Vote des étrangers: une initiative qui fait "turbuler le système pour rien" (Maillard, Renaissance) #
La proposition de loi sur le droit de vote des étrangers extra-communautaires aux élections municipales, déposée par le député Renaissance Sacha Houlié, n'est "pas une bonne surprise" et "fait +turbuler+ le système pour rien", a estimé mercredi son collègue de Renaissance Sylvain Maillard.
"Je ne vais pas vous cacher que ça n'a pas forcément été une bonne surprise", a réagi sur FranceInfo M. Maillard, vice-président du groupe présidentiel à l'Assemblée nationale.
"Ca fait +turbuler+ le système pour rien, pour être tout à fait honnête. Il ne faut pas que nous ayons des objets politiques qui n'ont pas été discutés entre nous", a développé le député de Paris.
"Ça ne veut pas dire que chacun d'entre nous ne peut pas avoir une position politique. (...) Je ne peux que reconnaître les convictions de Sacha Houlié, mais là-dessus, évidemment, ça fait +turbuler+ le système et ça renvoie une image qui n'est pas positive", a-t-il poursuivi.
Sacha Houlié, président de la commission des Lois de l'Assemblée et membre de l'aile gauche du mouvement présidentiel, a déposé une proposition de loi constitutionnelle visant à accorder le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, une vieille revendication de la gauche qui n'a abouti ni sous François Mitterrand, ni sous François Hollande.
M. Houlié a déposé ce texte "sans demande de co-signature, c'est vraiment à titre personnel", a souligné M. Maillard.
"C'est important qu'on ait un débat - on va l'avoir à la rentrée sur l'immigration, Gérald Darmanin l'a souhaité - mais que nous, en interne, on puisse clarifier note position par rapport à différents sujets", a insisté M. Maillard.
"On en parlera tous ensemble. il n'y a pas de tabous dans notre majorité, et c'est un sujet sur lequel on peut discuter", a-t-il dit.
Le ministre de l'Intérieur est, selon son entourage, "fermement opposé" à cette proposition, qui suscite l'opposition de la droite et de l'extrême-droite mais est en revanche soutenue par la gauche.
bpa/pab/dch
Macron et Modi veulent "travailler ensemble" sur le conflit en Ukraine #
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi sont convenus mardi de "travailler ensemble pour que le conflit prenne fin" en Ukraine, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
Les deux dirigeants ont échangé par téléphone à propos de "la guerre menée par la Russie en Ukraine et ses conséquences déstabilisatrices pour le reste du monde", selon la présidence française.
Emmanuel Macron, qui avait reçu le Premier ministre indien en mai à Paris, a souligné la "détermination de la France à poursuivre son soutien à l'Ukraine".
L'Inde s'est abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine, et de se joindre aux votes en ce sens à l'ONU.
En juin, elle a néanmoins cosigné une déclaration du G7 s'engageant à "respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté des autres États".
Face à la crise alimentaire provoquée par conflit en Ukraine, le président français a aussi réaffirmé "l'importance pour la communauté internationale d'agir de manière coordonnée".
Les deux dirigeants ont aussi évoqué les "défis dans l'espace Indopacifique ainsi que la situation au Sri Lanka".
Un navire de recherche chinois a accosté mardi dans le port sri-lankais de Hambantota, sous gestion chinoise, malgré les inquiétudes de l'Inde et des Etats-Unis qui craignent que la Chine ne se livre à des activités d'espionnage.
L'Inde s'inquiète de l'influence croissante de la Chine au Sri Lanka qui s'est fortement endetté au fil des ans auprès de Pékin pour développer de grands projets d'infrastructures.
vl/pab/ial/
Ukraine: Macron appelle au retrait des forces russes de la centrale de Zaporijjia #
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi au retrait des forces russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en soulignant les "risques" que leur présence fait peser sur la sécurité du site.
Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, il a fait part de "sa préoccupation quant à la menace que font peser la présence, les actions des forces armées russes et le contexte de guerre avec les conflits en cours sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ukrainiennes, et a appelé au retrait de ces forces", a indiqué l'Elysée.
La centrale, la plus grande d'Europe, a été prise début mars par les troupes russes au début de leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février.
Depuis fin juillet, plusieurs frappes, dont les deux parties s'accusent mutuellement, ont visé le site, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant la semaine dernière une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Emmanuel Macron a également "marqué son soutien" à la proposition du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, d'envoyer une mission sur place "dans les meilleurs délais" pour inspecter le site.
Les deux chefs d'Etat ont "échangé sur les modalités d'une telle mission", a précisé la présidence française.
La Russie a accusé les services de l'ONU d'avoir empêché la mission de l'AIEA. L'Ukraine s'y est de son côté opposée en considérant que cela légitimerait l'occupation russe du site aux yeux de la communauté internationale.
Le président Macron a des "échanges réguliers" avec le directeur de l'AIEA sur cette mission pour laquelle il plaide "depuis les premières alertes", a-t-on précisé dans son entourage.
"Nous travaillons depuis des mois avec nos partenaires en faveur de cette mission", a-t-on ajouté de même source.
Les présidents français et ukrainien ont par ailleurs salué le départ mardi d'un premier navire humanitaire affrété par les Nations unies et chargé de blé d'Ukraine vers l'Afrique "où les besoins sont particulièrement urgents".
Les céréales produites en Ukraine sont restées bloquées pendant des mois en raison du conflit. Les exportations ont repris le 1er août via la mer Noire suite à un accord entre Russes et Ukrainiens, après une médiation de la Turquie et sous l'égide de l'ONU.
Emmanuel Macron a en outre réitéré le soutien de la France aux efforts européens pour exporter le grain ukrainien par voies routière et fluviale.
Cette initiative européenne a permis d'exporter 2,8 millions de tonnes en juillet et "le rythme continue de s'accélérer", s'est félicité l'Elysée.
vl/pab/cal
La Pologne dénonce "l'oligarchie de fait" de l'Allemagne et la France au sein de l'UE #
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a dénoncé "l'oligarchie de fait" imposée par la France et l'Allemagne à l'Union européenne, appelant à un "retour aux principes" de l'UE, dans une tribune consacrée à la guerre en Ukraine publiée mardi dans Le Monde.
Le conflit en Ukraine a "révélé la vérité sur l'Europe", qui a "refusé d'écouter la voix de la vérité" venant de Pologne sur les ambitions "impérialistes" de Vladimir Poutine, "une illustration du problème plus large auquel l'UE est confrontée aujourd'hui", a-t-il estimé.
"En son sein, l'égalité des Etats individuels est de nature déclarative. La pratique politique montre que les voix allemande et française ont une importance prépondérante", a encore jugé le chef du gouvernement polonais.
"Nous avons donc affaire à une démocratie formelle et à une oligarchie de fait au sein de laquelle le pouvoir est détenu par les plus forts".
L'Union européenne a "de plus en plus de mal à respecter la liberté et l'égalité de tous les Etats membres", a-t-il insisté. "De plus en plus aussi, nous entendons dire que ce n'est plus l'unanimité, mais la majorité qui doit décider de l'avenir de l'ensemble de la communauté".
Or "l'abandon du principe de l'unanimité dans davantage de domaines de compétence de l'UE nous rapproche d'un modèle où les plus forts et les plus grands dominent les plus faibles et les plus petits", a argumenté M. Morawiecki, pour qui l'Union "n'a pas été à la hauteur" "face à la guerre".
Et le Premier ministre polonais d'appeler à un "retour aux principes qui organisent la communauté européenne".
"L'Europe a besoin d'espoir comme jamais auparavant. Et elle ne peut trouver cet espoir que dans un retour aux principes et non dans le renforcement de la superstructure institutionnelle".
La Pologne, comme les pays baltes, figurent parmi les soutiens les plus inconditionnels de l'Ukraine au sein de l'UE, mais également les plus grands critiques de la Russie, par opposition notamment à l'Allemagne et la France, dont les positions parfois plus timorées sont critiquées par Kiev.
jf/thm
Ukraine: Macron appelle au retrait des forces russes de la centrale de Zaporijjia #
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi au retrait des forces russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en soulignant les "risques" que leur présence fait peser sur la sécurité du site.
Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, il a fait part de "sa préoccupation quant à la menace que font peser la présence, les actions des forces armées russes et le contexte de guerre avec les conflits en cours sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ukrainiennes, et a appelé au retrait de ces forces", a indiqué l'Elysée.
La centrale, la plus grande d'Europe, a été prise début mars par les troupes russes au début de leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février.
Depuis fin juillet, plusieurs frappes, dont les deux parties s'accusent mutuellement, ont visé le site, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant la semaine dernière une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Emmanuel Macron a également "marqué son soutien" à la proposition du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, d'envoyer une mission sur place "dans les meilleurs délais" pour inspecter le site.
Les deux chefs d'Etat ont "échangé sur les modalités d'une telle mission", a précisé la présidence française.
La Russie a accusé les services de l'ONU d'avoir empêché la mission de l'AIEA. L'Ukraine s'y est de son côté opposée en considérant que cela légitimerait l'occupation russe du site aux yeux de la communauté internationale.
Les présidents français et ukrainien ont par ailleurs salué le départ mardi d'un premier navire humanitaire affrété par les Nations unies et chargé de blé d'Ukraine vers l'Afrique "où les besoins sont particulièrement urgents".
Les céréales produites en Ukraine sont restées bloquées pendant des mois en raison du conflit. Les exportations ont repris le 1er août via la mer Noire suite à un accord entre Russes et Ukrainiens, après une médiation de la Turquie et sous l'égide de l'ONU.
Emmanuel Macron a en outre réitéré le soutien de la France aux efforts européens pour exporter le grain ukrainien par voies routière et fluviale.
Cette initiative européenne a permis d'exporter 2,8 millions de tonnes en juillet et "le rythme continue de s'accélérer", s'est félicité l'Elysée.
vl/pab/cal
Ukraine: Macron appelle au retrait des forces russes de la centrale de Zaporijjia #
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi au retrait des forces russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en soulignant les "risques" que leur présence fait peser sur la sécurité du site.
Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, il a souligné "sa préoccupation quant à la menace que font peser la présence, les actions des forces armées russes et le contexte de guerre avec les conflits en cours sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ukrainiennes, et a appelé au retrait de ces forces", a indiqué l'Elysée.
vl/pab/swi
France: le projet "D-Day Land" en Normandie soumis à concertation publique #
Une concertation publique concernant un projet de spectacle immersif sur le débarquement allié de 1944 en France, en Normandie, surnommé "D-Day Land" par ses détracteurs, a débuté lundi, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Vous allez vivre l'épopée du débarquement allié du 6 juin 1944", avec "le travelling le plus fascinant du monde jamais réalisé, un spectacle immersif hors du commun", promettent sur internet les initiateurs du projet prévu à Carentan-les-Marais, entre Utah Beach et Omaha Beach, deux des plages du débarquement de Normandie (nord-ouest).
"De nombreux effets spéciaux rendront l'aventure réelle: pluie et brume, fumée, odeurs, effets d'impacts de balles et d'explosions", promettent les porteurs du projet.
Les opposants, parmi lesquels des historiens et des proches de vétérans, dénoncent depuis bientôt deux ans ce qu'ils considèrent comme un "D-Day Land" qui fait "injure" à ceux qui sont morts pour la liberté. Ils y voient une intention "mercantile", "intolérable eu égard aux drames qui se sont déroulés pendant le Débarquement".
Depuis mardi, il est ainsi possible de s'exprimer par écrit sur ce projet, via le site "concertation.hommageauxheros.fr", jusqu'au 7 octobre, précise la commission nationale du débat public (CNDP), sur son site internet.
La première des cinq réunions publiques est prévue vendredi, selon les porteurs du projet à qui la CNDP a confié l'organisation du dispositif.
Un garant de la concertation, nommé par la CNDP, établira un bilan qui sera rendu public "dans un délai d'un mois à compter de la date de clôture de la concertation préalable".
Le projet est porté par l'ex-directeur financier du groupe Canal + Richard Lenormand, le producteur de télévision Stéphane Gateau, le producteur de comédies musicales Roberto Ciurleo et le communiquant Régis Lefèbvre.
Le coût total est estimé à 110 millions d'euros hors taxes et l'entrée adulte serait fixée à 28,50 euros, a précisé à l'AFP M. Lefebvre. Les promoteurs visent les 600.000 spectateurs par an, avec une ouverture d'avril à octobre dès le 1er semestre 2025, au terme de toutes les procédures.
Les porteurs du projet assurent avoir pour objectif "la transmission de l'Histoire" et avoir "noué des contacts avec l'Education nationale".
Avec "plus d'une cinquantaine de lieux à explorer pour se souvenir", la Normandie enregistre chaque année 6 millions de visites sur ses lieux de mémoires, souligne le dossier de concertation.
clc/mcl/hj/bat/thm
Ukraine/centrale de Zaporijjia: Macron s'est entretenu avec Zelensky #
Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle russe dans le sud de l'Ukraine et cible récurrente de frappes.
L'entretien téléphonique est intervenu "dans la matinée" et a "duré une heure 20", a indiqué la présidence française qui doit communiquer plus tard dans la journée sur le contenu des échanges.
La centrale, la plus grande d'Europe, a été prise début mars par les troupes russes, au début de leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février.
Depuis fin juillet, plusieurs frappes, dont les deux parties s'accusent mutuellement, ont visé le site, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant la semaine dernière une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Une "catastrophe" à la centrale menacerait l'Europe toute entière, a averti lundi Volodymyr Zelensky en accusant l'armée russe de "bombarder les villes et communautés des environs" depuis ce site nucléaire.
Le dernier échange téléphonique entre les deux responsables remonte au 1er août.
Le président Macron, en vacances depuis le 29 juillet au fort de Brégançon (Var), avait alors salué la reprise des transports de céréales par mer depuis le sud de l'Ukraine, bloqués en raison de l'offensive russe.
vl/cg/dch
Débarquement: ouverture d'une concertation publique sur le projet D-Day Land #
Une concertation publique préalable concernant un projet de spectacle immersif sur le débarquement allié de 1944 en Normandie, surnommé "D-Day Land" par ses détracteurs, a débuté lundi, a constaté une journaliste de l'AFP.
Il est ainsi possible de s'exprimer par écrit sur ce projet envisagé à Carentan-les-Marais (Manche), entre Utah Beach et Omaha Beach, via le site "concertation.hommageauxheros.fr", jusqu'au 7 octobre, précise la commission nationale du débat public (CNDP) sur son site internet.
La première des cinq réunions publiques de concertation est prévue vendredi à 18H30 dans cette petite commune située au coeur du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, selon les porteurs du projet à qui la CNDP a confié l'organisation du dispositif.
Un garant de la concertation nommé par la CNDP établira un bilan qui sera rendu public "dans un délai d'un mois à compter de la date de clôture de la concertation préalable", selon le dossier de concertation.
Au "coeur du spectacle immersif" se trouverait "un théâtre mobile de 1.000 places (...) tapissé d'écrans" devant avancer sur un parcours "de 400 m de long environ", selon la même source.
Les promoteurs visent les 600.000 spectateurs par an avec une ouverture d'avril à octobre.
"De nombreux effets spéciaux rendront l'aventure réelle : pluie et brume, fumée, odeurs, effets d'impacts de balles et d'explosions", promettent-ils.
A côté de ce dispositif, des "pavillons" consacrés aux alliés rassemblant des expositions et des espaces de restauration seront accessibles gratuitement, affirme encore le dossier.
Le projet est porté par l'ex-directeur financier du groupe Canal + Richard Lenormand, le producteur de télévision Stéphane Gateau, le producteur de comédies musicales Roberto Ciurleo et le communiquant Régis Lefèbvre.
Le coût total est estimé à 110 millions d'euros hors taxes et l'entrée adulte serait fixée à 28,50 euros, a précisé à l'AFP M. Lefebvre.
L'ouverture est envisagée pour le 1er semestre 2025, après un dépôt des dossiers réglementaires en novembre et une enquête publique au printemps 2023.
Les porteurs du projet assurent avoir pour objectif "la transmission de l'Histoire" et avoir "noué des contacts avec l'Education nationale et l'université de Caen".
Avec "plus d'une cinquantaine de lieux à explorer pour se souvenir", la Normandie enregistre chaque année 6 millions de visites sur ses lieux de mémoires, souligne le dossier.
Ce projet est contesté depuis près de deux ans par des historiens, certains vétérans et descendants de vétérans, qui y voient une intention "mercantile", "intolérable eu égard aux drames qui se sont déroulés pendant le Débarquement".
clc/mcl/hj
Ukraine/centrale de Zaporijjia: Macron va s'entretenir avec Zelensky mardi #
Le président français Emmanuel Macron s'entretiendra par téléphone mardi en fin de matinée avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle russe dans le sud de l'Ukraine et cible récurrente de frappes.
Les deux dirigeants s'entretiendront "notamment pour aborder la situation autour de la centrale de Zaporijjia", a annoncé la présidence française.
La centrale, la plus grande d'Europe, a été prise début mars par les troupes russes, au début de leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février.
Depuis fin juillet, plusieurs frappes, dont les deux parties s'accusent mutuellement, ont visé le site, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant la semaine dernière une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Une "catastrophe" à la centrale menacerait l'Europe toute entière, a averti lundi Volodymyr Zelensky en accusant l'armée russe de "bombarder les villes et communautés des environs" depuis ce site nucléaire.
Le dernier échange téléphonique entre les deux responsables remonte au 1er août.
Le président Macron, en vacances depuis le 29 juillet au fort de Brégançon (Var), avait alors salué la reprise des transports de céréales par mer depuis le sud de l'Ukraine, bloqués en raison de l'offensive russe.
vl/cg/dch
Serval, Barkhane: neuf ans et demi d'engagement militaire français au Sahel #
Rappel des dates-clés depuis le lancement en 2013 au Mali de l'opération française Serval, relayée en 2014 par Barkhane, qui a achevé lundi son retrait du pays, poussée dehors par la junte militaire au pouvoir.
Dans le cadre de ces opérations, 59 soldats français sont décédés, a souligné lundi le président Emmanuel Macron en saluant "leur sacrifice".
En mars 2012, des rebelles indépendantistes, vite évincés par leurs alliés islamistes associés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), prennent le contrôle de Kidal, Gao puis Tombouctou (nord du Mali).
Le 11 janvier 2013, Paris lance l'opération Serval pour enrayer la progression des jihadistes.
Fin janvier, les soldats français reprennent Gao, entrent sans combat dans Tombouctou et s'emparent de l'aéroport de Kidal. Peu après, le président français François Hollande est accueilli en libérateur.
En juillet, une mission de l'ONU, la Minusma, prend le relais d'une force panafricaine.
En mai 2014, des groupes rebelles touareg et arabes reprennent Kidal.
Le 1er août, Serval est remplacée par Barkhane, une opération à vocation régionale, forte alors de 3.000 soldats français au Sahel.
En mai-juin 2015, l'accord de paix d'Alger est signé entre gouvernement malien et ex-rébellion touareg. Mais sa mise en oeuvre demeure embryonnaire.
Les violences se propagent vers le sud, le Burkina Faso et le Niger.
A partir de 2015, multiplication des attaques contre les forces sahéliennes ou étrangères, ainsi que des lieux fréquentés par des étrangers.
En mars 2017, les jihadistes liés à Aqmi se fédèrent en un "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" (GSIM).
Fin 2019, treize soldats français sont tués dans la collision accidentelle de deux hélicoptères.
Le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) lance des attaques d'ampleur contre des bases militaires au Mali et au Niger. Il est désigné ennemi numéro un lors d'un sommet début 2020 entre Paris et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad).
Début juin, le chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, est tué par Barkhane. En novembre, Bah Ag Moussa, "chef militaire" du GSIM, est abattu par la France.
Les jihadistes poursuivent leurs attaques. En août, l'EIGS tue six humanitaires français au Niger.
Le chef de l'EIGS, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, sera tué en 2021 par les forces françaises.
Le 18 août 2020, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013, est renversé par un putsch après des mois de crise politique.
Les relations entre Paris et Bamako se détériorent après un nouveau coup d'Etat, le 24 mai 2021.
Le 10 juin, le président français Emmanuel Macron annonce le départ progressif des 5.000 hommes de Barkhane au profit d'un dispositif allégé de 2.500 à 3.000 hommes.
Le 25 septembre, le Premier ministre malien accuse la France d'un "abandon en plein vol", justifiant la nécessité de "chercher d'autres partenaires".
Le 30, Emmanuel Macron qualifie ces propos de "honte".
Fin décembre, une quinzaine de puissances occidentales dont Paris dénoncent un début de déploiement du groupe paramilitaire russe controversé Wagner au Mali.
Le 9 janvier 2022, la Cédéao ferme ses frontières avec le Mali et lui impose un embargo, sanctionnant le report des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février. L'embargo sera levé en juillet.
Le 24 janvier, coup d'Etat au Burkina Faso, désormais le troisième pays, parmi les quatre où Barkhane est déployée, dirigé par une junte militaire.
Fin janvier, Bamako exige du Danemark le retrait immédiat de ses soldats récemment arrivés dans le cadre du groupement européen de forces spéciales Takuba, affirmant ne pas avoir consenti à ce déploiement.
Le 31, la junte décide d'expulser l'ambassadeur de France.
Le 17 février, la France et ses partenaires européens officialisent le retrait du Mali de Barkhane et Takuba. Emmanuel Macron fixe un délai de "quatre à six mois".
Le 18, Bamako demande à Paris de retirer ses soldats "sans délai", demande rejetée par Emmanuel Macron.
Le 2 mai, la junte rompt les accords de défense avec Paris et ses partenaires européens.
Le 15, Bamako annonce quitter le G5 Sahel.
Le 13 juin, l'armée française quitte la base militaire de Ménaka (est), après Gossi en avril et avant Gao courant août.
Le 29 juin, l'ONU prolonge d'un an la Minusma, désormais sans soutien aérien français.
Le 1er juillet, Paris annonce la fin de Takuba.
En juillet, les accrocs diplomatiques se multiplient entre Bamako et la Minusma.
Avec ce désengagement du Mali, la France divise par deux sa présence au Sahel avec 2.500 militaires environ. Désormais l'armée française offrira son soutien, mais en deuxième ligne. Paris conservant notamment plus d'un millier d'hommes au Niger.
ang-acm/mw/cl
Après le retrait du Mali, la France veut poursuivre la lutte antijihadiste en Afrique #
Aider l'Afrique de l'Ouest à "réussir la bataille contre le terrorisme", tout en adoptant un profil plus bas: après le départ de ses derniers soldats du Mali, c'est l'objectif poursuivi par la France, dans un contexte de compétition stratégique exacerbée entre puissances, Russie en tête.
"La France continuera de bâtir son action dans la région au service d'états souverains légitimes", avait affirmé fin juillet le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, alors en visite en Guinée-Bissau. "Car nous considérons que notre rôle est d'aider la région à réussir cette bataille contre le terrorisme."
Deux jours plus tôt, au Cameroun, Emmanuel Macron avait appelé la France à être "meilleure, plus efficace" en Afrique, où l'ancienne puissance coloniale est en nette perte de vitesse face à ses concurrents: Turquie, Israël, Etats-Unis mais surtout Russie, qui cherche à damer tout particulièrement le pion aux Français dans leur zone d'influence.
"Nous ne sommes plus qu'un parmi d'autres" en matière d'offre militaire, résume un officier français stationné en Afrique de l'Ouest.
Poussée hors du Mali par la junte au pouvoir depuis 2020, qui travaille désormais - même si elle s'en défend - avec le sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, l'armée française a définitivement quitté le pays lundi, après neuf ans de lutte antijihadiste.
"La France reste engagée au Sahel", a toutefois affirmé lundi la présidence française, ainsi que "dans le Golfe de Guinée et (dans) la région du lac Tchad" dans le cadre de "la lutte contre le terrorisme".
Malgré un dispositif divisé par deux, à moins de 2.500 militaires contre 5.500 au plus fort de Barkhane, Paris ne veut pas renoncer à lutter contre les jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat Islamique qui, longtemps contenus au Sahel, grignotent du terrain plus au sud.
Mais ses interventions militaires vont muter vers des "dispositifs moins posés et moins exposés", selon les termes d'Emmanuel Macron, afin notamment d'éviter de prêter le flanc à un sentiment anti-français très inflammable.
L'enjeu est fondamental: Paris entend éviter le déclassement stratégique face à ses adversaires ou compétiteurs sur ce continent qui comptera 2,5 milliards d'habitants en 2050.
"Les Russes ont une vraie priorité opérationnelle de s'opposer aux Français dans le champ informationnel en Afrique. Ils exercent une forte pression pour essayer de nous chasser (via) les réseaux sociaux, par le biais de Wagner", résume un général français.
Les mercenaires de Wagner sont déjà implantés en Centrafrique et au Mali, avec une offre de service claire: sécurité anti-coup d'Etat et assistance juridique pour maintenir le régime au pouvoir, en échange de l'exploitation des ressources minières, soulignent à l'AFP des sources concordantes.
La "galaxie Prigojine", du nom du fondateur russe de Wagner réputé proche du Kremlin, est également très active sur les réseaux sociaux. Fin avril au Mali, un drone français a surpris des mercenaires mettant en scène un faux charnier à proximité d'une base française, pour faire accuser Paris de crimes de guerre via de faux comptes Twitter.
Mais au-delà même du défi russe, la lutte contre les violences jihadistes, qui menacent ses partenaires africains et nourrissent les migrations vers l'Europe, reste un impératif de la France. Qui doit agir discrètement, tant "s'afficher avec les Français joue négativement", admet un haut gradé français.
"Nous allons vers davantage d'opérations de coopération, conditionnées de façon plus stricte aux demandes des pays africains, qui viendront +en soutien de+ et non pas +à la place de+", expliquait récemment à l'AFP le commandant de l'opération Barkhane, le général Laurent Michon.
Les discussions vont bon train pour évaluer les demandes des partenaires, à qui la France veut offrir plus de places d'officiers dans ses écoles militaires.
Au Sahel, le Niger a accepté le maintien d'une base aérienne française à Niamey et l'appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N'Djamena et les Français espèrent conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Dans le Golfe de Guinée, les Forces françaises en Côte d'Ivoire, qui coopèrent déjà avec l'armée locale, pourraient offrir des moyens de surveillance dans le nord du pays à la demande d'Abidjan.
Quant au Bénin et au Togo, "il y a une demande d'appui français en matière de soutien aérien, de renseignement et d'équipement", selon l'Elysée. La Guinée, elle, étudie encore ses besoins pour sécuriser sa frontière avec le Mali.
dab-jf/tmo/cl
L'armée française quitte le Mali après plus de neuf ans d'intervention #
Plus de neuf ans après avoir été accueillis au Mali comme des "sauveurs" face aux groupes jihadistes, les militaires français ont achevé lundi leur retrait du pays, dans un climat d'acrimonie avec les colonels au pouvoir et d'hostilité grandissante de la population locale.
"Ce jour, à 13H00 (heure de Paris), le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux forces armées maliennes depuis ce matin", a annoncé l'état-major des armées, se félicitant que ce "défi militaire logistique majeur" ait été "relevé en bon ordre et en sécurité".
Ce retrait, ordonné le 17 février par le président Emmanuel Macron, met un terme à près d'une décennie d'intervention militaire française au Mali, probablement le dernier engagement de cette ampleur avant longtemps.
Le chef de l'Etat a salué dans un communiqué l'engagement des militaires français "qui, depuis neuf années, ont combattu les groupes armés terroristes" dans le Sahel et dont 59 ont "payé le prix de leur vie".
"Leur sacrifice nous oblige et nous rappelle que nos soldats ont, durant ces années, préservé l'unité du Mali, empêché la constitution d'un califat territorial et lutté contre les groupes terroristes qui frappent les populations locales et menacent l'Europe", souligne M. Macron.
Leur efficacité "durant toutes ces années et jusqu'à ces derniers jours a été démontrée par la neutralisation de la plupart des plus hauts cadres de la hiérarchie des groupes terroristes sahéliens", ajoute-t-il.
Dans une critique implicite des autorités maliennes issues de deux coups d'Etat, il réaffirme sa volonté de "poursuivre cet engagement au côté de tous les Etats qui font le choix de la lutte contre le terrorisme et du respect de la stabilité et de la coexistence entre les communautés" en Afrique de l'Ouest.
A l'opération Serval lancée en janvier 2013 contre les groupes jihadistes qui avaient conquis le nord du pays et menaçaient de descendre sur Bamako, la capitale, a succédé en août 2014 Barkhane, visant les jihadistes disséminés dans les pays de la bande sahélo-saharienne, qui a mobilisé jusqu'à 5.500 hommes sur le terrain en 2020.
Cette présence militaire au Sahel sera divisée par deux d'ici la fin de l'année, à environ 2.500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey et l'appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne.
Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N'Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabè. Paris discute avec d'autres pays d'Afrique de l'Ouest pour proposer son appui, notamment dans le Golfe de Guinée.
Mais les interventions militaires françaises vont évoluer vers des "dispositifs moins posés et moins exposés", a affirmé Emmanuel Macron le 13 juillet.
Il s'agit notamment d'éviter la cristallisation parmi les populations d'une hostilité contre l'ancienne puissance coloniale, alimentée par la persistance de l'insécurité et attisée selon Paris par des campagnes de désinformation délibérées sur les réseaux sociaux.
Ce retrait solde près d'un an de relations de plus en plus acerbes entre Paris et les colonels au pouvoir à Bamako depuis le putsch contre le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.
Les colonels, qui se sont tournés vers la Russie -- allant même jusqu'à s'assurer les services du groupe paramilitaire russe Wagner, selon Paris et l'ONU -- ont rompu en mai les accords de défense avec Paris et ses partenaires européens, après avoir fait de l'obstruction pendant des mois contre Barkhane.
Bamako, qui réfute avoir fait appel à Wagner, a reproché en juillet au président français une "posture néo-coloniale", selon l'expression du porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, l'accusant d'attiser les haines ethniques par ses critiques contre l'armée malienne.
Il réagissait à des propos de M. Macron pour qui "les choix faits par la junte malienne aujourd'hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n'est d'ailleurs plus leur objectif".
Au Mali, la France s'est trouvée prise, selon les experts, entre une logique politique qui lui dictait de partir le plus rapidement possible, et une logique d'efficacité militaire qui l'incitait au contraire à rester jusqu'à ce que les armées locales puissent prendre la relève.
"On sait maintenant, depuis l'Afghanistan, qu'une opération extérieure avec beaucoup de forces occidentales au sol ne peut pas durer éternellement", expliquait ainsi à l'AFP il y a quelques mois Alain Antil, spécialiste du Sahel à l'Institut français des relations internationales (Ifri), soulignant "les limites" des "grosses opérations, avec beaucoup d'hommes, beaucoup de présence sur le terrain et beaucoup de visibilité politique".
"Si demain on bascule vers des dispositifs (avec) plus de soutien au combat de certains bataillons d'armées nationales, de travail de forces spéciales, d'appui aérien, l'exposition politique de la France sera beaucoup moindre, avec une efficacité qui sera toujours là", selon lui.
sst-jf/dab/cl
L'armée française quitte le Mali après plus de neuf ans d'intervention #
Plus de neuf ans après avoir été accueillis au Mali comme des "sauveurs" face aux groupes jihadistes, les militaires français ont achevé lundi leur retrait du pays, dans un climat d'acrimonie avec les colonels au pouvoir et d'hostilité grandissante de la population locale.
"Ce jour, à 13H00 (heure de Paris), le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux forces armées maliennes depuis ce matin", a annoncé l'état-major des armées, se félicitant que ce "défi militaire logistique majeur" ait été "relevé en bon ordre et en sécurité".
Ce retrait, ordonné le 17 février par le président Emmanuel Macron, met un terme à près d'une décennie d'intervention militaire française au Mali, probablement le dernier engagement de cette ampleur avant longtemps.
Le chef de l'Etat a salué dans un communiqué l'engagement des militaires français "qui, depuis neuf années, ont combattu les groupes armés terroristes sur la terre malienne" et dont 59 ont "payé le prix de leur vie".
"Leur sacrifice nous oblige et nous rappelle que nos soldats ont, durant ces années, préservé l'unité du Mali, empêché la constitution d'un califat territorial et lutté contre les groupes terroristes qui frappent les populations locales et menacent l'Europe", souligne M. Macron.
Leur efficacité "durant toutes ces années et jusqu'à ces derniers jours a été démontrée par la neutralisation de la plupart des plus hauts cadres de la hiérarchie des groupes terroristes sahéliens", ajoute-t-il.
Dans une critique implicite des autorités maliennes issues de deux coups d'Etat, il réaffirme sa volonté de "poursuivre cet engagement au côté de tous les Etats qui font le choix de la lutte contre le terrorisme et du respect de la stabilité et de la coexistence entre les communautés" en Afrique de l'Ouest.
A l'opération Serval lancée en janvier 2013 contre les groupes jihadistes qui avaient conquis le nord du pays et menaçaient de descendre sur Bamako, la capitale, a succédé en août 2014 Barkhane, visant les jihadistes disséminés dans les pays de la bande sahélo-saharienne, qui a mobilisé jusqu'à 5.500 hommes sur le terrain en 2020.
Cette présence militaire au Sahel sera divisée par deux d'ici la fin de l'année, à environ 2.500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey et l'appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N'Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabè. Paris discute avec d'autres pays d'Afrique de l'Ouest pour proposer son appui, notamment dans le Golfe de Guinée.
Mais les interventions militaires françaises vont évoluer vers des "dispositifs moins posés et moins exposés", a affirmé Emmanuel Macron le 13 juillet.
Il s'agit notamment d'éviter la cristallisation parmi les populations d'une hostilité contre l'ancienne puissance coloniale, alimentée par la persistance de l'insécurité et attisée selon Paris par des campagnes de désinformation délibérées sur les réseaux sociaux.
Ce retrait solde près d'un an de relations de plus en plus acerbes entre Paris et les colonels au pouvoir à Bamako depuis le putsch contre le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.
Les colonels, qui se sont tournés vers la Russie -- allant même jusqu'à s'assurer les services du groupe paramilitaire russe Wagner, selon Paris et l'ONU -- ont rompu en mai les accords de défense avec Paris et ses partenaires européens, après avoir fait de l'obstruction pendant des mois contre Barkhane.
Bamako, qui réfute avoir fait appel à Wagner, a reproché en juillet au président français une "posture néo-coloniale", selon l'expression du porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, l'accusant d'attiser les haines ethniques par ses critiques contre l'armée malienne.
Il réagissait à des propos de M. Macron pour qui "les choix faits par la junte malienne aujourd'hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n'est d'ailleurs plus leur objectif".
Au Mali, la France s'est trouvée prise, selon les experts, entre une logique politique qui lui dictait de partir le plus rapidement possible, et une logique d'efficacité militaire qui l'incitait au contraire à rester jusqu'à ce que les armées locales puissent prendre la relève.
"On sait maintenant, depuis l'Afghanistan, qu'une opération extérieure avec beaucoup de forces occidentales au sol ne peut pas durer éternellement", expliquait ainsi à l'AFP il y a quelques mois Alain Antil, spécialiste du Sahel à l'Institut français des relations internationales (Ifri), soulignant "les limites" des "grosses opérations, avec beaucoup d'hommes, beaucoup de présence sur le terrain et beaucoup de visibilité politique".
"Si demain on bascule vers des dispositifs (avec) plus de soutien au combat de certains bataillons d'armées nationales, de travail de forces spéciales, d'appui aérien, l'exposition politique de la France sera beaucoup moindre, avec une efficacité qui sera toujours là", selon lui.
sst-jf/dab/cl
Serval, Barkhane: neuf ans et demi d'engagement militaire français au Sahel #
Rappel des dates-clés depuis le lancement en 2013 au Mali de l'opération française Serval, relayée en 2014 par Barkhane, qui a achevé lundi son retrait du pays, poussée dehors par la junte militaire au pouvoir.
Dans le cadre de ces opérations, 53 soldats français sont décédés.
En mars 2012, des rebelles indépendantistes, vite évincés par leurs alliés islamistes associés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), prennent le contrôle de Kidal, Gao puis Tombouctou (nord du Mali).
Le 11 janvier 2013, Paris lance l'opération Serval pour enrayer la progression des jihadistes.
Fin janvier, les soldats français reprennent Gao, entrent sans combat dans Tombouctou et s'emparent de l'aéroport de Kidal. Peu après, le président français François Hollande est accueilli en libérateur.
En juillet, une mission de l'ONU, la Minusma, prend le relais d'une force panafricaine.
En mai 2014, des groupes rebelles touareg et arabes reprennent Kidal.
Le 1er août, Serval est remplacée par Barkhane, une opération à vocation régionale, forte alors de 3.000 soldats français au Sahel.
En mai-juin 2015, l'accord de paix d'Alger est signé entre gouvernement malien et ex-rébellion touareg. Mais sa mise en oeuvre demeure embryonnaire.
Les violences se propagent vers le sud, le Burkina Faso et le Niger.
A partir de 2015, multiplication des attaques contre les forces sahéliennes ou étrangères, ainsi que des lieux fréquentés par des étrangers.
En mars 2017, les jihadistes liés à Aqmi se fédèrent en un "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" (GSIM).
Fin 2019, treize soldats français sont tués dans la collision accidentelle de deux hélicoptères.
Le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) lance des attaques d'ampleur contre des bases militaires au Mali et au Niger. Il est désigné ennemi numéro un lors d'un sommet début 2020 entre Paris et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad).
Début juin, le chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, est tué par Barkhane. En novembre, Bah Ag Moussa, "chef militaire" du GSIM, est abattu par la France.
Les jihadistes poursuivent leurs attaques. En août, l'EIGS tue six humanitaires français au Niger.
Le chef de l'EIGS, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, sera tué en 2021 par les forces françaises.
Le 18 août 2020, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013, est renversé par un putsch après des mois de crise politique.
Les relations entre Paris et Bamako se détériorent après un nouveau coup d'Etat, le 24 mai 2021.
Le 10 juin, le président français Emmanuel Macron annonce le départ progressif des 5.000 hommes de Barkhane au profit d'un dispositif allégé de 2.500 à 3.000 hommes.
Le 25 septembre, le Premier ministre malien accuse la France d'un "abandon en plein vol", justifiant la nécessité de "chercher d'autres partenaires".
Le 30, Emmanuel Macron qualifie ces propos de "honte".
Fin décembre, une quinzaine de puissances occidentales dont Paris dénoncent un début de déploiement du groupe paramilitaire russe controversé Wagner au Mali.
Le 9 janvier 2022, la Cédéao ferme ses frontières avec le Mali et lui impose un embargo, sanctionnant le report des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février. L'embargo sera levé en juillet.
Le 24 janvier, coup d'Etat au Burkina Faso, désormais le troisième pays, parmi les quatre où Barkhane est déployée, dirigé par une junte militaire.
Fin janvier, Bamako exige du Danemark le retrait immédiat de ses soldats récemment arrivés dans le cadre du groupement européen de forces spéciales Takuba, affirmant ne pas avoir consenti à ce déploiement.
Le 31, la junte décide d'expulser l'ambassadeur de France.
Le 17 février, la France et ses partenaires européens officialisent le retrait du Mali de Barkhane et Takuba. Emmanuel Macron fixe un délai de "quatre à six mois".
Le 18, Bamako demande à Paris de retirer ses soldats "sans délai", demande rejetée par Emmanuel Macron.
Le 2 mai, la junte rompt les accords de défense avec Paris et ses partenaires européens.
Le 15, Bamako annonce quitter le G5 Sahel.
Le 13 juin, l'armée française quitte la base militaire de Ménaka (est), après Gossi en avril et avant Gao courant août.
Le 29 juin, l'ONU prolonge d'un an la Minusma, désormais sans soutien aérien français.
Le 1er juillet, Paris annonce la fin de Takuba.
En juillet, les accrocs diplomatiques se multiplient entre Bamako et la Minusma.
Avec ce désengagement du Mali, la France divise par deux sa présence au Sahel avec 2.500 militaires environ. Désormais l'armée française offrira son soutien, mais en deuxième ligne. Paris conservant notamment plus d'un millier d'hommes au Niger.
ang-acm/mw/cl
Barkhane: les derniers militaires français ont quitté le Mali (état-major) #
Les derniers militaires français de la force antijihadiste Barkhane ont quitté lundi le Mali après neuf ans de présence, a annoncé le ministère français des Armées, sur fond de relations houleuses entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako.
"Ce jour à 13H00 (de Paris, 11H00 GMT), le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger", a fait savoir l'état-major français dans un communiqué.
Après neuf ans de présence, Barkhane "s'est réarticulée hors du pays en moins de six mois", a-t-il ajouté. "Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu'en totale transparence et en coordination avec l'ensemble des partenaires."
"La France reste engagée au Sahel", a souligné dans un autre communiqué la présidence française, ainsi que "dans le Golfe de Guinée et (dans) la région du lac Tchad avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme".
Le 17 février dernier, constatant que "les conditions politiques et opérationnelles n'étaient plus réunies pour rester engagée au Mali", la France avait décidé de réorganiser le dispositif de l'opération Barkhane "en dehors du territoire malien", a rappelé l'Elysée.
La présence militaire au Sahel sera divisée par deux d'ici la fin de l'année, à 2.500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey et l'appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne.
Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N'Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabè.
Poussés vers la sortie par une junte malienne hostile, les Français ont transféré ces six derniers mois toutes leurs emprises à l'armée malienne, dont la dernière, à Gao (Nord), lundi.
Au total, la France a dû sortir du Mali quelque 4.000 containers et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violences, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer.
Plus de 2.000 civils ont été tués au Mali, Niger et Burkina Faso depuis le début de l'année, soit déjà plus que les 2.021 recensés pour toute l'année 2021, selon les calculs de l'AFP à partir d'une compilation de l'ONG spécialisée Acled.
En neuf ans de présence au Sahel, l'armée française a de son côté perdu 59 militaires.
jf/at
Barkhane: les derniers militaires français ont quitté le Mali (état-major) #
Les derniers militaires français de la force antijihadiste Barkhane ont quitté lundi le Mali après neuf ans de présence, a annoncé le ministère des Armées français, sur fond de relations houleuses entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako.
"Ce jour à 13H00 (de Paris, 11H00 GMT), le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger", a fait savoir l'état-major français dans un communiqué.
jf/cl
Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 172e jour #
L'armée ukrainienne accentuait dimanche la pression sur la tête de pont russe autour de Kherson, dans le sud du pays, tandis que la Russie intensifiait ses efforts pour avancer dans l'est, jusqu'à présent sans grands succès.
"Au cours de la semaine écoulée la priorité de la Russie a vraisemblablement été de réorienter des unités pour se renforcer dans le sud de l'Ukraine", résume le ministère britannique de la Défense.
"Toutefois, dans le Donbass (est, NDLR) les forces soutenues par la Russie, en grande partie les milices de l'autoproclamée +République populaire de Donetsk+, ont continué à tenter des assauts au nord de la ville de Donetsk", précise-t-il.
Pour l'ancien colonel français Michel Goya, "on s'approche du point Oméga, ce moment où les ressources disponibles en stock ou en production ne suffisent plus à alimenter les attaques".
"Celles-ci continuent bien sûr, du côté de Bakhmout (...) ou plus au sud à proximité de la ville de Donetsk, mais le rendement global de tous ces combats en km2 conquis depuis un mois est le plus faible de toute la guerre", soulignait-il cette semaine sur son blog.
Voici un point de la situation au 172e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
Dans la région de Kherson, première ville d'importance tombée le 3 mars, l'Ukraine a affirmé avoir quasiment isolé les troupes russes déployées sur la rive ouest du Dniepr par des bombardements qui ont rendu les trois ponts de la zone impraticables.
"Les seuls moyens de traverser le fleuve pour l'occupant sont des pontons près du pont Antonivski mais ils ne pourront pas totalement répondre à leurs besoins en équipement et en munitions", a déclaré un député régional, Serguiï Khlan.
Outre le pont Antonivski, en banlieue de Kherson, plusieurs fois touché par des missiles depuis fin juillet, celui du barrage de Nova Kakhovka, à 50 kilomètres au nord-est, a été frappé à plusieurs reprises cette semaine, y compris samedi, selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
"Acheminer par des pontons ou par voie aérienne les munitions, le carburant et l'équipement lourd nécessaires à des opérations offensives ou même à des opérations défensives à grande échelle est peu pratique, voire impossible", explique l'ISW.
"Si les forces ukrainiennes ont paralysé ces trois ponts et peuvent empêcher les Russes d'en remettre aucun en état de fonctionner pendant une période prolongée, alors les forces russes sur la rive ouest du Dniepr perdront probablement la capacité de se défendre même face à des contre-attaques ukrainiennes limitées", poursuit-il.
A Donetsk, une des deux régions du bassin houiller du Donbass, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ordonné le 30 juillet l'évacuation de la population, "des combats particulièrement intenses se sont concentrés sur le village de Pisky, près du site de l'aéroport de Donetsk", selon le ministère britannique de la Défense.
"L'assaut russe vise probablement à contrôler l'autoroute M04, principal accès à Donetsk en provenance de l'ouest", estime-t-il.
"Les forces russes avaient apparemment réduit leurs actions offensives à l'est de Siversk et menaient des attaques terrestres sporadiques et limitées tout en s'appuyant largement sur les bombardements d'artillerie contre les localités environnantes depuis le 6 août", remarque l'ISW.
"En revanche, depuis le 11 août, elles ont augmenté le nombre de leurs attaques terrestres dans la zone de Siversk", ajoute-t-il, y voyant une possible tentative de forcer l'Ukraine à y engager davantage de forces et d'équipement et de la détourner ainsi d'éventuelles contre-attaques accrues dans le Sud.
bur-sst/cpy