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Netflix limite ses pertes à un million d'abonnés au 2e trimestre et prévoit un rebond #

7/20/2022, 12:46 AM
San Francisco, USA

Netflix n'a pas dit son dernier mot: le géant du streaming a de nouveau perdu des abonnés au deuxième trimestre, mais moins que prévu, et parie sur un rebond cet été, donnant de l'espoir aux investisseurs qui craignaient une chute libre.

Le pionnier du secteur a annoncé mardi avoir perdu 970.000 abonnés entre fin mars et fin juin, au lieu des deux millions auxquels il s'attendait.

"Pas évident de parler de succès quand on a perdu un million" de clients, a reconnu Reed Hastings, le cofondateur de Netflix.

"Mais nous sommes bien préparés pour l'année prochaine", a-t-il ajouté lors d'une conférence téléphonique.

Le service, qui compte désormais 220,67 millions d'abonnés payants dans le monde, avait largement déçu au premier trimestre quand il avait admis avoir perdu des abonnés pour la première fois en dix ans.

Signe que la nouvelle de mardi a rassuré le marché, son action progressait de plus de 7% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

Le groupe californien a publié un chiffre d'affaires de 7,97 milliards de dollars pour la période d'avril à juin, un résultat inférieur aux attentes qu'il a notamment mis sur le compte d'un taux de change défavorable.

Il a en revanche réalisé 1,44 milliard de bénéfice net, mieux que prévu.

Ces performances "montrent que Netflix ne risque pas de mettre la clef sous la porte pour l'instant", a réagi l'analyste indépendant Rob Enderle.

"Ils ont gagné du temps, ce dont ils ont besoin pour arrêter l'hémorragie" des abonnés, a-t-il continué.

Netflix prévoit de regagner un million d'abonnés au troisième trimestre et de parvenir ainsi à 221,67 millions d'abonnés payants. Un chiffre néanmoins toujours en dessous de celui de la fin 2021.

- Leader menacé -

Pour y parvenir, la plateforme compte notamment sur le succès de la quatrième saison de la série de science-fiction et d'aventures adolescentes "Stranger Things", qui vient de se conclure, et aussi sur la sortie imminente de "The Gray Man", un film des frères Russo, les réalisateurs de "Avengers: Endgame", qui pourrait se transformer en franchise s'il conquiert le public.

"Avec 1,3 milliard d'heures au compteur pour la saison 4 de Stranger Things, la capacité de Netflix à produire des contenus à succès n'est pas en cause", a noté Neil Saunders, le directeur de GlobalData.

Mais "le modèle de Netflix n'est pas aussi pertinent à générer de la croissance dans une économie et une société de consommation qui évoluent", a-t-il ajouté.

Après des années de conquête rapide, et après avoir profité à plein de la pandémie et des restrictions sanitaires, Netflix subit un effet de correction, amplifié par la concurrence qui a saturé le marché ces dernières années.

Aux pertes d'abonnés s'ajoute un contexte économique peu favorable, de la guerre en Ukraine à l'inflation et au dollar fort.

"Netflix reste le leader du streaming vidéo mais s'il ne trouve pas davantage de franchises qui résonnent largement, il va finir par lutter pour rester en tête", a commenté Ross Benes, analyste de eMarketer.

- Serrage de ceinture -

Au premier trimestre, le service avait perdu 200.000 abonnés dans le monde par rapport à la fin 2021. La nouvelle avait fait plonger son cours de Bourse de 25%.

Les patrons de la plateforme avaient alors annoncé, en avril, leur intention de proposer une formule d'abonnement moins chère mais avec de la publicité, après des années à refuser cette solution moins prestigieuse.

"Etant donné la forte demande des marques, ce produit devrait augmenter leur revenu par utilisateur. Mais il n'y a pas de preuve que cela va ralentir les annulations d'abonnements ou attirer suffisamment de nouveaux consommateurs", a souligné Ross Benes.

La semaine dernière, l'entreprise a précisé que le nouvel abonnement s'ajouterait aux trois options déjà disponibles ("Essentiel", "Standard" et "Premium"), la moins chère étant à dix dollars par mois aux Etats-Unis.

Elle vise un lancement de la formule début 2023.

En avril, Netflix avait aussi indiqué qu'il allait resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes d'accéder aux contenus de la plateforme sans payer.

Un système devrait être "mis en place l'année prochaine comme prévu", a confirmé Greg Peters, le directeur des opérations.

Le ralentissement de la croissance de la plateforme s'est aussi traduit par des licenciements: plus de 400 employés ont été remerciés pendant le trimestre écoulé, principalement aux Etats-Unis.

Mais le groupe continue quand même d'investir dans la production de contenus: il a annoncé l'acquisition du studio d'animation australien Animal Logic, qui compte quelque 800 salariés.

juj/iba

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JUL 19

Netflix limite ses pertes à un million d'abonnés au 2e trimestre et prévoit un rebond #

7/19/2022, 11:43 PM
San Francisco, USA

Netflix n'a pas dit son dernier mot: le géant du streaming a de nouveau perdu des abonnés au deuxième trimestre, mais moins que prévu, et il parie sur un rebond cet été, donnant de l'espoir aux investisseurs qui craignaient une chute libre.

Le pionnier du secteur a annoncé mardi avoir perdu 970.000 abonnés entre fin mars et fin juin, au lieu des deux millions auxquels il s'attendait.

"Pas évident de parler de succès quand on a perdu un million" de clients, a reconnu Reed Hastings, le cofondateur de Netflix.

"Mais nous sommes bien préparés pour l'année prochaine", a-t-il ajouté lors d'une conférence téléphonique.

Le service, qui compte désormais 220,67 millions d'abonnés payants dans le monde, avait largement déçu au premier trimestre, quand il avait admis avoir perdu des abonnés pour la première fois en dix ans.

Signe que la nouvelle de mardi a rassuré le marché, son action progressait de plus de 7% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

Le groupe californien a publié un chiffre d'affaires de 7,97 milliards de dollars pour la période d'avril à juin, un résultat inférieur aux attentes, qu'il a notamment mis sur le compte d'un taux de change défavorable.

Il a en revanche réalisé 1,44 milliard de bénéfice net, mieux que prévu.

Ces performances "montrent que Netflix ne risque pas de mettre la clef sous la porte pour l'instant", a réagi l'analyste indépendant Rob Enderle.

"Ils ont gagné du temps, ce dont ils ont besoin pour arrêter l'hémorragie" des abonnés, a-t-il continué.

Netflix prévoit de regagner un million d'abonnés au troisième trimestre et de parvenir ainsi à 221,67 millions d'abonnés payants. Un chiffre néanmoins toujours en-dessous de celui de la fin 2021.

- Leader menacé -

Pour y parvenir, la plateforme compte notamment sur le succès de la quatrième saison de la série de science-fiction et d'aventures adolescentes "Stranger Things", qui vient de se conclure, et aussi sur la sortie imminente de "The Gray Man", un film des frères Russo, les réalisateurs de "Avengers: Endgame", qui pourrait se transformer en franchise si elle conquiert le public.

"Avec 1,3 milliard d'heures au compteur pour la saison 4 de Stranger Things, la capacité de Netflix à produire des contenus à succès n'est pas en cause", a noté Neil Saunders, le directeur de GlobalData.

Mais "le modèle de Netflix n'est pas aussi pertinent à générer de la croissance dans une économie et une société de consommation qui évoluent", a-t-il ajouté.

Après des années de conquête rapide, et après avoir profité à plein de la pandémie et des restrictions sanitaires, Netflix subit un effet de correction, amplifié par la concurrence, qui a saturé le marché ces dernières années.

Aux pertes d'abonnés s'ajoute un contexte économique peu favorable, de la guerre en Ukraine à l'inflation et au dollar fort.

"Netflix reste le leader du streaming vidéo mais à moins qu'il ne trouve plus de franchises qui résonnent largement, il va finir par lutter pour rester en tête", a commenté Ross Benes, analyste de eMarketer.

- Serrage de ceinture -

Au premier trimestre, le service avait perdu 200.000 abonnés dans le monde par rapport à la fin 2021. La nouvelle avait fait plonger son cours de Bourse de 25%.

Les patrons de la plateforme avaient alors annoncé, en avril, leur intention de proposer une formule d'abonnement moins chère mais avec de la publicité, après des années à refuser cette solution moins prestigieuse.

"Etant donnée la forte demande des marques, ce produit devrait augmenter leur revenu par utilisateur. Mais il n'y a pas de preuve que cela va ralentir les annulations d'abonnements ou attirer suffisamment de nouveaux consommateurs", a souligné Ross Benes.

La semaine dernière, l'entreprise a précisé que le nouvel abonnement s'ajouterait aux trois options déjà disponibles ("Essentiel", "Standard" et "Premium"), la moins chère étant à dix dollars par mois aux Etats-Unis.

Mais elle n'a pas donné de date. D'après le New York Times, le déploiement pourrait commencer dès la fin de l'année dans certains pays.

En avril, Netflix avait aussi indiqué qu'il allait resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes d'accéder aux contenus de la plateforme sans payer.

"Nous aurons quelque chose que nous pourrons mettre en place l'année prochaine comme prévu", a confirmé Greg Peters, le directeur des opérations.

Le ralentissement de la croissance de la plateforme s'est aussi traduit par des licenciements: plus de 400 employés ont été remerciés pendant le trimestre écoulé, principalement aux Etats-Unis.

juj/vgr

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JUL 19

Netflix limite ses pertes à un million d'abonnés au 2e trimestre et prévoit un rebond #

7/19/2022, 10:23 PM
San Francisco, USA

Netflix a de nouveau perdu des abonnés au deuxième trimestre mais moins que prévu et, surtout, il parie sur un rebond cet été, donnant de l'espoir aux investisseurs qui craignaient une chute libre du géant du streaming.

Le pionnier du secteur a annoncé mardi avoir perdu 970.000 abonnés entre fin mars et fin juin, au lieu des deux millions auxquels il s'attendait.

Le service, qui compte désormais 220,67 millions d'abonnés payants dans le monde, avait largement déçu quand il avait admis avoir perdu des abonnés pour la première fois en dix ans, au premier trimestre.

Signe que la nouvelle de mardi a rassuré le marché, son action progressait de plus de 8% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

Le groupe californien a publié un chiffre d'affaires de 7,97 milliards de dollars pour la période d'avril à juin, un résultat inférieur aux attentes, qu'il a notamment mis sur le compte d'un taux de change défavorable.

Il a en revanche réalisé 1,44 milliard de bénéfice net, mieux que prévu.

Ces performances "montrent que Netflix ne risque pas de mettre la clef sous la porte pour l'instant", a réagi l'analyste indépendant Rob Enderle.

"Ils ont gagné du temps, ce dont ils ont besoin pour arrêter l'hémorragie" des abonnés, a-t-il continué.

Netflix prévoit de regagner un million d'abonnés au troisième trimestre et de parvenir ainsi à 221,67 millions d'abonnés payants. Un chiffre néanmoins toujours en-dessous de celui de la fin 2021.

- Leader menacé -

Le pionnier du secteur compte sans doute, pour y parvenir, sur le succès de la quatrième saison de la série de science-fiction et d'aventures adolescentes "Stranger Things", qui vient de se conclure.

Et aussi sur la sortie imminente de "The Gray Man", un film des frères Russo, les réalisateurs de "Avengers: Endgame", qui pourrait se transformer en franchise si elle conquiert le public.

"Avec 1,3 milliard d'heures au compteur pour la saison 4 de Stranger Things, la capacité de Netflix à produire des contenus à succès n'est pas en cause", a noté Neil Saunders, le directeur de GlobalData.

Mais "le modèle de Netflix n'est pas aussi pertinent à générer de la croissance dans une économie et une société de consommation qui évoluent", a-t-il ajouté.

Après des années de conquête rapide, et après avoir profité à plein de la pandémie et des restrictions sanitaires, Netflix subit un effet de correction, amplifié par la concurrence, qui a saturé le marché ces dernières années.

Aux pertes d'abonnés s'ajoute un contexte économique peu favorable, de la guerre en Ukraine à l'inflation et au dollar fort.

"Netflix reste le leader du streaming vidéo mais à moins qu'il ne trouve plus de franchises qui résonnent largement, il va finir par lutter pour rester en tête", a commenté Ross Benes, analyste de eMarketer.

- Serrage de ceinture -

Au premier trimestre, le service avait perdu 200.000 abonnés dans le monde par rapport à la fin 2021. La nouvelle avait fait plonger son cours de Bourse de 25%.

Les patrons de la plateforme avaient alors annoncé, en avril, leur intention de proposer une formule d'abonnement moins chère mais avec de la publicité, après des années à refuser cette solution moins prestigieuse.

"Etant donnée la forte demande des marques, ce produit devrait augmenter leur revenu par utilisateur. Mais il n'y a pas de preuve que cela va ralentir les annulations d'abonnements ou attirer suffisamment de nouveaux consommateurs", a souligné Ross Benes.

La semaine dernière, l'entreprise a précisé que le nouvel abonnement s'ajouterait aux trois options déjà disponibles ("Essentiel", "Standard" et "Premium"), la moins chère étant à dix dollars par mois aux Etats-Unis.

Le groupe a aussi annoncé que Microsoft serait chargé de concevoir et gérer la plateforme pour les annonceurs souhaitant diffuser des publicités sur le très populaire service.

En avril, Netflix avait aussi indiqué qu'il allait resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes d'accéder aux contenus de la plateforme sans payer.

Le ralentissement de la croissance de la plateforme s'est aussi traduit par des licenciements: plus de 400 employés ont été remerciés pendant le trimestre écoulé, principalement aux Etats-Unis.

juj/vmt/vgr

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Netflix limite ses pertes à un million d'abonnés au 2e trimestre et prévoit un rebond #

7/19/2022, 8:45 PM
San Francisco, USA

Le géant du streaming Netflix a annoncé mardi avoir perdu 970.000 abonnés entre le premier et le deuxième trimestre, au lieu des deux millions auxquels il s'attendait, et prévoit d'en regagner cet été.

Le service, qui compte désormais 220,67 millions d'abonnés dans le monde, avait largement déçu en avril, quand il avait admis avoir perdu des abonnés pour la première fois en dix ans, au premier trimestre.

Signe que la nouvelle a rassuré le marché, son action progressait de plus de 8% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

Le groupe californien a publié un chiffre d'affaires de 7,97 milliards de dollars pour la période d'avril à juin, un résultat inférieur aux attentes, qu'il a notamment mis sur le compte d'un taux de change défavorable.

Il a en revanche réalisé 1,44 milliard de bénéfice net, mieux que prévu.

Et il prévoit de regagner un million d'abonnés au troisième trimestre, et de parvenir ainsi à 221,67 millions d'abonnés payants, un chiffre néanmoins toujours en-dessous de celui de la fin 2021.

Le pionnier du secteur compte sans doute, pour y parvenir, sur le succès de la quatrième saison de la série de science-fiction et d'aventures adolescentes "Stranger Things", qui vient de se conclure, et sur la sortie imminente de "The Gray Man", un film des frères Russo, les réalisateurs de "Avengers: Endgame".

- Publicité et licenciements -

Au premier trimestre, le pionnier du secteur avait perdu 200.000 abonnés dans le monde par rapport à la fin 2021.

La nouvelle avait fait plonger son cours de Bourse de 25%, d'autant que les dirigeants avaient prévu d'en gagner 2,5 millions supplémentaires.

Et même si ses revenus continuent d'augmenter, sa part du gâteau des services de vidéo à la demande sur abonnement (SVOD) diminue, selon eMarketer.

Le cabinet spécialisé estime que Netflix va tomber à moins de 30% des recettes de la SVOD aux Etats-Unis d'ici la fin de l'année, contre quasiment la moitié en 2018.

"Ils font face à une saturation du marché", note Ross Benes, un analyste de eMarketer. "Ils vont continuer à tester différents leviers comme la publicité, les jeux vidéo et les restrictions au partage de mots de passe pour améliorer leurs revenus".

Les patrons de la plateforme ont en effet annoncé en avril leur intention de proposer une formule d'abonnement moins chère, mais avec de la publicité, après des années à refuser cette solution moins prestigieuse.

La semaine dernière, l'entreprise a précisé que le nouvel abonnement s'ajouterait aux trois options déjà disponibles ("Essentiel", "Standard" et "Premium"), la moins chère étant à dix dollars par mois aux Etats-Unis.

Microsoft sera chargé de concevoir et gérer la plateforme pour les annonceurs souhaitant diffuser des publicités sur le très populaire service.

En avril, Netflix avait aussi indiqué qu'il allait resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes d'accéder aux contenus de la plateforme sans payer.

Le ralentissement de la croissance jusqu'à présent sans entrave de la plateforme s'est aussi traduit par des licenciements: plus de 400 employés ont été remerciés pendant le trimestre écoulé, principalement aux Etats-Unis.

juj/jum/cco

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JUL 19

Netflix perd un million d'abonnés au 2e trimestre, moins que prévu #

7/19/2022, 8:18 PM
San Francisco, USA

Le géant du streaming Netflix a annoncé mardi avoir perdu 970.000 abonnés entre le premier et le deuxième trimestre, au lieu de deux millions comme il l'avait indiqué dans ses prévisions.

Le service, qui compte désormais 220,67 millions d'abonnés dans le monde, avait largement déçu en avril, quand il avait admis avoir perdu des abonnés pour la première fois en dix ans, au premier trimestre.

juj/jum/cco

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JUL 19

Twitter contre Elon Musk: le procès prévu pour octobre #

7/19/2022, 6:33 PM
San Francisco, USA

Twitter a pris l'avantage mardi dans la bataille judiciaire qui l'oppose à l'homme le plus riche au monde, après qu'une juge américaine a décidé que le procès serait court et aurait lieu rapidement, conformément à la demande du réseau social.

La plateforme a lancé la semaine dernière des poursuites contre Elon Musk, pour le forcer à honorer son engagement pris fin avril de l'acquérir pour 44 milliards de dollars.

La juge Kathaleen McCormick, présidente d'un tribunal spécialisé en droit des affaires dans le Delaware (nord-est), a indiqué, après avoir entendu les deux parties, que le procès se tiendrait en octobre et durerait cinq jours.

Twitter avait demandé une procédure accélérée, dès le mois de septembre, pour ne pas faire durer la période d'incertitude qui paralyse en partie l'entreprise.

La juge, qui a le Covid et a donc tenu l'audience via Zoom, a reconnu que "des délais risquaient de causer des dommages irréparables à Twitter".

Les avocats d'Elon Musk avaient déposé vendredi un recours pour que les hostilités ne soient pas ouvertes avant l'année prochaine. Ils assurent que les experts vont devoir analyser "des montagnes de données" pour prouver, comme l'affirme le multimilliardaire, que la plateforme est truffée de comptes automatisés et de spams, bien au-delà de la proportion des 5% indiquée officiellement.

C'est la raison que le patron de Tesla et de SpaceX avait donnée pour mettre fin unilatéralement à l'accord de rachat du réseau social qu'il considère comme une "place publique" essentielle à la "démocratie".

- Twitter favori -

L'audience préliminaire a été assez "favorable à Twitter", a réagi Adam Badawi, professeur de droit àl'université de Berkeley, pour l'AFP.

Elle a renforcé la vision du marché, qui pensait déjà que Twitter avait "l'avantage" contre Elon Musk, a de son côté tweeté l'analyste Dan Ives, de Wedbush Securities.

D'autant que Kathaleen McCormick a aussi mentionné qu'il n'était pas certain que le paiement de dommages et intérêts de la part d'Elon Musk suffise à réparer les torts subis.

L'action de Twitter prenait plus de 3% à 39,69 dollars à 18H10 GMT.

Bien qu'elle traverse une crise d'image après des mois d'attaques et dénigrements de la part de son ex-prétendant, la plateforme part favorite dans ce bras de fer. Ses avocats estiment qu'Elon Musk a changé d'avis face à la récente baisse des valorisations en Bourse des entreprises technologiques.

Dans la plainte, ils l'accusent "d'hypocrisie" et de "mauvaise foi". Mardi, ils ont insisté sur le sujet des comptes automatisés, un prétexte du multimilliardaire pour se défiler, à leurs yeux.

"Ce sujet qui, selon Musk, va nécessiter un examen complexe est un problème inventé de toutes pièces, conçu pour compliquer les choses et causer des retards", a argumenté William Savitt, l'avocat de Twitter. "L'accord de fusion ne mentionne même pas les bots ou les spams", a-t-il insisté.

"Nous soupçonnons que M. Musk veuille retarder ce procès suffisamment longtemps pour ne jamais avoir à rendre de comptes. (...) Il sait que dans ce genre de circonstances, une justice en retard est souvent une justice non rendue. C'est même ce qu'il espère", a-t-il assené.

- "Ridicule" -

En cas de victoire de Twitter, l'homme d'affaires, qui est suivi par plus de 100 millions de personnes sur le réseau, pourrait être forcé d'acheter l'entreprise au prix convenu fin avril (54,20 dollars de l'action) ou à payer des dommages et intérêts conséquents.

Kathaleen McCormick, la première femme présidente du Delaware Court of Chancery, est notamment connue pour avoir imposé à Kohlberg, une entreprise qui avait aussi tenté de rompre des fiançailles, de racheter la société en question, DecoPac.

Le destin de l'oiseau bleu, réseau social utilisé dans le monde entier par des personnalités politiques, célébrités, militants et influenceurs, semble avoir peu en commun avec celui d'organisations moins en vue.

Mais "ce n'est pas suffisamment différent, je pense, pour que le Delaware risque sa réputation en décidant de ne pas appliquer les termes de l'accord", considère Adam Badawi.

L'avocat d'Elon Musk, Andrew Rossman, a fait valoir qu'il faudrait examiner des "téraoctets" de données et qu'il était "ridicule" d'imaginer que ce serait possible en si peu de temps.

Mais "si la juge pensait qu'il faut analyser des montagnes d'informations, elle aurait choisi une date plus tardive", souligne le professeur. "Cela donne donc l'impression que la question des bots ne sera pas aussi détaillée que Musk voudrait".

La perspective qu'Elon Musk achète le réseau social, de gré ou de force, suscite depuis avril une certaine angoisse chez de nombreux employés et utilisateurs de l'oiseau bleu, ainsi que de la part des associations de défense des droits humains en ligne, car le fantasque patron entend assouplir les garde-fou contre le harcèlement et la désinformation.

juj/jum/vgr/spi

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TESLA MOTORS

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JUL 19

Twitter contre Elon Musk: premier face-à-face judiciaire #

7/19/2022, 5:16 PM
San Francisco, USA

Une juge américaine a fixé mardi le début du procès de Twitter contre Elon Musk au mois d'octobre pour une durée de cinq jours, accédant à la demande du réseau social pour une procédure rapide.

La plateforme a lancé la semaine dernière des poursuites contre le patron de Tesla et de SpaceX, pour le forcer à honorer son engagement de l'acquérir pour 44 milliards de dollars.

Twitter avait demandé une procédure accélérée, dès le mois de septembre, pour ne pas faire durer la période d'incertitude qui paralyse en partie l'entreprise.

La juge Kathaleen McCormick, présidente d'un tribunal spécialisé en droit des affaires dans le Delaware (nord-est), a reconnu que "des délais risquaient de causer des dommages irréparables à Twitter". Elle a aussi mentionné qu'il n'était pas certain que le paiement de dommages et intérêts de la part d'Elon Musk suffise à réparer les torts subis.

L'audience a eu lieu via Zoom car la juge a le Covid.

Les avocats d'Elon Musk avaient déposé vendredi un recours pour que les hostilités ne soient pas ouvertes avant l'année prochaine. Ils assurent que les experts vont devoir analyser "des montagnes de données" pour prouver, comme l'affirme le multimilliardaire, que la plateforme est truffée de comptes automatisés et de spams, bien au-delà de la proportion des 5% indiquée officiellement.

C'est la raison qu'Elon Musk avait donnée pour mettre fin unilatéralement à l'accord de rachat du réseau social qu'il considère comme une "place publique" essentielle à la "démocratie".

- Twitter favori -

"Ce sujet qui, selon Musk, va nécessiter un examen complexe est un problème inventé de toutes pièces, conçu pour compliquer les choses et causer des retards", a argumenté William Savitt, l'avocat de Twitter. "L'accord de fusion ne mentionne même pas les bots ou les spams", a-t-il insisté.

"Nous soupçonnons que M. Musk veuille retarder ce procès suffisamment longtemps pour ne jamais avoir à rendre de comptes. (...) Il sait que dans ce genre de circonstances, une justice en retard est souvent une justice non rendue. C'est même ce qu'il espère", a-t-il assené.

Bien qu'elle traverse une crise d'image après des mois d'attaques et dénigrements de la part de son ex-prétendant, la plateforme part favorite dans ce bras de fer.

"L'action de Twitter est en forme" depuis le dépôt de la plainte, a noté Dan Ives, analyste de Wedbush Securities. "Il semble que de nombreux investisseurs qui l'ont lue en ont conclu que cet affrontement à la Game of Thrones dans les tribunaux va se finir par une victoire de Twitter."

Par "victoire", l'expert entend une décision de la juge qui forcerait Elon Musk à acheter l'entreprise au prix convenu fin avril (54,20 dollars de l'action) ou à payer des dommages et intérêts conséquents.

Les probabilités qu'il s'en sorte en ne déboursant que les indemnités de rupture de l'accord (un milliard de dollars), ou qu'il soit déclaré dans son bon droit, sont considérées comme très faibles.

- "L'électron libre" Musk -

Le contentieux dépend du Delaware Court of Chancery dont sa présidente Kathaleen McCormick -- la première femme à ce poste -- s'est saisie du dossier.

"C'est une juge très sérieuse, qui ne sera pas intimidée par l'une ou l'autre des parties. (...) Dans le passé, elle ne s'est pas montrée tendre avec ceux qui font preuve de mauvaise foi", souligne Adam Badawi, professeur de droit à l'université de Berkeley.

Dans sa plainte, Twitter a accusé Elon Musk d'avoir fait preuve "d'hypocrisie" et de "mauvaise foi".

Les avocats de la société estiment qu'il a changé d'avis face à la récente baisse des valorisations en Bourse des entreprises technologiques.

Kathaleen McCormick est notamment connue pour avoir imposé à Kohlberg, une entreprise qui avait aussi tenté de rompre des fiançailles, de racheter la société en question, DecoPac.

Le destin de l'oiseau bleu, réseau social utilisé dans le monde entier par des personnalités politiques, célébrités, militants et influenceurs, semble avoir peu en commun avec celui d'organisations moins en vue.

Mais "ce n'est pas suffisamment différent, je pense, pour que le Delaware risque sa réputation en décidant de ne pas appliquer les termes de l'accord", considère Adam Badawi.

Le multimilliardaire et le conseil d'administration peuvent encore choisir de se mettre d'accord sur un prix légèrement inférieur et éviter ainsi le procès.

"Mais ce serait un raisonnement rationnel", remarque Adam Badawi, en faisant référence au caractère imprévisible d'Elon Musk. Lors d'une autre affaire jugée dans le Delaware, Elon Musk "a montré sa volonté d'aller jusqu'au bout", ajoute le professeur. "Et il a gagné. Je ne crois pas que son instinct soit nécessairement de trouver un arrangement."

juj/spi

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TESLA MOTORS

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JUL 19

Twitter contre Musk: une juge ordonne un procès en octobre #

7/19/2022, 4:55 PM
San Francisco, USA

Une juge américaine a fixé mardi le début du procès de Twitter contre Elon Musk au mois d'octobre pour une durée de cinq jours, accédant à la demande du réseau social pour une procédure rapide.

La plateforme a lancé la semaine dernière des poursuites contre le patron de Tesla et de SpaceX, pour le forcer à honorer son engagement de l'acquérir pour 44 milliards de dollars.

juj/jum/spi

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JUL 19

Le Delaware, petit Etat américain au coeur de la saga entre Twitter et Elon Musk #

7/19/2022, 4:29 PM
Washington, USA

C'est dans le Delaware que s'est ouvert mardi le premier acte judiciaire du litige opposant Elon Musk à Twitter. Mais pourquoi ce petit Etat de l'Est américain se retrouve-t-il au coeur d'une saga portant sur des milliards de dollars ?

Domicile légal de milliers de grandes entreprises, le Delaware est connu pour sa fiscalité avantageuse et son système juridique réputé pour régler les litiges des entreprises.

- Fortune 500 -

Niché sur la côte est, à un peu moins de deux heures de route de la capitale fédérale Washington, le Delaware a été choisi par Twitter en 2007 pour y établir son siège social, plutôt que la Californie, où le réseau social possède pourtant son siège opérationnel.

Et la firme à l'oiseau bleu est loin d'être la seule à avoir fait ce choix: le géant des boissons Coca-Cola, le leader mondial de la distribution Walmart, ou encore le mastodonte aéronautique Boeing... Tous sont enregistrés dans le Delaware.

Selon les statistiques officielles du service des entreprises du Delaware, plus d'1,6 million d'entreprises ont élu résidence légale dans cet Etat. C'est bien plus que le nombre de ses habitants, proche des 970.000.

Plus des deux tiers de la liste Fortune 500 des plus grandes entreprises américaines ont élu le Delaware comme leur domicile légal.

Une simple boîte aux lettres est pourtant bien souvent le seul rappel de la présence de toutes ces entreprises dans l'Etat.

- Fiscalité et opacité -

Parmi les raisons qui conduisent autant d'entreprises à s'inscrire au registre du Delaware figure la réputation de l'Etat pour la facilité et la rapidité avec lesquelles il peut traiter l'enregistrement d'une entreprise.

Pour 1.000 dollars, le service des entreprises du Delaware peut enregistrer une nouvelle entité en une heure chrono. Bouclé en une journée seulement, le service normal coûte de 100 à 200 dollars.

"Les firmes choisissent le Delaware pas pour une raison unique, mais parce que nous fournissons un ensemble complet de services d'enregistrement", avance l'Etat sur son site officiel.

Mais cette facilité de procédure se fait au détriment de la transparence. Le Delaware n'exige pas le nom du bénéficiaire réel lors de l'enregistrement, et permet par conséquent à des sociétés peu transparentes de garantir un secret quasi total à leurs propriétaires.

Les sociétés-écrans fleurissent ainsi sur le sol même des Etats-Unis, comme l'ont révélé les Panama Papers en 2016.

Et cette opacité s'accompagne d'une politique fiscale très avantageuse pour les entreprises.

Si une société ne mène pas ses opérations dans l'Etat (ce qui est le cas pour la majorité d'entre elles), elle n'aura pas à payer d'impôts sur ses revenus, mais versera à la place un impôt de franchise, bien plus modéré.

Pour ces raisons, le Delaware est souvent considéré comme un paradis fiscal pour les entreprises.

- Ecosystème juridique -

Avec cet afflux d'entreprises, c'est tout un écosystème juridique qui s'est développé dans le Delaware, lui permettant d'acquérir une réputation d'excellence dans le traitement des litiges d'entreprises.

L'affaire Musk-Twitter va ainsi dépendre de la Delaware Court of Chancery, un tribunal spécialisé en droit des affaires, établi en 1792 sur le modèle de la Court of Chancery britannique.

"La Delaware Court of Chancery est largement reconnue comme le forum prééminent aux Etats-Unis pour l'arbitrage des litiges impliquant les affaires internes de milliers et milliers d'entreprises et autres entités du Delaware", se vante l'institution sur son propre site.

"Sa compétence unique et son expérience en matière de droit des affaires sont sans pareil", met-elle également en avant, puisque ses sept juges sont des spécialistes des litiges d'entreprises.

Et fait notable aux Etats-Unis, ce tribunal ne fait jamais appel à un jury pour trancher.

rle/vmt/er

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JUL 19

Twitter contre Elon Musk: premier face-à-face judiciaire #

7/19/2022, 3:58 PM
San Francisco, USA

La bataille judiciaire entre Twitter et Elon Musk s'est ouverte mardi avec une première audience, une semaine après que la plateforme a lancé des poursuites contre le patron de Tesla et de SpaceX.

Le réseau social demande à un tribunal spécialisé en droit des affaires dans le Delaware (nord-est) de forcer le multimilliardaire à honorer son engagement de l'acquérir pour 44 milliards de dollars.

Twitter a souhaité une procédure accélérée, dès le mois de septembre, pour ne pas faire durer la période d'incertitude qui paralyse en partie l'entreprise.

Son avocat, William Savitt, a demandé à la juge de prendre en compte les risques de dommages pour le groupe californien si la procédure s'éternise.

Les avocats d'Elon Musk avaient déposé vendredi un recours pour que les hostilités ne soient pas ouvertes avant l'année prochaine.

Ils assurent que les experts vont devoir analyser "des montagnes de données" pour prouver, comme l'affirme le multimilliardaire, que la plateforme est truffée de comptes automatisés et de spams, bien au-delà de la proportion des 5% indiquée officiellement.

C'est la raison qu'Elon Musk avait donnée pour mettre fin unilatéralement à l'accord de rachat du réseau social qu'il considère comme une "place publique" essentielle à la "démocratie".

"Ce sujet qui, selon Musk, va nécessiter un examen complexe est un problème inventé de toutes pièces, conçu pour compliquer les choses et causer des retards", a argumenté M. Savitt.

"L'accord de fusion ne mentionne même pas les bots ou les spams", a-t-il insisté.

"Nous soupçonnons que M. Musk veut retarder ce procès suffisamment longtemps pour ne jamais avoir à rendre de comptes. (...) Il sait que dans ce genre de circonstances, une justice en retard est souvent une justice non rendue. C'est même ce qu'il espère", a-t-il assené.

- "Pas tendre " -

Bien qu'elle traverse une crise d'image après des mois d'attaques et dénigrements de la part de son ex-prétendant, la plateforme part favorite dans ce bras de fer.

"L'action de Twitter est en forme" depuis le dépôt de la plainte, a noté Dan Ives, analyste de Wedbush Securities. "Il semble que de nombreux investisseurs qui l'ont lue en ont conclu que cet affrontement à la Game of Thrones dans les tribunaux va se finir par une victoire de Twitter."

Par "victoire", l'expert entend une décision de la juge qui forcerait Elon Musk à acheter l'entreprise au prix convenu fin avril (54,20 dollars de l'action) ou à payer des dommages et intérêts conséquents.

Les probabilités qu'il s'en sorte en ne déboursant que les indemnités de rupture de l'accord (un milliard de dollars), ou qu'il soit déclaré dans son bon droit, sont considérées comme très faibles.

Le contentieux dépend du Delaware Court of Chancery, un tribunal de ce petit Etat de l'est des Etats-Unis, spécialisé en droit des affaires. Sa présidente Kathaleen McCormick -- la première femme à ce poste -- s'est saisie du dossier.

"C'est une juge très sérieuse, qui ne sera pas intimidée par l'une ou l'autre des parties. (...) Dans le passé, elle ne s'est pas montrée tendre avec ceux qui font preuve de mauvaise foi", souligne Adam Badawi, professeur de droit à l'université de Berkeley.

- La réputation du Delaware -

Dans sa plainte, Twitter a accusé Elon Musk d'avoir fait preuve "d'hypocrisie" et de "mauvaise foi".

Les avocats de la société estiment qu'il a changé d'avis face à la récente baisse des valorisations en Bourse des entreprises technologiques.

Kathaleen McCormick est notamment connue pour avoir imposé à Kohlberg, une entreprise qui avait aussi tenté de rompre des fiançailles, de racheter la société en question, DecoPac.

Le destin de l'oiseau bleu, réseau social utilisé dans le monde entier par des personnalités politiques, célébrités, militants et influenceurs, semble avoir peu en commun avec celui d'organisations moins en vue.

Mais "ce n'est pas suffisamment différent, je pense, pour que le Delaware risque sa réputation en décidant de ne pas appliquer les termes de l'accord", considère Adam Badawi.

Le multimilliardaire et le conseil d'administration peuvent encore choisir de se mettre d'accord sur un prix légèrement inférieur et éviter ainsi le procès.

"Mais ce serait un raisonnement rationnel", remarque Adam Badawi, en faisant référence au caractère imprévisible d'Elon Musk.

Lors d'une autre affaire jugée dans le Delaware, Elon Musk "a montré sa volonté d'aller jusqu'au bout", ajoute le professeur. "Et il a gagné. Je ne crois pas que son instinct soit nécessairement de trouver un arrangement."

juj/vmt/er

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JUL 19

Ouverture de la première audience dans l'affaire Twitter contre Elon Musk #

7/19/2022, 3:21 PM
San Francisco, USA

La bataille judiciaire entre Twitter et Elon Musk s'est ouverte mardi avec une première audience, une semaine après que la plateforme a lancé des poursuites contre le patron de Tesla et de SpaceX.

Le réseau social demande à un tribunal spécialisé en droit des affaires de forcer le multimilliardaire à honorer son engagement de l'acquérir pour 44 milliards de dollars.

juj/vmt/er

TWITTER

TESLA MOTORS

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JUL 19

Twitter vs Elon Musk: premier face-à-face judiciaire #

7/19/2022, 2:00 AM

Les avocats de Twitter et d'Elon Musk vont se faire face pour la première fois mardi lors d'une audience préliminaire à une bataille judiciaire sans précédent entre l'homme le plus riche du monde et le réseau social, déterminé à se faire racheter par son pourfendeur.

La plateforme a lancé des poursuites il y a une semaine contre le patron de Tesla et SpaceX pour le forcer à honorer son engagement de l'acquérir pour 44 milliards de dollars.

Et bien qu'elle traverse une crise d'image après des mois d'attaques et dénigrements de la part de son ex-prétendant, elle part favorite.

"L'action de Twitter est en forme" depuis le dépôt de la plainte, a noté l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities. "Il semble que de nombreux investisseurs qui l'ont lue en ont conclu que cet affrontement à la Game of Thrones dans les tribunaux va se finir par une victoire de Twitter."

Par "victoire", l'expert entend une décision de la juge qui forcerait Elon Musk à acheter le groupe californien au prix convenu fin avril (54,20 dollars de l'action) ou à payer des dommages et intérêts conséquents.

Le richissime entrepreneur a rompu unilatéralement l'accord le 8 juillet, au motif que le conseil d'administration de Twitter ne lui aurait pas fourni des informations fiables sur le nombre de faux comptes actifs sur le réseau.

Mais les probabilités qu'il s'en sorte en ne déboursant que les indemnités de rupture de l'accord (un milliard de dollars) ou qu'il soit déclaré dans son bon droit sont considérées comme très faibles.

- "Pas tendre" -

Le contentieux dépend de la Delaware Court of Chancery, un tribunal de ce petit Etat de l'est des Etats-Unis, spécialisé en droit des affaires. Sa présidente Kathaleen McCormick -- la première femme à ce poste -- s'est saisie de l'affaire.

"C'est une juge très sérieuse, qui ne sera pas intimidée par l'une ou l'autre des parties. (...) Dans le passé, elle ne s'est pas montrée tendre avec ceux qui font preuve de mauvaise foi", remarque Adam Badawi, professeur de droit à l'université de Berkeley.

Dans sa plainte, Twitter a accusé Elon Musk d'avoir fait preuve "d'hypocrisie" et de "mauvaise foi".

Les avocats de la société estiment qu'il a changé d'avis face à la récente baisse des valorisations en Bourse des entreprises technologiques.

"Après avoir monté tout un spectacle pour faire de Twitter une cible, et après avoir proposé puis signé un accord de fusion, Musk a l'air de croire qu'il est libre -- contrairement à toute partie engagé par un contrat suivant la loi du Delaware -- de changer d'avis, de diffamer l'entreprise, de perturber ses activités, de détruire la valeur de son action et de s'en laver les mains", ont-ils assené.

Kathaleen McCormick est notamment connue pour avoir imposé à Kohlberg, une entreprise qui avait aussi tenté de rompre des fiançailles, de racheter la société en question, DecoPac.

Le destin de l'oiseau bleu, réseau social utilisé dans le monde entier par des personnalités politiques, célébrités, militants et influenceurs, semble avoir peu en commun avec celui d'organisations moins en vue.

Mais "ce n'est pas suffisamment différent, je pense, pour que le Delaware risque sa réputation en décidant de ne pas appliquer les termes de l'accord", considère Adam Badawi.

- "Electron libre" -

L'audience de mardi doit aborder la question de la date d'un éventuel procès.

Twitter a demandé une procédure accélérée, dès le mois de septembre, pour ne pas faire durer la période d'incertitude qui paralyse en partie l'entreprise.

Les avocats d'Elon Musk ont déposé vendredi un recours pour que les hostilités ne soient pas ouvertes avant l'année prochaine.

Ils assurent que les experts vont devoir analyser "des montagnes de données" pour prouver, comme l'affirme le multimilliardaire, que la plateforme est truffée de comptes automatisés et de spams, bien au-delà de la proportion des 5% indiquée officiellement.

La juge devrait aussi prendre en compte les échéances du montage financier négocié auprès de banques et d'investisseurs, pour ne pas compromettre l'éventualité d'un rachat.

L'homme d'affaires et le conseil d'administration peuvent encore choisir de se mettre d'accord sur un prix légèrement inférieur et éviter ainsi le procès.

"Mais ce serait un raisonnement rationnel", souligne Adam Badawi, en référence au caractère imprévisible d'Elon Musk, qui agit en "électron libre".

Lors d'une autre affaire jugée dans le Delaware, Musk "a montré sa volonté d'aller jusqu'au bout", ajoute le professeur. "Et il a gagné. Je ne crois pas que son instinct soit nécessairement de trouver un arrangement."

juj/vgr/ybl

TESLA MOTORS

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JUL 19

La saga de la prise avortée de Twitter par Elon Musk en cinq actes #

7/19/2022, 2:00 AM
San Francisco, USA

Une séduction assidue, une annonce de fiançailles, puis une rupture brutale: Elon Musk a soufflé le chaud et le froid pendant trois mois autour d'un éventuel rachat de Twitter finalement avorté et devant la justice à partir de mardi.

- La prise de participation

Le 4 avril, Elon Musk révèle dans un document déposé auprès de la SEC, le régulateur boursier américain, avoir acquis près de 73,5 millions d'actions ordinaires de Twitter, soit 9,2% de la valeur en Bourse de l'entreprise, qui s'envole à Wall Street.

Le lendemain, le directeur général du réseau social, Parag Agrawal, annonce que le patron de Tesla a intégré le conseil d'administration de Twitter, avant d'indiquer le 10 avril qu'Elon Musk a renoncé à y siéger.

- L'offre

Et pour cause, le fantasque homme d'affaires formule le 14 avril une offre de rachat de l'intégralité de l'entreprise au prix unitaire de 54,20 dollars par action. Il y indique qu'il s'agit de "sa meilleure offre et de son offre finale". Elle valorise alors Twitter à environ 44 milliards de dollars.

Twitter résiste d'abord, en annonçant le 15 avril avoir adopté une clause dite de la "pilule empoisonnée", selon laquelle le groupe californien est prêt à brader ses actions pour tous les autres actionnaires afin d'empêcher Musk de racheter facilement ses titres.

Mais le conseil d'administration du groupe finit par céder et annonce le 25 avril un accord définitif de rachat par l'homme d'affaires d'origine sud-africaine.

- Levée de fonds

Le 29 avril, la SEC révèle que Musk a vendu pour 9,6 millions d'actions Tesla pour environ 8,4 milliards de dollars.

Le 5 mai, le dirigeant affirme avoir en outre sécurisé 7,14 milliards de dollars de financement, grâce à des investisseurs parmi lesquels le cofondateur d'Oracle Larry Ellison et le prince et homme d'affaires saoudien Al-Walid ben Talal.

- Musk sème le doute

Puis l'affaire devient de plus en plus trouble. Elon Musk assure d'abord le 10 mai qu'il permettra à Donald Trump, qui avait été exclu de Twitter après avoir jeté de l'huile sur le feu lors de l'assaut de ses partisans sur le Capitole le 6 janvier, de réintégrer le réseau social.

Le 13 mai, il indique suspendre le rachat à cause de son inquiétude quant au nombre réel de faux comptes sur le réseau social, faisant plonger l'action du groupe d'environ 20%. Le même jour, il dit toutefois être "toujours engagé" à racheter le réseau.

Le 16 mai, à Parag Agrawal qui tentait d'expliquer sur Twitter les mesures prises pour lutter contre les faux comptes, il répond par un émoji en forme de crotte.

Il menace une nouvelle fois le 6 juin de retirer son offre car le réseau social "résiste activement" à ses demandes d'informations sur les spams et les faux comptes, ce que dément la plateforme.

Le 16 juin, il a un échange mitigé avec les employés de Twitter, assurant qu'il vise un milliard d'utilisateurs et insistant sur son ambition de réduire la modération sur le site, inquiétant les salariés.

- Le renoncement

Enfin, le 8 juillet, le patron de Tesla et SpaceX informe Twitter qu'il met fin à l'accord à cause de "déclarations fausses et trompeuses" de la part de l'entreprise sur les faux comptes. Le conseil d'administration de Twitter annonce dans la foulée une action judiciaire pour faire respecter les termes de l'accord.

Le 12 juillet, soutenant que la stratégie d'Elon Musk est "un modèle d'hypocrisie" et de "mauvaise foi", Twitter déclenche des poursuites devant une cour spécialisée en droit des affaires. Une audience préliminaire doit avoir lieu mardi.

bur-vgr/rle/ube/ybl

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