Irak: sommée par Sadr, la justice se dit incompétente pour dissoudre le Parlement #
La justice irakienne a assuré dimanche ne pas avoir le droit de dissoudre le Parlement, comme le réclame l'influent leader chiite Moqtada Sadr, qui lui avait fixé un délai d'une semaine et poursuit son bras de fer politique avec ses adversaires.
M. Sadr avait sommé la justice de dissoudre l'Assemblée pour ouvrir la voie à des législatives anticipées, alors que ses partisans campent depuis fin juillet aux abords du Parlement pour faire pression sur ses rivaux, les influentes factions chiites pro-Iran du Cadre de coordination.
M. Sadr avait justifié cet appel à la justice en rappelant qu'après les législatives d'octobre 2021, les délais impartis par la Constitution pour nommer un nouveau président et un nouveau chef du gouvernement n'avaient pas été respectés.
"Le Conseil suprême de la magistrature n'est pas compétent pour dissoudre le Parlement", a annoncé l'institution judiciaire dans un communiqué, précisant que ses prérogatives "ne l'autorisent pas à s'ingérer dans les affaires des deux pouvoirs législatif et exécutif, en application du principe de séparation des pouvoirs".
Selon la Constitution, une dissolution du Parlement doit être actée par un vote à la majorité absolue. Elle peut être demandée par un tiers des députés, ou par le Premier ministre avec accord du président de la République.
Le Conseil suprême de la magistrature est d'accord avec les critiques de M. Sadr, concernant "les violations constitutionnelles" que représentent "la non-élection d'un président de la République, d'un Premier ministre et l'absence de gouvernement formé dans les délais constitutionnels impartis".
"C'est une situation inacceptable à laquelle il faut remédier et qui ne doit pas être répétée", ajoute le communiqué.
L'impasse actuelle a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet une candidature au poste de Premier ministre présentée par le Cadre de coordination.
Chaque camp poursuit désormais son propre sit-in à Bagdad pour faire pression sur la partie adverse, sans toutefois laisser la situation basculer dans la violence.
Evoquant sur Twitter ces deux sit-in, un proche de M. Sadr, Saleh Mohamed al-Iraqi, a estimé qu'il était temps de montrer "lequel des deux camps a le plus grand nombre" de partisans.
Il a appelé tous les partisans de M. Sadr à travers le pays à rallier Bagdad pour une "manifestation d'un million" de personnes.
Le rassemblement, "sans égal en terme d'effectif", aura lieu le samedi 20 août à partir de 17H00 (14H00 GMT), a-t-il précisé dimanche soir.
lk/tgg/feb
Irak: sommée par Sadr, la justice se dit incompétente pour dissoudre le Parlement #
La justice irakienne a assuré dimanche dans un communiqué ne pas avoir le droit de dissoudre le Parlement, comme le réclame l'influent leader chiite Moqtada Sadr, qui lui avait fixé un délai d'une semaine et poursuit son bras de fer politique avec ses adversaires.
M. Sadr a sommé la justice de dissoudre le Parlement d'ici la fin de la semaine pour ouvrir la voie à des législatives anticipées, alors que ses partisans campent depuis fin juillet aux abords du Parlement pour faire pression sur ses rivaux, les influentes factions chiites pro-Iran du Cadre de coordination.
M. Sadr avait justifié cet appel à la justice en rappelant que tous les délais impartis par la Constitution pour nommer un nouveau président et un nouveau chef du gouvernement n'avaient pas été respectés après les dernières législatives d'octobre 2021.
"Le Conseil suprême de la magistrature n'est pas compétent pour dissoudre le Parlement", a annoncé l'institution judiciaire dans un communiqué, précisant que ses prérogatives "ne l'autorisent pas à s'ingérer dans les affaires des deux pouvoirs législatif et exécutif, en application du principe de séparation des pouvoirs".
Selon la Constitution, une dissolution du Parlement doit être actée par un vote à la majorité absolue. Elle peut être demandée par un tiers des députés, ou par le Premier ministre avec accord du président de la République.
Le Conseil suprême de la magistrature est d'accord avec les critiques de M. Sadr, concernant "les violations constitutionnelles" que représentent "la non-élection d'un président de la république, d'un Premier ministre et l'absence de gouvernement formé dans les délais constitutionnels impartis".
"C'est une situation inacceptable à laquelle il faut remédier et qui ne doit pas être répétée", ajoute le communiqué.
L'impasse actuelle a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet une candidature au poste de Premier ministre présentée par le Cadre de coordination.
Chaque camp poursuit désormais son propre sit-in à Bagdad pour faire pression sur la partie adverse, sans toutefois jamais laisser la situation basculer dans la violence.
Evoquant sur Twitter ces deux sit-in, un proche de M. Sadr, Saleh Mohamed al-Iraqi, a estimé qu'il était temps de montrer "lequel des deux camps a le plus grand nombre" de soutiens parmi le peuple.
Il a appelé tous les partisans de M. Sadr à travers le pays à rallier Bagdad pour une "manifestation d'un million d'hommes" dont la date n'a pas encore été dévoilée.
lk/tgg/hj
A Bagdad, deux sit-in, des appels au changement mais aucune illusion #
Certains campent près du Parlement, d'autres sur une avenue de Bagdad. Mais dans sa boutique de vêtements, Moustapha n'a que faire de l'issue de cet énième bras de fer politique: ce qui l'inquiète, c'est son gagne-pain.
Des deux côtés, "ils défendent leurs intérêts personnels", soupire le quadragénaire quand on l'interroge sur la lutte qui oppose l'incontournable leader chiite Moqtada Sadr à ses adversaires du Cadre de coordination, puissante coalition de factions chiites pro-Iran.
Le premier veut des législatives anticipées. Il a envoyé ses partisans envahir l'ultra-sécurisée Zone verte où ils campent depuis deux semaines dans les jardins du Parlement.
Ses rivaux du Cadre de coordination ont répliqué vendredi en campant sur une avenue menant à la Zone verte avec un objectif affiché: un nouveau gouvernement qui, cette fois-ci, sera au service du peuple, disent-ils.
Dans la pénombre de sa boutique où un unique ventilateur brasse l'air chaud d'un été caniculaire, Moustapha sait surtout que les clients ne viennent pas.
"On ne travaille pas", déplore l'homme, son fils de huit ans à ses côtés, les yeux rivés sur un portable. "Les uns et les autres ont lancé des manifestations et l'activité économique en a pris un coup".
Participerait-il à des législatives anticipées? "J'ai voté deux fois dans ma vie, à chaque fois j'ai regretté."
Et pourtant, les slogans brandis par les deux camps ne peuvent que séduire dans un des pays les plus riches en pétrole du monde mais où 35% des jeunes sont au chômage, selon l'ONU.
Un pays où les infrastructures déliquescentes signifient de longues heures de délestage électrique pour les 42 millions d'Irakiens. Où sécheresse et bouleversement climatique ont déjà changé le quotidien, entre pénuries d'eau et tempêtes de sable.
Les sadristes conspuent la corruption, disent vouloir changer le système. Le Cadre de coordination veut un gouvernement qui ramènera l'eau et l'électricité pour tous.
Mais Moustafa n'y croit pas: "depuis 2003", quand une invasion américaine a renversé le dictateur Saddam Hussein, "on n'a pas vu un seul politicien gouverner le pays correctement", martèle-t-il.
Il y aussi la surprenante facilité avec laquelle les partisans de M. Sadr ont envahi la Zone verte. Malgré quelques tirs de grenades lacrymogènes, ils ont pris le Parlement au nez et à la barbe des officiers présents alentour.
Rien à voir avec la "révolution" des jeunes antipouvoir de l'automne 2019, quand, face à des dizaines de milliers de manifestants à Bagdad et dans le Sud, la répression s'abattait, faisant près de 600 morts et de 30.000 blessés.
"Nous, on n'a même pas réussi à franchir le pont qui mène à la Zone verte", ironise le militant communiste Ali Jaber, 50 ans. "Eux, il ne leur aura fallu que huit minutes", ajoute ce fonctionnaire, y voyant la preuve de la "complaisance" des forces de l'ordre.
Pour lui, les sadristes et leurs rivaux, comme tous les partis traditionnels, ont "construit de véritables empires" en s'emparant "des postes publics et de l'argent de l'Etat".
"Ils ne se battent pas pour construire un Etat, c'est un conflit politique par excellence: uniquement mené pour leurs intérêts", assène-t-il. "Ils sont dans un monde à part".
La crise a débuté quand le Courant sadriste a refusé le candidat du Cadre de coordination au poste de Premier ministre --dans un pays qui dix mois après les législatives n'a toujours pas remplacé son chef de gouvernement ni son président.
L'alliance pro-Iran englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrés aux forces régulières, et surtout l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr.
"Les manifestations sont moins une révolution populaire qu'un combat interne à l'élite, opposant principalement M. Sadr et ses soutiens à M. Maliki et les siens", écrit la politologue Lahib Higel pour l'International Crisis Group (ICG).
Et si l'arène est désormais la rue, c'est que "les élites ne semblent plus en mesure" de se réunir "pour se partager le gâteau" comme avant, affirme-t-elle.
Ahmed, 23 ans, qui jongle entre ses études de droit et la boutique de téléphonie mobile de son frère, dit être du côté de Moqtada Sadr.
Mais, avoue-t-il, "je ne suis pas trop la politique, ça vous met sur les nerfs".
Car le quotidien est déjà assez difficile: "aujourd'hui sans électricité on doit dormir avec des blocs de glace. Au Parlement, l'électricité ne coupe pas", s'amuse-t-il.
lk/tgg/sbh
A Bagdad, deux sit-in, des appels au changement mais aucune illusion #
Certains campent près du Parlement, d'autres sur une avenue de Bagdad. Mais dans sa boutique de vêtements, Moustapha n'a que faire de l'issue de cet énième bras de fer politique: ce qui l'inquiète, c'est son gagne-pain.
Des deux côtés, "ils défendent leurs intérêts personnels", soupire le quadragénaire quand on l'interroge sur la lutte qui oppose l'incontournable leader chiite Moqtada Sadr à ses adversaires du Cadre de coordination, puissante coalition de factions chiites pro-Iran.
Le premier veut des législatives anticipées. Il a envoyé ses partisans envahir l'ultra-sécurisée Zone verte où ils campent depuis deux semaines dans les jardins du Parlement.
Ses rivaux du Cadre de coordination ont répliqué vendredi en campant sur une avenue menant à la Zone verte avec un objectif affiché: un nouveau gouvernement qui, cette fois-ci, sera au service du peuple, disent-ils.
Dans la pénombre de sa boutique où un unique ventilateur brasse l'air chaud d'un été caniculaire, Moustapha sait surtout que les clients ne viennent pas.
"On ne travaille pas", déplore l'homme, son fils de huit ans à ses côtés, les yeux rivés sur un portable. "Les uns et les autres ont lancé des manifestations et l'activité économique en a pris un coup".
Participerait-il à des législatives anticipées? "J'ai voté deux fois dans ma vie, à chaque fois j'ai regretté."
Et pourtant, les slogans brandis par les deux camps ne peuvent que séduire dans un des pays les plus riches en pétrole du monde mais où 35% des jeunes sont au chômage, selon l'ONU.
Un pays où les infrastructures déliquescentes signifient de longues heures de délestage électrique pour les 42 millions d'Irakiens. Où sécheresse et bouleversement climatique ont déjà changé le quotidien, entre pénuries d'eau et tempêtes de sable.
Les sadristes conspuent la corruption, disent vouloir changer le système. Le Cadre de coordination veut un gouvernement qui ramènera l'eau et l'électricité pour tous.
Mais Moustafa n'y croit pas: "depuis 2003", quand une invasion américaine a renversé le dictateur Saddam Hussein, "on n'a pas vu un seul politicien gouverner le pays correctement", martèle-t-il.
Il y aussi la surprenante facilité avec laquelle les partisans de M. Sadr ont envahi la Zone verte. Malgré quelques tirs de grenades lacrymogènes, ils ont pris le Parlement au nez et à la barbe des officiers présents alentour.
Rien à voir avec la "révolution" des jeunes antipouvoir de l'automne 2019, quand, face à des dizaines de milliers de manifestants à Bagdad et dans le Sud, la répression s'abattait, faisant près de 600 morts et de 30.000 blessés.
"Nous, on n'a même pas réussi à franchir le pont qui mène à la Zone verte", ironise le militant communiste Ali Jaber, 50 ans. "Eux, il ne leur aura fallu que huit minutes", ajoute ce fonctionnaire, y voyant la preuve de la "complaisance" des forces de l'ordre.
Pour lui, les sadristes et leurs rivaux, comme tous les partis traditionnels, ont "construit de véritables empires" en s'emparant "des postes publics et de l'argent de l'Etat".
"Ils ne se battent pas pour construire un Etat, c'est un conflit politique par excellence: uniquement mené pour leurs intérêts", assène-t-il. "Ils sont dans un monde à part".
La crise a débuté quand le Courant sadriste a refusé le candidat du Cadre de coordination au poste de Premier ministre --dans un pays qui dix mois après les législatives n'a toujours pas remplacé son chef de gouvernement ni son président.
L'alliance pro-Iran englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrés aux forces régulières, et surtout l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr.
"Les manifestations sont moins une révolution populaire qu'un combat interne à l'élite, opposant principalement M. Sadr et ses soutiens à M. Maliki et les siens", écrit la politologue Lahib Higel pour l'International Crisis Group (ICG).
Et si l'arène est désormais la rue, c'est que "les élites ne semblent plus en mesure" de se réunir "pour se partager le gâteau" comme avant, affirme-t-elle.
Ahmed, 23 ans, qui jongle entre ses études de droit et la boutique de téléphonie mobile de son frère, dit être du côté de Moqtada Sadr.
Mais, avoue-t-il, "je ne suis pas trop la politique, ça vous met sur les nerfs".
Car le quotidien est déjà assez difficile: "aujourd'hui sans électricité on doit dormir avec des blocs de glace. Au Parlement, l'électricité ne coupe pas", s'amuse-t-il.
lk/tgg/sbh
A Bagdad, un nouveau sit-in durcit le bras de fer entre Sadr et ses rivaux #
Les partisans d'une influente coalition de factions chiites pro-Iran ont entamé vendredi un sit-in à Bagdad où leurs adversaires du Courant sadriste campent déjà depuis près de deux semaines, durcissant un peu plus le bras de fer qui déchire l'Irak.
Depuis fin juillet les deux pôles du chiisme politique enchaînent joutes verbales et surenchères, sans toutefois jamais laisser la situation basculer dans la violence.
D'un côté, l'influent leader chiite Moqtada Sadr veut dissoudre le Parlement et organiser des législatives anticipées. De l'autre, les factions chiites pro-Iran du Cadre de coordination veulent poser leurs conditions à cet hypothétique scrutin et exigent avant toute chose la formation d'un gouvernement.
Trublion de la vie politique, M. Sadr a démontré sa capacité à mobiliser: depuis deux semaines ses partisans campent autour du Parlement dans la Zone verte, quartier bouclé abritant institutions gouvernementales et ambassades.
Vendredi, le Cadre de coordination qui englobe notamment les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi et l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr, a répliqué. Après avoir manifesté par milliers sur une avenue menant à la Zone verte, ses partisans ont annoncé qu'ils ne partiraient plus.
Ils mènent un sit-in "jusqu'à nouvel ordre" pour, disent-ils, "accélérer la formation du gouvernement" et "résoudre les problèmes des citoyens" en Irak où les services publics sont déliquescents.
Un journaliste de l'AFP a vu des manifestants installer les structures en fer et les vastes tentures des premières tentes.
"Nous ne savons pas combien de temps nous allons rester: cinq mois, dix mois...", lance Abou Jabal, journalier de 32 ans, mais "tout est prêt, il y aura de la nourriture".
Cette mobilisation "est la preuve ultime qu'aucune partie ne peut s'emparer de la rue au détriment d'une autre", a estimé dans un communiqué M. Maliki.
La crise a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet le candidat du Cadre de coordination au poste de Premier ministre --dans un pays qui dix mois après les législatives n'a toujours pas remplacé son chef de gouvernement ni son président.
Si le Cadre de coordination s'est dit ouvert à une dissolution votée par les députés, M. Sadr, intransigeant, exige que la justice dissolve le Parlement sous une semaine.
Plusieurs milliers de ses partisans ont participé à la grande prière du vendredi près du Parlement. Sous plus de 40 degrés, assis sur leur tapis de prière, ils ont écouté le prêche sous des parasols. Certains tenaient calés contre leur torse des portraits de Moqtada Sadr.
Oum Hussein, femme au foyer quinquagénaire, se dit contre "le régime qui depuis 20 ans n'a rien fait pour le peuple, à part piller et voler l'argent public".
Il faut, martèle-t-elle, "de nouveaux visages" au pouvoir pour "servir le peuple" qui "vit dans la pauvreté, la maladie et la faim".
Des manifestations rivales se sont également tenues hors de la capitale.
Dans le Sud, les sadristes ont poussé le zèle jusqu'à organiser leurs rassemblements à la même heure que le camp opposé --17H00--, à Nassiriya, Kout et Amarah, selon des journalistes de l'AFP.
A Mossoul, métropole du Nord, des centaines de partisans du Cadre de coordination ont manifesté.
Qu'importe que des cadres du Courant sadriste occupent les plus hauts échelons de ministères et que son bloc ait été le premier au Parlement, ses partisans le voient comme un éternel opposant, héraut de la lutte contre la corruption des élites.
Premier bloc mais sans majorité au Parlement pour choisir le futur Premier ministre, M. Sadr avait fait démissionner ses 73 députés en juin.
Maintenant que la tâche de former un gouvernement revient à ses concurrents, il entend obtenir la dissolution de l'assemblée en appelant ses partisans à déposer en masse des recours devant la justice.
Vendredi, ses volontaires distribuaient des plaintes pré-remplies aux manifestants qui n'avaient plus qu'à inscrire leur nom et à signer avant d'envoyer à la justice leur demande de dissolution.
En octobre 2021, l'Irak avait organisé des législatives anticipées deux ans après un soulèvement populaire inédit, éreinté par une répression meurtrière.
Vendredi, quelques dizaines de militants se réclamant de ce mouvement anti-pouvoir se sont rassemblés sur une place de Bagdad, brandissant les portraits de leurs "martyrs".
Sur cette place-là, on renvoyait dos-à-dos les sadristes et leurs rivaux.
"Les deux camps font partie du système corrompu qui dirige le pays", lâche ainsi Ali Jaber, militant communiste de 50 ans. "Se débarrasser d'eux c'est la première étape pour réaliser les rêves du peuple irakien".
lk-sf/tgg/sbh
A Bagdad, un nouveau sit-in vient durcir le bras de fer entre Sadr et ses rivaux #
Illustrant le bras de fer qui déchire l'Irak, les partisans d'une influente coalition de factions chiites pro-Iran ont entamé vendredi un sit-in à Bagdad, où leurs adversaires du Courant sadriste campent déjà depuis près de deux semaines près du Parlement.
Depuis fin juillet les deux pôles du chiisme politique enchaînent joutes verbales et escalades, sans toutefois jamais laisser la situation basculer dans la violence.
D'un côté, l'influent leader chiite Moqtada Sadr veut dissoudre le Parlement et organiser des législatives anticipées. De l'autre, le Cadre de coordination, alliance des factions chiites pro-Iran, veut poser ses propres conditions à cet hypothétique scrutin et exige avant toute chose la formation d'un gouvernement.
Trublion de la vie politique, M. Sadr a démontré sa capacité à mobiliser: depuis bientôt deux semaines ses partisans campent autour du Parlement dans la Zone verte, quartier bouclé abritant institutions gouvernementales et ambassades.
Vendredi ses adversaires du Cadre de coordination ont répliqué avec un nouveau coup d'éclat: après avoir manifesté par milliers sur une avenue menant à la Zone verte, ils ont annoncé qu'ils ne partiraient plus.
Ils mènent un sit-in "jusqu'à nouvel ordre" pour, disent-ils, faire "accélérer la formation du gouvernement".
Un journaliste de l'AFP a vu des manifestants installer des structures en fer pour ériger les premières tentes.
"On manifeste pour protéger l'Etat et la constitution", martèle Abou Mehdi, un organisateur venu de Hilla, plus au sud. Il faut, poursuit le trentenaire, "laisser une chance au Cadre de coordination de former un gouvernement".
Le Cadre de coordination englobe notamment les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi et l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki.
La crise a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet le candidat du Cadre de coordination au poste de Premier ministre --dans un pays qui depuis les dernières législatives, il y a dix mois, n'a toujours pas remplacé son chef de gouvernement ni son président.
Si le Cadre de coordination s'est dit ouvert à une dissolution votée par les députés, M. Sadr, intransigeant, exige que la justice dissolve le Parlement sous une semaine.
Alors que les soutiens du Cadre de coordination manifestaient aux abords de la Zone verte, plusieurs milliers de partisans de Moqtada Sadr se sont rassemblés près du Parlement pour la prière du vendredi, a constaté une correspondante de l'AFP.
Sous plus de 40 degrés, les fidèles assis sur leur tapis de prière ont écouté le prêche sous des parasols. Certains tenaient calés contre leur torse des portraits de Moqtada Sadr.
Oum Hussein, femme au foyer quinquagénaire, se dit contre "le régime qui depuis 20 ans n'a rien fait pour le peuple, à part piller et voler l'argent public".
Il faut, martèle-t-elle, "de nouveaux visages" au pouvoir pour "servir le peuple" qui "vit dans la pauvreté, la maladie et la faim".
Des manifestations rivales se sont également tenues hors de la capitale.
Dans le Sud de l'Irak, les sadristes ont poussé le zèle jusqu'à organiser leurs rassemblements à la même heure que le camp opposé --17H00--, à Nassiriya, Kout et Amarah, selon des journalistes de l'AFP.
A Mossoul, métropole du Nord, des centaines de partisans du Cadre de coordination ont manifesté.
Qu'importe que des cadres du Courant sadriste occupent les plus hauts échelons de ministères et que son bloc ait été le premier au Parlement depuis les législatives d'octobre 2021, ses partisans le voient comme un éternel opposant, héraut de la lutte contre la corruption des élites.
Premier bloc mais sans majorité au Parlement pour choisir le futur Premier ministre, M. Sadr avait fait démissionner ses 73 députés en juin.
Maintenant que la tâche de former un gouvernement revient à ses concurrents, il réclame la dissolution de l'assemblée et appelle ses partisans à déposer en masse des recours devant la justice.
Vendredi, ses volontaires distribuaient des plaintes pré-remplies aux manifestants qui n'avaient plus qu'à inscrire leur nom et à signer.
Et si la justice rejette ces requêtes? "La révolution est un combat de longue haleine (...) nous allons poursuivre le sit-in et continuer à réclamer le renversement de cette junte politique corrompue", assure un des participants, Ahmed al-Ibrahimi, ingénieur de 32 ans.
lk-sf/tgg/sbh
Les rivaux de Sadr annoncent à leur tour un sit-in à Bagdad #
Les partisans du Cadre de Coordination, influente coalition de factions chiites pro-Iran, ont lancé vendredi à leur tour un sit-in Bagdad, où leurs rivaux soutenant l'influent leader chiite Moqtada Sadr campent depuis près de deux semaines près du Parlement.
Lors d'une manifestation rassemblant des milliers de personnes sur une avenue menant à l'ultra-sécurisée zone verte de Bagdad, les organisateurs ont lu devant la foule un communiqué annonçant "un sit-in jusqu'à nouvel ordre", pour réclamer notamment "d'accélérer la formation du gouvernement". Un journaliste de l'AFP a vu les manifestants installer des structures en fer pour ériger les premières tentes.
lk/tgg/sbh
Rassemblements rivaux à Bagdad en pleine impasse politique #
Les uns campent aux abords du Parlement, les autres manifestent près de l'ultra-sécurisée Zone verte de Bagdad: dans la capitale irakienne vendredi, les partisans du leader chiite Moqtada Sadr et leurs adversaires s'entêtent une nouvelle fois dans leur bras de fer politique.
Depuis fin juillet les deux pôles du chiisme politique enchaînent joutes verbales et escalades, sans toutefois jamais laisser la situation basculer dans la violence.
D'un côté le Courant sadriste veut dissoudre le Parlement et organiser des législatives anticipées, de l'autre, le Cadre de coordination, alliance des factions chiites pro-Iran, veut poser ses propres conditions à cet hypothétique scrutin.
Trublion de la vie politique, M. Sadr a démontré sa capacité à mobiliser: depuis bientôt deux semaines ses partisans campent autour du Parlement dans la Zone verte, quartier bouclé abritant institutions gouvernementales et ambassades.
Ses adversaires du Cadre de coordination --les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi et l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki-- ont d'abord accepté des législatives anticipées mais sous certaines conditions.
Et aujourd'hui, l'alliance maintient la pression en réclamant un gouvernement avant toute chose, comme si elle ignorait M. Sadr.
Vendredi après-midi, quelques milliers de partisans de cette coalition ont défilé sous des drapeaux irakiens sur une avenue menant à la Zone verte, a constaté un correspondant de l'AFP.
"On manifeste pour protéger l'Etat et la constitution", martèle Abou Mehdi, un organisateur venu de Hilla, plus au sud. Il faut, poursuit le trentenaire, "laisser une chance au Cadre de coordination de former un gouvernement".
"Notre revendication: un gouvernement au service de la nation, qui lutte contre l'inflation, le chômage et le manque d'électricité", pouvait-on lire sur une banderole dans le pays où l'ensemble des services publics sont inexistants ou déliquescents.
La crise a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet le candidat du Cadre de coordination au poste de Premier ministre --dans un pays qui depuis les dernières législatives il y a dix mois n'a toujours pas remplacé son chef de gouvernement ni son président.
Si le Cadre de coordination s'est dit ouvert à une dissolution votée par les députés, M. Sadr, intransigeant, exige que la justice dissolve le Parlement sous une semaine.
Alors que les soutiens du Cadre de coordination manifestaient aux abords de la Zone verte, plusieurs milliers de partisans de Moqtada Sadr se sont rassemblés près du Parlement pour la prière du vendredi, a constaté une correspondante de l'AFP.
Sous plus de 40 degrés, les fidèles assis sur leur tapis de prière ont écouté le prêche sous des parasols. Certains tenaient calés contre leur torse des portraits de Moqtada Sadr.
Oum Hussein, femme au foyer quinquagénaire, se dit contre "le régime qui depuis 20 ans n'a rien fait pour le peuple, à part piller et voler l'argent public".
Il faut, martèle-t-elle, "de nouveaux visages" au pouvoir pour "servir le peuple" qui "vit dans la pauvreté, la maladie et la faim".
Qu'importe que des cadres du Courant sadriste occupent les plus hauts échelons de ministères et que son bloc ait été le premier au Parlement depuis les législatives d'octobre 2021, ses partisans le voient comme un éternel opposant, héraut de la lutte contre la corruption des élites.
Premier bloc mais sans majorité au Parlement pour pouvoir choisir le futur Premier ministre, M. Sadr avait fait démissionner ses 73 députés en juin.
Maintenant que la tâche de former un gouvernement revient à ses concurrents, il réclame la dissolution de l'assemblée et appelle ses partisans à déposer en masse des recours devant la justice.
Vendredi, ses volontaires distribuaient des plaintes pré-remplies aux manifestants qui n'avaient plus qu'à inscrire leur nom et à signer.
Et si la justice rejette ces requêtes? "La révolution est un combat de longue haleine, battre en retraite ne fait pas partie du vocabulaire de Moqtada Sadr", assure un des participants, Ahmed al-Ibrahimi, ingénieur de 32 ans.
"Nous allons poursuivre le sit-in et continuer à réclamer le renversement de cette junte politique corrompue", promet-il.
lk-sf/tgg/sbh
Irak: nouveaux rassemblements rivaux à Bagdad sur fond d'impasse politique #
La capitale irakienne accueille vendredi deux rassemblements rivaux, le leader chiite Moqtada Sadr et ses adversaires poursuivant leur bras de fer sur des législatives anticipées dans un pays en pleine crise politique.
Depuis fin juillet les deux pôles du chiisme politique enchaînent joutes verbales et escalades, sans toutefois laisser la situation dégénérer vers des violences. D'un côté le Courant sadriste, qui réclame une dissolution du Parlement et des législatives anticipées, de l'autre le Cadre de coordination, alliance regroupant des factions chiites pro-Iran.
Vendredi, quelques milliers de partisans de Moqtada Sadr, poursuivant depuis bientôt deux semaines un sit-in au Parlement puis ses abords, se sont rassemblés près de l'institution pour la traditionnelle prière du vendredi à midi (09H00 GMT) dans la Zone verte, quartier bouclé abritant institutions publiques et ambassades, a constaté une correspondante de l'AFP.
Leurs adversaires soutenant le Cadre de coordination vont manifester une fois encore sur une avenue menant à la Zone verte, aux alentours de 17H00 (14H00 GMT), après un rassemblement similaire début août.
Cette nouvelle mobilisation réclamera "la formation d'un gouvernement" pour fournir des services publics et, en plein été caniculaire, trouver des solutions aux délestages électriques quotidiens et aux pénuries d'eau, selon un communiqué.
M. Sadr a appelé la justice à dissoudre le Parlement, fixant comme délai la fin de la semaine prochaine.
Aux abords du Parlement, Oum Hussein, femme au foyer quinquagénaire qui soutient Moqtada Sadr, manifeste contre "le régime qui depuis 20 ans n'a rien fait pour le peuple, à part piller et voler l'argent public".
"Environ 90% de la population vit dans la pauvreté, dans la maladie, dans la faim", fustige-t-elle, réclamant "de nouveaux visages" au pouvoir pour "servir le peuple".
Le Cadre de coordination, qui avait initialement accepté des législatives anticipées sous certaines conditions, maintient la pression en appelant désormais à "former un gouvernement".
A l'extérieur de Bagdad, d'autres manifestations sont prévues. Le Courant sadriste a appelé ses partisans à manifester à 17H00 à travers le pays. A la même heure, des manifestations soutenant le Cadre de coordination doivent avoir lieu à Bassora (sud) et dans la province de Ninive (nord).
Dix mois après les dernières législatives d'octobre 2021, l'Irak attend toujours la désignation d'un Premier ministre et d'un président, sur fond de querelles politiciennes.
La crise actuelle a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet une candidature au poste de Premier ministre présentée par le Cadre de coordination.
lk/tgg/awa