Quand un forgeron ukrainien contribue à l'effort de guerre #
Avant l'invasion russe, Anton Zaïka savait à peine reconnaitre un Beretta. Mais ce forgeron ukrainien a trouvé des moyens pour contribuer à l'effort de guerre à sa manière.
Propriétaire d'une entreprise modeste mais prospère de vente de meubles en métal à de riches clients européens, il fabrique maintenant des barrières antichar pour protéger les bataillons de volontaires locaux à Soumy (nord-est de l'Ukraine) et des réchauds en fer adaptés pour les tranchées.
Les services de son entreprise de trois ou quatre ouvriers sont gratuits pour l'unité de défense territoriale qui combat l'invasion russe, et il a même commencé à acheter et à convertir de vieilles voitures cabossées en véhicules blindés de fortune.
"Au début de l'invasion, il n'y avait plus de police dans la ville et pas beaucoup d'armée", raconte à l'AFP Anton Zaïka, 32 ans, dans son atelier de Soumy, une ville de 260.000 habitants à seulement 25 kilomètres de la frontière avec la Russie.
"Nous avons donc principalement eu une défense territoriale. Ce sont nos citoyens qui ont pris les armes et empêché l'ennemi d'entrer dans la ville. Je ne suis pas doué pour les armes, alors j'ai fait ce que je sais bien faire pour les aider", raconte ce père d'un garçon de six ans et d'une fillette de quatre mois.
Soumy, ville fondée par les Cosaques au milieu du XVIIe siècle a dû lutter pour sa survie dès le début de l'agression de Moscou contre l'Ukraine en février.
La ville qui a failli être prise par les Russes a rapidement riposté pendant six semaines intenses de combats de rue.
Mais elle est restée encerclée et bombardée quotidiennement par l'artillerie - avec des trains et des bus suspendus, des routes et des ponts pulvérisés. La population s'est retrouvée piégée avec des réserves de nourriture et d'eau s'amenuisant dangereusement.
Les frappes aériennes se sont poursuivies pendant l'été, alors que les forces terrestres russes tentaient à plusieurs reprises de reprendre la ville.
Anton Zaïka, qui a appris le métier de forgeron de son père dirige l'entreprise depuis sept ans et comptait ouvrir un autre atelier avant la guerre. Il a acheté pour cela des matières premières pour 25.000 euros.
Tout ce stock a été épuisé pendant le premier mois de la guerre dès qu'il a commencé à recevoir des demandes d'aide des unités de défense territoriale.
Il a depuis fabriqué plus de 500 réchauds pour les combattants, mais aussi pour rendre la vie plus agréable dans les abris anti-bombes et dans les villes et villages voisins où l'approvisionnement en gaz avait été coupé par les bombardements.
Des gens contribuent de plus en plus en apportant des matériaux qu'ils trouvent et qui pourraient être utilisés dans les tranchées ou dans les abris.
Anton Zaïka se souvient d'un "donateur patriote" qui avait marché six kilomètres dans la neige avec une pile d'électrodes pesant environ 20 kg.
D'autres ont ouvert une page de collecte de fonds sur Instagram, ce qui a permis à Anton de payer une Suzuki XL 7 qu'il a transformée en véhicule militaire et l'a remis aux forces volontaires.
"Nous avons ajouté une protection de châssis et une protection moteur, nous avons renforcé le pare-choc avant, le radiateur et le coffre et avons doté les vitres de grilles métalliques", explique-t-il.
"Pour les 4×4, nous avons également un cadre métallique auquel on peut attacher un support pour une mitrailleuse", explique l'artisan.
Anton Zaïka a converti à ce jour 10 Ford, Dodge, Mitsubishi ou Suzuki qui sont désormais sur le front.
"Je n'ai pas l'intention d'arrêter. L'hiver arrive bientôt, donc je suis sûr que nous devrons fabriquer plus de réchauds", dit-il.
"En ce qui concerne les voitures, les gars reviennent demander de l'assistance, on est là pour les aider".
ft-neo/emp
"J'ai tellement peur": la vie des Ukrainiens dans des immeubles bombardés #
Galyna Tchorna sanglote en racontant la frappe russe qui a anéanti les appartements au-dessus du sien, brisant ses fenêtres, sa porte et le fragile sentiment de sécurité auquel elle s'accrochait encore.
Cette femme de 75 ans est la seule habitante qui soit restée dans son immeuble de neuf étages à Saltivka, un quartier de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, bombardé sans relâche depuis le début de l'invasion russe en février.
"J'ai tellement peur parce que je suis seule ici, je suis vraiment seule. J'avais une fille mais elle est morte il y a un an parce qu'elle buvait trop", dit-elle en tremblant malgré la chaleur.
"Alors maintenant, je suis juste assise ici, sur ce seau. Quand un missile arrive, je tombe par terre, sur le ventre. C'est peut-être pourquoi je suis encore en vie."
Saltivka était autrefois un quartier prospère de Kharkiv, construit dans les années 1960 comme "cité-dortoir" pour les ouvriers soviétiques et abritant plus d'un demi-million de personnes.
Une grande partie du quartier est maintenant en ruines.
Le début du printemps a été si froid que les ongles de Galyna Tchorna sont devenus noirs à cause d'engelures.
L'eau courante a été coupée pendant les six premières semaines de guerre, et l'électricité n'a été rétablie que le mois dernier. Le gaz est revenu cette semaine.
Dans les rues, des bâtiments brûlés aux fenêtres brisées et aux façades percées de trous béants témoignent de la violence des bombardements.
De nombreux immeubles sont éventrés et semblent sur le point de s'effondrer. Des voitures dont les toits ont été transpercés par des décombres rouillent dans les rues. Plus aucun endroit ne semble sûr.
Selon Amnesty International et Human Rights Watch, de nombreuses attaques ont été menées à l'aide de bombes à fragmentation interdites, des accusations que le Kremlin a démenties.
Dans certaines zones du quartier, l'herbe a poussé jusqu'à hauteur de la taille. La plupart des enfants étant partis, les cerises n'ont pas été cueillies et jonchent les trottoirs creusés de cratères.
Les habitants encore présents survivent grâce aux aides gouvernementales de moins de 100 euros par mois et des plats cuisinés livrés par la police et des associations caritatives.
Certains voisins de Galyna Tchorna ont trouvé refuge dans une école, où la faible lueur des ampoules nues révèle un sol crasseux.
Des lits ont été fabriqués à partir de pupitres d'écoliers, de chaises et autres palettes en bois. Une cuisine de fortune a été installée où sont réchauffées des casseroles de soupe.
Antonina Mykolaïeva, 71 ans, a emménagé dans cet abri avec son mari et une quarantaine d'autres personnes lorsque la guerre a éclaté, mais son époux décédé d'une insuffisance cardiaque un mois plus tard.
Leur fils, un ancien soldat de l'armée soviétique, a été tué il y a longtemps alors qu'il avait 21 ans. Antonina Mykolaïeva n'a pas pu enterrer son mari à ses côtés car le cimetière a été pulvérisé par des tirs d'obus.
"Quand j'entendais des explosions, j'avais peur que l'immeuble nous tombe dessus", dit-elle.
Selon Oleg Sinegubov, le gouverneur de la région de Kharkiv, le quartier de Saltivka a été "presque complètement détruit".
Il explique à l'AFP que la tâche la plus importante est de rétablir le chauffage avant le début de l'hiver, quand les températures seront en moyenne de -7°C la nuit.
"Mais les dégâts des bâtiments ne permettront pas de les reconstruire tels qu'ils étaient auparavant", reconnaît-il.
Volodymyr Manjossov, un plombier de 57 ans, fait partie des services techniques de la ville, chargés de remplacer les canalisations bombardées.
Il a envoyé sa femme et ses deux enfants dans l'ouest de l'Ukraine, relativement plus sûr, et vit seul à Saltivka avec quatre autres personnes dans un immeuble de 15 étages.
"La période la plus difficile a été le mois de mars, car il faisait froid et il y avait environ 70 bombes par jour ici", se souvient-il.
Mais il garde espoir d'un avenir meilleur, avec le retour des transports en commun et la réouverture de quelques commerces dans son quartier.
"J'habite au rez-de-chaussée, donc même si l'immeuble est touché, tout ira bien", sourit-il. "J'ai une bouteille d'eau et une torche près du lit au cas où je me retrouve sous les décombres".
ft-neo/adc/alc
Okhtyrka, la ville ukrainienne qui a dit "niet" à l'occupation russe #
A Okhtyrka, un automobiliste hurle sur un cycliste, des fidèles de l'église évitent un marchand ambulant, une retraitée en survêtements dévore du pain à l'ail et les miettes tombent attirant l'attention d'un pigeon.
Si l'on ignore les décombres qui parsèment la rue, cette scène pourrait se dérouler dans nombre de villes européennes. Mais Okhtyrka, dans le nord-est de l'Ukraine, n'est pas un endroit comme un autre.
Alors que les villes et villages de cette région située près de la frontière russe sont tombées comme des quilles lors de l'invasion par les forces de Moscou lancée le 24 février, cette localité de 48.000 habitants située sur la rivière Vorskla a dit "niet".
Ailleurs, les morts de civils se sont multipliées dans les premières semaines de la guerre, avec par exemple plus de 50 personnes tuées lors de la bataille pour la ville voisine de Trostianets, beaucoup plus petite.
Le maire d'Okhtyrka, Pavlo Kouzmenko, explique, lui, être parvenu à laisser ses administrés libres et relativement en sécurité en gardant la tête froide.
"Seuls 18 civils sont morts. Je ne veux pas me vanter, mais c'est grâce à l'administration de la ville, aux bénévoles, aux personnes qui sont restées dans les abris", dit-il à l'AFP. Le "plus grand défi" était d'éviter la panique, qui aurait "ruiné la défense de la ville".
Une colonne de chars russes a déferlé sur Okhtyrka le premier jour de l'invasion, le 24 février, avec l'intention de la capturer et de se diriger vers la capitale, Kiev. "Ils pensaient qu'ils passeraient très rapidement", se souvient M. Kouzmenko.
Le maire -- soudainement propulsé au sommet de la hiérarchie du commandement, les responsables régionaux étant soit indécis soit indisponibles -- a décidé que cette incursion des troupes russes ne passera pas.
M. Kouzmenko a pris la tête d'une riposte immédiate qui a vu les troupes ukrainiennes forcer une retraite précipitée de leurs adversaires, qui ont laissé derrière eux des chars et d'autres équipements.
Un siège d'un mois a suivi, les Russes bombardant presque quotidiennement la ville avec des roquettes Ouragan, Smertch et Grad et détruisant l'hôtel de ville, un centre commercial, les systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement, un dépôt de carburant et la centrale thermique locale.
Ils ont également tué au moins 70 soldats ukrainiens dans une base militaire avec une bombe thermobarique, selon l'ambassadeur d'Ukraine aux États-Unis.
L'ONG Amnesty International a pour sa part évoqué une attaque aux bombes à sous-munitions d'une école maternelle, le deuxième jour du siège, qui a fait trois morts, dont un enfant.
Parmi les autres bâtiments détruits, le centre culturel local, vieux de 108 ans, qui a été attaqué lors d'un bombardement nocturne le 8 mars.
La directrice du centre, Tetyana Bartchenko, 59 ans, retient ses larmes en revivant le tir de missile qui a privé la communauté de son coeur battant. Mais, comme beaucoup d'habitants avec lesquels l'AFP s'est entretenue, elle est pleine de confiance et de gratitude envers les soldats ukrainiens.
"Cette ville n'a jamais été prise, et c'est grâce à l'armée, grâce aux forces de défense territoriale, et grâce au patriotisme des citoyens", se félicite-t-elle.
Après un mois d'encerclement, les troupes russes ont reculé, comme dans d'autres régions, le 26 mars.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a désigné Okhtyrka de "ville héros", titre honorifique décerné seulement à une autre ville du nord-est, Kharkiv.
La population est tombée à 20.000 habitants au plus fort des combats, la ville aidant environ 1.000 personnes par jour à fuir, mais elle est aujourd'hui revenue à un nombre proche de celui d'origine.
Nina Kolot, retraitée, explique la coopération qui s'était instaurée entre les civils et les troupes ukrainiennes retranchées à quelques mètres de leurs domiciles.
"Ils étaient là, ils se battaient pour la ville et nous les aidions -- en préparant de la nourriture", raconte à l'AFP cette septuagénaire. "C'est grâce aux soldats que nous sommes restés en sécurité".
Une récente reprise des bombardements fait craindre aux habitants que les Russes puissent bientôt revenir, mais le maire Pavlo Kouzmenko reste confiant.
S'il admet cette éventualité, même faible, il assure que les Russes ne peuvent mener ici que des frappes, mais non s'emparer des villes. "Ils peuvent tenir quelques quelques petits villages, mais ils ont besoin de ressources et ils en ont moins chaque jour".
ft/pop/emp
Le premier chargement de céréales ukrainiennes attendu à Istanbul #
Le premier chargement de céréales ukrainiennes exporté depuis l'invasion russe le 24 février, est attendu "après minuit" à Istanbul, en application de l'accord signé en juillet entre Kiev et Moscou afin d'enrayer la crise alimentaire mondiale.
Le Razoni, battant pavillon de la Sierra Leone, qui a quitté Odessa peu après 9H00 (6H00 GMT) lundi avec 26.000 tonnes de maïs à destination du port libanais de Tripoli, était initialement annoncé à Istanbul mardi en début d'après-midi.
Des céréales sont déjà parties d'Ukraine depuis l'invasion russe le 24 février, mais depuis Berdyansk (sud-est), sur la mer d'Azov, zone occupée par les Russes.
Le navire est désormais attendu "après minuit", soit à partir de 21H00 GMT, à Istanbul pour y être inspecté, selon le ministère turc.
Le Razoni se trouvait dans la nuit au large des côtes roumaines, mais il a déconnecté son AIS, système d'identification automatique qui permet de suivre sa trajectoire, vers 2H00 du matin (23H00 GMT lundi), selon les données du site Marine Traffic.
Lundi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "chaleureusement" salué le départ du navire, exprimant l'espoir que la reprise des exportations ukrainiennes, permise par un accord international, "apportera la stabilité et l'aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale".
Au cours d'un entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron l'a assuré de la poursuite des "efforts européens" pour aider Kiev à exporter ses céréales.
Selon le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, 16 autres bateaux chargés de céréales "attendent leur tour" pour quitter Odessa, qui concentrait avant la guerre 60% de l'activité portuaire du pays.
Mais lundi soir, M. Zelensky a jugé qu'"il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions", dans son allocution quotidienne. "Attendons de voir comment l'accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie", même si "c'est un premier signal positif que nous arriverons à stopper la crise alimentaire mondiale".
L'accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l'Ukraine, via une médiation de la Turquie et sous l'égide des Nations unies, permet la reprise des exportations ukrainiennes, bloquées depuis l'invasion russe, sous supervision internationale.
L'accord prévoit notamment l'instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l'exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.
De leur côté, l'UE et l'Otan ont salué le départ du bateau de céréales ukrainiennes et réclamé la "mise en oeuvre totale" de l'accord.
Moscou a également jugé l'événement "très positif". "Espérons que les accords seront appliqués par toutes les parties et que les mécanismes fonctionneront efficacement", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Un accord similaire signé simultanément garantit à Moscou l'exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.
Les deux accords doivent permettre d'atténuer la crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays les plus pauvres en raison du blocage des ports ukrainiens.
Sur le terrain, les combats se poursuivent et les autorités ukrainiennes déplorent des victimes civiles.
Le chef de l'administration militaire de Kryviy Rih, Oleksander Vilkul a rapporté la mort de deux civils sur son compte Telegram, qui se trouvaient à bord d'un microbus tentant de quitter le village occupé de Starosillya. Cinq autres personnes ont été évacuées, dont deux, grièvement blessées, ont été hospitalisés.
La ville de Mykolaïv a été "massivement bombardée" à nouveau dans la nuit de lundi à mardi un point établi par la présidence ukrainienne
Mykolaïv est proche du front dans le sud de l'Ukraine, où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.
Dans la région voisine de Kherson, une ville prise par les Russes le 3 mars, "la situation reste tendue", selon la présidence. Mais l'Ukraine a annoncé lundi y avoir repris 46 localités occupées.
L'artillerie est décisive dans le conflit en Ukraine. Particulièrement gourmandes en projectiles de toutes sortes, les armées ukrainienne et russe se livrent à une guerre d'attrition des munitions, dont les stocks sont cruciaux.
Les Etats-Unis, principal soutien de l'Ukraine, ont annoncé lundi l'envoi de nouvelles armes à Kiev pour 550 millions de dollars, portant ainsi leur assistance militaire à plus de huit milliards au total. Cette aide comprendra des munitions pour les lance-roquettes Himars et 75.000 obus de 155 mm.
De son côté, la Russie a interdit lundi l'entrée sur son territoire à 39 personnalités britanniques supplémentaires, notamment au chef de l'opposition travailliste Keir Starmer et à l'ancien Premier ministre David Cameron, en réponse aux sanctions prises contre l'offensive en Ukraine.
bur-emp/thm
Ukraine: fragments de vie en zones occupées #
- "Maman, comment vas-tu ?
- Ne t'inquiète pas, tout va bien. On a été bombardés.
- Quoi ??? Comment va grand-mère ?
- Babouchka n'était pas là. Vania dit que le diable la protège!"
Extrait d'une conversation téléphonique enregistrée mi-juillet pour l'AFP entre Anna* et sa famille vivant à Balaklia, une ville sous occupation russe dans le nord-est de l'Ukraine.
Dans les régions prises par les forces de Moscou, coupées du reste de l'Ukraine, rares sont les communications possibles, et les informations sont parcellaires.
L'AFP a pu entrer en contact ces dernières semaines avec des civils vivant à Kherson (sud), Lyssytchansk (est) et Balaklia. Ils décrivent un effondrement des services publics, le manque de gaz, d'électricité, d'internet, un climat empoisonné par la peur et le soupçon. Echos de la vie en zone occupée.
Leurs témoignages ne peuvent être vérifiés de façon indépendante.
L'armée ukrainienne a lancé depuis quelques jours une contre-offensive dans cette région du sud de l'Ukraine, dont la grande ville, Kherson, a été prise par les Russes dès le 3 mars.
Témoignage d'Oleksandre*, un enseignant de 25 ans, vivant dans un village proche de Kherson.
"Libérer Kherson est une chose, mais libérer toute la région en est une autre. Les Russes ont installé des positions défensives en profondeur. Nous savons que ce ne sera pas pour maintenant, mais nous avons de l'espoir.
Les routes de la région sont parsemées de nombreux check-points, et on entend toujours des bombardements. Il y a beaucoup de soldats dans les villes, à Kherson, Nova Kakhovka, de nombreux hélicoptères et avions survolent la zone.
A Kherson même, c'est très déprimant. Il n'y a plus du tout de médicaments et nombre de personnes âgées sont décédées faute de traitements. Pour les vieux, c'est l'enfer.
Il y a un effondrement total des services publics. Les militaires et les nouvelles autorités ne nous disent absolument rien, à part qu'ils sont là pour toujours.
Le rouble ne circule pas, les passeports ne sont pas délivrés, de toute façon personne n'en veut (la Russie a déclaré le rouble monnaie officielle dans les zones qu'elle occupe et a commencé à délivrer des passeports russes, ndlr).
Les hryvnias (monnaie ukrainienne) circulent mais il y a de gros problèmes avec l'argent liquide.
Nous avons assez de nourriture, bien qu'il y ait très peu de livraisons d'aide humanitaire.
Nombre de personnes se retrouvent sans travail, et souvent ne restent que des ouvriers non qualifiés, car les gens qui avaient de l'argent et de bons emplois dans la tech ou la communication sont partis dès le début. Tout s'est arrêté.
Les premières semaines, il y a eu des manifestations importantes contre l'occupation, mais au bout d'un mois cela a cessé, parce qu'il n'y a pas d'internet, pas de communication.
Et tous les activistes soit se cachent, soit ont été enlevés ou tués, je ne sais pas.
Si les Russes t'entendent parler ukrainien, ils pensent que tu es un nazi. Ils vérifient les réseaux sociaux, les tatouages, si tu as des symboles ukrainiens sur le corps, tu es dans de sales draps. Je sais que certains se sont fait effacer leurs tatouages".
Antonina*, 52 ans, vit avec son mari et sa fille de 20 ans dans cette ville du Donbass tombée début juillet aux mains des forces russes.
"Il n'y a pas d'autorités dans la ville, pas de gaz, pas d'eau, pas d'électricité. On ne peut pas prendre de douche. Il y a très peu d'aide humanitaire et encore beaucoup de bombardements.
Je ne sais pas s'il est possible de partir, de toute façon personne n'a d'argent pour ça, les salaires ne sont plus versés depuis plusieurs mois.
Internet fonctionne encore dans certaines villes, comme Svatove, située à une heure de route.
Une fois par semaine, les gens qui le peuvent s'y rendent pour passer des appels personnels, et des appels pour leurs voisins qui n'ont pas la possibilité de se déplacer.
Certaines personnes font des propositions pour aller en Ukraine par bus privé, 600/700 dollars par tête, à travers la Russie, le Bélarus, mais beaucoup de gens n'y croient pas, ils craignent d'être simplement emmenés en Russie".
Andriï* et Tetiana* sont un couple d'enseignants de Balaklia, sous occupation depuis début mars. C'est leur fille Ana* qui raconte leur quotidien, au gré des rares conversations qu'elle peut avoir avec eux.
"Dans les premiers mois de la guerre, mes parents ont continué à donner des cours en ligne. Puis internet a été coupé. Ils ont alors appelé leurs élèves pour leur donner des devoirs. Puis le téléphone a été coupé.
Aujourd'hui ils restent officiellement enseignants, mais ne touchent plus de salaire.
Beaucoup de gens sont partis, c'était encore possible au début. Plus maintenant.
Mes parents m'ont raconté que dans leur immeuble de quatre étages il ne reste plus que deux familles.
Certains des habitants qui sont restés se fichent du pays dans lequel ils vivent. Ils soutiennent les nouvelles autorités. Parfois, ils provoquent mes parents en leur disant qu'ils devront désormais enseigner le russe. Mes parents restent calmes.
Au début de l'occupation, des militants patriotes ont été kidnappés, voire tués. Maintenant tout le monde se tient tranquille".
cf-str/neo/jnd
*les prénoms ont été changés
Ukraine: la reprise des exportations de céréales saluée unanimement #
Face à la crise alimentaire mondiale, l'Ukraine a repris lundi ses exportations de céréales pour la première fois depuis l'invasion russe, avec le départ, salué unanimement, d'un premier bateau du port d'Odessa, même si Kiev a jugé qu'il était "trop tôt" pour se réjouir.
Dans la soirée, les Etats-Unis ont annoncé l'envoi de nouvelles armes à l'Ukraine, notamment des munitions pour les stratégiques lance-roquettes multiples Himars.
Le cargo "Razoni a quitté le port d'Odessa (sud de l'Ukraine, sur la mer Noire) à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul", en Turquie, où il sera inspecté, a annoncé lundi matin le ministère turc de la Défense.
Selon les autorités ukrainiennes, le bateau est chargé de 26.000 tonnes de maïs. Des céréales sont déjà parties d'Ukraine depuis l'invasion russe le 24 février, mais depuis Berdyansk (sud-est), sur la mer d'Azov, zone occupée par les Russes.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "chaleureusement" salué le départ du navire, exprimant l'espoir que la reprise des exportations ukrainiennes, permise par un accord international, "apportera la stabilité et l'aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale".
La ministre britannique Affaires étrangères Liz Truss a de son côté martelé qu'"il ne peut y avoir de nouveau bombardement du port d'Odessa", en référence à une frappe russe sur le port ukrainien le 23 juillet qui avait soulevé l'inquiétude sur la mise en oeuvre de l'accord.
Au cours d'un entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron l'a assuré de la poursuite des "efforts européens" pour aider Kiev à exporter ses céréales.
Selon le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, 16 autres bateaux chargés de céréales "attendent leur tour" pour quitter Odessa, qui concentrait avant la guerre 60% de l'activité portuaire du pays.
Mais lundi soir, M. Zelensky a jugé qu'"il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions", dans son allocution quotidienne. "Attendons de voir comment l'accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie", même si "c'est un premier signal positif que nous arriverons à stopper la crise alimentaire mondiale".
L'accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l'Ukraine, via une médiation de la Turquie et sous l'égide des Nations unies, permet la reprise des exportations ukrainiennes, bloquées depuis l'invasion russe, sous supervision internationale.
L'accord prévoit notamment l'instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l'exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.
De leur côté, l'UE et l'Otan ont salué le départ du bateau de céréales ukrainiennes et réclamé la "mise en oeuvre totale" de l'accord.
Moscou a également jugé l'événement "très positif". "Espérons que les accords seront appliqués par toutes les parties et que les mécanismes fonctionneront efficacement", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Un accord similaire signé simultanément garantit à Moscou l'exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.
Les deux accords doivent permettre d'atténuer la crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays les plus pauvres en raison du blocage des ports ukrainiens.
Sur le terrain, les frappes russes se sont poursuivies sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv (sud), où un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, Oleksiï Vadatoursky, 74 ans, a été tué avec son épouse dimanche. Volodymyr Zelensky a rendu hommage à un "héros de l'Ukraine".
La ville a été massivement bombardée à nouveau lundi, selon le gouverneur de la région Vitali Kim, qui a signalé trois tués. M. Kim a ajouté sur son compte Telegram que "la ville est en train d'être détruite. Mais la chance est qu'il y a peu de morts, peu de blessés".
Mykolaïv est proche du front dans le sud de l'Ukraine, où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.
Dans la région voisine de Kherson, une ville prise par les Russes le 3 mars, l'Ukraine a dit avoir repris 46 localités occupées.
Les journalistes de l'AFP ont également constaté un bombardement russe intense de la ville de Bakhmout (est). Trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk, dont deux à Bakhmout, et 16 autres blessés, ont indiqué lundi les autorités locales.
L'armée russe a assuré avoir détruit deux systèmes américains d'artillerie de précision Himars lors d'une frappe sur une usine à Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine, deux dépôts de munitions à Siversk et Kalenyky, dans la région de Donetsk, et un dépôt de carburant près de Nikopol (sud-est).
L'artillerie est décisive dans le conflit en Ukraine. Particulièrement gourmandes en projectiles de toutes sortes, les armées ukrainienne et russe se livrent à une guerre d'attrition des munitions, dont les stocks sont cruciaux.
Les Etats-Unis, principal soutien de l'Ukraine, ont annoncé lundi l'envoi de nouvelles armes à Kiev pour 550 millions de dollars, portant ainsi leur assistance militaire à plus de huit milliards au total. Cette aide comprendra des munitions pour les lance-roquettes Himars et 75.000 obus de 155 mm.
De son côté, la Russie a interdit lundi l'entrée sur son territoire à 39 personnalités britanniques supplémentaires, notamment au chef de l'opposition travailliste Keir Starmer et à l'ancien Premier ministre David Cameron, en réponse aux sanctions prises contre l'offensive en Ukraine.
bur-emp/mba/cls
Céréales ukrainiennes: il est "trop tôt" pour se réjouir, selon Zelensky #
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé lundi qu'il était "trop tôt" pour se réjouir après la reprise des exportations des céréales ukrainiennes depuis le port d'Odessa saluée unanimement.
"A l'heure actuelle, il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions", a-t-il déclaré dans son adresse vidéo quotidienne.
"Attendons de voir comment l'accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie".
Pour la première fois depuis le début de l'invasion russe il y a près six mois, un bateau chargé de 26.000 tonnes de maïs a quitté Odessa, sur la mer Noire, à destination du port de Tripoli au Liban, conformément à un accord international supervisé par l'ONU et visant à atténuer la crise alimentaire mondiale.
"Le port est redevenu opérationnel, les exportations ont repris, on peut dire que c'est un premier signal positif que nous arriverons à stopper la crise alimentaire mondiale", a ajouté le président ukrainien.
"C'est la responsabilité de nos partenaires, avant tout les Nations unies et la Turquie" de garantir la sécurité de ces livraisons, a insisté le président ukrainien.
L'Ukraine et la Russie ont signé le 22 juillet à Istanbul avec l'ONU et la Turquie un accord pour débloquer les exportations de céréales face aux risques de famines dans le monde. Les deux belligérants ont paraphé deux textes identiques mais séparés, à la demande des Ukrainiens qui refusaient de signer avec les Russes.
Le lendemain de la signature, des missiles russes ont visé le port d'Odessa.
bur-neo/cls
Céréales ukrainiennes: il est "trop tôt" pour se réjouir, selon Zelensky #
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé lundi qu'il était "trop tôt" pour se réjouir après la reprise des exportations des céréales ukrainiennes depuis le port d'Odessa saluée unanimement.
"A l'heure actuelle, il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions", a-t-il déclaré dans son adresse vidéo quotidienne.
"Attendons de voir comment l'accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie".
Pour la première fois depuis le début de l'invasion russe il y a près six mois, un bateau chargé de 26.000 tonnes de maïs a quitté Odessa, sur la mer Noire, à destination du port de Tripoli au Liban, conformément à un accord international supervisé par l'ONU et visant à atténuer la crise alimentaire mondiale.
"Le port est redevenu opérationnel, les exportations ont repris, on peut dire que c'est un premier signal positif que nous arriverons à stopper la crise alimentaire mondiale", a ajouté le président ukrainien.
"C'est la responsabilité de nos partenaires, avant tout les Nations unies et la Turquie" de garantir la sécurité de ces livraisons, a insisté le président ukrainien.
L'Ukraine et la Russie ont signé le 22 juillet à Istanbul avec l'ONU et la Turquie un accord pour débloquer les exportations de céréales face aux risques de famines dans le monde. Les deux belligérants ont paraphé deux textes identiques mais séparés, à la demande des Ukrainiens qui refusaient de signer avec les Russes.
Le lendemain de la signature, des missiles russes ont visé le port d'Odessa.
bur-neo/cls
Céréales ukrainiennes: il est "trop tôt" pour se réjouir, selon Zelensky #
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé lundi qu'il était "trop tôt" pour se réjouir après la reprise des exportations des céréales ukrainiennes depuis le port d'Odessa saluée unanimement.
"A l'heure actuelle, il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions", a-t-il déclaré dans son adresse vidéo quotidienne. "Attendons de voir comment l'accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie".
bur-neo/cls
Ukraine: la reprise des exportations de céréales saluée unanimement #
L'Ukraine a repris lundi ses exportations de céréales pour la première fois depuis le début de l'invasion russe avec le départ, salué unanimement, d'un premier bateau du port d'Odessa, sur la mer Noire, conformément à un accord international visant à atténuer la crise alimentaire mondiale.
"Le Razoni a quitté le port d'Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul", où il sera inspecté, a annoncé le ministère turc de la Défense.
Selon le ministre ukrainien de l'Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le bateau est chargé de 26.000 tonnes de maïs. Des céréales sont déjà parties d'Ukraine depuis le début de la guerre, mais depuis le port de Berdyansk, sur la mer d'Azov, en zone occupée par les Russes.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "chaleureusement" salué le départ de ce premier bateau, exprimant l'espoir que la reprise des exportations "apportera la stabilité et l'aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale".
La ministre britannique Affaires étrangères Liz Truss a estimé que "ces navires doivent passer librement". "Il ne peut y avoir de nouveau bombardement du port d'Odessa", a-t-elle dit, en référence à une frappe russe sur le grand port du sud de l'Ukraine le 23 juillet, qui avait soulevé l'inquiétude sur la mise en oeuvre de l'accord.
A Paris, le ministère des Affaires étrangères "condamne (...) la poursuite des frappes indiscriminés menées par la Russie, y compris sur le port d'Odessa".
Au cours d'un entretien de 1h30 avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron a assuré que les "efforts européens" continueront pour aider Kiev à exporter ses céréales.
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a lui évoqué une "journée de soulagement pour le monde, en particulier pour nos amis du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique". Selon lui, 16 autres bateaux chargés de céréales "attendent leur tour" pour quitter Odessa, le principal port ukrainien en mer Noire, qui concentrait avant la guerre 60% de l'activité portuaire du pays.
L'accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l'Ukraine, via une médiation de la Turquie et sous l'égide des Nations unies, permet la reprise des exportations ukrainiennes, bloquées depuis le début de l'invasion russe le 24 février, sous supervision internationale.
L'accord prévoit notamment l'instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l'exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.
De leur côté, l'Union européenne et l'Otan ont salué le départ du premier navire et réclamé la "mise en oeuvre totale" de l'accord.
Moscou a, pour sa part, jugé "très positif" le départ du navire. "Espérons que les accords seront appliqués par toutes les parties et que les mécanismes fonctionneront efficacement", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Un accord similaire signé simultanément garantit à Moscou l'exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.
Les deux accords doivent permettre d'atténuer une crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays parmi les plus pauvres au monde en raison du blocage des ports ukrainiens.
Sur le terrain, les frappes russes se poursuivent sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv dans le sud, où un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, Oleksiï Vadatoursky, 74 ans, a été tué avec son épouse dimanche. Volodymyr Zelensky lui a rendu hommage et l'a qualifié de "héros de l'Ukraine".
La ville a été massivement bombardée à nouveau lundi, selon le gouverneur de la région Vitali Kim qui a fait état de trois tués.
M. Kim a ajouté sur son compte Telegram que "la ville est en train d'être détruite. Mais la chance est qu'il y a peu de morts, peu de blessés". "Tout est ouvert, les magasins sont ouverts", a affirmé le gouverneur qui envisage même une réouverture du port "d'ici deux semaines".
Mykolaïv est proche du front dans le sud de l'Ukraine, où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.
Dans la région voisine de Kherson, une ville prise par les Russes le 3 mars, l'Ukraine a dit avoir repris 46 localités occupées.
Les journalistes de l'AFP ont également constaté un bombardement russe intense de la ville de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine. Trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk, dont deux à Bakhmout, et 16 autres blessés, ont indiqué lundi les autorités locales.
L'armée russe assure notamment avoir détruit deux systèmes américains d'artillerie de précision Himars lors d'une frappe sur une usine à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est. Elle dit aussi avoir détruit deux dépôts de munitions à Siversk et Kalenyky, dans la région de Donetsk, et un dépôt de carburant près de Nikopol (sud-est).
Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, a salué lundi sur Twitter la réception d'un nouveau système d'artillerie MLRS MARS II envoyé par Berlin.
De son côté, la Russie a interdit lundi l'entrée sur son territoire à 39 personnalités britanniques supplémentaires, notamment au chef de l'opposition travailliste Keir Starmer et à l'ancien Premier ministre David Cameron, en réponse aux sanctions prises contre l'offensive en Ukraine.
bur-emp/sg
Kiev dit avoir reçu de nouveaux systèmes de lance-roquettes occidentaux #
L'Ukraine a annoncé lundi avoir reçu de nouveaux systèmes de lance-roquettes multiples des États-Unis et d'Allemagne, renforçant son arsenal d'artillerie de longue portée qui, selon Kiev, change la dynamique sur le champ de bataille.
Quatre nouveaux lance-roquettes américains HIMARS et le premier d'un lot de MARS II allemands sont arrivés en Ukraine, a déclaré le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov sur Twitter.
Il a remercié son homologue allemande Christine Lambrecht de la part des artilleurs ukrainiens qui "saluent nos partenaires allemands".
En réagissant aux dernières livraisons de Washington, M. Reznikov s'est dit "reconnaissant" vis-à-vis du président Joe Biden et de son homologue américain Lloyd Austin d'avoir "renforcé" l'armée ukrainienne.
"Nous avons prouvé être des opérateurs intelligents de ces armes. Le son de la volée de HIMARS est devenu le succès majeur de cet été sur les lignes de front", a-t-il ajouté.
MARS II fourni par l'Allemagne est le troisième système de lance-roquettes sophistiqués fourni à l'Ukraine par ses alliés occidentaux avec HIMARS et MLRS M270. Les Etats-Unis ont à ce jour livré une vingtaine de systèmes HIMARS à l'Ukraine dans le cadre de leur programme d'aide à l'armée ukrainienne face à l'invasion russe.
Le ministre Reznikov a demandé le mois dernier à Washington d'envoyer davantage de systèmes, affirmant qu'ils avaient servi pour pour détruire une trentaine de postes de commandement et de dépôts de munitions russes.
Selon lui, l'Ukraine a besoin d'au moins 100 de ces systèmes pour une contre-offensive efficace contre les troupes de Moscou.
Washington a salué l'"excellente" utilisation des HIMARS par l'armée ukrainienne.
Mais le gouvernement du président Joe Biden a jusqu'à présent refusé de livrer à l'Ukraine des systèmes de lance-roquettes de longue portée qui pourraient atteindre la Russie, malgré les demandes répétées de Kiev en vue d'obtenir de telles armes.
dg-neo/bds
L'Ukraine dit avoir repris 46 localités dans la région de Kherson #
Les forces ukrainiennes ont repris 46 localités dans la région stratégique de Kherson, dans le sud, dans leur cadre de leur contre-offensive, a déclaré lundi le gouverneur local.
"A ce jour, 46 localités occupées ont été libérées dans la région de Kherson", a déclaré à la télévision nationale Dmytro Boutry, le gouverneur de la région de Kherson.
Selon lui, ces villages se trouvent dans la partie nord de la région, à la frontière avec celle de Dnipropetrovsk et dans la partie sud à la frontière avec la région de Mykolaïv fortement bombardée.
Certains des villages repris "ont été détruits à 90% et sont toujours sous le feu constant".
La situation humanitaire dans la région est "critique", a déclaré le gouverneur en réitérant l'appel des autorités à ceux qui restent encore dans la région à "évacuer vers des régions plus sûres".
Pendant les premiers jours de l'invasion lancée le 24 février, les troupes russes se sont emparées de la quasi-totalité de cette région stratégique bordant la Crimée, la péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014.
Mais ces dernières semaines, l'armée ukrainienne, renforcée par des livraisons d'artillerie à longue portée fournie par l'Occident, a lancé une contre-offensive.
Les forces de Kiev ont mené des frappes contre des entrepôts et des positions militaires russes et ont endommagé des ponts servant de voies d'approvisionnement cruciales pour les troupes de Moscou dans la ville de Kherson.
Le mois dernier, un responsable ukrainien a promis que la région de Kherson serait reprise par les forces ukrainiennes d'ici septembre.
Les forces russes ont pris la capitale de la région, Kherson, le 3 mars. C'était la première ville importante à tomber aux mains des Russes après le début de l'invasion.
dg-neo/emp
A Kharkiv, les Ukrainiens bravent les bombardements lors de distributions alimentaires #
Par une chaude matinée, plusieurs dizaines de personnes font la queue à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, bravant le feu de l'artillerie russe pour obtenir une aide alimentaire.
"Les gens ne pensent pas à ce qui pourrait arriver parce qu'ils veulent juste leur nourriture", explique Maxim Gridassov, 45 ans, alors qu'il distribue des colis alimentaires dans le quartier de Nemychliansky.
"Même lorsqu'il y a des bombardements à proximité, personne ne part. Ils attendent leur nourriture", souligne le bénévole.
Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, 5.237 civils ont été tués, a estimé le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH), dans sa dernière mise à jour publiée la semaine passée.
En mars, 14 personnes ont été tuées par les forces russes alors qu'elles attendaient la distribution de pain dans la ville de Tcherniguiv, dans le nord-est du pays.
La Russie assure de son côté qu'elle ne vise que les militaires ukrainiens, affirmant que l'Ukraine utilise ses habitants comme "boucliers humains".
Malgré les risques, une quarantaine de personnes attendaient des colis alimentaires de l'association Hub Vokzal, à Merefa, une localité voisine de Kharkiv.
Vitali Znaïtchenko, 38 ans, s'accroche à un sac en plastique contenant du riz, du pain, des raviolis, des oignons et des céréales, alors qu'il quitte le lieu de distribution.
"C'était difficile au début, quand les magasins étaient fermés ou qu'il n'y avait rien dedans à cause de la guerre. Mais maintenant, d'une certaine manière, nous nous y sommes habitués", raconte ce conducteur de train.
C'est sa première visite en deux mois dans ce lieu de distribution. il préférerait ne pas prendre le risque d'être visé par les bombardements russes. Mais il faut "vivre d'une manière ou d'une autre", confie-t-il.
"Je dois aller travailler dans une gare, ce qui est également risqué", ajoute-t-il.
La région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, qui borde la Russie, est riche en agriculture, mais nombre de ses usines ont été détruites par les bombardements ou ont été délocalisées.
Les habitants se retrouvent doublement victimes de la guerre et appauvris par la perte du seul revenu de leur foyer.
Hub Vokzal a fourni quelque 900 tonnes de nourriture, de couches ou encore de matériel de construction à environ 30.000 familles de la région de Kharkiv.
Son fondateur, Mykola Blagovestov, raconte à l'AFP que lui et ses bénévoles se sont retrouvés à plusieurs reprises sous le feu des obus alors qu'ils distribuaient de la nourriture.
"Nous continuons à le faire, nous y allons et faisons notre travail parce que c'est beaucoup mieux psychologiquement de le faire et de parler aux gens, que de rester assis à la maison, effrayés", dit-il.
L'association d'aide alimentaire la plus connue de Kharkiv, World Food Kitchen, a vu ses trains de marchandises touchés par des missiles.
Lorsque les troupes russes se sont retirées de la région Kiev pour concentrer leur efforts sur la bataille pour le Donbass (est), l'organisation lancée par le célèbre chef Jose Andres a commencé à livrer plus de 10.000 repas par jour aux habitants de la ville.
L'un de ses restaurants partenaires, Yapochka, a été détruit par un missile en avril, laissant quatre membres du personnel hospitalisés pour cause de brûlures.
Dans un autre restaurant partenaire, le 4.5.0, Ahmed Hassan, un homme d'affaires de 45 ans supervise presque tous les aspects liés à la collecte alimentaire.
L'homme d'origine égyptienne confie à l'AFP, lors d'une visite de son établissement qui emploie 120 personnes, qu'il a déjà frôlé la catastrophe lors des collectes de nourriture.
"Je pense que c'est plus calme maintenant, mais je ne sais pas. Les informations disent que" ça ne l'est pas, s'inquiète-t-il. "Je pense qu'aujourd'hui le problème" est localisé "autour de Kharkiv, pas à Kharkiv même".
ft/dt/ach/as/neo/emp
Ukraine: la reprise des exportations de céréales saluée unanimement #
L'Ukraine a repris lundi ses exportations de céréales pour la première fois depuis le début de l'invasion russe il y a six mois, avec le départ, salué unanimement, d'un premier bateau du port d'Odessa, sur la mer Noire, conformément à un accord international visant à atténuer la crise alimentaire mondiale.
"Le Razoni a quitté le port d'Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul. Il continuera sa route vers sa destination à la suite des inspections qui seront menées à Istanbul", a annoncé le ministère turc de la Défense.
Selon le ministre ukrainien de l'Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le bateau est chargé de 26.000 tonnes de maïs. Des céréales sont déjà parties d'Ukraine depuis le début de la guerre, mais depuis le port de Berdyansk, en zone occupée par les Russes.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "chaleureusement" salué le départ de ce premier bateau, exprimant l'espoir que la reprise des exportations de céréales ukrainiennes "apportera la stabilité et l'aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale".
La ministre britannique Affaires étrangères Liz Truss a qualifié le départ du Razoni de "premier pas important".
"Ces navires doivent passer librement. Il ne peut y avoir de nouveau bombardement du port d'Odessa", a-t-elle ajouté, en référence à une frappe russe sur le grand port du sud de l'Ukraine le 23 juillet, qui avait soulevé l'inquiétude sur la mise en oeuvre de l'accord.
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a lui évoqué une "journée de soulagement pour le monde, en particulier pour nos amis du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique". Selon lui, 16 autres bateaux chargés de céréales "attendent leur tour" pour quitter Odessa, le principal port ukrainien en mer Noire, qui concentrait avant la guerre 60% de l'activité portuaire du pays.
L'accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l'Ukraine, via une médiation de la Turquie et sous l'égide des Nations unies, permet la reprise des exportations ukrainiennes, bloquées depuis le début de l'invasion russe le 24 février, sous supervision internationale.
L'accord prévoit notamment l'instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l'exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.
De leur côté, l'Union européenne et l'Otan ont salué le départ du premier navire et réclamé la "mise en oeuvre totale" de l'accord.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a souligné dans un tweet la nécessité d'"atténuer la crise alimentaire mondiale causée par la guerre de la Russie en Ukraine". Il a par ailleurs salué le rôle "central" joué par la Turquie dans la conclusion de l'accord.
Moscou a, pour sa part, jugé "très positif" le départ du navire. "Espérons que les accords seront appliqués par toutes les parties et que les mécanismes fonctionneront efficacement", a dit à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Un accord similaire signé simultanément garantit à Moscou l'exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.
Les deux accords doivent permettre d'atténuer une crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays parmi les plus pauvres au monde en raison du blocage des ports ukrainiens par le conflit avec la Russie.
Les navires et leur chargement doivent être inspectés à Istanbul, sous l'autorité du Centre de coordination conjointe (CCC), inauguré mercredi dernier.
Sur le terrain, les frappes russes se poursuivent sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv dans le sud, où un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, Oleksiï Vadatoursky, 74 ans, a été tué avec son épouse dimanche.
Le président Volodymyr Zelensky a rendu hommage à Oleksiï Vadatoursky, qu'il a qualifié de "héros de l'Ukraine".
La ville a été massivement bombardée à nouveau lundi, selon le gouverneur de la région Vitali Kim qui a fait état de trois tués.
Mykolaïv est proche du front dans le sud de l'Ukraine, où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.
Les journalistes de l'AFP ont également constaté un bombardement russe intense de la ville de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine. Trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk, dont deux à Bakhmout, et 16 autres blessés, ont indiqué lundi les autorités locales.
Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, a salué lundi sur Twitter la réception d'un nouveau système d'artillerie MLRS MARS II envoyé par Berlin.
L'armée russe assure notamment avoir détruit deux systèmes américains d'artillerie de précision Himars lors d'une frappe sur une usine à Kharkiv. Elle dit aussi avoir détruit deux dépôts de munition à Siversk et Kalenyky, dans la région de Donetsk, et un dépôt de carburant près de Nikopol (sud-est).
Volodymyr Zelensky avait accusé samedi les forces russes de pratiquer une tactique de "terreur" par leurs bombardements sur les villes ukrainiennes, et appelé les habitants de Donetsk à une évacuation générale.
Au moins 200.000 civils vivent encore dans les territoires de la région de Donetsk, dans le bassin minier du Donbass, qui ne sont pas sous occupation russe, selon une estimation des autorités ukrainiennes.
bur/at/emp/sg
L'Ukraine entame ses exportations de céréales, "soulagement" pour le monde #
L'Ukraine a repris lundi ses exportations de céréales pour la première fois depuis le début de l'invasion russe il y a six mois, avec le départ d'un premier bateau du port d'Odessa conformément aux termes d'un accord international qui doit permettre d'atténuer la crise alimentaire mondiale.
"Le navire Razoni a quitté le port d'Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul. Il continuera sa route vers sa destination à la suite des inspections qui seront menées à Istanbul", a annoncé le ministère turc de la Défense.
Selon le ministre ukrainien de l'Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le bateau est chargé de 26.000 tonnes de maïs.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "chaleureusement" salué le départ de ce premier bateau, exprimant l'espoir que la reprise des exportations de céréales ukrainiennes "apportera la stabilité et l'aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale".
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a évoqué une "journée de soulagement pour le monde, en particulier pour nos amis du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique". Selon lui, 16 autres bateaux chargés de céréales "attendent leur tour" pour quitter Odessa, dans le sud de l'Ukraine.
L'accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie, l'Ukraine, la Turquie et les Nations unies permet la reprise des exportations ukrainiennes sous supervision internationale.
Un accord similaire signé simultanément garantit à Moscou l'exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.
Ces deux accords doivent permettre d'atténuer une crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays parmi les plus pauvres au monde en raison du blocage des ports ukrainiens par le conflit avec la Russie.
Selon les termes de l'accord, les navires et leur chargement doivent être inspectés à Istanbul, sous l'autorité du Centre de coordination conjointe (CCC), inauguré mercredi dernier.
Sur le terrain, les frappes russes se poursuivent sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv dans le sud, où un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, Oleksiï Vadatoursky, 74 ans, a été tué avec son épouse dimanche.
Le président Volodymyr Zelensky a rendu hommage à Oleksiï Vadatoursky, qu'il a qualifié de "héros de l'Ukraine".
La ville a été massivement bombardée à nouveau lundi, selon le gouverneur de la région Vitali Kim qui a fait état de trois tués.
Mykolaïv est proche du front dans le sud de l'Ukraine, où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.
Les journalistes de l'AFP ont également constaté un bombardement russe intense de la ville de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine. Trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk, dont deux à Bakhmout, et 16 autres blessés, ont indiqué lundi les autorités locales.
Le président ukrainien avait accusé samedi les forces russes de pratiquer une tactique de "terreur" par leurs bombardements sur les villes ukrainiennes, et appelé les habitants de Donetsk à une évacuation générale.
Au moins 200.000 civils vivent encore dans les territoires de la région de Donetsk qui ne sont pas sous occupation russe, selon une estimation des autorités ukrainiennes.
A Sébastopol, ville portuaire qui avait continué d'abriter la flotte russe de la mer Noire après la fin de l'Union soviétique aux termes d'un accord avec Kiev, mais qui a été formellement annexée par Moscou avec le reste de la Crimée en 2014, un drone a explosé dimanche dans la cour de l'état-major de la Flotte russe, faisant six blessés, selon le gouverneur Mikhaïl Razvojaïev.
Pointées du doigt par le gouverneur, les autorités ukrainiennes ont démenti être à l'origine de cette attaque inédite.
La Marine ukrainienne a émis l'hypothèse d'un prétexte pour annuler les festivités prévues à Sébastopol par peur d'une véritable attaque.
Le président russe, Vladimir Poutine, a célébré la journée de la Flotte russe loin de Sébastopol, à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), avec un discours promettant l'arrivée "dans les prochains mois" d'un nouveau missile de croisière hypersonique qui "ne connaît aucun obstacle".
Par ailleurs, le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré dimanche n'avoir toujours pas reçu d'autorisation officielle de Moscou pour se rendre à Olenivka, en territoire occupé par les Russes dans la région de Donetsk, où une explosion dans un hangar abritant des soldats ukrainiens prisonniers a fait 50 morts et 73 blessés graves.
Samedi soir, le ministère russe de la défense avait affirmé avoir "officiellement invité" des experts de l'ONU et du CICR à se rendre sur place "dans l'intérêt d'une enquête objective".
L'Ukraine avait dès vendredi demandé au CICR et à la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations unies, qui avaient supervisé en mai la reddition négociée avec les Russes des défenseurs de l'usine d'Azovstal à Marioupol (sud-est), de se rendre à Olenivka. Le président Zelensky avait souligné que l'ONU et le CICR s'étaient portés "garants" de la vie des soldats ukrainiens et devaient "réagir".
bur/at/thm
Ukraine: la reprise des exportations de céréales est un "soulagement pour le monde", selon Kiev #
La reprise lundi des exportations de céréales ukrainiennes, pour la première fois depuis l'invasion russe en février, est "un soulagement pour le monde", s'est félicité le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.
"La journée de soulagement pour le monde, en particulier pour nos amis du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique, alors que les premières céréales ukrainiennes quittent Odessa après des mois de blocus russe. L'Ukraine a toujours été un partenaire fiable et le restera si la Russie respecte sa part de l'accord", a affirmé sur Twitter le ministre.
dt/spm/at/jhd
L'Ukraine entame ses exportations de céréales #
L'Ukraine a entamé lundi ses exportations de céréales, avec le départ d'un premier bateau du port d'Odessa conformément aux termes de l'accord international avec la Russie signé à Istanbul, qui doit permettre d'atténuer la crise alimentaire mondiale.
"Le navire Razoni a quitté le port d'Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul. Il continuera sa route vers sa destination à la suite des inspections qui seront menées à Istanbul", a annoncé le ministère turc de la Défense.
Selon le ministre ukrainien de l'Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le bateau est chargé de 26.000 tonnes de maïs.
L'accord signé le 22 juillet à Istanbul entre des représentants de la Russie, l'Ukraine, la Turquie et les Nations unies permet la reprise des exportations ukrainiennes sous supervision internationale.
Un accord similaire signé simultanément garantit également à Moscou l'exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.
Ces deux accords doivent permettre d'atténuer une crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays parmi les plus pauvres au monde en raison du bloquage des ports ukrainiens par le conflit avec la Russie.
Selon les termes de l'accord, les navires et leur chargement doivent être inspectés à Istanbul, sous l'autorité du Centre de coordination conjointe (CCC), inauguré mercredi dernier.
Sur le terrain, les frappes russes se poursuivent sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv, où le bombardement le plus violent depuis le début de la guerre a tué au moins deux habitants dimanche, selon les autorités locales.
Ces frappes ont causé la mort d'Oleksiï Vadatoursky, propriétaire de la principale société ukrainienne de logistique céréalière et de son épouse. "C'était un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, une personnalité clef de la région et un important employeur", a souligné sur Telegram Mikhailo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, disant croire à une frappe ciblée.
Dans son adresse dominicale, le président Volodymyr Zelensky a rendu hommage à Oleksiï Vadatoursky, qu'il a qualifié de "héros de l'Ukraine".
Dans la nuit de dimanche à lundi, de "puissantes explosions" ont retenti de nouveau dans cette ville du sud, a indiqué son maire, Oleksandr Senkevych sur Telegram.
Le président ukrainien avait accusé samedi les forces russes de pratiquer une tactique de "terreur" par leurs bombardements sur les villes ukrainiennes, annonçant l'évacuation générale de la population de la région de Donetsk (est).
D'autres frappes ont touché les régions de Kharkiv (est) et Soumy (nord-est). Quelques bâtiments ont été endommagés dans "une série d'explosions" à Kharkiv, a annoncé le maire de la deuxième ville ukrainienne, Igor Terekhov.
Une personne a été tuée et deux blessées dans la région de Soumy qui a été la cible de "plus de 50 frappes" au cours des dernières 24 heures, selon le gouverneur Dmytro Jyvytsky.
Samedi soir, M. Zelensky a appelé les habitants de la région de Donetsk à se conformer à l'ordre d'évacuation, pour échapper à la "terreur russe" et aux bombardements sur ce territoire de l'est du pays, largement sous contrôle de Moscou.
Au moins 200.000 civils vivent encore dans les territoires de la région de Donetsk qui ne sont pas sous occupation russe, selon une estimation des autorités ukrainiennes.
A Sébastopol, ville portuaire qui avait continué d'abriter la flotte russe de la mer Noire après la fin de l'Union soviétique aux termes d'un accord avec Kiev, mais qui a été formellement annexée par Moscou avec le reste de la Crimée en 2014, un drone a explosé dimanche dans la cour de l'état-major de la Flotte russe, faisant six blessés, a indiqué sur Telegram le gouverneur Mikhaïl Razvojaïev.
"Les ukro-nazis ont décidé de nous gâcher la Journée de la Flotte militaire russe", a écrit le gouverneur, reprenant un vocable couramment utilisé par les autorités et la propagande russe pour désigner les forces de Kiev.
Les autorités ukrainiennes ont démenti être à l'origine de cette attaque inédite, qualifiant les accusations russes de "provocation délibérée".
La Marine ukrainienne a émis l'hypothèse d'un prétexte pour annuler les festivités prévues à Sébastopol par peur d'une véritable attaque.
Le président russe, Vladimir Poutine, a célébré la journée de la Flotte russe loin de Sébastopol, à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), avec un discours promettant l'arrivée "dans les prochains mois" d'un nouveau missile de croisière hypersonique qui "ne connaît aucun obstacle".
Par ailleurs, le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré dimanche n'avoir toujours pas reçu d'autorisation officielle de Moscou pour se rendre à Olenivka, en territoire occupé par les Russes dans la région de Donetsk, où une explosion dans un hangar abritant des soldats ukrainiens prisonniers a fait 50 morts et 73 blessés graves.
Samedi soir, le ministère russe de la défense avait affirmé avoir "officiellement invité" des experts de l'ONU et du CICR à se rendre sur place "dans l'intérêt d'une enquête objective".
L'Ukraine avait dès vendredi demandé au CICR et à la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations unies, qui avaient supervisé en mai la reddition négociée avec les Russes des défenseurs de l'usine d'Azovstal à Marioupol (sud-est), de se rendre à Olenivka. Le président Zelensky avait souligné que l'ONU et le CICR s'étaient portés "garants" de la vie des soldats ukrainiens et devaient "réagir".
bur/at/jhd
Ukraine: Attaque au drone contre le QG de la flotte russe à Sébastopol #
Un drone explosif a blessé six personnes dimanche au quartier général de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, en Crimée, une attaque inédite qui a mis en état d'alerte ce bastion russe dans la péninsule ukrainienne annexée par Moscou.
Les frappes russes se poursuivent sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv, où le bombardement le plus violent depuis le début de la guerre a tué au moins deux habitants, selon les autorités locales. Dans la nuit de dimanche à lundi, de "puissantes explosions" ont retenti de nouveau dans cette ville du sud, a indiqué son maire, Oleksandr Senkevych sur Telegram.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé samedi les forces russes de pratiquer une tactique de "terreur" par leurs bombardements sur les villes ukrainiennes, annonçant l'évacuation générale de la population de la région de Donetsk (est).
A Sébastopol, ville portuaire qui avait continué d'abriter la flotte russe de la mer Noire après la fin de l'Union soviétique aux termes d'un accord avec Kiev, mais qui a été formellement annexée par Moscou avec le reste de la Crimée en 2014, c'est un drone qui a explosé dans la cour de l'état-major de la Flotte russe, faisant six blessés, a indiqué sur Telegram le gouverneur Mikhaïl Razvojaïev.
Les autorités ont décrété le niveau "jaune" (intermédiaire) d'alerte antiterroriste après cette attaque assez mineure au vu des images mises en ligne par le gouverneur de Sébastopol, qui montrent des bris de vitres sur le sol.
"Les ukro-nazis ont décidé de nous gâcher la Journée de la Flotte militaire russe", a écrit le gouverneur, reprenant une expression couramment utilisée par les autorités et la propagande russe pour désigner les forces de Kiev. Il a précisé que les festivités étaient annulées et a demandé aux habitants de la ville de ne pas quitter leur domicile "si possible".
Les autorités ukrainiennes ont démenti être à l'origine de cette attaque inédite, qualifiant les accusations russes de "provocation délibérée".
La Marine ukrainienne a émis l'hypothèse d'un prétexte pour annuler les festivités prévues à Sébastopol par peur d'une véritable attaque.
"En réalité, (...) pour ne pas être humiliés aux yeux du monde par leur peur de l'armée ukrainienne, les Russes ont +inventé+ une excuse pour annuler les célébrations", a-t-elle écrit sur Facebook.
L'Ukraine, quoique envahie partiellement depuis le 24 février, et sous le feu de l'artillerie et des missiles de croisière russes, a infligé plusieurs humiliations à la flotte russe, coulant d'abord son navire amiral, le croiseur Moskva, puis reprenant le contrôle de l'Ile des serpents, un îlot stratégique face à l'embouchure du Danube.
Le président russe, Vladimir Poutine, a célébré la journée de la Flotte russe loin de Sébastopol, à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), avec un discours promettant l'arrivée "dans les prochains mois" d'un nouveau missile de croisière hypersonique qui "ne connaît aucun obstacle".
Dans le Sud de l'Ukraine, les autorités de Mykolaïv ont assuré dimanche que la ville avait été la cible de bombardements russes massifs, probablement "les plus forts" depuis le début de la guerre en février, qui ont fait au moins deux morts, selon le maire Senkevytch.
Ces frappes ont causé la mort d'Oleksiï Vadatoursky, propriétaire de la principale société ukrainienne de logistique céréalière et de son épouse. "C'était l'un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, une personnalité clef de la région et un important employeur", a souligné sur Telegram Mikhailo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, disant croire dans ce cas à une frappe ciblée.
Dans son adresse dominicale, le président Zelensky a rendu hommage à Oleksiï Vadatoursky, qu'il a qualifié de "héros de l'Ukraine".
D'autres frappes ont touché les régions de Kharkiv (est) et Soumy (nord-est). Quelques bâtiments ont été endommagés dans "une série d'explosions" à Kharkiv, a annoncé le maire de la deuxième ville ukrainienne, Igor Terekhov.
Une personne a été tuée et deux blessées dans la région de Soumy qui a été la cible de "plus de 50 frappes" au cours des dernières 24 heures, selon le gouverneur Dmytro Jyvytsky.
Samedi soir, M. Zelensky a appelé les habitants de la région de Donetsk à se conformer à l'ordre d'évacuation, pour échapper à la "terreur russe" et aux bombardements sur ce territoire de l'est du pays, largement sous contrôle de Moscou.
Au moins 200.000 civils vivent encore dans les territoires de la région de Donetsk qui ne sont pas sous occupation russe, selon une estimation des autorités ukrainiennes.
Vendredi, l'explosion d'un hangar abritant des soldats ukrainiens prisonniers à Olenivka, en territoire occupé par les Russes dans la région de Donetsk, a fait 50 morts et 73 blessés graves. Un "crime de guerre russe délibéré", selon M. Zelensky.
Mykhailo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, a mis en doute dimanche la version d'une "frappe" avancée par les Russes, qui en accusent l'armée ukrainienne.
"Une frappe ? Non, une attaque terroriste", a-t-il écrit sur Twitter. "1. Les images satellites montrent que seul un bâtiment a été endommagé. 2. Les prisonniers avaient été amenés là juste avant l'attaque. 3. L'analyse des photos montre une explosion thermobarique depuis l'intérieur", a-t-il affirmé.
Le Comité international de Croix-Rouge a déclaré dimanche n'avoir toujours pas reçu d'autorisation officielle de Moscou de se rendre sur les lieux, et souligné qu'il était "impératif que le CICR ait accès immédiatement" au site et aux victimes.
Samedi soir, le ministère russe de la défense avait affirmé avoir "officiellement invité" des experts de l'ONU et du CICR à se rendre sur place "dans l'intérêt d'une enquête objective".
L'Ukraine avait dès vendredi demandé au CICR et à la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations unies, qui avaient supervisé en mai la reddition négociée avec les Russes des défenseurs de l'usine d'Azovstal à Marioupol (sud-est), de se rendre à Olenivka. Le président Zelensky avait souligné que l'ONU et le CICR s'étaient portés "garants" de la vie des soldats ukrainiens et devaient "réagir".
Après de longues semaines de siège et de résistance sur le site sidérurgique d'Azovstal, environ 2.500 combattants ukrainiens s'étaient rendus et Moscou avait fait savoir qu'ils seraient incarcérés à Olenivka.
Accusé vendredi par le Comité d'enquête russe d'avoir bombardé le centre de détention de ses propres soldats avec des missiles "américains", l'armée ukrainienne a balayé ces affirmations, estimant qu'il s'agissait pour les forces russes ou séparatistes de "camoufler les tortures de prisonniers et les exécutions" commises.
Selon le renseignement ukrainien, l'attaque "a été réalisée par des mercenaires de la division Wagner", compagnie russe de mercenaires dont les hommes ont été accusés de crimes en Syrie et en Afrique notamment.
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