immédiatement annoncé un pourvoi en cassation pour tenter de contester ce revirement considérable dans un dossier où les indices contradictoires réunis par l'enquête sont âprement débattus depuis plus de dix ans.

Le 3 octobre 1980, l'explosion d'une bombe sur une moto devant une synagogue du XVIe arrondissement de la capitale, avait fait quatre morts et 46 blessés. Pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, des personnes étaient tuées en France dans un attentat visant la communauté juive.

L'enquête, l'une des plus anciennes de l'antiterrorisme français, avait attribué l'attentat, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), groupe né d'une scission du FPLP et fondé par Wadih Haddad. Les renseignements avaient identifié Hassan Diab en 1999, après avoir mis la main sur son passeport retrouvé en octobre 1981 par la police italienne.

Son extradition, réclamée en 2008 par le juge antiterroriste Marc Trévidic, avait finalement été autorisée par le Canada fin 2014.

Placé en détention provisoire pendant trois ans, Hassan Diab avait été libéré en janvier 2018 après la décision des magistrats instructeurs d'abandonner les poursuites. Contre l'avis du parquet, qui avait fait appel, les juges avaient considéré que les charges réunies contre l'ancien étudiant de Beyrouth n'étaient "pas suffisamment probantes". Il était alors retourné au Canada.

"Cette décision (de la cour d'appel, ndlr) est insensée (...) totalement contraire au droit et au dossier, et par conséquent ne puise son inspiration que dans le politiquement correct", a réagi sa défense dans une déclaration à l'AFP.

"Elle censure une décision prise par deux juges d'instruction, dont la motivation extrêmement rigoureuse, était proportionnée aux enjeux et à la gravité de faits", ont déclaré Mes William Bourdon, Apolline Cagnat et Amélie Lefebvre.

"L'innocence d'Hassan Diab sera nécessairement un jour reconnue malgré les pressions et les exhortations", ont-ils ajouté.

- "Long combat" -

"Je suis contente, cela faisait des années que nous demandions un procès", s'est félicitée Corinne Adler, partie civile venue écouter le délibéré. "Que tout s'arrête là m'aurait beaucoup peiné, pour toutes les victimes dont je fais partie", a déclaré celle qui, adolescente, célébrait sa bat-mitzvah lors de l'explosion.

"C'est une satisfaction d'obtenir un procès, presque la fin d'un long combat", a salué Me Bernard Cahen, avocat de la synagogue et de deux familles de victimes. "Si la cour d'assises déclare que M. Diab n'est pas coupable, au moins justice aura été rendue par une décision collégiale et contradictoire".

"On a pu voir le soutien dont M. Diab bénéficie auprès de la justice du Canada, je doute qu'il y ait le moindre effort pour nous aider" à obtenir une nouvelle extradition, a toutefois regretté Me Eric Morain, avocat du policier en faction devant la synagogue.

Pour appuyer leur décision de non-lieu, les juges antiterroristes avaient souligné en 2018 qu'"un certain nombre d'éléments (..) permettent d'estimer qu'Hassan Diab se trouvait vraisemblablement au Liban pendant cette période". Ce dernier, dont aucune empreinte n'a été retrouvée sur les pièces manipulées par les terroristes, assure qu'il passait alors ses examens à la faculté, une version corroborée par d'autres étudiants et son ex-épouse.

Le ministère public met au contraire en avant son passeport, porteur de tampons attestant un séjour en Europe du 20 septembre au 7 octobre 1980. Il s'appuie aussi sur des notes des renseignements incriminant M. Diab ainsi que des expertises graphologiques et sa ressemblance avec des portraits-robots.

Tout en reconnaissant des "doutes" sur sa présence à Paris, le parquet a toujours estimé que ces "éléments à charge et à décharge" méritaient au minimum d'être débattus devant une cour d'assises.

bl/edy/pga/it

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JAN 27

Attentat de la synagogue rue Copernic à Paris: 40 ans après, le seul suspect renvoyé aux assises #

1/27/2021, 2:05 PM
Paris, FRA

Quarante ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, la justice française a décidé mercredi de renvoyer devant une Cour d'assises l'unique suspect retrouvé dans l'enquête sur cette attaque qui avait fait 4 morts et 46 blessés le 3 octobre 1980, a-t-on appris de source judiciaire.

La cour d'appel de Paris a infirmé mercredi le non-lieu rendu en janvier 2018 par les juges antiterroristes au bénéfice de Hassan Diab, un universitaire libano-canadien de 67 ans, accusé d'avoir posé la bombe.

Ce dernier, qui clame son innocence, est reparti au Canada après trois années de détention provisoire et mène bataille contre la justice de son pays qui avait autorisé son extradition fin 2014.

"Cette décision (de la cour d'appel, ndlr) est insensée, car elle est totalement contraire au droit et au dossier, et par conséquent ne puise son inspiration que dans le politiquement correct", a réagi sa défense dans une déclaration à l'AFP, annonçant qu'elle allait contester ce revirement devant la Cour de cassation.

"Elle censure une décision prise par deux juges d'instruction, dont la motivation extrêmement rigoureuse, était proportionnée aux enjeux et à la gravité de faits. Personne ne peut soupçonner ces magistrats ni de faiblesse ni de naïveté", ont déclaré Mes William Bourdon, Apolline Cagnat et Amélie Lefevbre.

L'enquête avait attribué l'attentat commis le 3 octobre 1980, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), groupe né d'une scission du FPLP, et les renseignements français avaient identifié Hassan Diab en 1999.

Mais près de 20 ans plus tard, les juges antiterroristes avaient, contre l'avis du parquet, considéré que les charges réunies contre l'ancien étudiant de Beyrouth, n'étaient "pas suffisamment probantes", une décision infirmée mercredi à la grande satisfaction des parties civiles.

"Je suis contente, cela faisait des années que nous demandions un procès", s'est félicitée Corinne Adler, partie civile venue écouter le délibéré. "Que tout s'arrête là m'aurait beaucoup peiné, pour toutes les victimes dont je fais partie", a déclaré celle qui, adolescente, célébrait sa bat-mitzvah dans le lieu de culte au moment de l'explosion.

"C'est une satisfaction d'obtenir un procès, presque la fin d'un long combat", a salué Me Bernard Cahen, avocat de la synagogue et des familles de deux victimes décédées dans l'attaque.

"Si la cour d'assises déclare que M. Diab n'est pas coupable, au moins justice aura été rendue par une décision collégiale et contradictoire", a ajouté l'avocat, toutefois "sceptique" sur les chances d'obtenir une nouvelle extradition de l'accusé. "Mais on va essayer".

bl/jt/pid/cls

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JAN 27

Quarante ans après l'attentat de la rue Copernic, le seul suspect renvoyé aux assises #

1/27/2021, 1:57 PM
Paris, FRA

Quarante ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, la cour d'appel de Paris a renvoyé mercredi aux assises l'unique suspect retrouvé par la justice française pour cette attaque qui avait fait 4 morts, a appris l'AFP de source judiciaire.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel a infirmé mercredi le non-lieu qui avait été rendu en janvier 2018 par les juges antiterroristes au bénéfice de Hassan Diab, un universitaire libano-canadien de 67 ans, accusé d'avoir posé la bombe.

Ce dernier, qui clame son innocence, est reparti au Canada après trois années de détention provisoire et mène bataille contre la justice de son pays qui avait autorisé son extradition fin 2014.

"Cette décision (de la cour d'appel, ndlr) est insensée, car elle est totalement contraire au droit et au dossier, et par conséquent ne puise son inspiration que dans le politiquement correct", a réagi sa défense dans une déclaration à l'AFP, annonçant qu'elle allait contester ce revirement devant la Cour de cassation.

"Elle censure une décision prise par deux juges d'instruction, dont la motivation extrêmement rigoureuse, était proportionnée aux enjeux et à la gravité de faits. Personne ne peut soupçonner ces magistrats ni de faiblesse ni de naïveté", ont déclaré Mes William Bourdon, Apolline Cagnat et Amélie Lefevbre.

L'enquête avait attribué l'attentat commis le 3 octobre 1980, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), groupe né d'une scission du FPLP, et les renseignements français avaient identifié Hassan Diab en 1999.

Mais près de 20 ans plus tard, les juges antiterroristes avaient, contre l'avis du parquet, considéré que les charges réunies contre l'ancien étudiant de Beyrouth, n'étaient "pas suffisamment probantes", une décision infirmée mercredi à la grande satisfaction des parties civiles.

"Je suis contente, cela faisait des années que nous demandions un procès", s'est félicitée Corinne Adler, partie civile venue écouter le délibéré. "Que tout s'arrête là m'aurait beaucoup peiné, pour toutes les victimes dont je fais partie", a déclaré celle qui, adolescente, célébrait sa bat-mitzvah dans le lieu de culte au moment de l'explosion.

"C'est une satisfaction d'obtenir un procès, presque la fin d'un long combat", a salué Me Bernard Cahen, avocat de la synagogue et des familles de deux victimes décédées dans l'attaque. "Si la cour d'assises déclare que M. Diab n'est pas coupable, au moins justice aura été rendue par une décision collégiale et contradictoire", a ajouté l'avocat, toutefois "sceptique" sur les chances d'obtenir une nouvelle extradition de l'accusé. "Mais on va essayer".

bl/jt/mm

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JAN 27

Attentat de la synagogue rue Copernic à Paris: 40 ans après, le seul suspect renvoyé aux assises #

1/27/2021, 1:18 PM
Paris, FRA

Quarante ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, la justice française a décidé mercredi de renvoyer devant une Cour d'assises l'unique suspect retrouvé dans l'enquête sur cette attaque qui avait fait 4 morts et 46 blessés le 3 octobre 1980, a-t-on appris de source judiciaire.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a infirmé mercredi le non-lieu rendu en janvier 2018 par les juges antiterroristes au bénéfice de Hassan Diab, un universitaire libano-canadien de 67 ans, accusé d'avoir posé la bombe. Ce dernier, qui clame son innocence, était reparti au Canada après trois années de détention provisoire. Il peut encore se pourvoir en cassation.

bl/edy/pa/dch/pid/sg

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JAN 27

Quarante ans après l'attentat de la rue Copernic, le seul suspect renvoyé aux assises (source judiciaire) #

1/27/2021, 1:13 PM

Quarante ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, la cour d'appel de Paris a décidé mercredi de renvoyer aux assises l'unique suspect retrouvé par la justice française dans l'enquête sur cette attaque qui avait fait 4 morts et 46 blessés le 3 octobre 1980, a appris l'AFP de source judiciaire.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel a infirmé mercredi le non-lieu rendu en janvier 2018 par les juges antiterroristes au bénéfice de Hassan Diab, un universitaire libano-canadien de 67 ans, accusé d'avoir posé la bombe. Ce dernier, qui clame son innocence, était reparti au Canada après trois années de détention provisoire. Il peut encore se pourvoir en cassation.

bl/edy/pa/dch

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