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Ukraine: "Les risques augmentent chaque jour" à la centrale nucléaire de Zaporijjia #

Les risques autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, où Moscou et Kiev s'accusent depuis plus d'une semaine de bombardements, "augmentent chaque jour", a assuré dimanche le maire de la ville où elle est située.

"Les risques augmentent chaque jour", a déclaré par téléphone à l'AFP Dmytro Orlov, le maire d'Energodar, dénonçant un "terrorisme nucléaire pur et simple" de la Russie, qui "peut se terminer de façon imprévisible à n'importe quel moment".

"Des tirs de mortier sur la centrale nucléaire sont effectués chaque jour et chaque nuit depuis les villages occupés", a-t-il ajouté, expliquant que "la situation est grave et le plus préoccupant est qu'il n'y a pas de processus de désescalade".

Energodar est, comme la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée depuis début mars par les troupes russes. Fidèle à Kiev, Dmytro Orlov a lui trouvé refuge à Zaporijjia, la grande ville de la région.

Selon lui, la ville d'Energodar a commencé durant les dernières 24 heures à être bombardée, "ce qui n'était jamais arrivé auparavant" et a tué dimanche un civil, un homme de 45 ans.

Plusieurs bombardements dont les deux parties s'accusent mutuellement ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique à haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.

Kiev accuse Moscou d'utiliser la centrale comme base d'attaque, sans que l'armée ukrainienne ne puisse riposter. Samedi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage russe" autour du site.

jts-tbm/mba

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AUG 14

Ukraine: risques accrus autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia #

Les risques autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, où Moscou et Kiev s'accusent depuis plus d'une semaine de bombardements, "augmentent chaque jour", a assuré dimanche le maire de la ville où elle est située.

Par ailleurs, l'Ukraine a affirmé être en passe d'isoler une partie des forces russes dans la région de Kherson, après y avoir détruit ou endommagé tous les ponts existants.

"Les risques (autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia) augmentent chaque jour", a déclaré par téléphone à l'AFP Dmytro Orlov, le maire d'Energodar, ajoutant que les tirs au mortier sur la centrale sont devenus quotidiens et dénonçant un "terrorisme nucléaire pur et simple" de la Russie qui "peut se terminer de façon imprévisible à n'importe quel moment".

"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar - ville dans laquelle se trouve la centrale - resté loyal à Kiev.

"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia (...). L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", a-t-il ajouté.

"Bien sûr, nous sommes inquiets, car la centrale nucléaire se trouve à proximité", a déclaré à l'AFP Viktor Shabanin, un habitant âgé de 57 ans du village de Vyshchetarasivka, situé sur l'autre rive du Dniepr face à la centrale de Zaporijjia.

"Quand les fenêtres explosent l'onde expansive va souvent dans notre direction, a-t-il ajouté. Donc, nous sommes exposés immédiatement aux radiations, qui se propagent aussi dans l'eau".

En fin de journée samedi, les renseignements militaires ukrainiens avaient affirmé que "les occupants (russes) bombardent la centrale nucléaire (...) depuis le village de Vodiané, situé à proximité immédiate, sur la rive droite du Dniepr", le fleuve qui sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.

L'une des frappes a endommagé une unité de pompage et une autre "a entraîné la destruction partielle du service d'incendie responsable de la sécurité de la centrale nucléaire", selon un communiqué des renseignements militaires qui accusent également les forces russes de "préparer des provocations sous drapeau ukrainien".

De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle a conquises dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.

"Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.

Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.

Il n'y a eu depuis aucun signe de reprise de combats, selon des journalistes de l'AFP sur place, hors le bruit de sirènes et des explosions assez lointaines.

Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage russe" autour du site nucléaire.

"Les occupants essaient d'intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a dit le président qui affirme que les forces russes se "cachent" derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets.

"Chaque jour passé par le contingent russe sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia et les régions voisines accroît la menace nucléaire pour l'Europe", a-t-il averti, appelant à "de nouvelles sanctions contre la Russie" afin de "bloquer l'industrie nucléaire russe".

Plusieurs bombardements, dont les deux parties s'accusent mutuellement, ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars.

Dans le Sud de l'Ukraine, où Kiev mène depuis plusieurs jours une contre-attaque, un député régional, Serguiï Khlan, a affirmé dimanche matin que "les seuls moyens de traverser le fleuve pour l'occupant sont des pontons près du pont Antonivski mais ils ne pourront pas totalement répondre à leurs besoins".

Selon lui, "la Russie transfère ses centres de commandement de la rive droite du fleuve vers la gauche, consciente qu'en cas d'escalade, ils ne pourront pas être évacués à temps".

Il a estimé à 20.000 le nombre de soldats russes présents sur la rive droite du fleuve et précisé qu'ils peuvent toujours "traverser les ponts abimés à pied".

Les troupes russes se sont emparées au début de l'invasion de l'Ukraine de Kherson, sur le fleuve Dnipro, la seule capitale régionale qu'elles ont jusqu'à présent réussi à conquérir.

Une bonne nouvelle toutefois, le premier navire humanitaire affrété par les Nations unies pour transporter des céréales ukrainiennes a été chargé dimanche de 23.000 tonnes de blé et est prêt à prendre la mer, a annoncé le ministre ukrainien de l'Infrastructure, Oleksandre Koubrakov.

bur-alc/roc/mm/ial/thm

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AUG 14

Ukraine: "Les risques augmentent chaque jour" à la centrale nucléaire de Zaporijjia (maire à l'AFP) #

Les risques autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, où Moscou et Kiev s'accusent depuis plus d'une semaine de bombardements, "augmentent chaque jour", a assuré dimanche le maire de la ville où elle est située.

"Les risques augmentent chaque jour", a déclaré par téléphone à l'AFP Dmytro Orlov, le maire d'Energodar, ajoutant que les tirs au mortier sur la centrale sont devenus quotidiens et dénonçant un "terrorisme nucléaire pur et simple" de la Russie, qui "peut se terminer de façon imprévisible à n'importe quel moment".

jts-tbm/mba

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AUG 14

Un premier navire de l'ONU prêt à partir d'Ukraine avec des céréales #

8/14/2022, 1:13 PM
Youjne, UKR

Le premier navire humanitaire affrété par les Nations unies pour transporter des céréales ukrainiennes a été chargé dimanche de 23.000 tonnes de blé et est prêt à prendre la mer, a annoncé le ministre ukrainien de l'Infrastructure.

Présent au port de Pivdenny, dans la ville de Youjné, pour assister au chargement du MV Brave Commander, le ministre Oleksandre Koubrakov a indiqué que "le navire se dirigera vers l'Afrique, l'Éthiopie étant le dernier pays où la cargaison de 23.000 tonnes de blé sera livrée".

"J'espère que d'autres navires affrétés pour le Programme alimentaire mondial (PAM) viendront dans nos ports. J'espère qu'il y aura bientôt 2-3 navires supplémentaires", a-t-il poursuivi.

Sur Twitter, il a plus tard ajouté que le chargement était complet et le bateau prêt à partir, sans donner de date.

Le MV Brave Commander a accosté vendredi au port de Pivdenny, proche d'Odessa. Selon le ministère ukrainien de l'Infrastructure, il partira pour Djibouti, d'où les céréales seront transférées en Ethiopie.

Il s'agit de la première cargaison d'aide alimentaire à quitter l'Ukraine depuis qu'a été signé en juillet par Kiev et Moscou, via une médiation de la Turquie et sous l'égide de l'ONU, des accords sur l'exportation des céréales ukrainiennes, bloquées à cause de la guerre entre les deux pays.

"Nous prévoyons évidemment que d'autres navires quittent les ports ukrainiens pour venir en aide aux populations du monde entier. Ce n'est que le premier des nombreux navires humanitaires qui quitteront les ports", a déclaré aux journalistes Marianne Ward, directrice adjointe des opérations du Programme alimentaire mondial (PAM) en Ukraine.

Le premier navire commercial est parti le 1er août, et 16 bateaux au total ont quitté l'Ukraine depuis l'entrée en vigueur de l'accord, selon le décompte des autorités ukrainiennes, mais aucune cargaison humanitaire de l'ONU n'a encore pris la mer.

L'Ukraine et la Russie, sont parmi les plus gros exportateurs mondiaux de céréales, qui connaissent une flambée des cours depuis le début de la guerre.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), un nombre record de 345 millions de personnes dans 82 pays sont aujourd'hui confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, tandis que jusqu'à 50 millions de personnes dans 45 pays risquent de sombrer dans la famine sans aide humanitaire.

str-tbm/cco

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AUG 14

Ukraine et Russie s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia #

8/14/2022, 11:29 AM
Kiev, UKR

Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.

Par ailleurs, l'Ukraine a affirmé dimanche être en passe d'isoler une partie des forces russes dans la région de Kherson, après y avoir détruit ou endommagé tous les ponts existants.

"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar - ville dans laquelle se trouve la centrale - resté loyal à Kiev.

"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia (...). L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", a-t-il ajouté.

En fin de journée samedi, les renseignements militaires ukrainiens ont affirmé que "les occupants (russes) bombardent la centrale nucléaire (...) depuis le village de Vodiané, situé à proximité immédiate, sur la rive droite du Dniepr", le fleuve qui sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.

L'une des frappes a endommagé une unité de pompage et une autre "a entraîné la destruction partielle du service d'incendie responsable de la sécurité de la centrale nucléaire", selon un communiqué des renseignements militaires qui accusent également les forces russes de "préparer des provocations sous drapeau ukrainien".

De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle a conquises dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.

"Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.

Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.

Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage russe" autour du site nucléaire.

"Les occupants essaient d'intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a dit le président qui affirme que les forces russes se "cachent" derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets.

"Chaque jour passé par le contingent russe sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia et les régions voisines accroît la menace nucléaire pour l'Europe", a-t-il averti, appelant à "de nouvelles sanctions contre la Russie" afin de "bloquer l'industrie nucléaire russe".

Plusieurs bombardements, dont les deux parties s'accusent mutuellement, ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.

Les dernières frappes en date, jeudi, avaient endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité.

Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars.

Dans le Sud de l'Ukraine, où Kiev mène depuis plusieurs jours une contre-attaque, un député régional, Serguiï Khlan, a affirmé dimanche matin que "les seuls moyens de traverser le fleuve pour l'occupant sont des pontons près du pont Antonivski mais ils ne pourront pas totalement répondre à leurs besoins".

Selon lui, "la Russie transfère ses centres de commandement de la rive droite du fleuve vers la gauche, consciente qu'en cas d'escalade, ils ne pourront pas être évacués à temps".

Il a estimé à 20.000 le nombre de soldats russes présents sur la rive droite du fleuve et précisé qu'ils peuvent toujours "traverser les ponts abimés à pied".

Les troupes russes se sont emparées au début de l'invasion de l'Ukraine de Kherson, sur le fleuve Dnipro, la seule capitale régionale qu'elles ont jusqu'à présent réussi à conquérir.

bur-alc/roc/mm/thm

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AUG 14

En Ukraine, les combats autour de la centrale nucléaire ravivent les souvenirs de Tchernobyl #

8/14/2022, 11:03 AM
Vychtchetarassivka, UKR

Anastasia Roudenko serre la médaille en or que son mari Viktor a reçue pour avoir travaillé comme "liquidateur" après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Il est mort en 2014, d'un cancer de la vessie, conséquence selon elle des radiations.

Dans son village de Vychtchetarassivka, à une poignée de kilomètres de la centrale nucléaire de Zaporijjia, Mme Roudenko s'emploie maintenant à faire reconnaître le rôle des radiations dans le décès de son époux.

De l'autre côté du fleuve, à 14 kilomètres à peine, impossible de ne pas voir la silhouette imposante de la centrale.

Depuis le 5 août, Kiev et Moscou s'y accusent mutuellement de bombardements. Les frappes ont atterri une fois près d'un bâtiment de stockage radioactif, et ont une autre fois provoqué l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe.

L'Ukraine affirme que Moscou lance des attaques et stocke armes et soldats près de la centrale, profitant de l'impossibilité pour l'armée ukrainienne de riposter.

"Nous pourrions connaître le même sort que les habitants de Tchernobyl", soupire Mme Roudenko, 63 ans. "Il ne se passe rien de bon et nous ne savons pas comment ça va se terminer".

L'Ukraine reste profondément marquée par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, dans le nord de l'Ukraine, en avril 1986. Un réacteur a explosé, provoquant le plus important accident nucléaire civil de l'histoire et dégageant un nuage radioactif qui s'est propagé sur toute l'Europe.

En quatre ans, 600.000 "liquidateurs" ont été dépêchés sur les lieux avec une faible, voire aucune, protection pour éteindre l'incendie et nettoyer les territoires alentour.

Le bilan humain de la catastrophe fait toujours débat. L'ONU ne reconnaît qu'une trentaine de morts chez les opérateurs et pompiers tués par des radiations aiguës juste après l'explosion, quand l'ONG antinucléaire Greenpeace a évalué en 2006 à 100.000 le nombre de décès.

Viktor Roudenko a conduit un camion dans "la zone" pendant 18 jours. Un ruban en or lui a été décerné par l'Union soviétique, montrant des atomes tournant autour de la "cloche de Tchernobyl", un symbole des lieux.

Un document en mauvais état, provenant des archives du ministère ukrainien de la Défense, certifie le travail de Viktor et la dose de radiation qu'il a absorbée: 24,80 roentgen.

"Quand je vois les papiers de mon mari, je ressens de la douleur", explique Anastasia Roudenko: "De nombreuses personnes sont mortes ou ont été blessées pour toujours".

Evoquant les bombardements sur le terrain de la centrale, visibles de chez elle, elle affirme que "les gens disent qu'il y a des fuites, mais ils évitent de l'avouer publiquement".

Au début de l'invasion de l'Ukraine, les troupes russes se sont aussi emparées de la centrale de Tchernobyl, toujours en activité, mais les lieux ont été abandonnés quelques semaines plus tard, quand l'échec de la prise de Kiev a poussé Moscou à replier ses soldats.

La centrale de Zaporijjia a elle aussi été occupée dès les premiers jours de la guerre, au terme de brefs combats ayant déjà créé la peur. Elle est depuis resté aux mains des Russes: le fleuve Dnipro trace la limite des territoires occupés par Moscou et ceux aux mains de Kiev.

Vassyl Davidov affirme que trois "liquidateurs" vivent encore à Vychtchetarassivka, un ensemble bucolique de petites cabines ayant une vue imprenable sur le fleuve, immense à cet endroit, et au loin sur les tours de refroidissement de la centrale.

Il est l'un d'eux: il a passé trois mois et demi à travailler à la décontamination de Tchernobyl, effectuant 102 voyages dans la "zone", utilisant un dosimètre pour mesurer les niveaux de radiation tandis qu'il rasait les maisons contaminées.

Dans son jardin, sur un congélateur transformé en table de fortune, l'homme de 65 ans déballe ses médailles. L'une d'elles représente la figure mythologique d'Atlas tenant le monde, l'image du globe terrestre remplacée par la centrale de Tchernobyl.

Il y a aussi des photos. De Vassyl Davidov en uniforme militaire, posant avec des camarades devant un panneau déclarant "Soldat! Nous allons redonner vie au sol de Tchernobyl."

"J'étais là. J'ai tout vu, et j'ai vu l'ampleur" des dégâts, assure M. Davidov.

Il en faut plus pour l'effrayer. Quelques jours après la prise de la centrale par les troupes russes en mars, des comprimés d'iode ont été distribués dans le village en cas d'urgence mais le temps passé dans "la zone" semble l'avoir habitué à la menace.

"Si vous croyez tout ce qu'on vous dit, il y a de quoi devenir fou", sourit-il: "Alors vous utilisez votre expérience comme un filtre. Qu'est-ce que la peur va me faire? Comment pourrait-elle m'aider?"

jts/tbm/mm

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AUG 14

L'Ukraine affirme menacer les troupes russes dans la région de Kherson #

8/14/2022, 10:10 AM
Kiev, UKR

L'Ukraine a affirmé dimanche que les troupes russes ayant franchi le fleuve Dnipro dans la région de Kherson, ville du sud occupée par Moscou, risquaient d'y être coincées après la mise hors d'usage de tous les ponts existant.

"Les seuls moyens de traverser le fleuve pour l'occupant sont des pontons près du pont Antonivski mais ils ne pourront pas totalement répondre à leurs besoins", a déclaré à la télévision ukrainienne un député régional, Serguiï Khlan.

Selon lui, "la Russie transfère ses centres de commandement de la rive droite du fleuve vers la gauche, consciente qu'en cas d'escalade, ils ne pourront pas être évacués à temps".

Il a estimé à 20.000 le nombre de soldats russes présents sur la rive droite du fleuve et précisé qu'ils peuvent toujours "traverser les ponts abimés à pied".

Les troupes russes se sont emparées au début de l'invasion de l'Ukraine de Kherson, sur le fleuve Dnipro, la seule capitale régionale qu'elles ont jusqu'à présent réussi à conquérir.

Elles ont avancé de quelques dizaines de kilomètres vers l'ouest mais les trois ponts (deux routiers et un ferroviaire) qui franchissent le fleuve dans la zone qu'elles contrôlent ont été à plusieurs reprises bombardés ces dernières semaines.

Le plus important est le pont Antonivski, en banlieue de Kherson, plusieurs fois touché par des missiles depuis fin juillet. Un autre est le pont de Nova Kakhovka, 50 kilomètres au nord-est, cible de frappes cette semaine.

"Hier (vendredi), nos forces armées ont finalement et avec efficacité frappé le pont près de Nova Kakhovka. Les Russes ne peuvent plus transférer de matériel, de munitions et même de nourriture pour leurs troupes", avait déjà affirmé samedi soir Serguiï Khlan.

Le ministère britannique de la Défense a confirmé samedi dans son briefing quotidien que "les deux principaux ponts routiers donnant accès à la poche du territoire occupée par la Russie sur la rive ouest du Dnipro sont probablement hors d'usage".

tbm/mm

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AUG 14

L'agriculture sous les tirs dans l'est de l'Ukraine #

8/14/2022, 8:47 AM
Sloviansk, UKR

Au milieu d'un de ces champs de terre noire qui font la richesse de l'Ukraine, la moissonneuse-batteuse gît immobile, à une vingtaine de kilomètres de la ligne de front. Il y a une semaine, elle a heurté une mine.

Une roue avant a été arrachée, la barre de coupe géante de l'engin agricole pendant lamentablement à côté des restes fumants de la cabine du conducteur.

Ce dernier, Pavlo Koudimov, a été hospitalisé pour de graves brûlures. "L'agriculture a toujours été difficile, mais c'est encore plus difficile maintenant", se plaint-il.

Le 1er août, après des mois de négociations, un premier cargo chargé de céréales ukrainiennes a quitté Odessa (sud), mettant fin au blocus russe des ports ukrainiens de la mer Noire qui faisait peser un risque de crise alimentaire dans de nombreux pays.

Ce départ -- une quinzaine d'autres bateaux sont depuis partis de trois ports ukrainiens-- était aussi un soulagement pour la filière agricole d'Ukraine, un des principaux greniers à blé de la planète: avant cela, les exploitants étaient contraints de stocker leurs grains ou de les vendre à perte.

Mais pour les agriculteurs du Donbass, le bassin de l'Est de l'Ukraine sur lequel les troupes russes concentrent leur assaut depuis quatre mois, la menace continue.

L'an passé, Sergueï Loubarski était payé jusqu'à huit hryvnia (0,21 euros) le kilo de blé vendu. Depuis le début de la guerre, il ne peut plus en tirer que trois hryvnia, et encore s'il arrive à le transporter jusqu'au centre régional de Kramatorsk.

A Raï-Aleksandrovka, son village situé sur la ligne de front, il n'en obtient des négociants que 1,80 hryvnia car "les chauffeurs ont peur de venir ici".

Edouard Stoukalo, 46 ans, exploite pour sa part 150 hectares en périphérie de la ville de Sloviansk. Trente hectares de blé ont déjà "complètement brûlé" à cause, selon lui, de tirs d'artillerie.

Et il peine évidemment à convaincre ses ouvriers de continuer à participer à la récolte. "Les agriculteurs comme nous vont faire faillite. Personne ne veut y aller, tout le monde a peur des missiles qui arrivent", regrette-t-il.

"Nous risquions aussi nos vies quand nous avons semé en avril et mai", ajoute-t-il: "Des bombes à fragmentation ont frappé nos champs. Les bombes ont explosé à 100 ou 200 mètres de nous".

Mais certains, poussés par la crise économique, continuent à aller aux champs.

"Il n'y a pas d'autre travail ici", soupire Svitlana Gaponova, 57 ans, en récoltant des aubergines dans un champ à l'extérieur de la ville assiégée de Soledar.

"Ca fait peur mais ça distrait", ajoute-t-elle au bruit des explosions se faisant entendre au loin.

Dans cette région pauvre de l'Ukraine, l'agriculture de subsistance est également solidement enracinée. Au marché du dimanche, certains vendent les quelques produits qu'ils arrivent à cultiver sur leurs parcelles personnelles.

"Les gens y travaillent constamment", explique Volodymyr Rybalkine, le chef de l'administration militaire du district de Sviatoguirsk, situé sur la ligne de front. Selon lui, c'est une des raisons pour laquelle tant d'habitants sont réticents à partir.

"Nous expliquons constamment aux gens ce qui se passe et nous essayons de les motiver à évacuer vers des villes plus sûres", poursuit-il.

Si elles ne pèsent rien sur la balance commerciale mondiale, ces petites parcelles individuelles ne sont pas exemptes de danger. Aux premières heures de la matinée de lundi, des tirs ont ravagé le terrain situé derrière la maison de Lioubov Kanicheva, 57 ans, en banlieue du grand centre industriel de Kramatorsk.

Les vignes ont été recouvertes de poussière, les tomates sont écrasées dans la terre et une dizaine de ruches ont été brisées, au point que le bourdonnement des abeilles se confond avec le hurlement des sirène d'alerte aérienne.

"Ce jardin était juste pour répondre à nos besoins, mais nous avons réussi à faire pousser beaucoup de choses", se lamente-t-elle: "Il n'en reste plus rien".

jts/tbm/pop/ia

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AUG 14

Dans l'est de l'Ukraine, la survie est surtout une question de chance #

Un soldat indemne qui montre l'éclat d'une roquette ayant traversé son pick-up. Un autre, visé par un char alors qu'il se baignait dans un lac et qui en réchappe par miracle. Ou une femme âgée qui somnolait chez elle, sauvée d'une explosion par un pan de mur.

Dans l'est de l'Ukraine, la survie est souvent une question de chance.

La région est devenue l'épicentre des combats depuis que les troupes russes se sont retirées fin mars de Kiev et ses environs, après avoir échoué à prendre la capitale ukrainienne.

On se bat ici depuis 2014, quand des séparatistes prorusses, appuyés militairement et financièrement par le Kremlin, se sont emparés d'une partie des deux régions dont leurs capitales Donetsk et Lougansk.

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, les troupes de Moscou et leurs auxiliaires séparatistes ont gagné du terrain mais la résistance des soldats ukrainiens, aguerris par huit ans d'expérience, est coriace.

Les deux camps sont retranchés. Les combats se résument de plus en plus à une guerre d'artillerie. Et les armes utilisées, notamment les vieux systèmes d'artillerie soviétiques, sont imprécises, quand leur usage n'est pas carrément aléatoire.

"On s'assoit dans les tranchées, l'ennemi nous bombarde et on ne peut même pas sortir la tête", résume Bogdan, un soldat ukrainien de 26 ans, perché sur le plateau de son pick-up à Bakhmout, ville contre laquelle l'armée russe concentre ses efforts.

"Il n'y a plus de combats à l'arme à feu comme avant. Aujourd'hui, c'est une bataille d'artillerie. Alors, tu sautes juste dans ta tranchée et tu attends la frappe".

Il y a peu, la cabine du 4x4 de Bogdan a été transpercée par les restes d'une roquette qui venait d'exploser. La main du jeune soldat en tremble encore.

À l'arrière du véhicule, il brandit le bout de métal qui a failli le tuer avant de le jeter à terre avec un air de dédain.

Kostiantynivka, plus au nord, grosse ville industrielle encore éloignée de la ligne de front, a quand même été touchée par des frappes il y a une semaine.

Sept personnes ont été blessées, selon l'administration militaire régionale.

Un immeuble de quatre étages a été détruit par l'explosion. Depuis une fenêtre, un homme descend une machine à coudre à l'aide d'une corde, les habitants qui restent s'affairant à récupérer ce qu'ils peuvent.

En haut d'un escalier poussiéreux, encombré de gravats et de métal tordu, Ievguenia Iefimenko, 82 ans, raconte. Elle somnolait quand les deux explosions ont retenti. L'une a détruit l'appartement de son voisin, arrêtant son réveil à l'heure du blast: 00H24.

"Il y avait déjà eu des explosions mais elles étaient loin, alors je m'y étais habituée", dit-elle sans cacher sa détresse, des larmes dans les yeux.

"J'ai été jetée là-bas", poursuit-elle en désignant le pan de mur qui l'a sauvé: "Je ne sais pas comment j'ai atterri là, je ne sais pas ça".

Désormais sans-abri, la retraitée pense plus au sort qui l'attend qu'à la chance qu'elle a eu: "Je n'ai personne, je suis seule, seule", pleure-t-elle.

A Soledar, une petite ville sur la route de Bakhmout subissant de violents bombardements, le militaire Oleg Iachtchouk raconte sur un ton d'indifférence son propre miracle.

"Je rentrais du front, j'avais 3-4 jours de perm alors on a été se détendre au bord du lac: barbecue, bière, bonne compagnie", commence-t-il.

"Soudain, un tank a commencé à nous tirer dessus. il a tiré dans l'eau, où il y avait beaucoup de soldats. On a survécu par miracle, tous les éclats sont restés coincés dans l'eau, c'est pour ça que nous sommes encore en vie", sourit-il.

Au loin, résonnent les bruits de nouveaux bombardements - d'autres n'auront pas sa chance.

jts/tbm/roc

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AUG 14

Ukraine et Russie s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia #

8/14/2022, 12:43 AM
Kiev, UKR

Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.

"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar - ville dans laquelle se trouve la centrale - resté loyal à Kiev.

"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia (...) L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", ajoute le message.

En fin de journée, les renseignements militaires ukrainiens ont affirmé que "les occupants (russes) bombardent la centrale nucléaire (...) depuis le village de Vodiané, situé à proximité immédiate, sur la rive droite du Dniepr", le fleuve qui sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.

L'une des frappes a endommagé une unité de pompage et une autre "a entraîné la destruction partielle du service d'incendie responsable de la sécurité de la centrale nucléaire", selon un communiqué des renseignements militaires qui accusent également les forces russes de "préparer des provocations sous drapeau ukrainien".

De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle a conquises dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.

"Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.

Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.

Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage russe" autour du site nucléaire.

"Les occupants essaient d'intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a dit le président qui affirme que les forces russes se "cachent" derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets.

"Chaque jour passé par le contingent russe sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia et les régions voisines accroît la menace nucléaire pour l'Europe", a-t-il averti, appelant à "de nouvelles sanctions contre la Russie" afin de "bloquer l'industrie nucléaire russe".

Il a ajouté que les responsables du "chantage" devraient "être jugés devant une cour internationale".

Plusieurs bombardements, dont les deux parties s'accusent mutuellement, ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.

Les dernières frappes en date, jeudi, avaient endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité.

Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars.

bur-alc/roc

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AUG 13

Ukraine et Russie s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia #

8/13/2022, 8:30 PM
Kiev, UKR

Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.

"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar - ville dans laquelle se trouve la centrale - resté loyal à Kiev.

"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia (...) L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", ajoute le message.

Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage russe" autour du site nucléaire.

"Les occupants essaient d'intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a dit le président qui affirme que les forces russes se "cachent" derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets.

Par ailleurs, M. Zelensky ajouté que les responsables du "chantage" devraient "être jugés devant une cour internationale".

De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle occupe dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.

"Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.

Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.

Le fleuve Dniepr (Dnipro en ukrainien) sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.

Plusieurs bombardements dont les deux parties s'accusent mutuellement ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.

Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité.

Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars.

bur-tbm/mba/emp/ial/

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AUG 13

Ukraine et Russie s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia #

8/13/2022, 1:29 PM
Kiev, UKR

Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.

"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar - ville dans laquelle se trouve la centrale - resté loyal à Kiev.

"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia (...) L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", ajoute le message.

De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle occupe dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.

"Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.

Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.

Le fleuve Dniepr (Dnipro en ukrainien) sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.

Plusieurs bombardements dont les deux parties s'accusent mutuellement ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.

Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité.

Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars, Volodymyr Zelensky dénonçant le "chantage nucléaire russe".

bur-tbm/mba

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AUG 13

Près de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, les pensées sombres des Ukrainiens #

Un vent violent souffle sur Marganets, dans le sud de l'Ukraine. Il vient du fleuve Dnipro, de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les troupes russes, où Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de bombardements.

Depuis une semaine, les installations de la centrale ont été touchées plusieurs fois. Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesures de radioactivité.

Plus grave, un transformateur de ligne électrique haute tension a été touché le 5 août, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.

"L'heure est grave", a lancé jeudi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Marganets n'est qu'à treize kilomètres, de l'autre côté du fleuve. La ville verdoyante, au sommet d'une colline, reste sous contrôle ukrainien mais entre les fourrés on peut apercevoir la station datant de l'ère soviétique.

"Vous savez, si nous mourons, cela se produira en une seconde, nous ne souffrirons pas", veut croire Anastasia, 30 ans. "Ça me calme de savoir que mon enfant et ma famille ne souffriront pas", poursuit-elle, bravache, en continuant ses courses.

La centrale nucléaire de Zaporijjia --en fait située dans la ville d'Energodar-- se trouve sur la ligne de front depuis qu'elle a été capturée par les troupes russes début mars, quelques jours le début de l'invasion de l'Ukraine.

À Marganets, les militaires déconseillent de se rendre sur les rives du Dnipro, large ici de six kilomètres, de peur que les troupes ennemies n'ouvrent le feu.

Le centre de cette ville industrielle qui comptait 50.000 habitants avant la guerre est animé et semble contredire les bruits alarmistes qui circulent sur l'état des six réacteurs de la centrale.

"J'ai peur pour mes parents, pour moi-même. Je veux vivre et profiter de la vie", confie Ksenia, 18 ans, tout en servant les clients d'un kiosque à café le long de la principale artère commerciale.

"On a constamment peur. Et les informations disent que la situation dans la centrale est très tendue, donc ça devient plus terrible chaque seconde".

"Tu as juste peur d'aller te coucher parce que la nuit, il se passe des choses terribles ici", reprend la jeune fille.

A Marganets et Nikopol, quelques kilomètres en aval, 17 civils ont été tués dans des frappes nocturnes cette semaine, selon les autorités locales. Vendredi soir, le bourdonnement de la sirène des raids aériens s'élève au-dessus de la ville alors que le soleil commence à baisser.

L'Ukraine accuse la Russie de tirer, et de stocker armes et munitions, depuis le territoire de la centrale, empêchant les forces ukrainiennes de riposter. Vendredi, un haut responsable ukrainien a en outre affirmé à l'AFP que les troupes russes "tirent sur des parties de la centrale pour donner l'impression que c'est l'Ukraine qui le fait".

Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage nucléaire".

"Je pense que les Russes utilisent la centrale comme un atout", suppose Anton, 37 ans. "Une roquette est tombée près de notre maison il y a environ deux semaines. Je suis quelqu'un de calme, mais on peut vite se mettre à trembler".

A l'époque soviétique, l'Ukraine a été le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire à Tchernobyl, 530 kilomètres au nord-ouest.

Quelque 600.000 "liquidateurs" ont été dépêchés sur les lieux de l'accident avec une faible, voire aucune, protection pour éteindre l'incendie et nettoyer les dégâts.

Aujourd'hui, le bilan humain de la catastrophe fait toujours débat, d'une trentaine de morts officiellement reconnus par l'ONU aux dizaines de milliers dénoncés par des ONG.

À Marganets se dresse un monument aux liquidateurs, sur lequel sont gravés quelques vers.

"De nombreuses années ont passé mais la douleur est toujours présente. Nous avons repoussé l'atome au prix d'une vie jeune", peut-on lire.

Debout près d'un cratère de missile ayant touché Marganets dans la nuit, Serguiï Volokitine, 54 ans, médite sur le passé tandis qu'un homme déblaie les restes des fenêtres voisines.

"Après mon diplôme, j'ai travaillé à la mine et dans mon équipe, il y avait deux personnes qui ont été liquidateurs", se souvient-il: "On savait tout de ce qui se passait là-bas".

"On sait ce que font les radiations, et quelles seront les conséquences si quelque chose se passe".

jts/tbm/mm

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AUG 13

Près de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, les pensées sombres des Ukrainiens #

Un vent violent souffle sur Marganets, dans le sud de l'Ukraine. Il vient du fleuve Dnipro, de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les troupes russes, où Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de bombardements.

Depuis une semaine, les installations de la centrale ont été touchées plusieurs fois. Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesures de radioactivité.

Plus grave, un transformateur de ligne électrique haute tension a été touché le 5 août, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.

"L'heure est grave", a lancé jeudi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Marganets n'est qu'à treize kilomètres, de l'autre côté du fleuve. La ville verdoyante, au sommet d'une colline, reste sous contrôle ukrainien mais entre les fourrés on peut apercevoir la station datant de l'ère soviétique.

"Vous savez, si nous mourons, cela se produira en une seconde, nous ne souffrirons pas", veut croire Anastasia, 30 ans. "Ça me calme de savoir que mon enfant et ma famille ne souffriront pas", poursuit-elle, bravache, en continuant ses courses.

La centrale nucléaire de Zaporijjia --en fait située dans la ville d'Energodar-- se trouve sur la ligne de front depuis qu'elle a été capturée par les troupes russes début mars, quelques jours le début de l'invasion de l'Ukraine.

À Marganets, les militaires déconseillent de se rendre sur les rives du Dnipro, large ici de six kilomètres, de peur que les troupes ennemies n'ouvrent le feu.

Le centre de cette ville industrielle qui comptait 50.000 habitants avant la guerre est animé et semble contredire les bruits alarmistes qui circulent sur l'état des six réacteurs de la centrale.

"J'ai peur pour mes parents, pour moi-même. Je veux vivre et profiter de la vie", confie Ksenia, 18 ans, tout en servant les clients d'un kiosque à café le long de la principale artère commerciale.

"On a constamment peur. Et les informations disent que la situation dans la centrale est très tendue, donc ça devient plus terrible chaque seconde".

"Tu as juste peur d'aller te coucher parce que la nuit, il se passe des choses terribles ici", reprend la jeune fille.

A Marganets et Nikopol, quelques kilomètres en aval, 17 civils ont été tués dans des frappes nocturnes cette semaine, selon les autorités locales. Vendredi soir, le bourdonnement de la sirène des raids aériens s'élève au-dessus de la ville alors que le soleil commence à baisser.

L'Ukraine accuse la Russie de tirer, et de stocker armes et munitions, depuis le territoire de la centrale, empêchant les forces ukrainiennes de riposter. Vendredi, un haut responsable ukrainien a en outre affirmé à l'AFP que les troupes russes "tirent sur des parties de la centrale pour donner l'impression que c'est l'Ukraine qui le fait".

Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage nucléaire".

"Je pense que les Russes utilisent la centrale comme un atout", suppose Anton, 37 ans. "Une roquette est tombée près de notre maison il y a environ deux semaines. Je suis quelqu'un de calme, mais on peut vite se mettre à trembler".

A l'époque soviétique, l'Ukraine a été le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire à Tchernobyl, 530 kilomètres au nord-ouest.

Quelque 600.000 "liquidateurs" ont été dépêchés sur les lieux de l'accident avec une faible, voire aucune, protection pour éteindre l'incendie et nettoyer les dégâts.

Aujourd'hui, le bilan humain de la catastrophe fait toujours débat, d'une trentaine de morts officiellement reconnus par l'ONU aux dizaines de milliers dénoncés par des ONG.

À Marganets se dresse un monument aux liquidateurs, sur lequel sont gravés quelques vers.

"De nombreuses années ont passé mais la douleur est toujours présente. Nous avons repoussé l'atome au prix d'une vie jeune", peut-on lire.

Debout près d'un cratère de missile ayant touché Marganets dans la nuit, Serguiï Volokitine, 54 ans, médite sur le passé tandis qu'un homme déblaie les restes des fenêtres voisines.

"Après mon diplôme, j'ai travaillé à la mine et dans mon équipe, il y avait deux personnes qui ont été liquidateurs", se souvient-il: "On savait tout de ce qui se passait là-bas".

"On sait ce que font les radiations, et quelles seront les conséquences si quelque chose se passe".

jts/tbm/mm

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AUG 12

Ukraine : trois morts dans des bombardements russes à Kramatorsk et Zaporijjia #

8/12/2022, 7:49 PM
Kiev, UKR

Au moins trois personnes ont été tuées et 15 autres blessées vendredi dans des bombardements russes sur les villes ukrainiennes de Kramatorsk, dans l'Est, et de Zaporijjia, dans le Sud, ont annoncé les autorités locales.

"Une nouvelle attaque sur Kramatorsk - selon de premières informations, nous avons deux civils morts et 13 blessés avec certitude", a dit sur Facebook Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région de Donetsk.

"Les bombardements ont endommagé au moins 20 bâtiments et un incendie s'est déclaré", a-t-il ajouté, appelant une nouvelle fois la population locale à évacuer.

Un responsable local à Zaporijjia, Anatoli Kourtev, a de son côté rapporté sur Telegram la mort d'une femme vendredi dans des frappes russes ayant également fait deux blessés qui ont été hospitalisés.

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev et de Kharkiv fin mars, l'essentiel des combats se déroule dans le Donbass, un bassin industriel de l'Est ukrainien, et dans le Sud, où Kiev mène une contre-offensive.

Dans son messsage du soir, le ministère ukrainien de la Défense a reconnu des "succès partiels" des forces russes dans la direction de Bakhmout, sur la route vers Kramatorsk, où les troupes de Moscou tentent désormais de "prendre pied".

Un responsable ukrainien de la région de Kherson (sud), occupée par les Russes, Serguiï Khlan, a de son côté assuré sur Facebook que le dernier pont servant de transport d'armements aux forces russes dans la zone avait été "détruit". Kiev a visé à plusieurs reprises ces dernières semaines les axes logistiques russes dans ce territoire.

bur-pop/bds

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AUG 12

Ukraine : deux morts dans une frappe russe sur Kramatorsk, dans l'Est (gouverneur) #

8/12/2022, 6:35 PM
Kiev, UKR

Au moins deux personnes ont été tuées et 13 autres blessées vendredi dans un bombardement russe sur Kramatorsk, la dernière grande ville encore sous contrôle ukrainien dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur.

"Une nouvelle attaque sur Kramatorsk - selon de premières informations, nous avons deux civils morts et 13 blessés avec certitude. Les bombardements ont endommagé au moins 20 bâtiments et un incendie s'est déclaré", a dit sur Facebook Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région de Donetsk, appelant une nouvelle fois la population locale à évacuer.

bur-pop/bds

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AUG 12

Boutcha, la ville-martyre ukrainienne, enterre ses morts non identifiés #

8/12/2022, 4:45 AM
Boutcha, UKR

Recouverts d'un tissu pourpre, onze cercueils sont alignés, chacun devant une tombe fraîchement creusée, dans la dernière allée du cimetière de Boutcha. A l'intérieur onze inconnus, morts pendant l'occupation russe de cette ville ukrainienne près de Kiev en mars.

Quasiment tous, parmi ces neuf hommes et deux femmes, avaient été enterrés par des habitants dans des fosses communes quand la brutalité des combats ne permettait pas de faire autrement.

Un autre corps a été retrouvé plus tard, après le retrait des troupes russes de la région.

Plus de quatre mois après la découverte par des journalistes de l'AFP, le 2 avril, de 20 corps de civils abattus, premières indications des atrocités commises pendant l'occupation de cette banlieue du nord-ouest de Kiev, les autorités locales ont commencé l'enterrement des morts que personne n'a réclamés.

Mardi, quatorze premiers corps ont été mis en terre, suivis de onze autres jeudi.

Ce n'est qu'un début: trois cérémonies supplémentaires sont prévues, confie à l'AFP Mykhaïlyna Skoryk-Chkarivska, une adjointe au maire de Boutcha qui précise qu'une cinquantaine de personnes --sur les 458 civils morts pendant l'occupation de la ville-- n'ont pas été identifiées.

"Nous allons continuer à travailler (...) Notre objectif est de trouver des proches de chaque personne non identifiée", ajoute-t-elle.

Pour cela tout est fait. Des échantillons d'ADN ont été prélevés, y compris par des gendarmes français venus en avril assister leurs collègues ukrainiens, et tout ce qui peut aider à l'identification est publié sur Facebook.

Mais les procédures sont formelles. Parmi les onze enterrés jeudi, deux hommes avaient des papiers d'identité sur eux. En dépit des appels lancés sur Internet, personne ne s'est manifesté et "pour qu'ils soient formellement identifiés, ils faut que leurs proches voient les corps et les reconnaissent", reprend Mme Skoryk-Chkarivska.

L'adjointe au maire ne s'étonne qu'à moitié. La vie a beau sembler être revenue à la normale dans cette banlieue plutôt huppée, qui attire les habitants de Kiev en quête de verdure, "la moitié de la population de Boutcha n'est toujours pas revenue".

Quelques minutes avant l'arrivée des corps, entreposés à la va-vite dans la remorque d'un camion réfrigéré, des employés de cimetières municipaux environnants venus en renfort avaient planté onze croix orthodoxes.

Sur chacune, est accroché un petit écriteau accompagné d'un numéro: il permettra de retrouver le corps, si les tests ADN venaient à parler ou qu'une famille se manifestait.

Les cercueils sont difficilement refermés. Andriï Golovine, le prêtre de l'église près de laquelle avait été creusée une des principales fosses communes de Boutcha, peut enfin prononcer l'ultime prière.

"C'est important pour nous que ces gens-là soient enterrés dignement, comme des humains et pas juste comme des corps sans vie", affirme d'une voix sévère à l'AFP le prêtre, qui n'a pas de mots assez durs pour dénoncer le "+monde russe+ qui s'est dévoilé à nous dans toute son horreur".

Un douzième cercueil aurait dû être enterré dans l'allée des inconnus du cimetière de Boutcha. Celui contenant le corps d'Oleksandre Khmarouk, un ancien militaire de 37 ans porté disparu depuis mi-mars.

Ses parents, qui avaient quitté la ville occupée peu avant, le cherchaient en vain depuis. Tout ce qu'ils savaient, c'est qu'il avait été arrêté par des Russes. Que ceux-ci savaient où aller: dans son immeuble, les portes des trois appartements occupés par des soldats ou des ex-soldats ukrainiens avaient été fracassées.

Mais leur fils était introuvable. Les résultats des échantillons d'ADN n'arrivaient pas. Une photo, diffusée sur une boucle de la messagerie Viber, leur a permis de l'identifier à la dernière minute.

"Les orcs (surnom donné aux soldats russes, ndlr) l'ont arrêté chez lui. Ils l'ont tué près du marché", répète d'une voix brisée le père d'Oleksandre Khmarouk, Vassyl, effondré sur un banc tandis qu'il serre contre lui un portrait encadré de son fils.

Oleksandre Khmarouk sera enterré dans un carré à part, entre des dizaines d'autres tombes dont la date de la mort indique mars 2022. Ses parents se lanceront dans une autre quête.

"Une informatrice a donné son nom. Il y avait une femme qui accompagnait les Russes, les voisins l'ont entendue. Mais on ne sait pas qui c'est, ni d'où elle vient", répètent-ils.

tbm/neo/alc

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AUG 11

Ukraine: nouvelles frappes à la centrale nucléaire de Zaporijjia, "le temps presse", dit l'AIEA #

Le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, a de nouveau été bombardé jeudi, l'Ukraine et la Russie s'en accusant mutuellement, tandis que le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique a demandé de pouvoir y accéder "aussi vite que possible" au cours d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

"La situation s'aggrave (...), plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", tout comme "la station de pompage des eaux usées", a relevé la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom, selon laquelle des frappes se sont produites près d'un réacteur et "à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives".

"A l'heure actuelle, aucune contamination n'a été relevée à la station et le niveau de radioactivité est normal", a toutefois affirmé Evguéni Balitski, le chef de l'administration civile et militaire mise en place dans cette région du sud-est de l'Ukraine occupée par les Russes, soulignant que "plusieurs tonnes" de déchets radioactifs sont stockés sur place.

Energoatom a pointé du doigt les forces russes, qui se sont emparées de la centrale de Zaporijjia le 4 mars, quelques jours seulement après le début - le 24 février - de leur offensive en Ukraine.

Un responsable prorusse, Vladimir Rogov, membre de l'administration régionale installée par Moscou, a au contraire mis en cause "les combattants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky". Il a évoqué des tirs de lance-roquettes multiples et de pièces d'artillerie lourde de la rive droite du Dniepr, le grand fleuve qui traverse la région, au même endroit.

"Personne n'a été blessé", peut-on lire dans les communiqués russe et ukrainien, qui font état d'autres projectiles tombés près d'une caserne de pompiers non loin de là.

Plusieurs bombardements dont les deux parties se rejettent également la responsabilité, sans qu'il soit possible de vérifier ces déclarations de source indépendante, s'étaient déjà produits sur le territoire de la centrale à la fin de la semaine dernière.

Les frappes qui ont continué dans la nuit de mercredi à jeudi sur la ligne de front ont en outre atteint les environs de ces installations hautement sensibles.

"Malheureusement, au lieu d'une désescalade, des incidents encore plus inquiétants ont été rapportés ces derniers jours, incidents qui s'ils se poursuivent pourraient conduire à une catastrophe", a déclaré jeudi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, se disant "gravement préoccupé par la situation dans et autour de la centrale".

"il faut être clair, tout dommage subi par Zaporijjia ou tout autre site nucléaire en Ukraine, ou n'importe où ailleurs, pourrait avoir des conséquences catastrophiques non seulement aux alentours mais pour la région et au-delà. C'est totalement inacceptable", a-t-il insisté.

"J'ai demandé à tous de faire preuve de bon sens et de raison", a ajouté M. Guterres, exhortant à "cesser immédiatement" toute activité militaire près de la centrale, à ne pas la "viser" et à ne pas utiliser son territoire "dans le cadre d'opérations militaires" et se prononçant en faveur de la création d'un "périmètre démilitarisé pour assurer la sécurité de la zone".

Une proposition avec laquelle Washington est manifestement en total accord : "les Etats-Unis continuent d'appeler la Russie à cesser toutes ses opérations militaires dans et autour des centrales nucléaires et à en rendre le plein contrôle à l'Ukraine" ; de plus, ils "soutiennent les appels des Ukrainiens à créer une zone démilitarisée dans et autour de la centrale nucléaire", a dit un porte-parole du département d'Etat.

Et ce, juste avant l'ouverture d'une réunion d'urgence à New York du Conseil de sécurité de l'ONU pour discuter de ce dossier brûlant, à la demande de la Russie.

"L'heure est grave et l'AIEA doit être autorisée à mener sa mission à Zaporijjia aussi vite que possible", a déclaré devant cette instance Rafael Grossi, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, pour qui "le temps presse".

"Le monde entier doit réagir immédiatement pour chasser les occupants de la centrale de Zaporijjia", a de son côté martelé le président ukrainien dans son message vidéo quotidien.

"Seuls le retrait total des Russes et la reprise du contrôle total de l'Ukraine sur la centrale garantiraient la sécurité nucléaire pour toute l'Europe", a-t-il poursuivi, dénonçant le "chantage nucléaire russe".

A Nikopol, dans le sud-est de l'Ukraine, à une centaine de kilomètres de Zaporijjia, de l'autre côté du Dniepr, le gouverneur Valentyn Reznichenko a fait état de trois morts et de neuf blessés dans des tirs nocturnes de lance-roquettes multiples russes Grad.

Dans l'est, dans le bassin minier du Donbass, le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a annoncé dans la matinée que 11 civils avaient été tués ces dernières 24 heures.

De plus, les Russes pilonnent sans répit Soledar, une cité industrielle de 11.000 habitants avant la guerre, tentant d'en chasser l'armée ukrainienne afin d'avancer vers la ville voisine, plus grande, de Bakhmout.

Depuis que les troupes russes ont mis fin à leur opération sur Kiev fin mars et se sont retirées des abords de la capitale, le Kremlin a fait du Donbass, en partie contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses, son principal objectif.

L'avancée russe, réelle, est très lente et la guerre s'est transformée en duels d'artillerie entre deux armées retranchées autour de quelques localités.

"Nous attendons que les forces armées libèrent le sud de notre pays, y compris Marioupol. Nous l'attendons et cela arrivera bientôt", a néanmoins lâché le maire de cette cité-martyre, Vadim Boïtchenko.

Un officier ukrainien de haut rang, le général Oleksiï Gromov, a malgré tout reconnu jeudi que "l'ennemi" avait "doublé le nombre de ses frappes aériennes" contre les positions tenues par les soldats de son pays par rapport à la semaine passée, dans le but de "saper leur moral".

bur-bds/blb

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AUG 11

Centrale nucléaire de Zaporijjia: Zelensky appelle le monde à "réagir immédiatement" #

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi la communauté internationale à "réagir immédiatement" pour faire partir les Russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée et cible de bombardements.

"Le monde entier doit réagir immédiatement pour chasser les occupants de la centrale de Zaporijjia," la plus grande d'Europe située dans le sud de l'Ukraine et occupée par les troupes russes depuis le 4 mars, a déclaré le président ukrainien dans son adresse vidéo quotidienne.

"Seul le retrait total des Russes et la reprise du contrôle total de l'Ukraine sur la centrale garantirait la sécurité nucléaire pour toute l'Europe", a-t-il ajouté en dénonçant le "chantage nucléaire russe".

Le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia a de nouveau été bombardé jeudi, l'Ukraine et la Russie s'en accusant mutuellement comme lors de précédentes frappes la semaine dernière.

Plusieurs bombardements dont les deux parties se rejettent également la responsabilité, sans qu'il soit possible de vérifier ces déclarations de source indépendante, s'étaient déjà produits sur le territoire de la centrale à la fin de la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire.

"La situation s'aggrave, des substances radioactives sont situées à proximité (des lieux touchés par les frappes, ndlr) et plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", a relevé jeudi la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom.

"L'heure est grave", a pour sa part lancé jeudi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi devant le Conseil de sécurité de l'ONU, réclamant l'accès "aussi vite que possible" à la centrale de Zaporijjia.

bur-neo/blb

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AUG 11

Centrale nucléaire de Zaporijjia: Zelensky appelle le monde à "réagir immédiatement" pour chasser "les occupants" russes #

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi la communauté internationale à "réagir immédiatement" pour faire partir les Russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée et cible de bombardements.

"Le monde entier doit réagir immédiatement pour chasser les occupants de la centrale de Zaporijjia," la plus grande d'Europe située dans le sud de l'Ukraine et occupée par les troupes russes depuis le 4 mars, a déclaré le président ukrainien dans son adresse vidéo quotidienne. "Seul le retrait total des Russes (...) garantirait la sécurité nucléaire pour toute l'Europe".

bur-neo/blb

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