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Attentat de la rue des Rosiers en 1982: un seul suspect arrêté, clamant son innocence #

8/6/2022, 9:20 AM
Paris, FRA

Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers dans le quartier juif historique de Paris, attribué au groupe palestinien extrémiste d'Abou Nidal, le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche "d'un coupable à tout prix".

Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis mis en examen (ndlr, inculpé) pour assassinats et tentatives d'assassinats et placé en détention provisoire.

Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des auteurs de l'attentat.

Le 9 août 1982, un commando de trois à cinq hommes était arrivé, en deux groupes, rue des Rosiers dans le quartier du Marais.

Le premier avait jeté une grenade en direction du restaurant Jo Goldenberg, où se trouvaient une cinquantaine de personnes, et le second avait pénétré dans l'établissement et ouvert le feu.

Quelques instants plus tard, les assaillants remontaient en courant la rue des Rosiers, tirant sur des passants affolés, qui cherchaient désespérément un refuge et couraient en tous sens en hurlant.

L'attentat, qui a fait six morts et 22 blessés, a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

- "Limbes de l'Histoire" -

Abou Zayed conteste jusqu'à sa présence en France au moment des faits.

"La commémoration de cet attentat ne doit pas faire oublier qu'il y a dans cette affaire un homme détenu qui clame son innocence. Répondre au terrorisme, c'est y opposer l'Etat de droit, pas l'Etat qui venge, ni celui qui cherche un coupable à tout prix", pointent ses avocats, Mes Bruno Gendrin et Romain Ruiz.

"La poursuite de notre client répond à un pur fantasme judiciaire, celui de découvrir une vérité qui s'est depuis longtemps perdue dans les limbes de l'Histoire", avancent-ils.

Aîné de huit enfants, Abou Zayed est né en 1958 en Cisjordanie, près de Jenine, de parents paysans. Il travaille dans le bâtiment, adhère au Fatah en 1981 et part dans un camp d'entraînement en Syrie, selon son récit résumé dans des éléments de l'enquête consultés par l'AFP. De 1982 à 1983, il dit avoir séjourné au Liban. Quant au Fatah-CR, il soutient ne rien en savoir.

Il se marie en 1985, a deux enfants. En 1991, il émigre avec de faux papiers en Norvège, qu'il ne quitte plus.

- Trois témoignages "concordants" -

Selon Me Ruiz, Abou Zayed a appris le maniement des armes comme "tous les Palestiniens militants" et n'a jamais mis les pieds en France. Mais depuis le début des années 2010, les juges d'instruction français le soupçonnent d'avoir fait partie du commando.

Ils soulignent notamment des omissions, imprécisions et contradictions sur son parcours au début des années 1980 lors de ses différents interrogatoires.

Les magistrats s'appuient également sur des notes du renseignement et sur trois témoins, se présentant comme des anciens membres du groupe Abou Nidal, entendus par les enquêteurs entre 2011 et 2015.

Deux évoquent Abou Zayed comme membre du commando; l'un d'eux, sous le couvert de l'anonymat, le décrit comme un "exécutant très important de 1977 à 1984" de l'organisation, tombée en désuétude après la mort de son chef à Bagdad en 2002.

Pour la chambre de l'instruction, qui a validé sa mise en examen, l'ancienneté des faits "ne suffit pas" à discréditer leurs témoignages, par ailleurs "concordants".

Les juges pensent également avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises l'extradition de ses ressortissants.

Les chances pour qu'ils soient un jour remis à la France sont "très minces", reconnaît Me Avi Bitton, avocat de parties civiles qui "attendent désespérément" la tenue d'un procès.

"Depuis 40 ans, la justice française ne baisse pas les bras mais elle se heurte à d'inacceptables obstacles politiques", déplorent Mes Pauline Manesse et Gérard Chemla, avocats d'une famille et de la Fédération nationale des attentats et des victimes d'accidents collectifs.

A la veille d'une cérémonie de commémoration de l'attentat, ils appellent à des "actions concrètes de la part des acteurs politiques français mais aussi internationaux" pour faire exécuter ces mandats d'arrêt.

jpa/mk/or/at/bpi

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AUG 6

Attentat de la rue des Rosiers en 1982: un seul suspect arrêté, clamant son innocence #

Etait-il un "Palestinien militant" ou un "exécutant" du groupe Abou Nidal? Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers à Paris, le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche "d'un coupable à tout prix".

Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis lors mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et placé en détention provisoire.

Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des tireurs de l'attentat. Au total six personnes avaient été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais à Paris.

L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

- "Limbes de l'Histoire" -

Abou Zayed conteste jusqu'à sa présence en France au moment des faits.

"La commémoration de cet attentat ne doit pas faire oublier qu'il y a dans cette affaire un homme détenu qui clame son innocence. Répondre au terrorisme, c'est y opposer l'Etat de droit, pas l'Etat qui venge, ni celui qui cherche un coupable à tout prix", pointent ses avocats Mes Bruno Gendrin et Romain Ruiz.

"La poursuite de notre client répond à un pur fantasme judiciaire, celui de découvrir une vérité qui s'est depuis longtemps perdue dans les limbes de l'Histoire", avancent-ils. "La justice antiterroriste ne consiste pas à faire plaisir à la société, aux victimes ou à leurs ayants droit, elle est là pour mettre de la raison là où il n'y en a plus".

Aîné de huit enfants, Abou Zayed est né en 1958 en Palestine, près de Jenine, de parents paysans. Il travaille dans le bâtiment, adhère au Fatah en 1981, et part dans un camp d'entraînement en Syrie, près de Damas, pendant plusieurs mois, selon son récit résumé dans des éléments de l'enquête consultés par l'AFP. De 1982 à 1983, il raconte avoir séjourné au Liban. Quant au Fatah-CR, il soutient ne rien vouloir en savoir.

Il se marie en 1985, a deux enfants. En 1991, il émigre avec de faux papiers en Norvège, qu'il ne quitte plus.

- Trois témoignages "concordants" -

Selon Me Ruiz, Abou Zayed a appris le maniement des armes comme "tous les Palestiniens militants" et n'a jamais mis les pieds en France. Mais depuis le début des années 2010, les juges d'instruction français le soupçonnent d'avoir fait partie du commando.

Ils soulignent notamment des omissions, imprécisions et contradictions sur son parcours au début des années 1980 lors de ses différents interrogatoires.

Les magistrats s'appuient également sur des notes du renseignement et sur trois témoins, se présentant comme des anciens membres d'Abou Nidal, entendus par les enquêteurs entre 2011 et 2015.

Deux évoquent Abou Zayed comme membre du commando; l'un d'eux, sous le couvert de l'anonymat, le décrit comme un "exécutant très important de 1977 à 1984" de l'organisation.

Pour la chambre de l'instruction, qui a validé sa mise en examen, l'ancienneté des faits "ne suffit pas" à discréditer leurs témoignages, par ailleurs "concordants".

Les juges pensent également avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises leur extradition.

Les chances pour qu'ils soient un jour remis à la France sont "très minces", reconnaît Me Avi Bitton, avocat de parties civiles qui "attendent désespérément" la tenue d'un procès.

"Depuis 40 ans, la justice française ne baisse pas les bras mais elle se heurte à d'inacceptables obstacles politiques", déplorent Mes Pauline Manesse et Gérard Chemla, avocats d'une famille et de la Fédération nationale des attentats et des victimes d'accidents collectifs.

A la veille de la célébration du 40e anniversaire de l'attentat, en présence du ministre de la Justice, ils appellent à des "actions concrètes de la part des acteurs politiques français mais aussi internationaux" pour faire exécuter ces mandats d'arrêt.

jpa/mk/or

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AUG 5

Olivier Dubois: une carte postale au président français Macron pour ses 500 jours de captivité #

8/5/2022, 12:23 PM
Paris, FRA

La famille d'Olivier Dubois, seul otage français recensé dans le monde, appelle vendredi à envoyer au président Emmanuel Macron une carte postale pour demander sa libération, à l'approche de ses 500 jours de captivité au Mali.

La mère, la soeur et le beau-frère d'Olivier Dubois demandent à ceux qui veulent le soutenir de se procurer "une carte postale respectueuse de son destinataire" et d'y écrire ce message: "Bonjour M. le président, quand Olivier Dubois journaliste, rentrera-t-il en France? 500 jours... Libérons Olivier Dubois".

Il faut ensuite envoyer cette carte postale à M. Macron à l'Elysée à Paris, ("sans timbre, c'est gratuit", précise le communiqué de la famille).

Les 500 jours de l'enlèvement d'Olivier Dubois tomberont le 21 août, et il fête son 48e anniversaire en captivité ce samedi, rappelle sa famille.

Le journaliste indépendant, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

En janvier, sa famille a lancé une pétition en ligne pour demander sa libération. Et en avril dernier, pour le premier anniversaire de son enlèvement, elle avait réalisé une vidéo pour sensibiliser le public, avec la participation de plusieurs journalistes.

pr/elc/sp/cl

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AUG 5

Olivier Dubois: une carte postale à Macron pour ses 500 jours de captivité #

8/5/2022, 7:17 AM
Paris, FRA

La famille d'Olivier Dubois, seul otage français recensé dans le monde, appelle vendredi à envoyer à Emmanuel Macron une carte postale pour demander sa libération, à l'approche de ses 500 jours de captivité au Mali.

La mère, la soeur et le beau-frère d'Olivier Dubois demandent à ceux qui veulent le soutenir de se procurer "une carte postale respectueuse de son destinataire" et d'y écrire ce message: "Bonjour M. le président, quand Olivier Dubois journaliste, rentrera-t-il en France? 500 jours... Libérons Olivier Dubois".

Il faut ensuite envoyer cette carte postale à M. Macron à l'Elysée, ("sans timbre, c'est gratuit", précise le communiqué de la famille).

Les 500 jours de l'enlèvement d'Olivier Dubois tomberont le 21 août, et il fête son 48e anniversaire en captivité ce samedi, rappelle sa famille.

Le journaliste indépendant, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

En janvier, sa famille a lancé une pétition en ligne pour demander sa libération. Et en avril dernier, pour le premier anniversaire de son enlèvement, elle avait réalisé une vidéo pour sensibiliser le public, avec la participation de plusieurs journalistes.

pr/elc/sp

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AUG 4

Un suspect accusé d'une douzaine de départs de feu en Côte-d'Or #

8/4/2022, 4:53 PM
Dijon, FRA

Un homme de 42 ans a été présenté au parquet jeudi, après avoir reconnu être l'auteur d'une douzaine de départs de feu dans l'ouest de la Côte-d'Or, a-t-on appris de sources concordantes.

L'homme avait été interpellé en flagrant délit et placé en garde à vue après deux départs de feu de broussailles, mardi soir à Précy-Sous-Tille, dans le nord-est du Morvan, a précisé la gendarmerie.

La perquisition de son véhicule avait permis d'y retrouver des éléments l'incriminant, selon la même source.

Il a reconnu être "l'auteur des deux départs de feu pour lesquels il a été interpellé ainsi qu'une dizaine d'autres faits similaires commis sur le secteur de l'ouest du département durant le mois écoulé", a précisé la gendarmerie dans un communiqué.

L'homme a été présenté jeudi au parquet de Dijon et sera jugé le 31 août pour 19 faits de dégradation par moyen dangereux, a-t-on appris de source judiciaire.

lv/anr/bow

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AUG 4

France: ils enquêtent sur les incendies "comme sur une scène de crime" #

8/4/2022, 1:28 PM
Générac, FRA

Après le passage des flammes, un "travail de fourmi": en France, gendarmes, pompiers et forestiers enquêtent sur les feux de forêt en appliquant à grande échelle une "méthode criminalistique", à la recherche du plus petit indice et de précieux témoignages.

La France a vécu son troisième épisode caniculaire depuis juin, et subit dans le même temps une sécheresse historique et de nombreux incendies (près de 21.000 hectares ont ainsi été détruits dans le Sud-Ouest). Selon l'Office national des forêts (ONF), neuf incendies sur dix sont d'origine humaine et trois sur dix en moyenne sont intentionnels.

A Générac, dans le Sud, les agents de la cellule départementale de Recherche des causes et circonstances des incendies de forêt (RCCI), gilet fluo sur le dos, entouraient ainsi mercredi une zone calcinée de ruban rouge et jaune.

Avançant à petits pas, penchés sur le sol brûlé, ils posaient des drapeaux rouges pour indiquer le chemin du feu dans son sens de propagation, puis des drapeaux jaunes là où il était passé "à reculons".

Des fanions blancs signalent des traces de passage humain, comme des empreintes de pas.

"Comme sur une scène de crime", les agents "balisent" puis "ratissent" l'endroit, à la recherche de "tout élément qui pourrait éclairer l'origine du feu", explique Pascal Sperandio, lui-même membre de la RCCI de la gendarmerie de Nîmes (Sud).

- Mégots et carburant -

"Notre rôle est de déterminer l'endroit exact où l'incendie a pris. Puis de savoir s'il est naturel, accidentel ou criminel. C'est un travail de fourmi", précise l'adjudant-chef Christophe Peigne, responsable de la RCCI dans un département du Sud-Est (Var), qui intervient sur tous les sites d'incendies "d'origine inconnue ou suspecte".

Avant l'arrivée de l'équipe sur site, les pompiers ont pour consigne de "geler les lieux", soit d'éteindre le feu "avec un jet diffus" pour ne pas détruire de potentiels indices, explique le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).

Les agents de la RCCI, appelés sur place dès le signalement de l'incendie, déterminent d'abord d'où le feu est parti.

"On obtient entre les drapeaux une forme plus ou moins grande: c'est là que se situe notre zone de départ. Elle se réduit au fil de l'investigation. L'année dernière, sur le grand feu de Gonfaron, on était partis de 2.300 m2 et on a terminé sur moins de 20 m2", raconte Christophe Peigne.

Les agents y cherchent notamment des mégots, pouvant ouvrir la piste d'un incendie accidentel, et des traces de carburant, aiguillant plutôt vers un feu criminel.

Outre la recherche d'indices au sol, les enquêteurs misent aussi sur les témoignages des riverains ou de promeneurs.

- Zones à risque -

"Dès qu'on parle de nature et de lutte contre le feu, les gens viennent parler, plus qu'avec un gendarme en tenue classique", affirme Christophe Peigne, qui porte lors de ses interventions une chasuble marquée "RCCI".

Après un incendie en début de semaine à Gajan (Gard) une mère de famille a été arrêtée, après avoir été aperçue à proximité de l'incendie. A Pont-Saint-Esprit, dans le même département, deux enfants de 10 et 12 ans ont été interpellés sur indications du voisinage.

"Une à deux fois par an", la RCCI du Var tombe sur un système incendiaire, objet maison ou manufacturé qui peut provoquer un incendie avec retardement. Chaque trouvaille est enregistrée dans une base de donnée à laquelle seule la RCCI a accès, pour ne pas "donner de mauvaises idées".

Plusieurs départs de feu au même endroit tendent aussi à indiquer le passage à l'acte d'un pyromane.

"Les gens qui mettent le feu ont tendance à le faire plusieurs fois. Quand on voit plusieurs départs suspects à la même heure, dans la même zone, on peut quasiment classer comme incendie volontaire sans y aller", affirme Christophe Peigne.

Une fois le rapport de la RCCI rendu au procureur de la République, il revient à la gendarmerie ou à la police d'enquêter sur l'identité du pyromane.

ld-jjm/lbx/pb/bat

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AUG 4

Pompiers, gendarmes et forestiers enquêtent sur les incendies "comme sur une scène de crime" #

8/4/2022, 11:56 AM
Générac, FRA

Après le passage des flammes, un "travail de fourmi": gendarmes, pompiers et forestiers enquêtent sur les feux de forêt en appliquant à grande échelle une "méthode criminalistique", à la recherche du plus petit indice et de précieux témoignages.

A Générac (Gard), les agents de la cellule départementale de Recherche des causes et circonstances des incendies de forêt (RCCI), gilet fluo sur le dos, entouraient mercredi une zone calcinée de ruban rouge et jaune.

Avançant à petits pas, penchés sur le sol brûlé, ils posaient des drapeaux rouges pour indiquer le chemin du feu dans son sens de propagation, puis des drapeaux jaunes là où il était passé "à reculons".

Des fanions blancs signalent des traces de passage humain, comme des empreintes de pas.

"Comme sur une scène de crime", les agents "balisent" puis "ratissent" l'endroit, à la recherche de "tout élément qui pourrait éclairer l'origine du feu", explique Pascal Sperandio, lui-même membre de la RCCI de la gendarmerie de Nîmes.

"Notre rôle est de déterminer l'endroit exact où l'incendie a pris. Puis de savoir s'il est naturel, accidentel ou criminel. C'est un travail de fourmi", précise l'adjudant-chef Christophe Peigne, responsable de la RCCI du Var, qui intervient sur tous les sites d'incendies "d'origine inconnue ou suspecte".

Dans un été à risque d'incendies en raison de la chaleur et de la sécheresse, ces cellules composées de gendarmes, pompiers et de forestiers de l'Office national des forêts (ONF) sont "particulièrement occupées", ajoute-il.

D'après l'ONF, neuf incendies sur dix sont d'origine humaine et trois sur dix en moyenne sont intentionnels.

- Mégots et carburant -

Avant l'arrivée de l'équipe sur site, les pompiers ont pour consigne de "geler les lieux", soit d'éteindre le feu "avec un jet diffus" pour ne pas détruire de potentiels indices, explique le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).

Les agents de la RCCI, appelés sur place dès le signalement de l'incendie, déterminent en premier lieu d'où le feu est parti.

"On obtient entre les drapeaux une forme plus ou moins grande: c'est là que se situe notre zone de départ. Elle se réduit au fil de l'investigation. L'année dernière, sur le grand feu de Gonfaron, on était partis de 2.300 m2 et on a terminé sur moins de 20 m2", raconte Christophe Peigne.

Les agents y cherchent notamment des mégots pouvant ouvrir la piste d'un incendie accidentel et des traces de carburant, aiguillant plutôt vers un feu criminel.

Outre la recherche d'indices au sol, les enquêteurs misent aussi sur les témoignages des riverains ou de promeneurs.

"Dès qu'on parle de nature et de lutte contre le feu, les gens viennent parler, plus qu'avec un gendarme en tenue classique", affirme Christophe Peigne, qui porte lors de ses interventions une chasuble marquée "RCCI".

Après un incendie en début de semaine à Gajan (Gard) une mère de famille a été arrêtée après avoir été aperçue à proximité de l'incendie. A Pont-Saint-Esprit, dans le même département, deux enfants de 10 et 12 ans ont été interpellés sur indications du voisinage.

- Zones à risque -

"Une à deux fois par an", la RCCI du Var tombe sur un système incendiaire, objet maison ou manufacturé qui peut provoquer un incendie avec retardement. Chaque trouvaille est enregistrée dans une base de donnée à laquelle seule la RCCI a accès, pour ne pas "donner de mauvaises idées".

Plusieurs départs de feu au même endroit tendent aussi à indiquer le passage à l'acte d'un pyromane.

"Les gens qui mettent le feu ont tendance à le faire plusieurs fois. Quand on voit plusieurs départs suspects à la même heure, dans la même zone, on peut quasiment classer comme incendie volontaire sans y aller", affirme Christophe Peigne.

Une fois le rapport de la RCCI rendu au procureur de la République, il revient à la gendarmerie ou à la police d'enquêter sur l'identité du pyromane.

Les observations de la cellule permettent par ailleurs aux pompiers de connaître les zones à risques, et d'adapter leur dispositif de surveillance, voire de positionner par avance des camions prêts pour intervention.

ld-jjm/lbx/pb

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AUG 4

Corse: une nouvelle résidence secondaire incendiée #

8/4/2022, 11:04 AM
Ajaccio, FRA

Une résidence secondaire, en vente et inoccupée, a été endommagée par un incendie dans la nuit de mardi à mercredi à Bastelicaccia (Corse-du-Sud) et des tags ont été découverts sur la façade, a-t-on appris auprès du parquet d'Ajaccio.

De mystérieuses inscriptions "GCC", le C central étant tracé dans un dessin de la Corse, ont été découvertes sur la façade de cette maison qui appartient à des continentaux, a indiqué à l'AFP le parquet d'Ajaccio, confirmant des informations de France 3 Corse.

Les pompiers ont été alertés vers 3H50 du matin sur cet incendie qui comporterait a priori "deux départs de feu" et serait visé pour la deuxième fois, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Une enquête pour "destruction par moyen dangereux pour les personnes" a été ouverte par le parquet et confiée à la section de recherche de la gendarmerie.

Depuis le début de l'année, plusieurs résidences secondaires, un camping et des entreprises du bâtiment ont été endommagés par des incendies criminels. Dans la nuit du 18 au 19 juillet, c'est l'Oriu, une paillote à Pietrosella (Corse-du-Sud) qui a été détruite par un incendie "manifestement d'origine criminelle", avait alors indiqué le parquet d'Ajaccio.

Au total, 16 "actions" visant deux véhicules de police, deux entreprises du bâtiment et douze résidences privées, dont l'incendie de 36 mobile-homes dans un camping d'Aleria ont été revendiqués le 11 juillet dernier par le groupe clandestin du Front de libération nationale corse (FLNC).

Dans la nuit du 29 au 30 juin, la brigade de gendarmerie de Pietrosella avait également été la cible de plusieurs cocktails molotov sans faire de dégâts.

Plusieurs tags "AFF" (A Francia Fora, la France dehors, ndlr) et FLNC avaient été retrouvés sur cette gendarmerie qui avait déjà été la cible d'une attaque à l'explosif en 1997 au cours de laquelle l'arme qui a servi à l'assassinat du préfet Erignac le 6 février 1998 avait été dérobée.

Le parquet national antiterroriste s'était saisi de l'enquête pour dégradation par moyens dangereux de la gendarmerie ainsi que des enquêtes liées au communiqué du FLNC.

mc/pr/dch

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AUG 3

Incendies dans le Gard: une mère de famille et deux jeunes garçons poursuivis #

Les surfaces brûlées sont restées limitées, mais une mère de famille ainsi que deux enfants de 10 et 12 ans sont poursuivis dans le Gard pour avoir provoqué des incendies dans un été à risque en raison de la chaleur et de la sécheresse.

Loin des centaines d'hectares ravagés dans le département ou des milliers détruits en Gironde ou dans les Bouches-du-Rhône, les deux feux ont causé peu de dégâts mais ont mobilisé des pompiers déjà sursollicités.

A Gajan, un village à une quinzaine de kilomètres de Nîmes, un tiers d'hectare de broussaille est parti en fumée dans la nuit de dimanche à lundi. Aperçue à proximité, une habitante de la localité a été interpellée.

Mercredi, devant le tribunal correctionnel de Nîmes, Annie, 55 ans, mère d'une fille de 14 ans et "accueillante à domicile" de personnes âgées ou dépendantes se confond en excuses mais n'explique pas pourquoi elle a mis le feu.

Elle n'a pas confirmé, comme l'ont rapporté des médias locaux, qu'elle avait agi dans le cadre d'un conflit de voisinage.

Toutes les parties n'ayant pas été averties de la tenue de l'audience, les débats sur le fond ont été renvoyés au 19 août. En attendant, la mise en cause a été placée sous contrôle judiciaire. Elle risque une peine de 10 ans de prison pour "destruction par incendie".

Ailleurs dans le Gard, deux enfants de 10 et 12 ans ont été mis en examen pour "destruction par incendie".

A Pont-Saint-Esprit, au confluent de l'Ardèche et du Rhône, c'est un demi-hectare de végétation qui a brûlé lundi. Sur les indications du voisinage, deux copains de 10 et 12 ans ont été interpellés le lendemain.

Présentés mardi à une juge d'instruction saisie pour "destruction par incendie", les deux enfants ont été mis en examen, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Il ont reconnu avoir allumé un feu de camp, qu'ils n'ont pas réussi à maîtriser, selon une source proche de l'enquête. Les deux garçons ne risquent pas d'être soumis à des mesures de contrainte en raison de leur très jeune âge.

Dans deux autres départements du Sud-Est de la France, ce sont des profils très différents qui ont été interpellés et soupçonnés d'avoir mis le feu.

En Ardèche, un quadragénaire a ainsi avoué avoir provoqué plusieurs départs de feu qui ont ravagé 1.200 hectares la semaine dernière. Il a été mis en examen pour "incendie volontaire", crime puni d'une peine de 15 ans de réclusion criminelle.

Un sapeur-pompier volontaire de l'Hérault a pour sa part reconnu en garde à vue être l'auteur de plusieurs incendies, expliquant ses actes par la poussée d'adrénaline qu'ils provoquaient.

cor-siu/iw/jp/pb

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