Traque des groupes armés en RDC: des soldats burundais déployés dans l'est #
Un contingent de l'armée burundaise est déployé dans l'est de la République démocratique du Congo pour traquer des groupes armés locaux et étrangers récalcitrants au processus de paix voulu par des chefs d'États de la Communauté des États d'Afrique de l'est (EAC), a annoncé lundi l'armée congolaise.
"Depuis ce lundi 15 août 2022, le contingent des forces de défense du Burundi est entré officiellement en RDC (...) dans le cadre de la mutualisation des forces prônée par les chefs d'États de l'EAC", a annoncé à l'AFP le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l'armée au Sud-Kivu (est).
"Le contingent burundais est le premier qui s'est déployé dans le cadre de la force régionale de l'EAC", a précisé l'officier.
Constitué d'"un nombre important des militaires", il est placé sous le commandement des FARDC (Forces armées de la RDC) et est cantonné actuellement dans un centre d'instruction de la région d'Uvira en RDC, a expliqué l'officier. La région d'Uvira est frontalière du Burundi.
Avec leurs homologues congolais, ces soldats ont "pour mission de traquer tous les groupes armées étrangers et locaux afin de restaurer la paix promise" dans l'est congolais, a ajouté l'officier.
Le chef des opérations militaires dans le Sud-Kivu (est), le général Ramazani Fundi, a appelé "la population au calme et à collaborer d'une manière franche avec les forces loyalistes afin de mettre un terme à cet activisme des forces irrégulières", a encore dit l'officier.
En début d'année, des responsables locaux et la société civile avaient dénoncé l'entrée des militaires burundais sur le sol congolais, exigeant des explications aux autorités.
L'armée congolaise a toujours démenti une entrée des militaires burundais en RDC, estimant qu'il s'agissait des combattants de groupes armés habillés de manière semblable à l'armée burundaise dans le but de provoquer la confusion.
En juin, des chefs d'États membres de l'EAC avaient décidé de mettre sur pieds une force régionale, appelée à travailler avec l'armée congolaise en vue de mettre fin aux violences des groupes armés dans l'est de la RDC.
Les chefs d'États ont reparti les forces de la manière suivante: l'armée congolaise en partenariat avec les armées kényane et ougandaise vont se déployer dans le Nord-Kivu et l'Ituri. Les FARDC et l'armée sud-soudanaise se chargeront de la traque des groupes armés dans la province du Haut-Uèle (nord-est)
La RDC, riche en minerais et en ressources naturelles, est en proie à d'une centaine de groupes armés dans l'Est, dont la plupart sont un héritage de deux guerres régionales il y a près de trois décennies.
ro-bmb/cpy/cl
RDC: l'armée annonce avoir tué dix membres du groupe armé ADF dans le nord-est #
L'armée congolaise a annoncé lundi avoir tué dix membres du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) et capturé six autres, dont deux enfants, lors d'offensives en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, selon un communiqué.
"Nos hommes ont mené des opérations dimanche dans la région de Boga et Mitego contre les ADF dans le territoire d'Irumu. Il y a eu contact avec l'ennemi. Nous avons neutralisé (tué) dix éléments ADF et leurs supplétifs", a déclaré le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée en Ituri.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont aussi capturé six ADF, dont deux enfants de moins de dix ans de nationalité ougandaise et congolaise, a expliqué l'officier, précisant que cette opération a été menée exclusivement par l'armée congolaise.
Depuis fin novembre, les armées congolaise et ougandaise mènent des opérations conjointes contre les ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, sans mettre fin aux massacres des civils dans ces deux provinces.
"Dimanche, nous avons découvert cinq corps de civils tués par les ADF près de la rivière Mutuweyi", a déclaré à l'AFP Vincent Telamboli, président de la jeunesse du territoire de Mambasa, qui a supervisé l'opération de recherche des corps. Généralement, les massacres des ADF sont enregistrés plutôt dans le territoire d'Irumu.
Le groupe armé ADF est présenté par l'organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP en anglais). L'EI revendique certaines attaques de ce groupe.
Les ADF sont accusés d'être responsables de massacres de milliers de civils dans l'est congolais et d'avoir commis des attentats en Ouganda.
jjp-bmb/cl
Traque des groupes armés en RDC: des soldats burundais déployés dans l'est #
Un contingent de l'armée burundaise est déployé dans l'est de la République démocratique du Congo pour traquer des groupes armés locaux et étrangers récalcitrants au processus de paix voulu par des chefs d'États de la Communauté des États d'Afrique de l'est (EAC), a annoncé dimanche l'armée congolaise.
"Depuis ce lundi 15 août 2022, le contingent des forces de défense du Burundi est entré officiellement en RDC (...) dans le cadre de la mutualisation des forces prônée par les chefs d'États de l'EAC", a annoncé à l'AFP le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l'armée au Sud-Kivu (est).
Le contingent constitué d'"un nombre important des militaires" est placé sous le commandement des FARDC (Forces armées de la RDC) et cantonné à actuellement dans un centre d'instruction de la région d'Uvira en RDC, a expliqué l'officier. La région d'Uvia est frontalière du Burundi.
Avec leurs homologues congolais, ces soldats ont "pour mission de traquer tous les groupes armées étrangers et locaux afin de restaurer la paix promise" dans l'est congolais, a ajouté l'officier.
Le chef des opérations militaires dans le Sud-Kivu (est), le général Ramazani Fundi, a appelé "la population au calme et à collaborer d'une manière franche avec les forces loyalistes afin de mettre un terme à cet activisme des forces irrégulières", a encore dit l'officier.
En juin, des chefs d'États membres de l'EAC avaient décidé de mettre sur pieds une force régionale, appelée à travailler avec l'armée congolaise en vue de mettre fin aux violences des groupes armés dans l'est de la RDC.
La RDC, riche en minerais et en ressources naturelles, est en proie à d'une centaine de groupes armés dans l'Est, dont la plupart sont un héritage de deux guerres régionales il y a près de trois décennies.
ro-bmb/cpy
Mourir de faim ou braver les tirs rebelles: choix difficile des déplacés de l'est de RDC #
"Nous sommes partagés entre mourir de faim ou prendre le risque de se ravitailler en nourriture dans nos propres champs et nous faire tirer dessus par les rebelles": le choix est difficile pour Furaha Nyimutozo et les autres déplacés de guerre de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) constitue le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC. Vaincus en 2013, ces rebelles ont repris les armes depuis fin 2021 et pris le contrôle de plusieurs localités.
Depuis cette date, le HCR a enregistré environ "200.000 nouveaux déplacés" à Rutshuru, selon Blaise Ngoy, son chargé de la communication au Nord-Kivu. "La majorité vit dans des familles d'accueil" et "4.000 ménages" sont pris en charge par le HCR.
Entre janvier et juin, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a enregistré 900.000 déplacés en RDC.
Au stade de Rugabo, on aperçoit une foule devant ce lieu qui abritait avant la guerre des rencontres de football. Les regards sont attirés par d'énormes tentes de couleur blanche portant les lettres à l'encre bleu du HCR ainsi que par la fumée de bois de cuisson.
Dans ce stade, 1.500 familles sont hébergées, reparties sous des tentes pouvant recevoir chacune jusqu'à plus de 40 ménages composés des parents et d'une moyenne de quatre enfants.
"Nous avons besoin de 225 millions des dollars pour répondre aux besoins des déplacés de l'est de la RDC. Mais à ce jour, nous avons 43 millions, soit 19%", explique Pierre Atchom, chef du bureau HCR à Goma, à une équipe de l'AFP.
"Les besoins sont énormes et la crise ne fait que s'enliser", regrette-t-il, redoutant les conséquences néfastes d'une cessation définitive d'activités du HCR dans cette région qui ne suscite pas autant d'attention que la guerre en Ukraine.
"Pour quelqu'un qui a une famille, c'est la galère. Nous demandons de l'aide afin que nous puissions regagner nos villages", plaide Julienne Nyiramana, mère de quatre enfants.
"Nous serons exterminés par la faim, dès que le HCR va se retrouver dans l'impossibilité d'intervenir pour nous aider", alerte Emmanuel Hakizimwami, un déplacé de 35 ans, père de 4 enfants.
Dans le site, la vie n'est pas facile: "Mes enfants mangeaient au moins trois fois par jour dans notre village. Ici on mange difficilement une fois", se désole en larme Antoinette Semucho âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Son village est occupé par des rebelles du M23. "Qu'allons-nous devenir lorsqu'il n'y aura plus rien" de la part du HCR ?, s'interroge-t-elle.
Sous un soleil de plomb, Innés, une fillette de 10 ans habillée d'une blouse noirâtre en lambeaux, joue avec son frère au ventre bedonnant alors que sa peau colle aux os. D'autres enfants, sales, présentent les mêmes signes de malnutrition.
Le même spectacle s'offre à Ntamugenga, un village situé dans une vallée surplombée par une colline qui sert de position avancée du M23. Quelque 7.200 familles sont réparties dans quatre sites. La ligne de front est située à 500 mètres de ce village qui abrite quatre sites des réfugiés.
Ici, les champs de bananiers qui séparent l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont un piège pour celui qui s'y hasarderait pour chercher de la nourriture. "Pour les rebelles, celui qui s'approche des champs est considéré comme militaire ou informateur et donc espion de l'armée", explique Célestin Nyamugira chef de ce village. "Souvent, ils tirent sans sommation", regrette-t-il.
"Avec trois autres femmes déplacées, nous avions tenté de chercher de la nourriture. Les rebelles nous ont ravi ce que nous avions récolté et fouetté sur nos seins. Nous avons fini notre course à l'hôpital", témoigne Espérance, 32 ans et mère de trois enfants.
Il faut que le gouvernement trouve "une solution pour ramener la paix", avertit Célestin Nyamugira, chef du village de Ntamugenga, pour que les habitants regagnent leur habitation et "éviter que les enfants et les vieillards périssent de faim ici."
hbm-bmb/cpy
Mourir de faim ou braver les tirs rebelles: choix difficile des déplacés de l'est de RDC #
"Nous sommes partagés entre mourir de faim ou prendre le risque de se ravitailler en nourriture dans nos propres champs et nous faire tirer dessus par les rebelles": le choix est difficile pour Furaha Nyimutozo et les autres déplacés de guerre de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) constitue le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC. Vaincus en 2013, ces rebelles ont repris les armes depuis fin 2021 et pris le contrôle de plusieurs localités.
Depuis cette date, le HCR a enregistré environ "200.000 nouveaux déplacés" à Rutshuru, selon Blaise Ngoy, son chargé de la communication au Nord-Kivu. "La majorité vit dans des familles d'accueil" et "4.000 ménages" sont pris en charge par le HCR.
Entre janvier et juin, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a enregistré 900.000 déplacés en RDC.
Au stade de Rugabo, on aperçoit une foule devant ce lieu qui abritait avant la guerre des rencontres de football. Les regards sont attirés par d'énormes tentes de couleur blanche portant les lettres à l'encre bleu du HCR ainsi que par la fumée de bois de cuisson.
Dans ce stade, 1.500 familles sont hébergées, reparties sous des tentes pouvant recevoir chacune jusqu'à plus de 40 ménages composés des parents et d'une moyenne de quatre enfants.
"Nous avons besoin de 225 millions des dollars pour répondre aux besoins des déplacés de l'est de la RDC. Mais à ce jour, nous avons 43 millions, soit 19%", explique Pierre Atchom, chef du bureau HCR à Goma, à une équipe de l'AFP.
"Les besoins sont énormes et la crise ne fait que s'enliser", regrette-t-il, redoutant les conséquences néfastes d'une cessation définitive d'activités du HCR dans cette région qui ne suscite pas autant d'attention que la guerre en Ukraine.
"Pour quelqu'un qui a une famille, c'est la galère. Nous demandons de l'aide afin que nous puissions regagner nos villages", plaide Julienne Nyiramana, mère de quatre enfants.
"Nous serons exterminés par la faim, dès que le HCR va se retrouver dans l'impossibilité d'intervenir pour nous aider", alerte Emmanuel Hakizimwami, un déplacé de 35 ans, père de 4 enfants.
Dans le site, la vie n'est pas facile: "Mes enfants mangeaient au moins trois fois par jour dans notre village. Ici on mange difficilement une fois", se désole en larme Antoinette Semucho âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Son village est occupé par des rebelles du M23. "Qu'allons-nous devenir lorsqu'il n'y aura plus rien" de la part du HCR ?, s'interroge-t-elle.
Sous un soleil de plomb, Innés, une fillette de 10 ans habillée d'une blouse noirâtre en lambeaux, joue avec son frère au ventre bedonnant alors que sa peau colle aux os. D'autres enfants, sales, présentent les mêmes signes de malnutrition.
Le même spectacle s'offre à Ntamugenga, un village situé dans une vallée surplombée par une colline qui sert de position avancée du M23. Quelque 7.200 familles sont réparties dans quatre sites. La ligne de front est située à 500 mètres de ce village qui abrite quatre sites des réfugiés.
Ici, les champs de bananiers qui séparent l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont un piège pour celui qui s'y hasarderait pour chercher de la nourriture. "Pour les rebelles, celui qui s'approche des champs est considéré comme militaire ou informateur et donc espion de l'armée", explique Célestin Nyamugira chef de ce village. "Souvent, ils tirent sans sommation", regrette-t-il.
"Avec trois autres femmes déplacées, nous avions tenté de chercher de la nourriture. Les rebelles nous ont ravi ce que nous avions récolté et fouetté sur nos seins. Nous avons fini notre course à l'hôpital", témoigne Espérance, 32 ans et mère de trois enfants.
Il faut que le gouvernement trouve "une solution pour ramener la paix", avertit Célestin Nyamugira, chef du village de Ntamugenga, pour que les habitants regagnent leur habitation et "éviter que les enfants et les vieillards périssent de faim ici."
hbm-bmb/cpy
Mourir de faim ou braver les tirs rebelles: choix difficile des déplacés de l'est de RDC #
"Nous sommes partagés entre mourir de faim ou prendre le risque de se ravitailler en nourriture dans nos propres champs et nous faire tirer dessus par les rebelles": le choix est difficile pour Furaha Nyimutozo et les autres déplacés de guerre de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) constitue le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC. Vaincus en 2013, ces rebelles ont repris les armes depuis fin 2021 et pris le contrôle de plusieurs localités.
Depuis cette date, le HCR a enregistré environ "200.000 nouveaux déplacés" à Rutshuru, selon Blaise Ngoy, son chargé de la communication au Nord-Kivu. "La majorité vit dans des familles d'accueil" et "4.000 ménages" sont pris en charge par le HCR.
Entre janvier et juin, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a enregistré 900.000 déplacés en RDC.
Au stade de Rugabo, on aperçoit une foule devant ce lieu qui abritait avant la guerre des rencontres de football. Les regards sont attirés par d'énormes tentes de couleur blanche portant les lettres à l'encre bleu du HCR ainsi que par la fumée de bois de cuisson.
Dans ce stade, 1.500 familles sont hébergées, reparties sous des tentes pouvant recevoir chacune jusqu'à plus de 40 ménages composés des parents et d'une moyenne de quatre enfants.
"Nous avons besoin de 225 millions des dollars pour répondre aux besoins des déplacés de l'est de la RDC. Mais à ce jour, nous avons 43 millions, soit 19%", explique Pierre Atchom, chef du bureau HCR à Goma, à une équipe de l'AFP.
"Les besoins sont énormes et la crise ne fait que s'enliser", regrette-t-il, redoutant les conséquences néfastes d'une cessation définitive d'activités du HCR dans cette région qui ne suscite pas autant d'attention que la guerre en Ukraine.
"Pour quelqu'un qui a une famille, c'est la galère. Nous demandons de l'aide afin que nous puissions regagner nos villages", plaide Julienne Nyiramana, mère de quatre enfants.
"Nous serons exterminés par la faim, dès que le HCR va se retrouver dans l'impossibilité d'intervenir pour nous aider", alerte Emmanuel Hakizimwami, un déplacé de 35 ans, père de 4 enfants.
Dans le site, la vie n'est pas facile: "Mes enfants mangeaient au moins trois fois par jour dans notre village. Ici on mange difficilement une fois", se désole en larme Antoinette Semucho âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Son village est occupé par des rebelles du M23. "Qu'allons-nous devenir lorsqu'il n'y aura plus rien" de la part du HCR ?, s'interroge-t-elle.
Sous un soleil de plomb, Innés, une fillette de 10 ans habillée d'une blouse noirâtre en lambeaux, joue avec son frère au ventre bedonnant alors que sa peau colle aux os. D'autres enfants, sales, présentent les mêmes signes de malnutrition.
Le même spectacle s'offre à Ntamugenga, un village situé dans une vallée surplombée par une colline qui sert de position avancée du M23. Quelque 7.200 familles sont réparties dans quatre sites. La ligne de front est située à 500 mètres de ce village qui abrite quatre sites des réfugiés.
Ici, les champs de bananiers qui séparent l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont un piège pour celui qui s'y hasarderait pour chercher de la nourriture. "Pour les rebelles, celui qui s'approche des champs est considéré comme militaire ou informateur et donc espion de l'armée", explique Célestin Nyamugira chef de ce village. "Souvent, ils tirent sans sommation", regrette-t-il.
"Avec trois autres femmes déplacées, nous avions tenté de chercher de la nourriture. Les rebelles nous ont ravi ce que nous avions récolté et fouetté sur nos seins. Nous avons fini notre course à l'hôpital", témoigne Espérance, 32 ans et mère de trois enfants.
Il faut que le gouvernement trouve "une solution pour ramener la paix", avertit Célestin Nyamugira, chef du village de Ntamugenga, pour que les habitants regagnent leur habitation et "éviter que les enfants et les vieillards périssent de faim ici."
hbm-bmb/cpy
Mourir de faim ou braver les tirs rebelles: choix difficile des déplacés de l'est de RDC #
"Nous sommes partagés entre mourir de faim ou prendre le risque de se ravitailler en nourriture dans nos propres champs et nous faire tirer dessus par les rebelles": le choix est difficile pour Furaha Nyimutozo et les autres déplacés de guerre de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) constitue le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC. Vaincus en 2013, ces rebelles ont repris les armes depuis fin 2021 et pris le contrôle de plusieurs localités.
Depuis cette date, le HCR a enregistré environ "200.000 nouveaux déplacés" à Rutshuru, selon Blaise Ngoy, son chargé de la communication au Nord-Kivu. "La majorité vit dans des familles d'accueil" et "4.000 ménages" sont pris en charge par le HCR.
Entre janvier et juin, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a enregistré 900.000 déplacés en RDC.
Au stade de Rugabo, on aperçoit une foule devant ce lieu qui abritait avant la guerre des rencontres de football. Les regards sont attirés par d'énormes tentes de couleur blanche portant les lettres à l'encre bleu du HCR ainsi que par la fumée de bois de cuisson.
Dans ce stade, 1.500 familles sont hébergées, reparties sous des tentes pouvant recevoir chacune jusqu'à plus de 40 ménages composés des parents et d'une moyenne de quatre enfants.
"Nous avons besoin de 225 millions des dollars pour répondre aux besoins des déplacés de l'est de la RDC. Mais à ce jour, nous avons 43 millions, soit 19%", explique Pierre Atchom, chef du bureau HCR à Goma, à une équipe de l'AFP.
"Les besoins sont énormes et la crise ne fait que s'enliser", regrette-t-il, redoutant les conséquences néfastes d'une cessation définitive d'activités du HCR dans cette région qui ne suscite pas autant d'attention que la guerre en Ukraine.
"Pour quelqu'un qui a une famille, c'est la galère. Nous demandons de l'aide afin que nous puissions regagner nos villages", plaide Julienne Nyiramana, mère de quatre enfants.
"Nous serons exterminés par la faim, dès que le HCR va se retrouver dans l'impossibilité d'intervenir pour nous aider", alerte Emmanuel Hakizimwami, un déplacé de 35 ans, père de 4 enfants.
Dans le site, la vie n'est pas facile: "Mes enfants mangeaient au moins trois fois par jour dans notre village. Ici on mange difficilement une fois", se désole en larme Antoinette Semucho âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Son village est occupé par des rebelles du M23. "Qu'allons-nous devenir lorsqu'il n'y aura plus rien" de la part du HCR ?, s'interroge-t-elle.
Sous un soleil de plomb, Innés, une fillette de 10 ans habillée d'une blouse noirâtre en lambeaux, joue avec son frère au ventre bedonnant alors que sa peau colle aux os. D'autres enfants, sales, présentent les mêmes signes de malnutrition.
Le même spectacle s'offre à Ntamugenga, un village situé dans une vallée surplombée par une colline qui sert de position avancée du M23. Quelque 7.200 familles sont réparties dans quatre sites. La ligne de front est située à 500 mètres de ce village qui abrite quatre sites des réfugiés.
Ici, les champs de bananiers qui séparent l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont un piège pour celui qui s'y hasarderait pour chercher de la nourriture. "Pour les rebelles, celui qui s'approche des champs est considéré comme militaire ou informateur et donc espion de l'armée", explique Célestin Nyamugira chef de ce village. "Souvent, ils tirent sans sommation", regrette-t-il.
"Avec trois autres femmes déplacées, nous avions tenté de chercher de la nourriture. Les rebelles nous ont ravi ce que nous avions récolté et fouetté sur nos seins. Nous avons fini notre course à l'hôpital", témoigne Espérance, 32 ans et mère de trois enfants.
Il faut que le gouvernement trouve "une solution pour ramener la paix", avertit Célestin Nyamugira, chef du village de Ntamugenga, pour que les habitants regagnent leur habitation et "éviter que les enfants et les vieillards périssent de faim ici."
hbm-bmb/cpy
RDC: 4 Congolais tués, 2 Chinois disparus dans l'attaque d'un site minier #
Quatre personnes, dont un militaire congolais, ont été tués et deux ressortissants chinois sont portés disparus dans l'attaque d'un site d'exploitation artisanale d'or par des miliciens et la contre-attaque de l'armée dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris vendredi de source militaire.
L'attaque menée par des miliciens Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) a visé le "site minier [tenu] par des ressortissants chinois dans la zone de Mungwalu (...) Trois employés congolais de la mine ont été tués lors de l'attaque", a déclaré à l'AFP le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée dans la province de l'Ituri.
Au total, quatre ressortissants chinois avaient été pris en otage, mais "l'armée a réussi à libérer deux d'entre eux lors de la contre-attaque. Nous avons perdu un militaire" qui a succombé à ses blessures, a-t-il expliqué.
"Deux chinois ont été retrouvés vivants", a confirmé à l'AFP Innocent Madukadala, chef du secteur de Banyali-kilo.
L'incident meurtrier a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi dans cette zone minière du nord où des miliciens mènent parfois "des opérations de survie" bien qu'ayant déjà signé l'acte d'engagement unilatéral de cessation des hostilité, a ajouté l'officier.
La région de Mungwalu dans le territoire de Djugu est la zone d'action des miliciens Codeco.
En RDC, plusieurs attaques contre des Chinois dans des sites miniers sont régulièrement rapportées récemment. En novembre, deux Chinois avaient été tués dans une attaque similaire dans le site minier de Damnable, toujours dans cette même région de l'Ituri.
La région aurifère de l'Ituri a renoué avec les violences depuis fin 2017 avec l'avènement de la milice Codeco - un groupe armé structuré autour d'une secte religieuse - qui prétend défendre les intérêts des Lendu, une des communautés de cette province, contre la communauté rivale Hema et contre les forces de sécurité.
Cette milice est considérée comme l'un des groupes les plus meurtriers de l'Est congolais. En plus des civils et des militaires, les miliciens Codeco s'attaquent également aux déplacés et à des humanitaires.
L'Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placés sous état de siège depuis mai 2021. Cette mesure exceptionnelle a donné les pleins pouvoirs aux officiers de l'armée et de la police pour lutter contre ces groupes armés. Mais cette mesure n'a jusqu'à présent pas réussi à stopper les tueries et les attaques contre les civils.
jjp-mbb/bmb/cpy