Lutte contre la pollution plastique: le Sénat vote un texte PS à l'unanimité #
Granulés de plastiques industriels, microbilles plastiques dans les détergents, lâchers de ballon de baudruche: le Sénat à majorité de droite a voté jeudi à l'unanimité en première lecture une proposition de loi PS pour lutter contre la pollution plastique.
Porté par la sénatrice PS Angèle Préville, dans le cadre d'une "niche" parlementaire du groupe, le texte doit encore être soumis aux députés.
Plusieurs de ses dispositions ont été accueillies favorablement par la secrétaire chargée de la Biodiversité Bérangère Abba pour qui "ces nanoplastiques sont un fléau dans le fléau".
"Le temps des discours est révolu, il nous faut agir concrètement, agir avec volontarisme, dans la vie quotidienne, dans les usines, les supermarchés, les restaurants, les frigos et les placards", a déclaré la ministre.
"Chaque minute, l'équivalent d'un camion poubelle de plastiques est déversé dans l'océan", a alerté Mme Préville. "Le plastique est devenu un des maux de notre siècle, une bombe à retardement", a-t-elle ajouté.
S'inscrivant dans la continuité de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, le texte vise en particulier à renforcer l'encadrement des pertes et fuites de granulés de plastiques industriels, poétiquement appelés "larmes de sirène", mais qui présentent des risques très importants, selon la sénatrice du Lot.
Il tend notamment à contraindre les sites concernés à déclarer annuellement les pertes de granulés.
Mme Abba a rappelé que la mise en place de "règles strictes de contrôle" est déjà prévue en janvier prochain.
La proposition de loi prévoit également l'interdiction de l'ajout intentionnel de microbilles plastiques dans les détergents à compter du 1er juillet 2022, comme c'est déjà proscrit pour les cosmétiques.
Quant aux lâchers de ballons de baudruche, ils seraient assimilés à un abandon de déchets dans l'environnement. En séance, le Sénat y a ajouté les lanternes volantes.
Les sénateurs ont encore souhaité anticiper une décision européenne en interdisant l'emploi de granulés de plastiques dans les terrains de sport synthétiques à compter de 2026. Ces granulés, qui s'accrochent aux chaussures ou aux vêtements, sont responsables d'un rejet total annuel de 16.000 tonnes de plastique dans l'environnement à l'échelle européenne, à raison de 50 kilogrammes par terrain et par an.
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