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Plainte déposée à l'ONU contre l'Espagne après le rapatriement d'un opposant algérien #

8/18/2022, 1:26 PM
Madrid, ESP

Les avocats espagnols de l'ancien militaire algérien Mohamed Benhalima ont déposé plainte contre l'Espagne devant l'ONU après le rapatriement en mars de cet ex-caporal, en dépit des risques de torture que celui-ci courait à retourner dans son pays.

La plainte, dont l'AFP a obtenu une copie jeudi, a été déposée début août par l'avocat Eduardo Gómez Cuadrado devant le Comité contre la torture de l'ONU.

"Le gouvernement espagnol a manoeuvré en secret pour obtenir le rapatriement de Benhalima malgré les risques de torture qu'il pouvait courir en revenant en Algérie", peut-on lire dans la plainte.

La loi espagnole "interdit l'extradition d'une personne si elle court le risque d'être torturée ou maltraitée, mais aussi en cas de menace d'exécution d'une peine de mort", poursuit le texte.

Le Comité contre la torture, fondé en 2000, milite pour contraindre les autorités à enquêter sur les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité et à prendre des mesures pour y mettre fin. Formé par un groupe d'experts indépendants qui s'assure du respect de la convention contre la torture, le comité édite des rapports qui ne sont pas contraignants.

"Ce que nous demandons, c'est que l'Espagne ouvre une enquête sur le type d'intérêt que [Madrid] pouvait avoir pour expulser Benhalima de façon aussi grossière", a déclaré à l'AFP Alejandro Gamez, un autre avocat de l'ancien militaire.

Par ailleurs, a poursuivi le conseil, l'Espagne a bafoué le principe de non-discrimination en mélangeant "délibérément les termes arabe, musulman, radical, islamiste et terroriste pour donner l'impression" que Benhalima était "dangereux" et encourager son expulsion.

Le gouvernement espagnol a extradé en mars Benhalima, ex-caporal de 32 ans qui avait fui l'Algérie en septembre 2019 après avoir pris part au Hirak, le mouvement de contestation anti-régime qui avait notamment poussé à la démission l'ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Arrivé en Espagne, il y avait demandé l'asile et avait été condamné par contumace en mars de 2021 en Algérie à 10 ans de prison pour rébellion.

Il se trouve derrière les barreaux depuis son retour en Algérie.

Cette expulsion a eu lieu dans un contexte de tensions diplomatiques entre l'Espagne et l'Algérie depuis que Madrid a soutenu en mars pour la première fois publiquement la proposition marocaine d'autonomie du Sahara occidental, à laquelle s'oppose Alger, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

al/mig/thm

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AUG 18

Plainte déposée à l'ONU contre l'Espagne après le rapatriement d'un opposant algérien #

8/18/2022, 1:10 PM
Madrid, ESP

Les avocats espagnols de l'ancien militaire algérien Mohamed Benhalima ont déposé plainte contre l'Espagne devant l'ONU après le rapatriement en mars de cet ex-caporal, en dépit des risques de torture que celui-ci courait à retourner dans son pays.

La plainte, dont l'AFP a obtenu une copie jeudi, a été déposée début août par l'avocat Eduardo Gómez Cuadrado devant le Comité contre la torture de l'ONU.

"Le gouvernement espagnol a manoeuvré en secret pour obtenir le rapatriement de Benhalima malgré les risques de torture qu'il pouvait courir en revenant en Algérie", peut-on lire dans la plainte.

La loi espagnole "interdit l'extradition d'une personne si elle court le risque d'être torturée ou maltraitée, mais aussi en cas de menace d'exécution d'une peine de mort", poursuit le texte.

Le Comité contre la torture, fondé en 2000, milite pour contraindre les autorités à enquêter sur les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité et à prendre des mesures pour y mettre fin. Formé par un groupe d'experts indépendants qui s'assure du respect de la convention contre la torture, le comité édite des rapports qui ne sont pas contraignants.

"Ce que nous demandons, c'est que l'Espagne ouvre une enquête sur le type d'intérêt que [Madrid] pouvait avoir pour expulser Benhalima de façon aussi grossière", a déclaré à l'AFP Alejandro Gamez, un autre avocat de l'ancien militaire.

Par ailleurs, a poursuivi le conseil, l'Espagne a bafoué le principe de non-discrimination en mélangeant "délibérément les termes arabe, musulman, radical, islamiste et terroriste pour donner l'impression" que Benhalima était "dangereux" et encourager son expulsion.

Le gouvernement espagnol a extradé en mars Benhalima, ex-caporal de 32 ans qui avait fui l'Algérie en septembre 2019 après avoir pris part au Hirak, le mouvement de contestation anti-régime qui avait notamment poussé à la démission l'ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Arrivé en Espagne, il y avait demandé l'asile et avait été condamné par contumace en mars de 2021 en Algérie à 10 ans de prison pour rébellion.

Il se trouve derrière les barreaux depuis son retour en Algérie.

Cette expulsion a eu lieu dans un contexte de tensions diplomatiques entre l'Espagne et l'Algérie depuis que Madrid a soutenu vendredi pour la première fois publiquement la proposition marocaine d'autonomie du Sahara occidental, à laquelle s'oppose Alger, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

al/mig/thm

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AUG 17

Chine: la psychiatrie reste largement employée pour réprimer la dissidence (rapport) #

8/17/2022, 5:00 AM
Madrid, ESP

L'incarcération de dissidents dans des hôpitaux psychiatriques hors de toute procédure légale reste une pratique courante en Chine, a affirmé mardi un groupe de défense des droits humains, qui accuse le système de santé chinois de collusion avec les autorités.

Pendant des décennies, les autorités de Pékin ont utilisé le système d'hôpitaux psychiatriques du pays, connu sous le nom d'"Ankang", pour réprimer les prisonniers politiques.

Dans un rapport publié mardi, l'ONG Safeguard Defenders, basée à Madrid, affirme que cette pratique se poursuit, malgré des réformes au début des années 2010 qui ont renforcé le contrôle des tribunaux sur le système psychiatrique chinois.

La majorité des données contenues dans le rapport proviennent d'entretiens avec des victimes et leurs familles mis en ligne par l'ONG chinoise Civil Rights and Livelihood Watch (CRLW), fondée par le militant et journaliste citoyen Liu Feiyue.

Les données portent sur les cas de 99 Chinois soumis à une hospitalisation psychiatrique pour des raisons politiques entre 2015 et 2021.

"En 2022, le Parti communiste chinois (PCC) continue d'enfermer régulièrement des cibles politiques dans des hôpitaux psychiatriques, alors même que des changements juridiques ont été mis en oeuvre pour mettre fin à cette pratique barbare il y a plus de dix ans", a dénoncé l'ONG.

"Le PCC est en mesure de soustraire les signataires de pétitions et les militants au système judiciaire, leur ôtant l'espoir de consulter un avocat ou de passer en jugement tout en leur diagnostiquant une maladie mentale qui les isole socialement même après leur libération", ajoute le rapport.

Selon le document, "les médecins et les hôpitaux sont de connivence avec le PCC pour soumettre les victimes à des hospitalisations non-consenties et médicalement inutiles et à des prises de médicaments forcées".

Toujours selon le rapport, la plupart des victimes étaient des pétitionnaires, "des personnes qui se trouvent souvent au plus bas de l'échelle sociale en Chine" et constituent de ce fait "des cibles faciles".

"De tels chiffres indiquent que l'envoi de prisonniers politiques dans des services psychiatriques est répandu et routinier en Chine", poursuit le rapport.

Le document cite des prisonniers qui affirment avoir été battus, soumis à des électrochocs et placés à l'isolement.

Parmi les personnes détenues figurent une jeune femme qui, en direct sur Twitter, avait éclaboussé avec de la peinture un portrait du président chinois Xi Jinping, un homme qui avait demandé à Pékin une compensation médicale pour une blessure subie alors qu'il était dans l'armée, ainsi que Song Zaimin, un militant pro-démocratie de longue date, affirme l'ONG.

Contacté par l'AFP, le ministère chinois de la Santé n'a fourni aucune réponse.

Selon les ONG, la répression contre les dissidents politiques en Chine s'est intensifiée sous la présidence de Xi Jinping, le dirigeant le plus puissant du pays depuis des décennies.

Outre les dissidents et les protestataires, les groupes de défense des droits affirment qu'au moins un million de personnes, pour la plupart des membres de minorités musulmanes, ont été incarcérées dans des "camps de rééducation" dans la région occidentale du Xinjiang.

La Chine affirme qu'elle gère des centres de formation professionnelle dans la région afin de lutter contre l'extrémisme.

bur-oho/cwl/roc/mav

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AUG 17

Chine: la psychiatrie reste largement employée pour réprimer la dissidence (rapport) #

8/17/2022, 4:58 AM

L'incarcération de dissidents dans des hôpitaux psychiatriques hors de toute procédure légale reste une pratique courante en Chine, a affirmé mardi un groupe de défense des droits humains, qui accuse le système de santé chinois de collusion avec les autorités.

Pendant des décennies, les autorités de Pékin ont utilisé le système d'hôpitaux psychiatriques du pays, connu sous le nom d'"Ankang", pour réprimer les prisonniers politiques.

Dans un rapport publié mardi, l'ONG Safeguard Defenders, basée à Madrid, affirme que cette pratique se poursuit, malgré des réformes au début des années 2010 qui ont renforcé le contrôle des tribunaux sur le système psychiatrique chinois.

La majorité des données contenues dans le rapport proviennent d'entretiens avec des victimes et leurs familles mis en ligne par l'ONG chinoise Civil Rights and Livelihood Watch (CRLW), fondée par le militant et journaliste citoyen Liu Feiyue.

Les données portent sur les cas de 99 Chinois soumis à une hospitalisation psychiatrique pour des raisons politiques entre 2015 et 2021.

"En 2022, le Parti communiste chinois (PCC) continue d'enfermer régulièrement des cibles politiques dans des hôpitaux psychiatriques, alors même que des changements juridiques ont été mis en oeuvre pour mettre fin à cette pratique barbare il y a plus de dix ans", a dénoncé l'ONG.

"Le PCC est en mesure de soustraire les signataires de pétitions et les militants au système judiciaire, leur ôtant l'espoir de consulter un avocat ou de passer en jugement tout en leur diagnostiquant une maladie mentale qui les isole socialement même après leur libération", ajoute le rapport.

Selon le document, "les médecins et les hôpitaux sont de connivence avec le PCC pour soumettre les victimes à des hospitalisations non-consenties et médicalement inutiles et à des prises de médicaments forcées".

Toujours selon le rapport, la plupart des victimes étaient des pétitionnaires, "des personnes qui se trouvent souvent au plus bas de l'échelle sociale en Chine" et constituent de ce fait "des cibles faciles".

"De tels chiffres indiquent que l'envoi de prisonniers politiques dans des services psychiatriques est répandu et routinier en Chine", poursuit le rapport.

Le document cite des prisonniers qui affirment avoir été battus, soumis à des électrochocs et placés à l'isolement.

Contacté par l'AFP, le ministère chinois de la Santé n'a fourni aucune réponse.

bur-oho/cwl/roc/mav

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