La Teste-de-Buch: le maire interdit l'accès à la forêt sinistrée en juillet par un incendie #
Le maire de La Teste-de-Buch (Gironde) Patrick Davet (LR) a pris samedi un arrêté interdisant l'accès à la forêt dans sa commune, touchée par un important incendie en juillet qui a été déclaré "éteint" jeudi par la préfecture.
Ce feu hors norme, qui avait débuté le 12 juillet près de la dune du Pilat et contraint des milliers de personnes à quitter leur logement, sans faire de victime, avait parcouru 7.000 hectares de forêt avant d'être déclaré "fixé" le 23 juillet puis "maîtrisé" le 29 juillet.
Il a été annoncé "éteint" jeudi par la préfecture de Gironde qui avait en même temps levé l'interdiction d'accès aux massifs forestiers sinistrés par le feu cet été, maintenant toutefois des restrictions entre 14h00 et 22h00 liées à la vigilance orange pour le risque d'incendies en forêt dans le département.
Sur son site internet, la mairie de La Teste, commune touristique du Bassin d'Arcachon, assure que "le massif forestier est fragilisé et son accès reste dangereux : le sol est très chaud par endroits et il y a un important risque de chutes d'arbres ou de parties d'arbres brûlés".
D'après les termes de l'arrêté municipal, "la circulation et le stationnement des personnes et des véhicules avec ou sans moteur sont interdits sur les pistes forestières, chemins ruraux, chemins d'exploitation, pistes cyclables et autres sentiers ouverts au public dans le massif forestier de la commune sinistré par l'incendie (...)".
L'arrêté dresse une liste de personnels autorisés comme les services de sécurité et de secours, mais aussi les chasseurs "uniquement pour nourrir les animaux de la forêt".
bpe/cbn
La Garonne, malmenée par la sècheresse, sous perfusion des barrages des Pyrénées #
Des retenues d'eau exceptionnellement sollicitées dans les Pyrénées pour alimenter une Garonne qui souffre: la sécheresse frappe de plein fouet le Sud-Ouest alors que l'hydraulique prend une importance accrue dans un contexte de crise énergétique.
En contrebas de la grande paroi bétonnée du barrage du Soulcem, en Ariège, le niveau d'une étendue d'eau calme est descendu 27 mètres plus bas qu'habituellement, à la même date.
1.500 m plus bas, 100 km plus au nord, l'impression est la même au coeur de Toulouse, avec une Garonne basse, d'où émergent des bancs de cailloux, témoins d'une année tout sauf humide.
"On n'a jamais connu une période aussi longue où la Garonne est aussi basse, ça n'a jamais démarré aussi tôt, et on bat des records tous les jours", affirme à l'AFP Jean-Michel Fabre, président du Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (Smeag).
Une situation qui a conduit l'organisme à déclencher dès début juillet le soutien d'étiage, ces lâchers d'eau en provenance de retenues situées en amont, censées maintenir un débit acceptable dans les cours d'eau.
"Habituellement, les premiers lâchers d'eau se font fin juillet, début août. Là, on a commencé le 9 juillet avec des volumes très importants", déplore l'élu.
Au plus fort de la sécheresse, 40% de l'eau qui traversait la Ville rose pouvait provenir des lâchers ordonnés par le Smeag et effectués par les gestionnaires des retenues d'eau comme EDF.
L'étiage n'est pas sans conséquence en montagne, comme au barrage du Soulcem, édifié au début des années 1980 tout près de la frontière avec la principauté d'Andorre.
"En juillet, le volume libéré depuis les lacs ariégeois (ceux gérés par EDF, NDLR) est deux fois supérieur au maximum de ce qui avait été fait par le passé", pointe Philippe Reffay, directeur eau-environnement pour la branche Sud-Ouest d'EDF Hydro.
"Chaque année, EDF Hydro réserve dans les barrages ariégeois 53 millions de mètre cube pour le soutien d'étiage de la Garonne. 70% ont déjà été libérés sur le mois et demi écoulé", souligne-t-il auprès de l'AFP.
Garantir la qualité de l'eau pour l'écosystème du bassin de la Garonne, compenser les prélèvements agricoles, assurer les activités industrielles et maintenir le niveau d'eau potable pour le million de personnes abreuvées par le fleuve: le rôle de ces étiages est multiple.
"Une autre problématique se rajoute, avec le contexte russo-ukrainien, concernant le fait d'avoir assez d'eau pour pouvoir produire de l'électricité cet hiver", explique Cécile Llovel, hydrologue à Toulouse.
"C'est la double peine, ça complique la gestion" pour les opérateurs électriques, indique-t-elle.
Avec de nombreux réacteurs nucléaires à l'arrêt pour cause de maintenance et une flambée du prix du gaz en raison de la guerre en Ukraine, les regards se tournent entre autres vers l'hydro-électricité, première énergie renouvelable en France, qui représentait 11% de la production électrique du pays en 2019.
"On a eu un hiver bon au niveau de l'enneigement, mais un printemps et un été très secs, on espère qu'il va pleuvoir", appuie Philippe Reffay, en contemplant le niveau historiquement bas de l'étang du Soulcem, surplombé par le pic du Montcalm (3.077 m), point culminant de l'Ariège.
"La place de l'hydro-électricité dans la consommation dépend des précipitations", précise M. Reffay, alors que le niveau des réserves ariégeoises d'EDF est 20% en-dessous de la moyenne des années précédentes.
"De janvier à juin on n'a eu que 150 mm de précipitations là où on en attendait 300, avec en plus une fonte des neiges très rapide", pointe Cécile Llovel.
Pour l'hydrologue, ces conditions météorologiques sont "ce vers quoi on tend de plus en plus régulièrement avec le réchauffement climatique, qui impacte d'autant plus la filière hydro-électrique".
Pour Jean-Michel Fabre, il faudra s'habituer et s'adapter à ces sécheresses toujours plus longues et intenses: "L'année qu'on vit, c'est ce qu'on nous prédisait pour 2030, 2040, voire 2050! Il faut accélérer sur tous les moyens en oeuvre pour stocker de l'eau et surtout faire évoluer notre système".
fby/ap/cbn
La Garonne, malmenée par la sècheresse, sous perfusion des barrages des Pyrénées #
Des retenues d'eau exceptionnellement sollicitées dans les Pyrénées pour alimenter une Garonne qui souffre: la sécheresse frappe de plein fouet le Sud-Ouest alors que l'hydraulique prend une importance accrue dans un contexte de crise énergétique.
En contrebas de la grande paroi bétonnée du barrage du Soulcem, en Ariège, le niveau d'une étendue d'eau calme est descendu 27 mètres plus bas qu'habituellement, à la même date.
1.500 m plus bas, 100 km plus au nord, l'impression est la même au coeur de Toulouse, avec une Garonne basse, d'où émergent des bancs de cailloux, témoins d'une année tout sauf humide.
"On n'a jamais connu une période aussi longue où la Garonne est aussi basse, ça n'a jamais démarré aussi tôt, et on bat des records tous les jours", affirme à l'AFP Jean-Michel Fabre, président du Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (Smeag).
Une situation qui a conduit l'organisme à déclencher dès début juillet le soutien d'étiage, ces lâchers d'eau en provenance de retenues situées en amont, censées maintenir un débit acceptable dans les cours d'eau.
"Habituellement, les premiers lâchers d'eau se font fin juillet, début août. Là, on a commencé le 9 juillet avec des volumes très importants", déplore l'élu.
Au plus fort de la sécheresse, 40% de l'eau qui traversait la Ville rose pouvait provenir des lâchers ordonnés par le Smeag et effectués par les gestionnaires des retenues d'eau comme EDF ou Enedis.
L'étiage n'est pas sans conséquence en montagne, comme au barrage du Soulcem, édifié au début des années 1980 tout près de la frontière avec la principauté d'Andorre.
"En juillet, le volume libéré depuis les lacs ariégeois (ceux gérés par EDF, NDLR) est deux fois supérieur au maximum de ce qui avait été fait par le passé", pointe Philippe Reffay, directeur eau-environnement pour la branche Sud-Ouest d'EDF Hydro.
"Chaque année, EDF Hydro réserve dans les barrages ariégeois 53 millions de mètre cube pour le soutien d'étiage de la Garonne. 70% ont déjà été libérés sur le mois et demi écoulé", souligne-t-il auprès de l'AFP.
Garantir la qualité de l'eau pour l'écosystème du bassin de la Garonne, compenser les prélèvements agricoles, assurer les activités industrielles et maintenir le niveau d'eau potable pour le million de personnes abreuvées par le fleuve: le rôle de ces étiages est multiple.
"Une autre problématique se rajoute, avec le contexte russo-ukrainien, concernant le fait d'avoir assez d'eau pour pouvoir produire de l'électricité cet hiver", explique Cécile Llovel, hydrologue à Toulouse.
"C'est la double peine, ça complique la gestion" pour les opérateurs électriques, indique-t-elle.
Avec de nombreux réacteurs nucléaires à l'arrêt pour cause de maintenance et une flambée du prix du gaz en raison de la guerre en Ukraine, les regards se tournent entre autres vers l'hydro-électricité, première énergie renouvelable en France, qui représentait 11% de la production électrique du pays en 2019.
"On a eu un hiver bon au niveau de l'enneigement, mais un printemps et un été très secs, on espère qu'il va pleuvoir", appuie Philippe Reffay, en contemplant le niveau historiquement bas de l'étang du Soulcem, surplombé par le pic du Montcalm (3.077 m), point culminant de l'Ariège.
"La place de l'hydro-électricité dans la consommation dépend des précipitations", précise M. Reffay, alors que le niveau des réserves ariégeoises d'EDF est 20% en-dessous de la moyenne des années précédentes.
"De janvier à juin on n'a eu que 150 mm de précipitations là où on en attendait 300, avec en plus une fonte des neiges très rapide", pointe Cécile Llovel.
Pour l'hydrologue, ces conditions météorologiques sont "ce vers quoi on tend de plus en plus régulièrement avec le réchauffement climatique, qui impacte d'autant plus la filière hydro-électrique".
Pour Jean-Michel Fabre, il faudra s'habituer et s'adapter à ces sécheresses toujours plus longues et intenses: "L'année qu'on vit, c'est ce qu'on nous prédisait pour 2030, 2040, voire 2050! Il faut accélérer sur tous les moyens en oeuvre pour stocker de l'eau et surtout faire évoluer notre système".
fby/ap/CBN
Après les incendies, un risque de goût "désagréable" pour le vin #
Les incendies monstres de l'été en Gironde pourraient donner au vin bordelais un goût "désagréable" de fumée, estime Pierre-Louis Teissedre, premier vice-président de l'Union des oenologues de France et professeur à l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin Bordeaux-Aquitaine, quelques jours avant une conférence sur le sujet près de Bordeaux.
Question: Les fumées dégagées par les incendies auront-elles des conséquences sur le millésime 2022 ?
Réponse: "Il est trop tôt pour les estimations. Il faut attendre la fin des vinifications, et surtout les résultats des analyses effectuées sur les zones touchées. Là où les fumées ont été plutôt dissipées, l'impact sera sûrement plus faible, mais pour les zones à proximité des incendies, notamment celle qui borde les Graves, le risque est certain.
Tout va dépendre du niveau de contamination des baies, et si les parcelles ont été touchées de manière hétérogène ou homogène. Si 10% d'une parcelle sont contaminés, avec une fumée faiblement concentrée en phénols volatils (molécules responsables de l'odeur de fumée, ndlr), peut-être que l'effet ne sera pas si important sur le goût du vin. La durée de contamination va aussi entrer en jeu: avec un feu assez intense et une quantité suffisante de phénols volatils qui se fixent sur la pellicule de la baie, une journée ou deux suffisent pour créer des problèmes qualitatifs.
In fine, le vin risque d'avoir tout simplement un goût de fumée. Et plus c'est intense, plus c'est un souci. Ça masque tout le reste, toutes les caractéristiques agréables du produit, comme les arômes fruités ou floraux. Et même dans des concentrations faibles, l'impact peut être relativement important. Ça peut être suffisamment désagréable pour que l'on n'ait pas envie de consommer le produit."
Q: De quelle façon ce goût de fumée se retrouve-t-il dans le vin ?
R: "La combustion du bois entraîne une pyrolyse d'un certain nombre de polymères, qui sont des éléments constitutifs du bois, et cela va notamment dégager dans l'air des phénols volatils. Les composés vont se déposer sur les raisins et être absorbés grâce à la pruine, une couche à l'extérieur de la baie possédant des corps gras, puis vont se lier à des sucres au niveau de la pellicule ou de la pulpe du raisin, et devenir inodores.
La révélation du goût de fumée se fera par l'action des enzymes au moment de la vinification, lors de la fermentation dans les deux-tiers des cas, mais aussi durant l'élevage (repos en cuve ou en fût, ndlr), de la mise en bouteille ou plus tard, pendant la dégustation. Car il ne faut pas oublier que nous avons des enzymes aussi au niveau buccal !
Et tout cela, c'est un problème. C'est un peu une bombe à retardement. On pense que notre vin est terminé, et clac ! Quelque chose apparaît."
Q: Comment lutter contre ce phénomène ?
R: "Logiquement, il faudrait bien évidemment éviter les incendies. Sinon, couvrir les vignes avec des films protecteurs, mais cela deviendrait assez compliqué. De nos jours, certains produits oenologiques commencent à être développés de façon à fixer les composés responsables de l'odeur de fumée, par exemple.
En Australie, cela fait plus de dix ans que la question se pose, comme en Californie, en Afrique du Sud ou au Chili. Dans le Bordelais, on n'avait jamais connu ça jusqu'à maintenant. On pensait être protégés. Or les risques sont assez importants. Cette année, il y a même eu des feux dans le Jura, une région connue pour son vin jaune !
Il faut aussi poursuivre la recherche, trouver des solutions préventives et curatives au niveau de la vigne et du chai pour éviter de mauvais jours, en particulier chez les vignerons qui s'efforcent de tirer une identité d'un terroir et l'authenticité d'un goût."
bla/ff/gvy
Vers une récolte "catastrophique" de pommes de terre, en recul de 20% (producteurs) #
La récolte 2022 de pommes de terre s'annonce "catastrophique", en recul "d'au moins 20% par rapport à la moyenne des vingt dernières années", conséquence de la sécheresse historique qui a frappé la France, ont annoncé vendredi les producteurs.
L'Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), qui redoute "la plus mauvaise récolte enregistrée depuis 2000", chiffre à "plus de 200 millions d'euros" les pertes pour les producteurs selon ses premières estimations, alors que débute la récolte.
L'UNPT demande "une réunion d'urgence" au ministre de l'Agriculture, pour engager dès à présent de premières mesures d'aide "qui permettront à la France de conserver son rang de premier exportateur mondial de pommes de terre".
La France a produit en 2021 environ 8 millions de tonnes de pommes de terre, pour un chiffre d'affaires de près de 4 milliards d'euros dans un secteur qui dégage un excédent commercial de plus de 500 millions d'euros.
Les producteurs évaluent les pertes à 1,5 million de tonnes, avec des pertes de rendements moyens de 20% mais qui pourraient aller jusqu'à plus de 30% voire 50% localement pour les pommes de terre non-irriguées, du fait "des chaleurs extrêmes corrélées à une forte sècheresse, qui ont littéralement stoppé le développement des tubercules".
"Sur mon exploitation, près de Compiègne (Oise), où je n'ai pas de système d'irrigation, l'impact est très fort: c'est 50% de production en moins", a déclaré à l'AFP Geoffroy d'Evry, le président de l'UNPT.
Pour garantir la pérennité économique des exploitations et assurer les plantations pour 2023/2024, l'UNPT "appelle dès à présent à la revalorisation des prix payés aux producteurs et une meilleure répartition de la valeur ajoutée notamment avec la grande distribution, à l'assouplissement contractuel des volumes engagés non livrés par les producteurs (qui se voient infliger des pénalités si les volumes livrés sont inférieurs à ceux engagés, NDLR) et à l'amorce rapide d'une réflexion sur la mise en place d'un dispositif d'aide d'Etat exceptionnel".
"Les producteurs ne prendront pas seuls la responsabilité des pertes exceptionnelles engendrées par cet épisode climatique hors norme", prévient l'UNPT.
"Il va y avoir une réévaluation des prix, mais pour éviter qu'elle soit trop importante pour le consommateur, il faut qu'il y ait une meilleure répartition dans la chaîne de la valeur", plaide M. d'Evry, soulignant qu'aujourd'hui, sur un kilogramme de pomme de terre acheté en supermarché, "20% va au producteur et 50% au distributeur".
sb/mj
France : l'incendie de La Teste-de-Buch déclaré "éteint" #
L'incendie qui a détruit près de 7.000 hectares de forêt en juillet à La Teste-de-Buch, sur le Bassin d'Arcachon (sud-ouest), a été déclaré "éteint" jeudi par la préfecture de Gironde.
Cet incendie de La Teste, qui a débuté le 12 juillet près de la dune du Pilat et contraint des milliers de personnes à quitter leur logement, a déclaré été "fixé" le 23 juillet puis "maîtrisé" le 29 juillet.
La préfecture a salué jeudi "la mobilisation des sapeurs-pompiers et de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les incendies et la surveillance des massifs sinistrés".
Cet incendie s'était déclaré le même jour que celui de Landiras, dans le Sud-Gironde, qui avait brûlé près de 13.000 hectares de forêt en juillet avant de connaître une violente reprise de feu en août ("Landiras-2"), avec 7.400 hectares supplémentaires consumés. Il n'a pas encore été déclaré "maîtrisé".
La Préfecture a par ailleurs annoncé la levée à partir de vendredi de l'interdiction d'accès aux massifs forestiers sinistrés, à l'exception de quatre communes dans lesquelles cette interdiction est maintenue.
Le département reste toutefois placé en vigilance orange pour le risque d'incendies en forêt, "compte-tenu des conditions météorologiques et de l'état de sécheresse du massif".
bpe/cbn/mm
Gironde: l'incendie de La Teste-de-Buch déclaré "éteint" #
L'incendie qui avait parcouru près de 7.000 hectares de forêt en juillet à La Teste-de-Buch, sur le Bassin d'Arcachon, a été déclaré "éteint" jeudi par la préfecture de Gironde, qui précise par ailleurs que "la situation s'améliore" dans le secteur de Landiras après la reprise de feu de la mi-août.
Cet incendie de La Teste, qui avait débuté le 12 juillet près de la dune du Pilat et contraint des milliers de personnes à quitter leur logement, avait déclaré été "fixé" le 23 juillet puis "maîtrisé" le 29 juillet.
La préfecture a salué jeudi "la mobilisation des sapeurs-pompiers et de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les incendies et la surveillance des massifs sinistrés".
Cet incendie s'était déclaré le même jour que celui de Landiras, dans le Sud-Gironde, qui avait brûlé près de 13.000 hectares de forêt en juillet avant de connaître une violente reprise de feu en août ("Landiras-2"), avec 7.400 hectares supplémentaires consumés. Il n'a pas encore été déclaré "maîtrisé".
Dans ce secteur de Landiras, "l'efficacité des opérations de noyage opérées depuis plusieurs jours a en effet permis l'extinction des foyers sur une zone allant de l'est des départementales D219 et D115, jusqu'à la commune de Landiras. Plus de 300 personnels restent mobilisés", écrit la préfecture.
Elle a par ailleurs annoncé la levée à partir de vendredi de l'interdiction d'accès aux massifs forestiers sinistrés, à l'exception de quatre communes (Belin-Beliet, Saint-Magne, Hostens et Louchats) dans lesquelles cette interdiction est maintenue.
Le département reste toutefois placé en vigilance orange pour le risque d'incendies en forêt, "compte-tenu des conditions météorologiques et de l'état de sécheresse du massif".
bpe/cbn
Pour anticiper de futures tempêtes, le gouvernement va acquérir cinq bouées météo #
Une semaine après les vents meurtriers qui ont frappé la Corse, le gouvernement a annoncé jeudi le déploiement de cinq bouées météorologiques pour mieux prévoir les tempêtes.
"Nous avons connu un épisode exceptionnel d'une rare violence, mais cela nous oblige à mettre des moyens pour être en capacité de mieux prévenir", a déclaré à l'AFP par téléphone le secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville.
Après avoir placé la Corse en vigilance jaune aux orages le 17 août, Météo-France avait basculé l'île en vigilance orange seulement quelques minutes avant que les rafales ne viennent frapper les côtes le lendemain vers 08h30. Très brutale et soudaine, la tempête avait fait en quelques heures seulement d'énormes dégâts, et causé la mort de cinq personnes.
En visite sur l'île jeudi, après avoir visité les lieux les plus touchés par ces orages meurtriers à l'instar de Girolata (Corse-du-Sud) et Calvi (Haute-Corse), M. Berville a estimé qu'il fallait "s'adapter aux conséquences du changement climatique, mieux prévenir pour mieux protéger la population".
Mercredi le Conseil des ministres avait acté l'acquisition prochaine de cinq bouées météorologiques pour "renforcer nos capacités d'anticipation".
Ces bouées seront en mer mi-2023, a précisé le secrétaire d'Etat, expliquant qu'il fallait "le temps de les construire". Les bouées seront installées, en concertation avec des scientifiques et acteurs de la mer, "ni trop près ni trop loin des côtes corses".
Hervé Berville a indiqué en outre que "l'État est prêt à accompagner la collectivité de Corse pour renforcer la sécurité de la navigation et des infrastructures, notamment des ports et des mouillages légers".
L'objectif de ce déplacement était aussi de gérer l'urgence et d'évoquer "la question de l'évacuation des épaves, de leur stockage, de la lutte contre les pollutions ou encore de comment planifier la déconstruction de toutes ces épaves", notamment à Girolata, sur la commune d'Osani, où de nombreux bateaux sont toujours échoués sur les rochers.
Dans ce hameau de la côte ouest, uniquement accessible par la mer ou après une longue marche, les habitants lui ont fait part de leur sentiment d'abandon par les autorités. Une semaine après la tempête, le port reste en effet fermé et le hameau, qui peine encore à panser ses plaies, n'est toujours pas raccordé au réseau EDF.
"Nous sommes dans une phase de diagnostic, de retour d'expériences. Il faut tirer les leçons de ce qui s'est passé", a conclu M. Berville.
mp/jp/gvy
Sécheresse:"2 à 4 milliards d'euros" nécessaires pour compenser les pertes des éleveurs de ruminants #
Pour compenser les pertes de production "colossales" liées à la sécheresse, les éleveurs de ruminants en ont appelé jeudi à l'État, estimant avoir besoin de "2 à 4 milliards d'euros", dans un communiqué commun de plusieurs fédérations agricoles.
A cause de la sécheresse et de plusieurs épisodes de canicule, les prairies ne sont plus vertes et les rendements du maïs, constituant la base de l'alimentation des animaux d'élevage, sont amoindris, poussant des éleveurs de ruminants (vaches, chèvres, moutons...) à déjà recourir à leurs stocks d'hiver pour nourrir leur cheptel.
"Selon les premiers calculs réalisés", il faudra plusieurs milliards d'euros pour compenser les dépenses supplémentaires liées à l'alimentation animale et les pertes de productions, alertent plusieurs fédérations d'éleveurs de ruminants (FNB, FNEC, FNO et FNPL).
"Notre pays a déjà perdu 24% de ses éleveurs de bovins, d'ovins et de caprins, depuis dix ans", précisent les fédérations, soulignant un "état d'urgence absolue pour l'élevage de ruminants".
Les représentants des différentes filières, qui réclament "un soutien de l'État", appellent le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, à revoir les seuils d'accès et d'indemnisation du régime des calamités agricoles (cofinancé par les agriculteurs et l'État, et dont les délais sont jugés trop lents).
Les fédérations demandent à ce que le seuil de perte de chiffre d'affaires de 13% soit abaissé et à ce que le seuil d'indemnisation des pertes à hauteur de 28% soit quant à lui "fortement augmenté".
Marc Fesneau a annoncé lundi des mesures destinées à soulager les acteurs du monde agricole, parmi lesquelles une hausse du plafond d'avance des aides de la PAC à partir de la mi-octobre, représentant une enveloppe de 1,5 milliard d'euros.
Mais cette avance des versements d'aides de la PAC "ne constitue qu'un infime début de réponse à l'ampleur de la catastrophe annoncée pour les éleveurs", estiment les fédérations.
str-mgi/ico/gvy
Incendies en Isère: un ex-sapeur-pompier volontaire écroué #
Un ex-sapeur-pompier volontaire âgé de 35 ans, suspecté d'être à l'origine de plusieurs incendies survenus sur la commune de Vif (Isère) ce mois d'août, a été écroué, a annoncé jeudi le parquet de Grenoble.
Son placement en détention provisoire mardi fait suite à sa mise en examen pour "destruction par incendie de bois, forêt, landes, maquis ou plantation d'autrui pouvant causer un dommage aux personnes", a détaillé le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, dans un message aux rédactions.
Ces faits, revêtant une qualification criminelle, sont punis d'une peine de 15 ans de réclusion criminelle, a-t-il ajouté.
Le pyromane présumé, qui "nie les faits", est soupçonné d'avoir déclenché plusieurs incendies à Vif les 4, 11 et 21 août. L'enquête a été menée par les gendarmes de la brigade de recherches de la Gendarmerie de Grenoble.
Le feu le plus significatif a concerné 20 hectares de végétation sur la montagne du Petit Brion et menaçait une zone habitée. Environ 80 sapeurs-pompiers avaient été mobilisés.
Le service départemental d'incendie et de secours de l'Isère a indiqué jeudi à l'AFP que le suspect était "resté très peu de temps sapeur-pompier volontaire" dans ses "effectifs".
Un ancien pompier volontaire soupçonné d'être l'auteur de deux incendies début août dans l'Hérault a également été placé en détention provisoire pour incendies volontaires.
Fin juillet, toujours dans l'Hérault, un sapeur-forestier, également pompier volontaire, avait reconnu en garde à vue être l'auteur de plusieurs incendies, expliquant ses actes par la poussée d'adrénaline qu'ils provoquaient et un besoin de "reconnaissance sociale".
Un comportement qu'a confirmé en juillet dans un entretien à l'AFP le psychiatre Pierre Lamothe, spécialiste en criminologie: "Pour les pompiers pyromanes, il y a souvent un besoin de se sentir indispensable. On se crée la possibilité d'être un sauveur, on devient un héros en quelques heures".
anr/rl/tes
Sécheresse: les naufragés du Canal de Bourgogne #
"C'est la catastrophe": le long d'une partie du Canal de Bourgogne, fermée pour manque d'eau comme 919 km de voies fluviales en France, les ports autonomes sont au bord du naufrage.
Depuis le 16 juillet, aucune embarcation, sauf dérogation, n'emprunte les 40 km du Canal de Bourgogne entre Tonnerre et Migennes, dans l'Yonne profonde. Entre canicule et sècheresse, le niveau des rivières est trop bas pour alimenter les canaux, 14% des 6.700 km de réseau fluvial sont inutilisables, selon les chiffres officiels.
"Les journées sont longues": Vincent Le Goff, chef du port de Saint-Florentin (Yonne), regrette les "4-5 bateaux" qu'il accueillait chaque jour dans sa capitainerie, aujourd'hui vide.
Dans le petit port de Saint-Florentin, les canards ne sont plus dérangés et les emplacements vides se succèdent. La société de location Nicols a déplacé ses embarcations sur les quelque 200 km encore ouverts du Canal de Bourgogne reliant le bassin de la Seine à celui du Rhône.
Rares sont les plaisanciers qui ont rejoint leur bateau amarré à l'année, car nul ne peut naviguer.
"C'est détente, grasse matinée et jeux vidéos pour les enfants", raconte Jean-Philippe Tesson, bloqué depuis début août sur le Cézanne. "On est bien mais il ne faudrait pas que ce soit tous les ans!".
C'est justement le problème. En 2019 et en 2020, la sécheresse avait déjà interdit la navigation. "Sur les quatre dernières années, seul 2021 a été une saison entière", regrette Vincent Le Goff.
"Ca va être comme ça chaque année?", se demande Nathalie Piller. La Parisienne a mis "l'Interlock" à l'eau en 2019 et depuis ne l'a quasiment pas sorti.
"Cet été, on voulait en profiter mais on n'a pas pu bouger", regrette-t-elle. "Alors on est sur liste d'attente pour un autre port".
Les plaisanciers sont en effet de plus en plus nombreux à changer de lieu d'amarrage. "On avait 80 bateaux en hivernage en 2018, une cinquantaine maintenant", confie M. Le Goff.
Le port était pourtant en plein essor. "On a investi 1,5 million d'euros. On avait atteint l'équilibre mais maintenant, on est déficitaire", regrette Yves Delot, président de la Communauté de communes Serein et Armance qui englobe Saint-Florentin et exploite le port.
A quelques km, la situation est encore plus délicate pour le port privé de Brienon-sur-Armançon. "C'est la catastrophe. On se demande si on va continuer", confesse Manuel De Oliveira, le responsable.
Le chiffre d'affaires a chuté "de 50.000 euros en 2016 à 15.000 euros cette année". "On ne se donne plus de salaire", résume-t-il.
Les communes de cette région désertifiée, très dépendante du tourisme, font elles aussi un calcul angoissant. "Un bateau, c'est 5-6 personnes: nos commerçants souffrent", souligne M. Delot, également maire de Saint-Florentin (4.600 habitants).
"Ah oui, on a perdu des clients. Bien 25%", confirme Normann Lin, patron de la "Guinguette de l'Armance", ouverte à l'aide d'argent public. Le maire, lui, espère que les investissements ne partiront pas à vau-l'eau avec les fermetures du canal.
La sécheresse a bon dos, selon le maire, qui accuse plutôt les Voies navigables de France (VNF), organisme public gérant le canal, de "très mal l'entretenir".
"C'est une passoire", estime Vincent Le Goff, blâmant en particulier les écluses fuyardes.
"On en a eu des sécheresses mais le canal n'avait jamais fermé" avant, souligne Didier Raphat, gérant du chantier fluvial de Saint-Florentin.
"De l'eau, il y en a plus haut mais ici, plus rien. Elle part où?", s'interroge Michel Piat, propriétaire du Vigilant. Cet homme né il y a 84 ans sur une péniche a "mal au coeur" de voir ce qu'est devenu "le Bourgogne", nom affectif du canal ouvert en 1832, "un pan de patrimoine".
Face aux critiques, Virginie Pucelle, directrice adjointe chez VNF Centre Bourgogne, évoque le vaste plan visant à moderniser les écluses sur les 6.700 km de voies gérées par VNF en France.
Selon elle, ce ne sont pas les fuites mais bel et bien la sécheresse qui provoque le problème. Le canal ne peut plus s'alimenter en puisant dans l'Armançon, la rivière toute proche, actuellement trop basse. "Avant on avait "le droit de puiser dans la rivière comme on voulait" mais "aujourd'hui, on doit préserver l'environnement".
lv/sof/dch
L'état de catastrophe naturelle reconnu pour les orages meurtriers de Corse (Journal officiel) #
L'état de catastrophe naturelle a été reconnu pour plusieurs communes de Corse frappées par des orages meurtriers le 18 août, selon le Journal officiel de jeudi.
Les ministres de l'Economie, de l'Intérieur et le ministre délégué chargé des Comptes publics ont reconnu l'état de catastrophe naturelle pour des communes de Corse-du-Sud et de Haute-Corse.
La Corse a été frappée jeudi 18 août par des orages meurtriers qui ont fait cinq morts à travers l'île.
Parmi les communes reconnues en état de catastrophe naturelle figure celle de Calvi (Haute-Corse), où un homme de 45 ans a trouvé la mort, et où plusieurs bungalows étaient écrasés par d'immenses pins déracinés.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait promis une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle et la mise en place d'un "guichet unique" pour que les entreprises affectées puissent "toucher très rapidement leur assurance".
Soulignant que l'alerte météo n'avait "pas permis de qualifier comme il le fallait ces vents" qui ont été "absolument exceptionnels", M. Darmanin avait annoncé une enquête de la Sécurité civile.
dth/ybl