Fin de grève à la raffinerie Total de Grandpuits #
La grève a cessé vendredi à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), dont Total a annoncé la reconversion, à la suite d'un accord entre la direction et les syndicats, a-t-on appris auprès de l'entreprise et de la CFDT.
Le mouvement de grève, entamé le 4 janvier dernier, "sur la plate-forme de Grandpuits a pris fin aujourd'hui à 14h00", a indiqué une porte-parole de Total à l'AFP.
Selon la direction, les derniers jours ont été marqués par l'aboutissement du processus social prévu dans le cadre du projet de reconversion du site et la signature des mesures sociales d'accompagnement (MSA) pour les employés du site, "votées par la majorité des organisations syndicales".
"Après l'AG d'hier, la CFDT s'est prononcée pour la signature d'un accord. FO et la CFE-CGC ont indiqué qu'ils seront signataires aussi donc l'accord sera applicable. La suspension de la grève a été votée", a confirmé Geoffrey Caillon, de la CFDT (1er syndicat chez Total) pour le raffinage-pétrochimie.
Total avait annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". Il doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant pétrolier et gazier.
D'un budget de 500 millions d'euros, ce redéploiement n'entraînera aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes, avait-il affirmé.
Le groupe avait assuré que 250 postes sur les 400 que compte aujourd'hui la plate-forme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville seraient maintenus.
"Les entretiens individuels vont pouvoir commencer afin que chaque collaborateur puisse exprimer ses souhaits d'évolution professionnelle et bénéficier d'une solution adaptée à sa situation", a indiqué la direction vendredi.
De son côté, la CGT, qui fustige la destruction programmée de "700 emplois" directs et indirects, a estimé que "signer les MSA dans ce contexte revient à valider l'ensemble du plan de sauvegarde de l'emploi".
La "majorité" des grévistes reste "opposée à la future organisation", selon ce syndicat, qui a indiqué qu'une nouvelle AG se tiendrait lundi pour "décider des suites du mouvement".
cd-jmi-fan/pa/clp/
Droits de l'Homme: le président Macron interpellé sur la situation au Vietnam #
Des défenseurs des droits de l'Homme se sont rendus vendredi au palais présidentiel de l'Élysée à Paris pour appeler le président français Emmanuel Macron à intervenir auprès du Vietnam pour la libération des prisonniers d'opinion.
Cette manifestation, sous l'égide de l'ACAT, une organisation chrétienne qui milite contre la torture et la peine de mort, était symboliquement organisée le jour du Nouvel an lunaire - le Têt au Vietnam -, coïncidant avec le premier anniversaire d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et le pays d'Asie du Sud-Est.
La délégation d'une dizaine de personnes - dont un blogueur franco-vietnamien, ancien prisonnier au Vietnam, et des membres de la société civile vietnamienne en exil - a été bloquée non loin de l'Élysée. Un représentant a pu toutefois remettre à l'accueil une pétition de 10.600 signatures appuyant leurs revendications.
Un an après le vote au Parlement européen du traité UE/Vietnam "qui était censé fournir des garanties en terme de respect des droits humains", "le bilan est sans appel: on a constaté énormément d'arrestations l'an dernier. Ne serait-ce que le mois dernier, il y a eu de très lourdes peines prononcées contre des journalistes-citoyens, des blogueurs, allant jusqu'à quinze ans, notamment Pham Chi Dung", a déclaré Jade Dussart, responsable du programme Asie à l'ACAT.
"Nous souhaitons tirer la sonnette d'alarme, ce traité ne suffit pas, il faut des mesures beaucoup plus fortes", a-t-elle souligné.
Pham Chi Dung et deux autres journalistes membres de l'association des journalistes indépendants du Vietnam, Nguyen Tuong Thuy et Le Huu Minh Tuan, connus pour leur plaidoyers en faveur de la démocratie, ont été condamnés début janvier à des peines de 11 à 15 ans de prison pour avoir critiqué le régime communiste, sur fond de répression croissante à l'approche du congrès du Parti.
"Maintenant, pour la moindre critique, c'est-à-dire vous écrivez un article, vous le postez sur les réseaux sociaux, vous pouvez payer jusqu'à quinze ans, vingt ans de prison", a également déploré Minh Hoang Pham, blogueur et ancien prisonnier politique.
L'ACAT estime que 2021 "est une année noire qui s'annonce": outre les trois journalistes, une défenseure de l'environnement et des droits fonciers Dinh Thi Thu Thuy a été condamnée à 7 ans de prison le 20 janvier.
Pour l'ONG, la France doit envoyer "un signal fort" à Hanoï.
Une importante communauté originaire du Vietnam réside en France où l'immigration a commencé dès l'époque de la colonisation française en Indochine, dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
gb-jg/lp/thm
Fin de grève à la raffinerie Total de Grandpuits #
La grève a cessé vendredi à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), dont Total a annoncé la reconversion, à la suite d'un accord entre la direction et les syndicats, a-t-on appris auprès de l'entreprise et de la CFDT.
Le mouvement de grève, entamé le 4 janvier dernier, "sur la plate-forme de Grandpuits a pris fin aujourd'hui à 14h00", a indiqué une porte-parole de Total à l'AFP.
Selon la direction, les derniers jours ont été marqués par l'aboutissement du processus social prévu dans le cadre du projet de reconversion du site et la signature des mesures sociales d'accompagnement pour les employés du site, "votées par la majorité des organisations syndicales".
"Après l'AG d'hier, la CFDT s'est prononcée pour la signature d'un accord. FO et la CFE-CGC ont indiqué qu'ils seront signataires aussi donc l'accord sera applicable. La suspension de la grève a été votée", a confirmé Geoffrey Caillon, DSC CFDT (1er syndicat chez Total) pour le raffinage-pétrochimie.
Total avait annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". Il doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant pétrolier et gazier.
D'un budget de 500 millions d'euros, ce redéploiement n'entraînera aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d'autres sites, avait affirmé Total.
Le groupe avait assuré que 250 postes sur les 400 que compte aujourd'hui la plate-forme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville seraient maintenus.
"Les entretiens individuels vont pouvoir commencer afin que chaque collaborateur puisse exprimer ses souhaits d'évolution professionnelle et bénéficier d'une solution adaptée à sa situation", a indiqué la direction vendredi.
"Il n'y a pas de mobilité forcée ni de licenciement et les salariés vont maintenant pouvoir commencer à être reçus pour faire valoir leurs souhaits", a souligné M. Caillon.
cd-jmi/kd/LyS
Paris: rassemblement en mémoire de l'intellectuel libanais assassiné Lokman Slim #
Près de 150 personnes ont participé jeudi à un rassemblement à Paris en hommage à l'intellectuel libanais et militant critique du Hezbollah Lokman Slim, tué par balles le 4 février dans le sud du Liban.
Le rassemblement, composé notamment d'amis et d'anciens collaborateurs de l'intellectuel, s'est tenu sous plusieurs drapeaux libanais et des pancartes reproduisant la photo de Lokman Slim accompagnée du slogan "Zéro peur".
"C'est une action symbolique, mais c'est aussi le désir de se retrouver autour de l'amour qu'on a pour Lokman", explique Anne Grange, une des productrices du dernier documentaire de Lokman Slim, "Palmyre".
L'hommage avait lieu devant la Sorbonne, la plus célèbre université parisienne, où Lokman Slim avait étudié.
"Son avis a toujours été un repère pour moi quand j'hésitais. J'ai perdu un point de repère intellectuel et éthique", a regretté Hana Jaber, chercheuse au Collège de France, amie et collègue de Lokman Slim.
"Par son assassinat, c'est très certainement la pensée libre et indépendante qui est menacée", a-t-elle ajouté.
De confession chiite, engagé en faveur de la laïcité et de la démocratie et fervent opposant au confessionnalisme qui mine la politique libanaise, Lokman Slim a été retrouvé mort dans sa voiture dans la région d'Al-Adoussiyeh, tué par balles.
Pour Hana Jaber, son assassinat est un message politique adressé aux chiites et à "ceux qui contestent le droit du Hezbollah à gouverner le pays par les armes."
"Lokman était opposé au Hezbollah, et tout ceux qui ont été assassinés depuis 2004 l'étaient également", selon le politologue franco-libanais Ziad Majed.
Lokman Slim avait indiqué par le passé avoir reçu des menaces en raison de ses positions hostiles au Hezbollah. Ce dernier a condamné le meurtre la semaine dernière.
"Nous appuyons la demande de la famille d'une enquête indépendante et internationale pour identifier les assassins", a précisé Hana Jaber.
"Le système judiciaire libanais n'est pas indépendant, (...) il y a la peur qui s'est installée avec le temps, il y a les enquêtes qui n'aboutissent pas, et je n'ai pas l'impression que cela change aujourd'hui", a déploré Ziad Majed.
Les funérailles multireligieuses en hommage au militant se sont tenues jeudi à Beyrouth.
bq/fz/lpt
Brut Butcher annonce le retrait de ses tee-shirts sexistes #
L'enseigne stéphanoise de restauration rapide Brut Butcher annonce le retrait des tee-shirts aux inscriptions jugées sexistes et dégradantes par une partie de ses employés contraints de les porter, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Malgré cette annonce de la direction, Sud a maintenu son appel à manifester samedi dans la Loire et le Vaucluse contre ces inscriptions.
"Je tiens à m'excuser si ces tee-shirts ont pu heurter certains d'entre vous. J'ai donc pris la décision de vous envoyer des tee-shirts blancs dans votre livraison de samedi, en attendant la production de nouveaux uniformes", a déclaré dans un message adressé jeudi aux 200 salariés de la chaîne de restauration, son directeur.
Parmi les inscriptions controversées présentes sur les vêtements de travail, figurent "Un restau très cochon", "Il est cho Rizo", ou "À poêle les dindes". Des inscriptions propices à "des remarques obscènes et salaces de la part de certains clients", selon Frédéric Leschiera, responsable régional commerce et services du syndicat Sud.
"On prend acte des excuses de la direction et de l'annonce du retrait des tee-shirts sexistes. Toutefois l'employeur n'a toujours pas consulté les délégués du personnel sur le visuel des futures tenues de travail", a réagi M. Leschiera.
"La manifestation prévue samedi à Saint-Etienne est donc maintenue et une autre aura lieu au même moment devant le Brut Butcher du Pontet, près d'Avignon", a-t-il ajouté.
M. Leschiera a dit également exiger le "retrait des badgeuses photos". Ces appareils sont utilisés, selon lui, dans la vingtaine d'établissements de l'enseigne (propriété de l'industriel de la viande Despi), qui fonctionne actuellement en mode commande à emporter et livraison à domicile, en raison de la crise sanitaire du Covid-19.
En août, la Cnil avait considéré que l'utilisation de ces badgeuses "contrevenait au principe de minimisation" prévu par le règlement européen sur les données personnelles (RGPD), qui limite la collecte de données au strict nécessaire de la finalité recherchée.
"La collecte obligatoire et systématique, deux à quatre fois par jour, de la photographie de l'employé à chacun de ses pointages apparaît excessif", avait jugé l'autorité.
DM/mb/pb
Brut Butcher annonce le retrait de ses tee-shirts sexistes #
L'enseigne stéphanoise de restauration rapide Brut Butcher annonce le retrait des tee-shirts aux inscriptions jugées sexistes et dégradantes par une partie de ses employés contraints de les porter, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Malgré ce retrait, les employés sont appelés à manifester samedi dans la Loire et le Vaucluse pour réclamer l'arrêt de la prise de photos des employés à chaque pointage, un système que la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) juge trop intrusif.
"Je tiens à m'excuser si ces tee-shirts ont pu heurter certains d'entre vous. J'ai donc pris la décision de vous envoyer des tee-shirts blancs dans votre livraison de samedi, en attendant la production de nouveaux uniformes", a déclaré dans un message adressé jeudi aux 200 salariés de la chaîne de restauration, son directeur.
Parmi les inscriptions controversées présentes sur les vêtements de travail, figurent "Un restau très cochon", "Il est cho Rizo", ou "À poêle les dindes". Des inscriptions propices à "des remarques obscènes et salaces de la part de certains clients", selon Frédéric Leschiera, responsable régional commerce et services du syndicat Sud.
"On prend acte des excuses de la direction et de l'annonce du retrait des tee-shirts sexistes. Toutefois l'employeur n'a toujours pas consulté les délégués du personnel sur le visuel des futures tenues de travail", a réagi M. Leschiera.
"La manifestation prévue samedi à Saint-Etienne est donc maintenue et une autre aura lieu au même moment devant le Brut Butcher du Pontet, près d'Avignon" pour exiger le "retrait des badgeuses photos", a-t-il ajouté.
Ces appareils sont utilisés, selon lui, dans la vingtaine d'établissements de l'enseigne (propriété de l'industriel de la viande Despi), qui fonctionne actuellement en mode commande à emporter et livraison à domicile, en raison de la crise sanitaire du Covid-19.
En août, la Cnil avait considéré que l'utilisation de ces badgeuses "contrevenait au principe de minimisation" prévu par le règlement européen sur les données personnelles (RGPD), qui limite la collecte de données au strict nécessaire de la finalité recherchée.
"La collecte obligatoire et systématique, deux à quatre fois par jour, de la photographie de l'employé à chacun de ses pointages apparaît excessif", avait jugé l'autorité.
DM/mb/dch
Education prioritaire à Givors: les deux enseignants suspendent leur grève de la faim #
Deux professeurs, qui avaient entamé une grève de la faim le 25 janvier pour réclamer que leur collège de Givors (Métropole de Lyon) soit classé en établissement prioritaire Rep+, ont suspendu jeudi leur mouvement, a-t-on appris auprès de leurs soutiens.
"Leur grève de la faim est supendue mais la mobilisation continue car les moyens obtenus ne sont pas satisfaisants", a déclaré à l'AFP Gaëlle Devin, porte-parole du collectif mis en place au collège Lucie Aubrac.
"D'autres actions non-violentes succéderont à ce cri d'alarme laissé sans réponse satisfaisante", a écrit ce collectif dans un communiqué.
Au lendemain d'une audience avec l'inspecteur d'académie Guy Charlot, le collectif a expliqué avoir obtenu un demi-poste de psychologue scolaire et un demi-poste pour s'occuper des élèves hautement perturbateurs.
Les enseignants avaient précédemment décroché la création d'un demi-poste de conseiller principal d'éducation et d'un poste d'assistant d'éducation. Engagement avait été aussi pris par le rectorat de respecter les seuils d'élèves par classe (25 en sixième, 26 en cinquième, quatrième et troisième).
"Cet établissement dispose désormais des moyens équivalents aux autres établissements classés REP+, rapporté à son nombre d'élèves et se trouvant dans un contexte social comparable, de l'académie de Lyon", a estimé le rectorat, soulignant qu'il s'agissait d'une "grande avancée en terme de moyens".
Le rectorat a également pris "acte de la décision du collectif Lucie Aubrac de mettre fin à la grève de la faim des deux professeurs du collège et s'en félicite pour leur bien-être et leur santé, et leur famille".
"Nous resterons très vigilants quant à l'application des engagements pris par l'institution. Nous veillerons tout particulièrement au respect strict des seuils élèves par classes", ont ajouté les enseignants.
Leur action a été déclenchée par une série d'agressions d'enseignants par des élèves. Mais elle s'inscrit dans une lutte ancienne pour que cet établissement de 540 élèves, qui fait partie d'un réseau d'éducation prioritaire (Rep), soit classé Rep+ pour obtenir des moyens supplémentaires.
Le collège était éligible en 2015 mais la priorité a finalement été donnée à un autre dans l'académie, figeant la situation pour quatre ans. Le sésame était donc attendu pour 2019, d'autant plus qu'un changement de sectorisation en 2018 a dégradé le profil social de l'établissement. Mais la carte nationale de l'éducation prioritaire, en cours de refonte, ne changera pas avant la rentrée 2022.
mb/fga/dch
Eborgné, le "gilet jaune" Jérôme Rodrigues obtient la mise en examen du policier #
Deux ans après avoir perdu son oeil droit lors d'une manifestation des "gilets jaunes", Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, a annoncé mercredi la mise en examen du policier dont le tir de grenade aurait causé sa mutilation, réclamant des poursuites contre les "donneurs d'ordre".
Le quadragénaire avait convoqué mercredi après-midi la "famille", surnom donné à ses abonnés Facebook, média de prédilection du mouvement de colère sociale, pour une "grosse annonce".
"J'ai reçu des nouvelles de la part de la justice concernant le ou les policiers qui se sont amusés à crever mon oeil: à l'heure où je vous parle les deux policiers ont été mis en examen", a déclaré Jérôme Rodrigues devant 1.500 personnes connectées.
"Donc je tenais à vous le dire, à dire à l'ensemble des gens qui me soutiennent depuis deux ans: je me suis fait crever un oeil par la police de Macron", a ajouté l'ancien plombier qui n'a pas pu reprendre son métier, avec sa casquette noire et cette barbe fournie devenues sa signature dans les rassemblements du mouvement.
Selon une source judiciaire, deux fonctionnaires ont été mis en examen le 14 janvier par les juges d'instructions chargés depuis le 13 février 2019 d'établir les responsabilités dans la mutilation de Jérôme Rodrigues et d'un de ses amis, Mickaël, blessé à la jambe place de la Bastille lors de l'acte 11 des "gilets jaunes", le 26 janvier 2019.
Après un long travail d'enquête, basé sur des recoupements vidéos et des témoignages, le policier soupçonné d'avoir lancé la grenade de désencerclement, dont un éclat a frappé l'oeil de M. Rodrigues a été mis en examen pour des "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", aggravées par plusieurs circonstances. Une qualification criminelle relevant des assises.
L'autre policier, à qui l'enquête attribue le tir d'un lanceur de balles de défense (LBD) ayant blessé Mickaël à la jambe, est lui poursuivi pour "violences volontaires aggravées". Les deux fonctionnaires sont sous contrôle judiciaire.
A l'époque des faits, la concomitance du tir de LBD et du lancer de grenade sur le groupe de M. Rodrigues avait créé la confusion sur l'origine des blessures. D'autant que les autorités avaient un temps contesté l'usage du LBD à l'heure des faits.
"Si un jour, on me rend justice, j'aurai gagné qu'à moitié parce que l'important c'est que l'ensemble des mutilés du mouvement, l'ensemble des éborgnés, l'ensemble des copains qui ont perdu une main puisse avoir justice", a ajouté M. Rodrigues dans sa vidéo.
Ce dernier a réclamé justice non pas seulement pour les policiers, mais aussi pour "les donneurs d'ordre, ceux qui aujourd'hui se permettent de faire taire les contestataires à coups de mutilations".
Interrogé par l'AFP en 2019, M. Rodrigues avait déjà déploré "deux vies déglinguées", la sienne et celle du policier, non encore identifié. "Il va lui arriver quoi à lui ? Il a peut-être une femme et des enfants", s'interrogeait-il, mettant en cause les ordres hiérarchiques.
Cette blessure de M. Rodrigues, longtemps compagnon de route d'une autre figure du mouvement, Eric Drouet, avait relancé la controverse sur l'usage du LBD, principale arme mise en cause dans l'éborgnement de plusieurs "gilets jaunes".
Pendant ce mouvement de contestation sociale, au moins 30 manifestants ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée à cause d'une grenade, selon un décompte du journaliste David Dufresne, observateur des violences commises par les forces de l'ordre lors des rassemblements hebdomadaires, marqués par des affrontements dont les images ont fait le tour du monde.
Fin novembre, le procureur de Paris avait recensé 224 procédures ouvertes pour des accusations de violences illégitimes des forces de l'ordre, dont 148 classées sans suite. 25 affaires ont été confiées à des juges d'instruction, 46 dossiers étaient en cours d'examen avant d'éventuelles poursuites, et 5 procès prévus ou déjà jugés, selon le magistrat.
Récemment, un policier a été mis en examen à Rennes pour "blessures involontaires", dans l'enquête sur l'éborgnement de Gwendal Leroy, autre "gilet jaune" touché par un éclat de grenade. Et un policier doit être prochainement jugé aux assises à Paris pour un autre tir de grenade, en 2016, à l'origine de l'éborgnement du syndicaliste Laurent Theron.
mk-gd-bl/tib/it
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
"Hercule ne passera pas l'hiver": les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec un mouvement de grève et un rassemblement devant l'Assemblée nationale, où le patron de l'électricien a été auditionné par les députés.
Il s'agissait de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. La direction, qui avait dénombré plus d'un agent sur quatre en grève les fois précédentes, a fait état de 20,86% de grévistes mercredi.
Parmi les quelque 200 manifestants massés dans l'après-midi devant le Palais-Bourbon à l'appel de l'interfédérale et de SUD Energie figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise, ainsi que le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier.
"Vous menez un combat d'intérêt général", leur a ainsi assuré Adrien Quatennens (LFI) avant d'aller interroger Jean-Bernard Lévy. "Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".
Devant les sénateurs, le PDG d'EDF a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Le projet est mené sur fond de discussions entre l'Etat et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au prix du nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien, détenu à 83% par l'Etat : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué la semaine dernière qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'accordait pas avec la Commission européenne.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a effectivement pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
A Paris, la journée avait débuté par une action éclair devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF. Une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" y a été tendue par environ 200 électriciens et gaziers, qui ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il. Si le syndicaliste assure qu'il y a des "blocages" dans les négociations, il en regrette également "l'opacité".
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui demandait vendredi dans Le Monde le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, ainsi que Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont signé un tribune dans le même journal mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi-bfa/bma
"Gilets jaunes": deux policiers mis en examen pour violences, dont l'éborgnement de Jérôme Rodrigues (source judiciaire) #
Deux policiers ont été mis en examen le 14 janvier dans l'enquête sur l'éborgnement de Jérôme Rodrigues, une des figures des "gilets jaunes", et sur la blessure d'un autre manifestant en 2019, a annoncé mercredi M. Rodrigues, ce qu'a confirmé une source judiciaire à l'AFP.
Le policier accusé d'avoir lancé la grenade dont un éclat a causé la perte de l'oeil droit de M. Rodrigues lors du rassemblement du 26 janvier 2019 à Paris, a été mis en examen pour des "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", aggravées. L'autre policier est poursuivi pour des "violences volontaires aggravées" sur un autre manifestant, Mickaël, participant au même rassemblement.
La qualification criminelle retenue contre le premier policier est passible des assises. Les deux fonctionnaires ont été placés sous contrôle judiciaire par les juges d'instruction, chargés des investigations depuis le 13 février 2019.
Jérôme Rodrigues, casquette noire et barbe fournie, a dévoilé l'information lors d'une allocution en direct sur son compte Facebook mercredi, devant 1.500 personnes: "je tenais à vous le dire, à dire à l'ensemble des gens qui me soutiennent depuis deux ans aujourd'hui: je me suis fait crever un oeil par la police de Macron".
Joint par l'AFP, son avocat Arié Alimi n'a pas souhaité faire de commentaires.
A l'époque des faits, le tir d'un lanceur de balles de défense (LBD) et le lancer concomitant d'une grenade de désencerclement avait touché le groupe dans lequel évoluait M. Rodrigues et Mickaël, sans qu'il soit immédiatement possible de déterminer quelle arme avait blessé les deux hommes.
La blessure de M. Rodrigues, un ancien commerçant de 41 ans, compagnon de route d'une autre figure du mouvement de contestation Éric Drouet, avait relancé la controverse sur l'usage du LBD, arme controversée accusée d'avoir causé la perte d'un oeil chez plusieurs manifestants.
Les autorités avaient d'abord contesté tout usage d'une telle arme, dont les tirs sont désormais filmés, à l'heure des faits place de la Bastille.
Depuis les manifestations des "gilets jaunes" à l'hiver 2018-2019, au moins 30 manifestants ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée, selon un décompte du journaliste David Dufresne.
L'utilisation de lanceurs de balles de défense mais aussi de certaines grenades par les forces de l'ordre était principalement mise en cause.
Un autre policier a été mis en examen à Rennes récemment pour blessures involontaires, dans l'enquête sur l'éborgnement de Gwendal Leroy, autre "gilet jaune" touché par un éclat de grenade.
mk-gd-bl/lbx/caz
"Gilets jaunes": deux policiers mis en examen pour violences, dont l'éborgnement de Jérôme Rodrigues (source judiciaire) #
Deux policiers ont été mis en examen le 14 janvier dans l'enquête sur l'éborgnement de Jérôme Rodrigues, une des figures des "gilets jaunes", et sur la blessure d'un autre manifestant en 2019, a annoncé mercredi M. Rodrigues ce qu'a confirmé une source judiciaire à l'AFP.
Le policier, accusé d'avoir lancé la grenade qui a causé la perte de l'oeil droit de M. Rodrigues lors du rassemblement du 26 janvier 2019 à Paris, a été mis en examen pour des "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", aggravées. L'autre policier est poursuivi pour des "violences volontaires aggravées" sur un autre manifestant participant au même rassemblement.
mk-bl/tib/swi
"Gilets jaunes": deux policiers mis en examen pour violences, dont l'éborgnement de Jérôme Rodrigues (source judiciaire) #
Deux policiers ont été mis en examen le 14 janvier dans l'enquête sur l'éborgnement de Jérôme Rodrigues, une des figures des "gilets jaunes", et sur la blessure d'un autre manifestant en 2018, a annoncé mercredi M. Rodrigues ce qu'a confirmé une source judiciaire à l'AFP.
Le policier, accusé d'avoir lancé la grenade qui a causé la perte de l'oeil droit de M. Rodrigues lors du rassemblement du 26 janvier 2018 à Paris, a été mis en examen pour des "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", aggravées. L'autre policier est poursuivi pour des "violences volontaires aggravées" sur un autre manifestant participant au même rassemblement.
mk-bl/tib/swi
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
"Hercule ne passera pas l'hiver" : les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec un mouvement de grève et un rassemblement devant l'Assemblée nationale, juste avant l'audition du patron de l'électricien par les députés.
Il s'agit de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. La direction, qui a décompté à chaque fois plus d'un agent sur quatre en grève, a fait état de 17% de grévistes à la mi-journée.
Parmi les quelque 200 manifestants massés dans l'après-midi devant le Palais-Bourbon figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise, ainsi que le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier.
"Vous menez un combat d'intérêt général", leur a ainsi assuré Adrien Quatennens (LFI) avant d'aller interroger Jean-Bernard Lévy. "Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".
Devant les sénateurs, le PDG d'EDF a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Le projet est mené sur fond de discussions entre l'Etat et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au prix du nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien, détenu à 83% par l'Etat : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué la semaine dernière qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'accordait pas avec la Commission européenne.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a effectivement pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
A Paris, la journée avait débuté par une action éclair devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF. Une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" y a été tendue par environ 200 électriciens et gaziers, qui ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il. Si le syndicaliste assure qu'il y a des "blocages" dans les négociations, il en regrette également "l'opacité".
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui demandait vendredi dans Le Monde le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, ainsi que Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont signé un tribune dans le même journal paru mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi/bfa/bma
"Hercule ne passera pas l'hiver": rassemblement à Paris contre la scission d'EDF #
"Azur, bleu ou vert, Hercule ne passera pas l'hiver": environ 200 personnes se sont rassemblées mercredi après-midi à Paris près de l'Assemblée nationale pour protester contre le projet de scission d'EDF en trois entités, a constaté un journaliste de l'AFP.
L'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO et SUD Energie avait appelé à une 5e journée de mobilisation depuis le 26 novembre, mercredi, contre cette réorganisation. La direction d'EDF a fait état de 17% de grévistes à la mi-journée.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Le rassemblement près de l'Assemblée nationale s'est tenu peu avant l'audition par les députés du PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
"Azur, bleu ou vert, Hercule ne passera pas l'hiver", proclamait une banderole. Parmi les manifestants figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise.
"La libéralisation de l'énergie, c'est 50% d'augmentation du prix pour l'usager, des économies sur la sûreté, la volonté de rentabiliser à tout prix", a dénoncé auprès de l'AFP le député PCF Sébastien Jumel.
Son collègue LFI Adrien Quatennens a lancé aux manifestants: "Vous menez un combat d'intérêt général. Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".
Le projet est mené sur fond de discussions entre l'Etat et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents. D'où la réflexion sur de nouvelles formes d'organisation des activités.
"Il faut arriver à convaincre les parlementaires qu'on doit garder la question de l'énergie dans le giron du service public, pas dans celui du marché", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, venu soutenir les manifestants.
"Ce bien fondamental doit appartenir aux Français", a aussi estimé Cédric Liechti, secrétaire général de la CGT Energie Paris.
cd-jmi-bfa/cel/bma
Sécurité globale: 10 mois ferme pour un manifestant qui avait frappé des policiers #
Un homme de 32 ans a été condamné mercredi à 18 mois de prison dont 8 avec sursis pour avoir frappé des policiers lors d'une manifestation contre la proposition de loi sur la sécurité globale à Paris le 28 novembre.
Le tribunal correctionnel de Paris est allé en deçà des réquisitions du parquet qui, lors du procès le 25 janvier, avait dénoncé une "attaque en règle" et réclamé trois ans de prison dont deux avec sursis.
Le jeune homme, originaire de Paris, a également été condamné à verser un total de 7.000 euros de dommages et intérêts aux victimes. Déjà en détention provisoire, il restera emprisonné jusqu'à la fin de sa peine ferme, a précisé le tribunal.
Me Jérôme Andrei, avocat des policiers, a dit à l'AFP sa "déception" à l'énoncé du jugement: "On s'attendait à des peines plus lourdes, notamment sur la prison ferme au vu de la violences des faits qui méritent une réponse judiciaire plus importante".
L'avocat du prévenu, Me Juan Branco, a indiqué que son client ne ferait pas appel. "Les gens qui nous gouvernent utilisent les forces de l'ordre pour faire peur à la population, ce qui provoque des situations comme celle-ci" lors des manifestations, a-t-il déploré auprès de l'AFP.
Lors de son procès, le manifestant avait reconnu les violences qui lui étaient reprochées, expliquant s'être "laissé gagner par la colère" à la fin de la marche du 28 novembre, marquée par des heurts entre manifestants et forces de l'ordre.
Sur plusieurs vidéos de la manifestation diffusées à l'audience, on le voyait d'abord mettre un coup de pied à un policier pour le mettre à terre puis porter plus tard des coups à d'autres fonctionnaires sur la place de la Bastille.
Identifié par les enquêteurs, il avait été interpellé à Cachan (Val-de-Marne) dans une gendarmerie désaffectée où il vivait avec des amis proches de la mouvance écologiste.
A l'audience, il avait fait part, ému, de sa "honte" devant les quatre policiers à qui il avait porté des coups, une semaine après le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler par d'autres policiers.
Me Branco avait plaidé la clémence du tribunal en insistant sur l'indignation suscitée par cette affaire, tout comme le démantèlement musclé quelques jours plus tôt par les forces de l'ordre d'un camp de migrants place de la République, où le prévenu se trouvait en tant que bénévole d'une association.
emd/asl/mep/tes
Triangle de Gonesse: Pécresse réclame l'évacuation de la ZAD #
Valérie Pécresse, présidente (Libres!) de la région Ile-de-France, a réclamé mercredi l'évacuation de la Zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse, que des militants occupent depuis dimanche, pour s'opposer à l'urbanisation du site autour d'une future gare du Grand Paris Express.
"Le sujet est simple: c'est une occupation illégale du domaine public qui bloque la réalisation d'un métro qui est attendu par 1,5 million d'habitants dans le Val-d'Oise", a-t-elle fait valoir sur Cnews.
Elle a réclamé "qu'on fasse respecter la loi, qu'on évacue cette ZAD et surtout qu'on fasse cette ligne 17, la seule ligne du Grand Paris Express du Val-d'Oise".
L'occupation par, "à ce stade, une centaine" de militants, "bloque l'intégralité de la construction" de cette ligne car elle empêche un tunnelier de descendre dans un puits pour creuser, a-t-elle expliqué. Elle a souligné que les habitants de ce territoire pauvre "attendent ces transports en commun pour aller travailler".
Ce chiffre est très éloigné du comptage effectué par le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), qui a indiqué à l'AFP ne pas être à l'origine de l'occupation mais "soutenir" cette action.
Une "dizaine" de militants se relaient sur le site, a indiqué le CPTG à l'AFP mardi soir. "Nous, on demande l'abandon de la gare : si la gare est abandonnée, tout le monde partira", a affirmé Bernard Loup, le président du collectif.
Cette zone de 280 hectares de terres agricoles, voisines de l'aéroport de Roissy-CDG, avait échappé à l'artificialisation par une décision Emmanuel Macron. Le président avait en effet abandonné le projet de méga-complexe commercial et de loisirs Europacity, en novembre 2019.
Les militants, installés depuis le 7 février sur une partie d'un terrain, propriété de l'établissement public foncier d'Île-de-France (EPFIF), défendent un projet agricole alternatif, au lieu de la future gare.
"Ces militants extrémistes ont une conception très limitée du débat démocratique et du respect de l'autorité dans notre pays", a dénoncé Marie-Christine Cavecchi, la présidente (LR) du département du Val-d'Oise. Elle aussi demande "à l'Etat de faire évacuer immédiatement ces terrains".
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy-CDG en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir Europacity.
ggy-fan/mep/bma
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B" et qu'un rassemblement est prévu dans l'après-midi autour de l'Assemblée nationale, pendant l'audition du patron de l'électricien.
Il s'agit de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
La journée a commencé avec une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" tendue devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF tandis qu'un peu moins de 200 électriciens et gaziers, auxquels s'était jointe la députée LFI Sabine Rubin, ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
D'autres actions éparses comme des barrages filtrants ou des baisses de charge dans les centrales nucléaires sont attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu à partir de 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Devant les sénateurs, M. Lévy a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France, qui discute avec la Commission européenne pour augmenter le prix de vente de l'électricité nucléaire à ses concurrents, ne s'accordait pas avec Bruxelles.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité, donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, auteur d'une tribune vendredi dans Le Monde pour demander le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont également pris la plume dans le même journal paru mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation. L'Etat assumerait les financements onéreux, les investisseurs privés en tireraient les bénéfices".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi/bfa/mpm
Triangle de Gonesse: Pécresse réclame l'évacuation de la ZAD #
Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Ile-de-France, a réclamé mercredi l'évacuation de la Zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse que des militants occupent de manière "illégale" pour s'opposer au projet de gare du Grand Paris Express et d'un quartier d'affaires.
"Le sujet est simple: c'est une occupation illégale du domaine public qui bloque la réalisation d'un métro qui est attendu par 1,5 million d'habitants dans le Val-d'Oise", a-t-elle fait valoir sur Cnews.
Elle a réclamé "qu'on fasse respecter la loi, qu'on évacue cette ZAD et surtout qu'on fasse cette ligne 17, la seule ligne du Grand Paris Express du Val-d'Oise".
L'occupation par, "à ce stade, une centaine" de militants, "bloque l'intégralité de la construction" de cette ligne car elle empêche un tunnelier de descendre dans un puits pour creuser, a-t-elle expliqué.
Et de souligner que les habitants de ce territoire, qui englobe "Villiers-le-Bel, Garges, Gonesse, Sarcelles, des villes extrêmement pauvres", "attendent ces transports en commun pour aller travailler".
"Priver ces habitants de la ligne 17, c'est tout à fait inacceptable, injustifiable et scandaleux", a-t-elle insisté.
Cette zone de 280 hectares de terres agricoles avait été sauvée de l'artificialisation par Emmanuel Macron, qui avait abandonné le projet de méga-complexe commercial et de loisirs Europacity en novembre 2019.
Les militants qui s'y sont installés le 7 février réclament l'abandon du projet de gare qui demeure et de zone d'activité commerciale (ZAC), et défendent à la place un projet agricole alternatif.
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir Europacity.
ggy/el/sp
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se remobilisent mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec notamment un rassemblement autour de l'Assemblée nationale pendant l'audition du patron de l'électricien et alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B".
Il s'agira de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction, qui se refuse à tout commentaire, a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
Selon les syndicats, plusieurs actions éparses pourraient avoir lieu, comme des barrages filtrants par exemple à la centrale nucléaire de Penly. Des baisses de charges dans les centres de production et les centrales sont également attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu dès 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés sur le projet le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui aura également été entendu le matin par les sénateurs, ainsi que le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Première à se présenter devant ces mêmes députés, la ministre de la Transition écologique a expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'entendait pas avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a ajouté Barbara Pompili pendant qu'une centaine d'agents et cinq parlementaires protestaient dehors contre le projet.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont effectivement venu grossir le mouvement. 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il en dénonçant le flou qui l'entoure.
Si l'action s'est intensifiée ces derniers mois, les syndicats affichent effectivement leur franche opposition depuis la présentation du projet en juin 2019.
Ils redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard car il est conditionné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles. Néanmoins, la menace du recours aux ordonnances pour faire passer cette réforme semble s'être dissipée.
Vendredi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a rassuré les protestataires en déclarant dans Le Monde que ce "projet risquait de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables".
Comme les opposants, il demande de "surseoir" à Hercule et d'initier un vrai débat sur l'avenir d'EDF, confronté au défi de sa modernisation alors que ses dettes l'étouffent.
"On ne peut pas se contenter du statu quo, on est face à l'urgence climatique, appelle Anne Debrégeas, ingénieur EDF et porte-parole SUD Energie.
"Quel que soit le choix qui sera pris sur l'énergie, il faut des investissements massifs et seul un outil public peut le faire de façon efficace et sans être trop coûteux. Mais ce gouvernement ne veut pas pousser l'investissement public et préfère faire la place au privé", regrette-t-elle.
cd/cel/ahe
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se remobilisent mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec notamment un rassemblement autour de l'Assemblée nationale pendant l'audition du patron de l'électricien et alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B".
Il s'agira de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction, qui se refuse à tout commentaire, a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
Selon les syndicats, plusieurs actions éparses pourraient avoir lieu, comme des barrages filtrants par exemple à la centrale nucléaire de Penly. Des baisses de charges dans les centres de production et les centrales sont également attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu dès 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés sur le projet le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui aura également été entendu le matin par les sénateurs, ainsi que le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Première à se présenter devant ces mêmes députés, la ministre de la Transition écologique a expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'entendait pas avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a ajouté Barbara Pompili pendant qu'une centaine d'agents et cinq parlementaires protestaient dehors contre le projet.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont effectivement venu grossir le mouvement. 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il en dénonçant le flou qui l'entoure.
Si l'action s'est intensifiée ces derniers mois, les syndicats affichent effectivement leur franche opposition depuis la présentation du projet en juin 2019.
Ils redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard car il est conditionné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles. Néanmoins, la menace du recours aux ordonnances pour faire passer cette réforme semble s'être dissipée.
Vendredi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a rassuré les protestataires en déclarant dans Le Monde que ce "projet risquait de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables".
Comme les opposants, il demande de "surseoir" à Hercule et d'initier un vrai débat sur l'avenir d'EDF, confronté au défi de sa modernisation alors que ses dettes l'étouffent.
"On ne peut pas se contenter du statu quo, on est face à l'urgence climatique, appelle Anne Debrégeas, ingénieur EDF et porte-parole SUD Energie.
"Quel que soit le choix qui sera pris sur l'énergie, il faut des investissements massifs et seul un outil public peut le faire de façon efficace et sans être trop coûteux. Mais ce gouvernement ne veut pas pousser l'investissement public et préfère faire la place au privé", regrette-t-elle.
cd/cel/ahe