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Liz Cheney, la républicaine qui a osé défier Trump #

8/17/2022, 4:19 AM
Washington, USA

Elle a perdu son pari face à Donald Trump, mais a promis de tout faire pour écarter le milliardaire du Bureau ovale: l'élue américaine Liz Cheney, a pris mardi la tête d'une bataille qui s'annonce solitaire et périlleuse contre l'ancien président.

Pour avoir été la porte-voix des républicains anti-Trump et la vice-présidente d'une commission qui enquête sur sa responsabilité dans l'assaut du Capitole, l'élue de 56 ans a déjà été privée d'un nouveau mandat au Congrès américain.

Liz Cheney y représentait le Wyoming, l'Etat le moins peuplé du pays, connu pour ses grandes plaines, ses cow-boys, ses raffineries de pétrole... et pour avoir voté à 70% pour Donald Trump en 2020.

Qu'importe que cette femme, aussi connue pour être la fille de l'ancien vice-président Dick Cheney, soit pro-armes ou anti-avortement. Dans cet Etat très conservateur, elle n'était plus en terrain conquis.

"Il y a deux ans, j'ai gagné cette primaire avec 73% des voix. J'aurais pu facilement refaire la même chose", a estimé la parlementaire, connue pour son ton martial, parfois scolaire, entourée de ses proches depuis son fief montagneux de Jackson.

"Mais cela aurait exigé que je soutienne le mensonge du président Trump sur les élections de 2020", a-t-elle affirmé. "C'était une voie que je ne pouvais et ne voulais pas emprunter."

Après avoir perdu sa primaire contre une protégée du magnat, Liz Cheney s'est à nouveau engagée à "tout faire" pour que Donald Trump ne soit plus jamais président, même si ce dernier semble plus que jamais prêt à annoncer une nouvelle candidature.

Cette croisade passera-t-elle par un changement de parti? Une candidature, elle aussi, à l'élection présidentielle de 2024? Mardi soir, l'élue n'en a pas dit davantage sur ses intentions.

Mais, dans sa lutte contre le nationalisme exacerbé et la rhétorique populiste qui a porté l'ex-président au pouvoir, Liz Cheney est pour l'instant bien seule.

Plus d'un an et demi après avoir été chassé du pouvoir, Donald Trump conserve une poigne de fer sur le "Grand Old Party", qui a qualifié les manifestations du 6 janvier d'"expression politique légitime" et sanctionné Liz Cheney pour sa participation à l'enquête.

Un seul autre conservateur, l'élu Adam Kinzinger, pas candidat à sa réélection, avait accepté de siéger dans cette commission. Tous deux sont affublés par leurs collègues du surnom très péjoratif de "RINOs", réservé aux républicains jugés trop timorés.

Liz Cheney, héritière d'une droite traditionaliste n'a pourtant en rien renié ses positions très conservatrices.

Mais pour les soutiens de Donald Trump, elle représente le "marigot" de Washington dénoncé par l'ex-président, qui fustige des responsables politiques carriéristes auxquels les militants ne s'identifient plus.

La parlementaire, issue d'une famille au long passé politique, a souvent été vue au côté de son père Dick Cheney, élu du Wyoming de 1979 à 1989, avant de devenir ministre de la Défense de George H. W. Bush, puis vice-président de George W. Bush.

Diplômée en droit de l'Université de Chicago, elle a intégré la banque Société financière internationale avant d'occuper plusieurs postes au département d'Etat, notamment sur le Proche-Orient.

Mariée à Philip Perry, avocat dans un célèbre cabinet de Washington, cette mère de cinq enfants avait tenté sa chance pour un siège au Sénat en 2014, avant de prendre en 2016 le siège jadis occupé par son père à la Chambre.

Lors d'auditions télévisées mi-juin, l'élue avait déjà marqué par ses mots très durs adressés aux conservateurs qui continuent à suivre aveuglément Donald Trump dans sa bataille contre de supposées élections "volées".

"Ce soir, je dis ceci à mes collègues républicains qui défendent l'indéfendable: le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur subsistera", avait-elle lancé, signalant que la "défense de la Constitution américaine" méritait de mettre en péril sa carrière politique.

cjc/mav

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AUG 17

Liz Cheney, ennemie jurée de Trump, éjectée de son siège au Congrès #

8/17/2022, 3:07 AM
Jackson, USA

L'élue républicaine Liz Cheney, porte-voix des républicains anti-Trump, s'est engagée mardi à "tout faire" pour que l'ancien président n'accède plus jamais à la Maison Blanche, après avoir perdu une primaire face à une protégée du milliardaire.

"Je ferai tout ce qu'il faut pour que Donald Trump ne s'approche plus jamais du Bureau ovale", a déclaré la parlementaire de 56 ans, depuis le Wyoming, Etat très conservateur où elle siégeait depuis 2017.

L'élue de 56 ans est l'une des principales bêtes noires du milliardaire républicain depuis qu'elle a osé rejoindre la commission parlementaire enquêtant sur son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

La fille de l'ancien vice-président Dick Cheney copréside même ce groupe d'élus, pour qui Donald Trump a "failli à son devoir" lors de l'attaque menée par ses partisans pour tenter d'empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020.

Donald Trump, qui flirte ouvertement avec une candidature à la présidentielle de 2024, dénonce sans cesse les travaux de cette commission, qu'il qualifie de "chasse aux sorcières". Il s'était pour cette raison engagé à faire battre Mme Cheney, mettant tout son poids derrière sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans auprès de qui il est allé faire campagne fin mai.

L'investiture républicaine dans l'élection pour la Chambre des représentants ira donc à la protégée de Donald Trump, renforçant encore un peu plus l'emprise de l'ancien locataire de la Maison Blanche sur le parti républicain, et ce en dépit des nombreuses enquêtes dont il fait l'objet. Comme si, à force d'accumulation, toutes ces affaires n'avaient plus prise sur lui.

L'ex-magnat de l'immobilier a immédiatement applaudi la défaite de Liz Cheney: "Elle devrait avoir honte d'elle-même, de la façon dont elle a agi", a-t-il affirmé sur son réseau social, Truth Social. "Maintenant, elle peut enfin tomber dans les oubliettes de la politique", s'est-il réjoui.

Dans le Wyoming, un Etat qui a voté à plus de 70% pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, la candidate Harriet Hageman appuie notamment la théorie véhiculée par le clan Trump selon laquelle l'élection de 2020 a été "volée" à l'ancien président, malgré les innombrables preuves du contraire.

De son côté, Liz Cheney, qui a voté pour la destitution à laquelle Donald Trump a finalement échappé, s'efforce depuis plus d'un an de démonter cette thèse à laquelle adhèrent encore des millions de trumpistes.

"Dans notre pays, nous ne prêtons pas serment à un individu ni à un parti politique", affirmait encore l'élue lors d'une audition parlementaire mi-juin, estimant que la "défense de la Constitution américaine" méritait de mettre en péril sa carrière politique.

Depuis qu'elle enquête sur Donald Trump et son entourage, l'élue a été visée par une série de menaces de mort et ne se déplace plus sans escorte policière.

Dans son Etat, le premier à avoir accordé aux femmes le droit de vote en 1869, comme le rappelle une grande fresque dans le centre-ville de Cheyenne, l'élue avait été contrainte de mener une sorte de campagne fantôme, sans meetings électoraux ou événements publics.

Cette femme blonde à lunettes, héritière d'une droite très traditionaliste, pro-armes et anti-avortement, a aussi été excommuniée par le parti républicain du Wyoming, dont le chef a lui-même participé aux manifestations le jour de l'assaut du Capitole.

Comment Liz Cheney compte-t-elle désormais faire barrage à Donald Trump? Les rumeurs lui prêtent des ambitions présidentielles pour l'élection de 2024. Mardi soir, Liz Cheney a d'ailleurs tenu à offrir une main tendue aux "républicains, démocrates et indépendants": "Engageons-nous à faire front commun contre ceux qui veulent détruire notre république."

cjc-iba/mav

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AUG 17

Liz Cheney promet de "tout faire" pour que Trump ne soit plus jamais président #

L'élue républicaine Liz Cheney, porte-voix des républicains anti-Trump, s'est engagée mardi à "tout faire" pour que l'ancien président n'accède plus jamais à la Maison Blanche.

"Je ferai tout ce qu'il faut pour que Donald Trump ne s'approche plus jamais du Bureau ovale", a déclaré la parlementaire, coprésidente d'une commission d'enquête sur le milliardaire républicain, après avoir perdu une primaire face à une protégée de l'ancien président en vue de l'élection à la Chambre des représentants.

cjc/mav

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AUG 17

Liz Cheney, ennemie jurée de Trump, éjectée de son siège au Congrès #

L'élue américaine Liz Cheney, porte-voix des républicains anti-Trump, a essuyé mardi une cuisante défaite lors de sa primaire dans le Wyoming, cimentant l'influence de l'ancien président sur son parti.

La parlementaire de 56 ans est l'une des principales bêtes noires du milliardaire républicain depuis qu'elle a osé rejoindre la commission parlementaire enquêtant sur son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

La fille de l'ancien vice-président Dick Cheney copréside même ce groupe d'élus, pour qui Donald Trump a "failli à son devoir" lors de l'attaque menée par ses partisans pour tenter d'empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020.

Donald Trump dénonce sans cesse les travaux de cette commission. Pour cette raison, le 45e président des Etats-Unis s'était engagé à faire battre Mme Cheney, élue de la Chambre américaine des représentants depuis 2017. Il avait mis tout son poids derrière sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans auprès de qui il est allé faire campagne fin mai, victorieuse de cette primaire républicaine mardi.

L'investiture républicaine dans l'élection pour la Chambre des représentants ira donc à la protégée de Donald Trump, renforçant encore un peu plus l'emprise de l'ancien locataire de la Maison Blanche sur le parti républicain, et ce en dépit des nombreuses enquêtes dont il fait l'objet. Comme si, à force d'accumulation, toutes ces affaires n'avaient plus prise sur lui.

Dans le Wyoming, un Etat qui a voté à plus de 70% pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, la candidate Harriet Hageman appuie notamment la théorie véhiculée par le clan Trump selon laquelle l'élection de 2020 a été "volée" à l'ancien président, malgré les innombrables preuves du contraire.

De son côté, Liz Cheney, qui a voté pour la destitution à laquelle Donald Trump a finalement échappé, s'efforce depuis plus d'un an de démonter cette thèse à laquelle adhèrent encore des millions de trumpistes.

"Dans notre pays, nous ne prêtons pas serment à un individu ni à un parti politique", affirmait encore l'élue lors d'une audition parlementaire mi-juin, estimant que la "défense de la Constitution américaine" méritait de mettre en péril sa carrière politique.

Depuis qu'elle enquête sur Donald Trump et son entourage, l'élue a été visée par une série de menaces de mort et ne se déplace plus sans escorte policière.

Dans son Etat, le premier à avoir accordé aux femmes le droit de vote en 1869, comme le rappelle une grande fresque dans le centre-ville de Cheyenne, l'élue avait été contrainte de mener une sorte de campagne fantôme, sans meetings électoraux ou événements publics.

Cette femme blonde à lunettes, héritière d'une droite très traditionaliste, pro-armes et anti-avortement, a aussi été excommuniée par le parti républicain du Wyoming, dont le chef a lui-même participé aux manifestations le jour de l'assaut du Capitole.

Quel avenir pour celle qui a promis de tout faire pour que Donald Trump ne s'approche plus jamais du Bureau ovale? Les rumeurs lui prêtent des ambitions présidentielles pour l'élection de 2024, à laquelle elle pourrait se présenter en tant qu'indépendante si nécessaire.

cjc-iba/mav

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AUG 17

Liz Cheney, l'ennemie républicaine de Trump, défaite dans le Wyoming #

8/17/2022, 2:21 AM
Jackson, USA

L'élue américaine Liz Cheney, porte-voix des républicains anti-Trump, a essuyé mardi une cuisante défaite lors de sa primaire dans le Wyoming pour un siège à la Chambre des représentants, face à une candidate soutenue par l'ancien président, selon plusieurs médias américains.

Mme Cheney, 56 ans, est l'une des principales bêtes noires du milliardaire républicain depuis qu'elle a osé rejoindre la commission parlementaire enquêtant sur son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

cjc/mav

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AUG 16

Présidentielle au Kenya: Washington appelle au calme #

8/16/2022, 8:33 PM
Washington, USA

Les Etats-Unis ont appelé mardi au "calme et à la patience" au Kenya, au lendemain de la proclamation des résultats de l'élection présidentielle, qui donnent William Ruto vainqueur mais sont contestés par son rival Raila Odinga.

"Nous appelons toutes les parties concernées à oeuvrer ensemble pacifiquement à la résolution des questions restantes et à le faire à travers les mécanismes de règlement des litiges existants", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

Il a également exhorté lors d'un point presse les "dirigeants de tous les partis politiques à continuer à appeler leurs partisans à ne pas recourir à la violence".

Six jours après l'élection du 9 août, le vice-président sortant William Ruto a été déclaré lundi soir vainqueur, avec 50,49% des voix contre 48,85% pour Raila Odinga, par une commission électorale secouée de divisions internes.

M. Ruto, qui tenait dans cette élection le rôle de challenger, a été déclaré lundi cinquième président du Kenya depuis l'indépendance du pays en 1963.

Toutefois, son rival Raila Odinga a rejeté mardi les résultats de l'élection, les qualifiant de "parodie" et promettant d'engager tous les recours légaux à sa disposition.

L'annonce des résultats a déclenché lundi soir des manifestations violentes mais localisées dans des bastions d'Odinga, dont des quartiers populaires de Nairobi et Kisumu (ouest), où le calme était revenu mardi.

Ned Price a précisé que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui rentre d'une tournée en Afrique, s'était entretenu dimanche avec le président sortant Uhuru Kenyatta, pour appeler "au calme et à la patience" pendant le déroulement du processus électoral.

lb/vgr

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AUG 16

Dans le Wyoming, Liz Cheney, ennemie jurée de Trump, face à une défaite quasi certaine #

8/16/2022, 3:01 PM
Jackson, USA

L'élue républicaine Liz Cheney, qui s'est lancée dans une bataille méthodique contre Donald Trump, s'apprête sauf surprise à essuyer une cuisante défaite mardi dans le Wyoming, Etat solidement ancré à droite où une candidate appuyée par l'ancien président est donnée largement victorieuse.

D'après les sondages, Harriet Hageman devance Liz Cheney d'environ 20 points dans la course à l'investiture républicaine pour un siège à la Chambre des représentants. Une récente enquête de l'Université du Wyoming place même son avance à presque 30 points.

Mme Cheney, 56 ans, est l'une des principales bêtes noires du milliardaire républicain depuis qu'elle a osé rejoindre la commission parlementaire enquêtant sur son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

La fille de l'ancien vice-président Dick Cheney copréside même ce groupe d'élus, pour qui Donald Trump a "failli à son devoir" lors de l'attaque menée par ses partisans pour tenter d'empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020.

En réaction, le 45e président des Etats-Unis multiplie les attaques contre Mme Cheney, l'accusant d'être "déloyale et belliciste" et la qualifiant de "ratée donneuse de leçons". Il a mis tout son poids derrière sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans qui a grandi dans un ranch et auprès de qui il est allé faire campagne fin mai.

Dans un Etat qui a voté à plus de 70% pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, Harriet Hageman appuie notamment la théorie véhiculée par le clan Trump selon laquelle l'élection de 2020 a été "volée" à l'ancien président, malgré les innombrables preuves du contraire.

De son côté, Liz Cheney, qui a voté pour la destitution à laquelle le magnat a finalement échappé, s'efforce depuis plus d'un an de démonter cette thèse à laquelle adhèrent encore des millions de trumpistes.

Depuis qu'elle enquête sur Donald Trump et son entourage, l'élue a été visée par une série de menaces de mort et ne se déplace plus sans escorte policière. Elle a donc été contrainte de mener une sorte de campagne fantôme, sans meetings électoraux ni événements publics.

Cette femme blonde à lunettes, héritière d'une droite très traditionaliste, pro-armes et anti-avortement, a été excommuniée par le parti républicain du Wyoming, dont le chef a lui-même participé aux manifestations le jour de l'assaut du Capitole.

"Peu importe combien de temps nous devrons nous battre, c'est une bataille que nous gagnerons. Des millions d'Américains à travers notre pays - républicains, démocrates, indépendants - sont unis pour la liberté", a dit Liz Cheney dans un message vidéo publié avant le week-end.

"Nous sommes plus forts, plus dévoués et plus déterminés que ceux qui tentent de détruire notre république. C'est notre grande mission et nous vaincrons", a-t-elle affirmé.

Quel avenir en cas de défaite pour celle qui a promis de tout faire pour que Donald Trump ne s'approche plus jamais du Bureau ovale? Les rumeurs lui prêtent des ambitions présidentielles pour l'élection de 2024, à laquelle elle pourrait se présenter en tant qu'indépendante si nécessaire.

Des élections se déroulent également en Alaska, où la candidature pour un siège à la Chambre des représentants de Sarah Palin, l'une des toutes premières figures du mouvement populiste et anti-élites dont Donald Trump s'est fait le champion, divise.

De nombreux électeurs reprochent en effet à Mme Palin, qui avait fait campagne en 2008 aux côtés du républicain John McCain pour devenir vice-présidente des Etats-Unis, d'avoir abandonné son mandat de gouverneure d'Alaska en cours de route en 2009.

Un récent sondage indique que 60% des habitants de l'Alaska ont une opinion défavorable d'elle.

cjc-iba/led

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AUG 16

Dans le Wyoming, Liz Cheney, ennemie jurée de Trump, face à une défaite quasi certaine #

8/16/2022, 2:00 AM
Cheyenne, USA

L'élue républicaine Liz Cheney, qui s'est lancée dans une bataille méthodique contre Donald Trump, s'apprête sauf surprise à essuyer une cuisante défaite mardi dans le Wyoming, Etat solidement ancré à droite où une candidate appuyée par l'ancien président est donnée largement victorieuse.

D'après les sondages, Harriet Hageman devance Liz Cheney d'environ 20 points dans la course à l'investiture républicaine pour un siège à la Chambre des représentants. Une récente enquête de l'Université du Wyoming place même son avance à presque 30 points.

Mme Cheney, 56 ans, est l'une des principales bêtes noires du milliardaire républicain depuis qu'elle a osé rejoindre la commission parlementaire enquêtant sur son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

La fille de l'ancien vice-président Dick Cheney copréside même ce groupe d'élus, pour qui Donald Trump a "failli à son devoir" lors de l'attaque menée par ses partisans pour tenter d'empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020.

En réaction, le 45e président des Etats-Unis multiplie les attaques contre Mme Cheney, l'accusant d'être "déloyale et belliciste" et la qualifiant de "ratée donneuse de leçons". Il a mis tout son poids derrière sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans qui a grandi dans un ranch et auprès de qui il est allé faire campagne fin mai.

Dans un Etat qui a voté à plus de 70% pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, Harriet Hageman appuie notamment la théorie véhiculée par le clan Trump selon laquelle l'élection de 2020 a été "volée" à l'ancien président, malgré les innombrables preuves du contraire.

De son côté, Liz Cheney, qui a voté pour la destitution à laquelle le magnat a finalement échappé, s'efforce depuis plus d'un an de démonter cette thèse à laquelle adhèrent encore des millions de trumpistes.

Depuis qu'elle enquête sur Donald Trump et son entourage, l'élue a été visée par une série de menaces de mort et ne se déplace plus sans escorte policière. Elle a donc été contrainte de mener une sorte de campagne fantôme, sans meetings électoraux ni événements publics.

Cette femme blonde à lunettes, héritière d'une droite très traditionaliste, pro-armes et anti-avortement, a été excommuniée par le parti républicain du Wyoming, dont le chef a lui-même participé aux manifestations le jour de l'assaut du Capitole.

"Peu importe combien de temps nous devrons nous battre, c'est une bataille que nous gagnerons. Des millions d'Américains à travers notre pays - républicains, démocrates, indépendants - sont unis pour la liberté", a dit Liz Cheney dans un message vidéo publié avant le week-end.

"Nous sommes plus forts, plus dévoués et plus déterminés que ceux qui tentent de détruire notre république. C'est notre grande mission et nous vaincrons", a-t-elle affirmé.

Quel avenir en cas de défaite pour celle qui a promis de tout faire pour que Donald Trump ne s'approche plus jamais du Bureau ovale? Les rumeurs lui prêtent des ambitions présidentielles pour l'élection de 2024, à laquelle elle pourrait se présenter en tant qu'indépendante si nécessaire.

cjc-iba/led/jnd

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AUG 14

Trump contre Biden, épisode 2? Comment la perquisition du FBI pourrait accélérer les choses #

8/14/2022, 4:45 AM
Washington, USA

Vous trouvez que ce film a un goût de déjà vu? Vous avez raison. Mais ce nouveau visionnage sera plus éprouvant encore pour vos nerfs. Préparez-vous, le monde pourrait bientôt voir arriver "Trump contre Biden, épisode 2".

C'est l'une des conséquences possibles du nouveau scandale entourant Donald Trump depuis cette semaine, presque deux ans après sa défaite au profit du démocrate. Lors d'une perquisition du FBI chez l'ancien président en Floride, des documents "top secret" ont été saisis, en possible violation d'une loi sur la sécurité nationale.

Paradoxalement, ces révélations pourraient donner un coup de pouce à l'ancien homme d'affaires, qui flirtait déjà ostensiblement avec une nouvelle candidature à l'élection présidentielle de 2024, en lui permettant d'à nouveau se dépeindre comme un martyr.

"Je pensais déjà qu'il allait se présenter avant ça, j'en suis encore plus convaincu aujourd'hui", a déclaré le sénateur républicain Lindsey Graham sur Fox News.

Or selon les experts, si l'ancien président se déclare effectivement, alors il est certain que Joe Biden le fera aussi. Même en étant le plus vieux président américain en exercice, à 79 ans, le démocrate considère en effet qu'il est de sa responsabilité historique de débarrasser l'Amérique de Donald Trump.

Contrairement à 2020, les rôles seraient cette fois inversés, avec Joe Biden en poste, contre Donald Trump en opposant.

Compte tenu du mensonge entretenu par ce dernier sur sa prétendue victoire volée en 2020, et son rôle dans l'attaque du Capitole, le match retour pourrait ne pas être très beau à regarder.

"Si vous pensez que les campagnes présidentielles de Trump en 2016 et 2020 étaient odieuses, vous n'avez encore rien vu", a prévenu Allan Lichtman, professeur d'histoire à l'American University.

Selon des experts politiques, la perquisition du FBI change la donne, et pourrait bénéficier aux deux camps.

Du point de vue de Joe Biden, la logique est facile à suivre: M. Trump est empêtré dans de nombreuses enquêtes judiciaires, sur de possibles tentatives d'influencer une élection ou encore des fraudes financières.

De quoi embarrasser les républicains, et mobiliser les troupes démocrates, qui rêvent de plus en plus d'une victoire surprise lors des élections législatives de novembre, où le contrôle du Congrès est remis en jeu.

Selon l'éditorial du conservateur Wall Street Journal: les républicains "devraient faire des élections de mi-mandat un référendum sur les deux premières années de M. Biden. Les démocrates, eux, préféreraient parler de M. Trump jusqu'en novembre -- voire jusqu'à la fin des temps."

Mais l'ancien président trouve aussi des avantages dans ce dernier scandale.

Une fois de plus, il domine les gros titres, et peut offrir à sa base une nouvelle théorie du complot, circulant déjà partout sur les réseaux sociaux de droite, remplis d'appels à prendre les armes et à la guerre civile.

"Donald Trump dispose de plus de 100 millions de dollars dans sa caisse électorale. Mais il a aussi quelque chose de plus précieux encore: une enquête du FBI contre lui", résume Richard Lowry, du magazine conservateur National Review. "Cela le remet au centre de l'attention. Et lui permet de se présenter comme une victime assiégée."

L'emprise de Donald Trump sur son parti balaierait tout adversaire potentiel lors d'une primaire républicaine.

S'il veut l'investiture, "je ne vois pas comment il pourrait ne pas l'avoir", estime l'analyste politique John Thomas auprès de Politico. "Il s'agira d'un couronnement."

Dans la foulée, Joe Biden suivra certainement -- faisant fi des doutes qu'il entretient peut-être en privé sur l'opportunité de laisser la place à une personnalité plus jeune.

"Le premier pas revient à Trump", selon Lara Brown, de l'Université George Washington. "Je pense effectivement que le président Biden attend de voir si Trump se déclarera, et si c'est le cas, je pense qu'il se déclarera lui-même rapidement après."

Le démocrate, qui reste très impopulaire et pour qui l'année écoulée a été difficile, a enregistré dernièrement des succès législatifs, et pourrait bénéficier de la colère suscitée par les décisions de la Cour suprême, revenue notamment sur le droit constitutionnel à l'avortement.

De quoi entretenir l'optimisme de certains conseillers sur sa capacité à battre le républicain. "Lors de la prochaine élection, je serais très chanceux si j'avais en face de moi le même adversaire", a même dit Joe Biden en mars.

Mais les électeurs, eux, pourraient ne vraiment vouloir ni de l'un, ni de l'autre.

En juillet, quelque 60% estimaient que Joe Biden ne devrait pas se représenter pour 2024. De même concernant Donald Trump, pour 57% d'entre eux.

sms/la/rle/alc

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AUG 14

Au pays des cow-boys, dernier duel entre Trump et sa bête noire républicaine #

8/14/2022, 4:45 AM

Dans le Wyoming, Donald Trump règne toujours en maître. Pour avoir osé le défier, la républicaine Liz Cheney, célèbre élue de cet Etat très conservateur de l'Ouest américain, affronte une campagne de réélection des plus périlleuses.

"Son heure a sonné", assure Mike Schaefer, résident de la capitale Cheyenne, qui n'aime pas que cette femme de 56 ans "soit tellement anti-Trump".

Car à Washington, la parlementaire copréside une commission enquêtant sur le rôle que Donald Trump a joué dans la violente attaque menée par ses partisans contre le Congrès américain, le 6 janvier 2021.

Le ton toujours très martial, elle s'efforce depuis plus d'un an de démonter la théorie véhiculée par le clan Trump selon laquelle l'élection de 2020 a été "volée" à l'ancien président -- un argument auquel adhèrent encore des millions de trumpistes, malgré les innombrables preuves du contraire.

"L'Amérique ne peut pas rester libre si nous abandonnons la vérité", martèle Liz Cheney, qui a promis de tout faire pour que l'ancien président ne s'approche plus jamais du Bureau ovale. Et tentera mardi de se faire réélire à son poste dans le Wyoming, qui a voté à plus de 70% pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, face à Joe Biden.

En riposte à son rôle dans cette commission d'enquête, Donald Trump a fait de Liz Cheney sa bête noire absolue. Il ne ménage pas le moindre coup contre l'élue, qu'il a qualifiée de "déloyale et belliciste" et a jeté toutes ses forces derrière son opposante, Harriet Hageman, une avocate de 59 ans aux longues tenues sombres et imposants bijoux turquoises, auprès de qui il est allé faire campagne, fin mai.

Qu'importe que Liz Cheney, héritière d'une droite très traditionaliste et aussi connue pour être la fille de l'ancien vice-président Dick Cheney, soit pro-armes ou anti-avortement. Dans le Wyoming, l'Etat le moins peuplé d'Amérique, elle n'est plus en terrain conquis.

Depuis qu'elle enquête sur Donald Trump et son entourage, l'élue a été visée par une série de menaces de mort et ne se déplace plus sans escorte policière. Cette femme blonde à lunettes a été répudiée par le parti républicain du Wyoming, dont le président a lui-même participé aux manifestations le jour de l'assaut du Capitole.

"Liz défend des électeurs qui sont dans sa tête, et ce ne sont pas les électeurs du Wyoming", dénonce Mary Martin, présidente du parti républicain du comté montagneux de Teton, où Mme Cheney est domiciliée.

Dans son Etat, le premier à avoir accordé aux femmes le droit de vote en 1869, comme le rappelle une grande fresque dans le centre-ville de Cheyenne, l'élue est donc contrainte de mener une sorte de campagne fantôme, sans meetings électoraux ou événements publics.

De récents sondages la placent 20 voire 30 points derrière sa concurrente trumpiste, qui a grandi dans un ranch, et incarne selon Mary Martin "l'esprit des cow-boys du Wyoming": "travailleurs", "honnêtes" et "attachés à nos terres".

Adossé à son imposante moto rouge, Bill Gonzales, 59 ans, est un des rares électeurs croisés par l'AFP à défendre le bilan de Liz Cheney. Il assure être reconnaissant que cette femme ait "défendu ce qui est bon dans notre pays".

"Nous vivons aux Etats-Unis, nos élections sont sûres, elles sont justes. Et quiconque dit le contraire ment, un point c'est tout", assène ce fonctionnaire républicain, un résident de Cheyenne depuis toujours.

Mais prédit-il toutefois, "si Mme Cheney gagne, je vous garantis qu'un grand nombre de personnes vont dire que l'élection est truquée".

"Et non, elle ne l'est pas."

cjc/alc

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LocationCheyenne - USA
Date8/14/2022, 4:45 AM