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En Iran, la présidentielle encore à l'ombre du dossier nucléaire #

2/25/2021, 8:41 AM
Téhéran, IRN

A moins de quatre mois de la présidentielle en Iran, aucun candidat ou presque n'est encore sorti du bois: le scrutin et sa campagne demeurent dans l'ombre du dossier nucléaire de la République islamique, au coeur de toutes les attentions.

"Pour le moment, l'ambiance électorale reste froide", et quand "les courants politiques tentent de la réchauffer, les gens (n'y) prêtent pas attention", affirme à l'AFP l'analyste politique Amir Mohébian.

Après l'abstention record (57%) lors des législatives de février 2020, le guide suprême Ali Khamenei a appelé le 17 février à une participation "enthousiaste et révolutionnaire" pour élire un président "efficace".

Même si l'ayatollah Khamenei, chef de l'Etat, reste le maître du jeu, l'enjeu est important: le 18 juin, les Iraniens choisiront un successeur au président Hassan Rohani, à qui la Constitution interdit de se représenter après deux mandats consécutifs de quatre ans.

Mais tandis que la période de dépôt des candidatures court du 11 au 15 mai, un seul candidat s'est pour l'heure déclaré: le conservateur Hossein Dehqan, un ex-ministre de la Défense.

- "Un seul candidat" conservateur? -

Mi-février, l'Association du clergé combattant, importante formation conservatrice, a elle exprimé son intention de soutenir la candidature d'Ebrahim Raïssi, chef de l'Autorité judiciaire, même si celui-ci ne s'est pas encore officiellement déclaré. Candidat en 2017, M. Raïssi avait obtenu plus de 38% des voix.

Autre poids lourd conservateur, le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, fait figure de candidat potentiel. Il a récemment été accusé de mener une précampagne sous couvert de nombreux voyages officiels en province.

Mais "le plan des conservateurs est de se mettre d'accord sur un seul candidat", assure à l'AFP Hamidréza Taraqi, cadre dirigeant du Parti de la coalition islamique, une composante de l'alliance conservatrice au Parlement.

Directeur de publication du quotidien réformateur Charq, Mehdi Rahmanian estime néanmoins que les conservateurs "ne parviendront certainement pas" à un tel accord.

Ce qui pourrait libérer de l'espace à un modéré: l'ancien président du Parlement Ali Larijani, qui semble vouloir y aller, ou le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui entretient l'ambiguïté sur ses intentions.

Quant au camp réformateur, en pleine crise, il n'est pas encore certain qu'il parvienne à s'entendre sur un nom, ou encore que son éventuel candidat soit validé par le Conseil des Gardiens, organe tenu par les conservateurs et à qui il reviendra de dire qui peut ou non se présenter.

Enfin, dans un tout autre registre, l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad, ultraconservateur et populiste, est très présent médiatiquement et semble préparer le terrain. Mais plusieurs analystes estiment qu'une candidature de sa part a peu de chances d'être validée par les Gardiens.

- Attaques constantes -

En attendant que la campagne s'ouvre, et après leur raz-de-marée des législatives face à l'alliance de M. Rohani et des réformateurs, les conservateurs rêvent en tout cas d'un doublé.

Mais ils se gardent bien de l'exprimer à haute voix et, en l'absence de candidats déclarés, la scène politique se résume à des attaques constantes entre le Parlement et le gouvernement.

Le premier accuse le second de passivité, quand le cabinet Rohani reproche aux députés de tout faire pour entraver ses efforts diplomatiques.

Ceux-ci ont pour but de sauvegarder la clef de voûte de la présidence Rohani: l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne.

Ce pacte avait offert une bouffée d'oxygène à Téhéran par le biais d'un allègement des sanctions internationales isolant la République islamique depuis des années, en échange d'une limitation drastique de ses activités nucléaires et de garanties prouvant que l'Iran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique.

Mais l'accord a été torpillé par l'ancien président américain Donald Trump, qui l'a dénoncé unilatéralement en 2018 avant de multiplier des sanctions ayant précipité l'économie iranienne dans une violente récession.

L'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier change toutefois la donne, le nouveau président disant vouloir réintégrer l'accord de Vienne.

Et l'enjeu central est désormais la levée des sanctions américaines.

M. "Rohani a tout intérêt à ce qu'une victoire diplomatique redonne du lustre à son mandat finissant", et s'il obtient la fin ou l'allègement des sanctions, "son courant politique, centriste et modéré, retrouvera des couleurs", dit à l'AFP François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran.

A l'inverse, les conservateurs "mettent le gouvernement sous un feu continu de critiques pour tuer dans l'oeuf" l'émergence d'une candidature modérée, observe M. Mohébian.

ap-mj/vg/gk

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FEB 24

En Iran, les amateurs de jeux vidéo rusent pour contourner les sanctions américaines #

2/24/2021, 5:15 AM
Téhéran, IRN

En Iran, les amateurs de jeux vidéo usent de multiples astuces pour contourner les dommages collatéraux des sanctions américaines, qui étouffent l'économie du pays et les empêchent souvent d'acheter directement leurs jeux préférés ou d'y jouer librement sur internet.

"Le consommateur subit un problème qui oppose des gouvernements", déplore Amir Golkhani, joueur et journaliste spécialisé de 24 ans. "Nous n'avons aucune revendication politique. Nous voulons juste jouer", affirme-t-il à l'AFP.

Près de la place Imam-Khomeini, au coeur de Téhéran, les consoles les plus modernes comme la PlayStation 5 de Sony et la Xbox Series X de Microsoft sont empilées aux côtés des jeux les plus récents: un magasin de jeux vidéo comme on en trouve ailleurs dans le monde.

Mais, dans la pratique, aucune des deux sociétés n'est officiellement présente en Iran, à cause des sanctions de Washington, et leurs produits sont importés par des sociétés tierces ou introduits en contrebande via des pays voisins.

Réimposées en 2018 par l'ancien président américain Donald Trump, les sanctions ne visent pas directement l'industrie du jeu vidéo mais le risque de mesures punitives incite les entreprises du secteur à priver les Iraniens de leurs services, même quand elles ne le reconnaissent pas officiellement.

L'Iran compte au moins 32 millions de joueurs pour 80 millions d'habitants, selon un rapport de la Fondation iranienne des jeux vidéo et informatiques publié en septembre.

En raison des sanctions contre le système financier iranien, ils ne peuvent acheter des jeux sur internet que grâce à des intermédiaires, la quasi-totalité des Iraniens étant privés de cartes bancaires internationales permettant des transactions à l'étranger.

Les joueurs doivent aussi souvent créer une fausse adresse numérique pour créer un compte sur les plateformes dédiées. Au risque de perdre en rapidité de connexion et donc en qualité de jeu.

"Nous avons besoin d'intermédiaires en Russie ou en Turquie", relève Sadeq Kia, 25 ans, à la sortie d'une compétition à Téhéran. Ils fournissent aux joueurs des cartes-cadeaux pour effectuer des achats en ligne, explique ce joueur, aspirant professionnel.

"Le jeu me permet d'échapper à la réalité", commente Farchad Rezayi, un chef cuisinier de 32 ans.

Pour pouvoir continuer à jouer, il recourt depuis 2018 à l'option "Gameshare", qui permet à un propriétaire de console ou de compte sur une plateforme de partager ses jeux avec d'autres.

Certaines boutiques achètent ainsi les jeux grâce à des intermédiaires et créent des comptes avec des méthodes comme les VPN (réseaux privés virtuels), puis elles en vendent l'accès à plusieurs joueurs.

Le prix est jusqu'à 60% inférieur à celui du marché (50 euros ou plus par jeu, soit un peu plus de la moitié du salaire mensuel minimum en Iran). Le site de petites annonces Divar.ir contient des centaines d'annonces pour ce type de compte.

"C'est trop cher de payer 18 ou 28 millions de rials (environ 58 à 90 euros au taux de change actuel) pour le nouveau Fifa", célèbre jeu de football, affirme Achkan Rajabi, 31 ans, propriétaire d'une boutique de jeux vidéo. "Il me suffit d'avoir un compte partagé (...) Même jeu, même sensation, mais moins cher."

Pour Farchad Rezayi, cette méthode est une alternative "légale" moralement supérieure au piratage, très courant en Iran, où les droits d'auteur sont peu voire pas du tout protégés.

Selon Omid Sedigh Imani, critique de jeux vidéo et "streamer" (ou "instavidéaste", joueur qui partage ses parties sur une plateforme de diffusion en continu) à Téhéran, le partage de compte vient de la culture de consommation iranienne qui consiste à "toujours chercher des solutions de contournement".

Lui aussi est contre le piratage et préconise l'utilisation de services comme Xbox Game Pass --une plateforme qui offre des centaines de jeux pour un abonnement de 10 dollars mensuels qui nécessite intermédiaires et VPN car les serveurs Xbox rejettent les connexions depuis l'Iran.

Microsoft n'est pas le seul à empêcher les Iraniens d'utiliser ses services: Epic Games ou Riot Games bloquent aussi leur accès.

"Nous n'avons rien fait de mal. C'est juste le fait d'être Iranien", dit Omid Sedigh Imani.

Cependant, certaines entreprises comme Sony sont plus "douces", selon lui. Elles "connaissent certainement la situation".

amh/kam/feb/mj/mdz/gk/sba

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FEB 23

L'Iran commence à limiter les inspections sur son programme nucléaire #

2/23/2021, 9:19 PM
Téhéran, IRN

L'Iran a commencé mardi à restreindre les inspections de son programme nucléaire par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) faute d'avoir obtenu la levée des sanctions américaines, une décision jugée "dangereuse" par les signataires européens qui tentent de sauver l'accord de 2015.

La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont appelé, dans un communiqué commun, Téhéran "à revenir en arrière sur toutes les mesures qui réduisent la transparence et à coopérer pleinement avec l'AIEA".

"L'objectif reste de préserver l'accord et de soutenir les efforts diplomatiques en cours pour une solution négociée, qui permette le retour de l'Iran et des Etats-Unis au plein respect de leurs engagements", ont-ils insisté.

C'est aussi notre but, a souligné le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, disant son "inquiétude" face à une puissance iranienne "qui va dans la mauvaise direction".

En riposte au retrait américain de l'accord de 2015, la République islamique s'est affranchie progressivement depuis 2019 de nombreuses limitations qu'elle avait accepté d'imposer à son programme nucléaire en échange d'un allègement des rétorsions à son encontre.

- 'Bandes enregistrées' -

En décembre, le Parlement iranien est allé plus loin en ordonnant une série de mesures à mettre à oeuvre en cas de maintien des sanctions rétablies en 2018 par l'ex-administration de Donald Trump.

Dans la foulée, l'Iran a annoncé avoir repris l'enrichissement à hauteur de 20%, dans ce qui a constitué le plus spectaculaire de ses désengagements.

Puis, il a dit entamer la production d'uranium métal pour alimenter son réacteur de recherche à Téhéran, une matière qui peut être utilisée dans la fabrication d'armes nucléaires.

Dernière étape de cette escalade, la limitation de certaines inspections de l'AIEA sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, est entrée en vigueur ce mardi.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, cité par l'agence officielle Irna, a néanmoins souligné que la coopération de Téhéran avec le gendarme onusien du nucléaire se poursuivrait.

A l'issue d'une visite à Téhéran, le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, avait annoncé dimanche un accord technique "temporaire" pour maintenir une surveillance, bien que réduite, le temps que les pays parties de l'accord international engagent des pourparlers.

"Les bandes enregistrées sur notre programme nucléaire (...) seront conservées et ne seront pas fournies à l'Agence", a détaillé M. Zarif.

Selon l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), ces données seront "supprimées à jamais" si les sanctions ne sont pas "complètement levées d'ici trois mois".

- 'Vivement préoccupée' -

En revanche, si les grandes puissances parviennent à s'entendre, "nous pourrons récupérer toutes les informations" portant sur cette période, a précisé M. Grossi, à l'occasion d'un séminaire en ligne organisé par le groupe de réflexion américain Nuclear Threat Initiative (NTI).

"En d'autres termes, nous saurons exactement ce qui s'est passé, combien de composants ont été fabriqués, combien de matières ont été fabriquées, traitées ou enrichies et ainsi de suite".

"Naturellement, c'est loin d'être une situation idéale (...) mais cela offre du temps pour que les indispensables efforts diplomatiques se déploient dans les prochains jours", a commenté le responsable de l'AIEA.

En ce qui concerne les sites nucléaires déclarés, l'impact des limitations sera "négligeable", a estimé une source diplomatique basée à Vienne.

Conclu à Vienne entre l'Iran et le groupe 5+1 (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, Allemagne), le pacte visait initialement à encadrer le programme nucléaire de la République islamique. Malgré ses démentis, l'Iran est accusé de chercher à se doter de l'arme atomique, notamment par Israël, son ennemi juré.

Le président américain Joe Biden s'est engagé à rejoindre à nouveau cet accord, mais à la condition que Téhéran revienne au préalable au respect des engagements pris.

Dans ce contexte tendu, l'AIEA s'est déclarée "vivement préoccupée" par la possible présence de matière nucléaire sur un site non déclaré, celui du district de Turquzabad à Téhéran, selon un rapport consulté par l'AFP à Vienne.

"Au bout de 18 mois, l'Iran n'a toujours pas fourni les explications nécessaires, entières et techniquement crédibles", écrit-elle.

Téhéran continue par ailleurs à accumuler de l'uranium faiblement enrichi, dont la quantité dépasse désormais de 14 fois la limite autorisée par l'accord.

ap-jsk-sct-anb/mm

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FEB 23

L'Iran commence à limiter les inspections sur son programme nucléaire #

2/23/2021, 5:42 PM
Téhéran, IRN

L'Iran a commencé mardi à mettre en oeuvre les limitations des inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur ses activités nucléaires, après l'expiration d'une échéance fixée par Téhéran pour la levée des sanctions américaines.

Dans ce contexte tendu, l'AIEA s'est déclarée "vivement préoccupée" par la possible présence de matière nucléaire sur un site iranien non déclaré, selon un rapport consulté par l'AFP à Vienne.

De leur côté, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont dénoncé, dans un communiqué commun, comme dangereuse la décision iranienne de restreindre les inspections et appelé l'Iran "à cesser et à revenir en arrière sur toutes les mesures qui réduisent la transparence et à coopérer pleinement avec l'AIEA".

"L'objectif reste de préserver l'accord et de soutenir les efforts diplomatiques en cours pour une solution négociée, qui permette le retour de l'Iran et des Etats-Unis au plein respect de leurs engagements", ont affirmé ces trois pays, parties de l'accord de 2015 censé encadrer le programme nucléaire iranien.

En décembre, le Parlement iranien a voté une loi ordonnant au gouvernement de limiter certaines inspections de l'AIEA sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, en cas de maintien des sanctions rétablies en 2018 par l'ex-administration de Donald Trump qui a retiré unilatéralement les Etats-Unis de l'accord de 2015.

"La mise en oeuvre de (la) loi (du Parlement) a commencé (mardi) matin", a indiqué le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, cité par l'agence officielle Irna.

"Nous avons officiellement annoncé le 15 février à l'AIEA que la loi serait mise en oeuvre à partir du 23 février", a ajouté M. Zarif, soulignant néanmoins que la coopération de Téhéran avec le gendarme onusien du nucléaire se poursuivrait.

Quelques heures plus tôt, l'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA, Kazem Gharibabadi, a annoncé que "les instructions nécessaires ont été données aux (responsable des) installations nucléaires" pour débuter les limitations.

En riposte au retrait américain de l'accord de 2015, l'Iran s'est affranchi progressivement depuis 2019 de nombreuses limitations qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions à son encontre.

- "Bandes enregistrées" -

Après une visite du chef de l'AIEA à Téhéran, Rafael Grossi, l'Iran et l'AIEA ont annoncé dimanche un accord "temporaire" pour maintenir une surveillance des activités nucléaires, bien que réduite, le temps que les pays parties de l'accord international engagent des pourparlers pour tenter de sortir de l'impasse.

Selon les termes de cet "accord bilatéral technique" d'une durée de trois mois mais susceptible d'être suspendu à tout moment, le nombre d'inspecteurs sur place reste inchangé et des contrôles inopinés resteront possibles.

"Le coeur de cet accord consiste à ce que les bandes enregistrées sur notre programme nucléaire (...) seront conservées et ne seront pas fournies à l'Agence", a dit M. Zarif.

L'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a indiqué dimanche que ces images seraient "supprimées à jamais" si les sanctions ne sont pas "complètement levées d'ici trois mois".

En dépit de la loi iranienne, M. Grossi avait assuré après ses discussions à Téhéran, que l'AIEA restait "en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification".

Ultime décideur dans les principaux dossiers du pays, le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a réitéré lundi que le gouvernement "n'a pas abandonné ses engagements et a réduit progressivement certains d'entre eux, qui sont encore réversibles", au cas où les autres pays parties à l'accord sur le nucléaire "reviendraient à leurs responsabilités".

- "Bonne foi"-

Conclu à Vienne entre l'Iran et le groupe 5+1 (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, Allemagne), le pacte prévoit une levée progressive de sanctions internationales en échange de la garantie que l'Iran ne se dote pas de l'arme atomique.

Malgré ses démentis, l'Iran est accusé de chercher à se doter de l'arme atomique, notamment par Israël, son ennemi juré.

Le président américain Joe Biden a promis de rejoindre à nouveau cet accord, mais à la condition que Téhéran revienne au préalable au respect des engagements pris dans l'accord.

M. Zarif a estimé que l'accord conclu avec l'AIEA montrait "la bonne foi" de l'Iran.

D'après le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii, l'accord permet d'éviter de "nuire à la confiance mutuelle et à la coopération positive entre l'Iran et l'AIEA".

ap/kam/tp

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FEB 23

L'Iran commence à limiter les inspections sur son programme nucléaire #

2/23/2021, 2:21 PM
Téhéran, IRN

L'Iran a confirmé mardi l'entrée en vigueur de la limitation des inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur ses activités nucléaires, après l'expiration d'une échéance fixée par Téhéran pour la levée des sanctions américaines.

Le Parlement iranien avait adopté en décembre une loi ordonnant au gouvernement de limiter certaines inspections de l'AIEA sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, en cas de maintien des sanctions rétablies en 2018 par la précédente administration de Donald Trump, après le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien.

"La mise en oeuvre de (la) loi (du Parlement) a commencé ce matin", a indiqué le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, cité par l'agence officielle Irna.

"Nous avons officiellement annoncé le 15 février à l'Agence internationale de l'énergie atomique que la loi du Parlement serait mise en oeuvre à partir du matin du 23 février", a ajouté M. Zarif, soulignant néanmoins que la coopération de Téhéran avec le gendarme onusien du nucléaire se poursuivait.

Quelques heures plus tôt, l'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA, Kazem Gharibabadi, a annoncé que "les instructions nécessaires ont été données aux (responsable des) installations nucléaires" iraniennes pour débuter les limitations "à partir de minuit locale (20H30 GMT lundi)".

En riposte au retrait américain, l'Iran s'est affranchi progressivement depuis 2019 de nombreuses limitations qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions à son encontre.

- "Bandes enregistrées" -

L'Iran et l'AIEA ont annoncé dimanche un accord "temporaire" pour maintenir une surveillance des activités nucléaires, bien que réduite, le temps que les pourparlers diplomatiques s'engagent entre les parties de l'accord international encadrant le programme nucléaire iranien conclu en 2015, afin de tenter de sortir de l'impasse actuelle.

Selon les termes de cet "accord bilatéral technique" d'une durée de trois mois mais susceptible d'être suspendu à tout moment, le nombre d'inspecteurs sur place reste inchangé et des contrôles inopinés resteront possibles.

"Le coeur de cet accord consiste à ce que les bandes enregistrées sur notre programme nucléaire (...) seront conservées et ne seront pas fournies à l'Agence", a précisé M. Zarif.

L'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a indiqué dimanche que ces images seraient "supprimées à jamais" si les sanctions ne sont pas "complètement levées d'ici trois mois".

En dépit de la loi parlementaire, le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, avait assuré que son organisation restait "en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification", après des pourparlers dimanche avec les responsables iraniens à Téhéran.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a pour sa part réitéré lundi que le gouvernement iranien "n'a pas abandonné ses engagements et a réduit progressivement certains d'entre eux, qui sont encore réversibles", au cas où les autres pays parties à l'accord sur le nucléaire "reviendraient à leurs responsabilités".

-"Aider la diplomatie"-

Conclu à Vienne entre l'Iran et le groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU -- Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine -- plus l'Allemagne), le pacte prévoit une levée progressive de sanctions en échange de la garantie que l'Iran ne se dote pas de l'arme atomique.

Dans un tweet, M. Zarif a estimé que l'accord conclu avec M. Grossi montrait "la bonne foi" de l'Iran.

Le journal réformateur Etemad a estimé pour sa part l'accord temporaire comme une "initiative de trois mois pour aider la diplomatie", et le quotidien ultraconservateur Kayhan s'est réjoui d'une "victoire définitive" pour la République islamique.

Mardi, le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii, a salué la conclusion d'un accord "efficace et rassurant" avec M. Grossi, affirmant qu'il permettait d'éviter de "nuire aux relations, à la confiance mutuelle et à la coopération positive entre l'Iran et l'AIEA".

Malgré ses démentis, l'Iran est accusé de chercher à se doter de l'arme atomique, notamment par Israël, son ennemi juré.

ap/kam/bfi

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FEB 23

L'Iran commence à limiter les inspections sur son programme nucléaire #

2/23/2021, 11:02 AM
Téhéran, IRN

L'Iran a confirmé mardi l'entrée en vigueur de la limitation des inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur ses activités nucléaires, après l'expiration d'une échéance fixée par Téhéran pour la levée des sanctions américaines.

"La mise en oeuvre de (la) loi (du Parlement) a commencé ce matin", a indiqué le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

"Nous avons officiellement annoncé le 15 février à l'Agence internationale de l'énergie atomique que la loi du Parlement serait mise en oeuvre à partir du matin du 23 février", a ajouté M. Zarif, soulignant néanmoins que la coopération de Téhéran avec le gendarme onusien du nucléaire se poursuivait.

Conformément à un texte adopté par le Parlement iranien en décembre, le gouvernement est tenu de limiter certaines inspections de l'AIEA sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, en cas de maintien des sanctions rétablies en 2018 par la précédente administration de Donald Trump, après le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien.

En riposte au retrait américain, l'Iran s'est affranchi progressivement depuis 2019 de nombreuses limitations qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions à son encontre.

L'Iran et l'AIEA -- "chien de garde nucléaire" de l'ONU -- ont annoncé dimanche un accord "temporaire" pour maintenir une surveillance des activités nucléaires, bien que réduite, le temps que les pourparlers diplomatiques s'engagent entre les parties de l'accord international encadrant le programme nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne, afin de tenter de sortir de l'impasse actuelle.

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, avait assuré que son organisation restait "en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification", après des pourparlers dimanche avec les responsables iraniens à Téhéran.

De son côté, le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii, a salué mardi la conclusion d'un accord "efficace et rassurant" avec M. Grossi, affirmant qu'il permettait d'éviter de "nuire aux relations, à la confiance mutuelle et à la coopération positive entre l'Iran et l'AIEA".

ap/kam/bfi

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FEB 22

L'Iran pourrait enrichir l'uranium à 60% en cas de besoin (Khamenei) #

2/22/2021, 5:32 PM
Téhéran, IRN

L'Iran pourrait enrichir de l'uranium à 60% en cas de besoin, a déclaré lundi le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dans un nouveau geste de défi à l'égard de l'Occident.

"La limite d'enrichissement de l'Iran ne sera pas de 20%. Nous agirons selon nos besoins (...) Nous pourrions augmenter l'enrichissement à 60%", a-t-il affirmé, selon un communiqué publié sur son site officiel.

La déclaration de M. Khamenei intervient à la veille de l'entrée en vigueur d'une loi visant à limiter les capacités d'inspection de ses activités nucléaires face au maintien des sanctions américaines.

La loi du Parlement iranien exige du gouvernement iranien qu'il limite certaines inspections de l'agence nucléaire de l'ONU sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, si les Etats-Unis ne levaient pas leurs sanctions imposées en 2018 à l'Iran après leur retrait unilatéral de l'accord nucléaire de 2015.

Début janvier, aux termes de la même loi, le gouvernement a relancé les activités d'enrichissement de l'uranium à hauteur de 20%, niveau que pratiquait le pays avant l'accord.

Le gouvernement "n'a pas abandonné ses engagements et réduit progressivement certains d'entre eux, qui sont encore réversibles dans le cas où (les autres pays parties à l'accord) reviennent à leurs responsabilités", a dit M. Khamenei. "Les occidentaux savent bien que nous ne cherchons pas (à fabriquer) des armes nucléaires".

Augmenter l'enrichissement à 60% rapprocherait la République islamique des 90% requis pour fabriquer une bombe atomique. Mais l'Iran a nié à plusieurs reprises chercher à se doter de l'arme nucléaire.

ap/tp

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FEB 22

L'Iran pourrait enrichir l'uranium à 60% en cas de besoin (Khamenei) #

2/22/2021, 4:43 PM
Téhéran, IRN

L'Iran pourrait enrichir de l'uranium à 60% en cas de besoin, a déclaré lundi le guide suprême iranien, Ali Khamenei.

"La limite d'enrichissement de l'Iran ne sera pas de 20%. Nous agirons selon nos besoins (...) Nous pourrons augmenter l'enrichissement à 60%", a-t-il affirmé, selon un communiqué publié sur son site officiel.

ap/kam/tp

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FEB 22

Pourparlers avec l'AIEA: Téhéran se réjouit d'un "résultat significatif" #

2/22/2021, 10:40 AM
Téhéran, IRN

Les discussions entre l'Iran et le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont produit un "résultat significatif", s'est félicité Téhéran lundi à la veille d'une échéance fixée par la République islamique pour limiter les inspections des activités nucléaires iraniennes en cas de maintien des sanctions américaines.

Les pourparlers avec le gendarme onusien du nucléaire "ont abouti à un résultat diplomatique très significatif", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors d'une conférence de presse, au lendemain de la visite à Téhéran du directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, à l'approche de la mise en application d'une loi limitant les inspections.

L'Iran et l'AIEA ont annoncé dimanche un accord "temporaire" pour maintenir une surveillance des activités nucléaires, bien que réduite, le temps que les pourparlers diplomatiques s'engagent entre les parties de l'accord international encadrant le programme nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne, afin de tenter de sortir de l'impasse actuelle.

"Certains accords ont été conclus pour poursuivre les vérifications dans le cadre des garanties" du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a ajouté lundi M. Khatibzadeh, précisant que les responsables iraniens du programme nucléaire ont agi "dans le cadre de la loi contraignante du Parlement".

La date limite du 21 février a été décidée par le Parlement iranien pour restreindre certaines inspections de l'AIEA sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, si les Etats-Unis ne levaient pas leurs sanctions imposées en 2018 par la précédente administration de Donald Trump après son retrait unilatéral de l'accord de Vienne.

L'échéance a expiré dimanche, et les nouvelles mesures entreront en vigueur mardi, a affirmé un responsable iranien.

"La mise en oeuvre volontaire du protocole additionnel (au TNP) a été suspendue", conformément aux décisions du Parlement, a indiqué M. Khatibzadeh. "Les caméras qui fonctionnent resteront allumées mais aucune image ne sera transmise à l'AIEA", a-t-il ajouté.

Selon l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, les images seront supprimées si les sanctions ne sont pas levées dans les trois mois.

"L'accès sera réduit, ne nous voilons pas la face, mais nous serons en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification", a assuré pour sa part M. Grossi, à son retour à Vienne dimanche après des "consultations intenses" à Téhéran.

De son côté, l'Iran avait évoqué un peu plus tôt des discussions "fructueuses", après la rencontre du directeur de l'AIEA avec le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, et ensuite le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

ap/kam/hj/feb

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FEB 22

Pourparlers avec l'AIEA: Téhéran se réjouit d'un "résultat significatif" #

2/22/2021, 8:47 AM

Les discussions entre l'Iran et le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique ont produit un "résultat significatif", s'est félicité Téhéran lundi à la veille d'une échéance fixée par l'Iran pour limiter les inspections.

Les pourparlers avec le gendarme onusien du nucléaire "ont abouti à un résultat diplomatique très significatif", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors d'une conférence de presse, au lendemain de la visite de Rafael Grossi, à l'approche de la mise en application d'une loi limitant les inspections des activités nucléaires en cas de maintien des sanctions américaines.

ap/feb

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