Les forêts, un investissement en vogue au défi des incendies #
Être propriétaire d'une parcelle de forêt plutôt que d'une action d'une entreprise: l'investissement sylvicole a le vent en poupe depuis plusieurs années mais doit désormais faire face au risque grandissant d'incendies et d'événements climatiques extrêmes.
En France, environ 75% des 17 millions d'hectares de forêts sont privés et il est possible pour les particuliers d'investir dans l'achat de parcelles en vue de leur exploitation, ou dans des groupements gérant des forêts, de la même manière qu'un placement dans des actions.
Ce sont ces mêmes groupements forestiers qui se retrouvent en première ligne alors que plus de 60.000 hectares ont brûlé en France cet été.
"Autour de Landiras (lieu d'un vaste incendie en Gironde en août, ndlr), près de la moitié des parcelles incendiées appartenait à des adhérents", déplore auprès de l'AFP Stéphane Vieban, directeur général de l'Alliance Forêts Bois, une coopérative forestière qui représente un million d'hectares de forêts.
Surtout, à peine "10%" de ces forêts touchées étaient assurées contre les incendies, qui ont consumé les revenus à attendre de l'exploitation du bois. Et quand assurance il y a, celle-ci ne couvre que rarement l'entièreté du manque à gagner ou des travaux de reboisement.
De quoi grever le retour sur investissement, autour de 2 ou 3% par an, même si des incitations fiscales existent par ailleurs.
Les propriétaires de ces parcelles n'ont pas tout perdu pour autant. En plus des fruits de l'exploitation du bois, investir dans des forêts peut aussi rapporter grâce à la hausse du prix des terrains, indépendant de l'arbre qui y pousse.
Or, les prix ont doublé en 25 ans: en moyenne, un hectare valait 2.180 euros en 1997 contre 4.410 euros en 2021 selon l'indicateur du marché des forêts avec des données des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer). Autre signe d'une montée en puissance du secteur: le nombre de transactions a augmenté de plus de 70% entre 2009 et 2021.
Pour les particuliers, les risques de pertes sont limités car les investissements ne se font pas sur une parcelle spécifique mais sont mutualisés, expliquent les acteurs du secteur. "On veille à la diversité des localités, des essences d'arbres et en terme de maturité", présente Arnaud Filhol, directeur général de France Valley, qui compte 22.000 hectares sur 142 forêts en France et en Europe.
Face aux multiples conséquences du changement climatique sur les forêts, avec les incendies, mais aussi les sécheresses, la question d'aller investir dans les forêts les plus à risque se pose, notamment pour les nouvelles structures.
"Nous ne sélectionnons pas de forêts situées au sud de l'Auvergne pour limiter le risque d'incendie (...) sauf avec des critères bien particuliers", notamment si elles se trouvent en montagne et exposées à un climat humide et frais, explique Benoît Gueguen, analyste de Vatel Capital, 2.000 hectares sous gestion depuis 2014.
De même, très peu d'investisseurs se risquent à aller dans l'arc méditerranéen. La nature des massifs, le temps sec et la difficulté d'installer des aménagements pour limiter le départ ou la propagation des flammes a de quoi refroidir bien des ardeurs.
Cependant, les plus grosses structures, souvent issues de regroupements d'entités locales, y sont déjà installées.
"Nous avons aussi un engagement de participer au développement des territoires" et de préservation de la forêt, détaille Jean-Pierre Mesnil, directeur des investissements forestiers et fonciers à la Société Forestière, une filiale de la Caisse des Dépôts qui gère plus de 300.000 hectares, dont 45.000 hectares en Aquitaine.
"On surveille toutes nos forêts. On les entretient, passe les débroussailleuses le long des routes", dit-il. Les propriétaires paient aussi des cotisations pour financer les Associations de défense contre l'incendie (DFCI).
Selon M. Filhol, "demain sera plus dur qu'aujourd'hui. Les coûts vont augmenter, mais cela reste corrélé au prix de vente", espère-t-il.
En 2021, le prix du bois, toutes essences confondues est de 81 euros le mètre cube, selon l'interprofession, le niveau le plus haut atteint depuis le début de l'étude, en 2001, et malgré une offre importante cette année-là. Soit un bond de 33% par rapport à 2020.
fs/jnb/jbo/mla/oaa
L'incendie dans les Alpilles fixé, près de 120 hectares parcourus par le feu #
L'incendie dans le massif des Alpilles (Bouches-du-Rhône), qui avait débuté sur un relief escarpé lundi après-midi, ne progressait plus mardi matin et a pu être fixé, ont indiqué les pompiers.
Ils ont réévalué la surface parcourue par le feu à 117 hectares de végétation, contre 136 hectares annoncés la veille au soir.
Cette nuit, "les objectifs de noyage et de sécurisation des lisières ont été atteints", ont-ils ajouté dans un point de situation.
Mardi, le massif restera fermé face au risque incendies de forêt (vigilance rouge) et 250 sapeurs-pompiers resteront mobilisés pour "la sécurisation des lisières et le traitement de points chauds" de ce feu qui n'a menacé aucune habitation.
Au plus fort du sinistre lundi, 600 pompiers avaient été déployés pour attaquer rapidement l'incendie qui a pris sur la pointe du massif, au niveau de la commune d'Aureille, pour une raison inconnue.
Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est de la France cet été, frappé par une sécheresse historique, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Fin juin, 1.800 hectares de végétation avaient aussi brulé sur le camp d'entraînement de l'armée française à Canjuers (Var).
san/iw/cal
L'incendie dans les Alpilles n'évolue plus mais pas encore fixé #
L'incendie dans le massif des Alpilles (Bouches-du-Rhône) "n'évolue plus" mais n'est pas encore totalement fixé, ont indiqué mardi les pompiers.
Ils ont réévalué la surface parcourue par le feu à 117 hectares de végétation, contre 136 hectares annoncés la veille au soir.
Cette nuit, "les objectifs de noyage et de sécurisation des lisières ont été atteints", ont-ils ajouté dans un point de situation.
Mardi, le massif restera fermé face au risque incendies de forêt (vigilance rouge) et 250 sapeurs-pompiers resteront mobilisés pour "la sécurisation des lisières et le traitement de points chauds" de ce feu qui n'a menacé aucune habitation. Ils seront appuyés par trois moyens aériens pour atteindre un relief escarpé.
Au plus fort du sinistre, qui a débuté lundi après-midi, 600 pompiers avaient été déployés pour attaquer rapidement l'incendie qui a pris sur la pointe du massif, au niveau de la commune d'Aureille, pour une raison inconnue.
Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est de la France cet été, frappé par une sécheresse historique, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Fin juin, 1.800 hectares de végétation avaient aussi brulé sur le camp d'entraînement de l'armée française à Canjuers (Var).
san/iw/cal
Les forêts, un investissement en vogue au défi des incendies #
Être propriétaire d'une parcelle de forêt plutôt que d'une action d'une entreprise: l'investissement sylvicole a le vent en poupe depuis plusieurs années mais doit désormais faire face au risque grandissant d'incendies et d'événements climatiques extrêmes.
En France, environ 75% des 17 millions d'hectares de forêts sont privés et il est possible pour les particuliers d'investir dans l'achat de parcelles en vue de leur exploitation, ou dans des groupements gérant des forêts, de la même manière qu'un placement dans des actions.
Ce sont ces mêmes groupements forestiers qui se retrouvent en première ligne alors que plus de 60.000 hectares ont brûlé en France cet été.
"Autour de Landiras (lieu d'un vaste incendie en Gironde en août, ndlr), près de la moitié des parcelles incendiées appartenait à des adhérents", déplore auprès de l'AFP Stéphane Vieban, directeur général de l'Alliance Forets Bois, une coopérative forestière qui représente un million d'hectares de forêts.
Surtout, à peine "10%" de ces forêts touchées étaient assurées contre les incendies, qui ont consumé les revenus à attendre de l'exploitation du bois. Et quand assurance il y a, celle-ci ne couvre que rarement l'entièreté du manque à gagner ou des travaux de reboisement.
De quoi grever le retour sur investissement, autour de 2 ou 3% par an, même si des incitations fiscales sont par ailleurs de mise.
Les propriétaires de ces parcelles n'ont pas tout perdu pour autant. En plus des fruits de l'exploitation du bois, investir dans des forêts peut aussi rapporter grâce à la hausse du prix des terrains, qui est indépendant de l'arbre qui y pousse.
Or, les prix ont doublé en 25 ans: en moyenne, un hectare valait 2.180 euros en 1997 contre 4.410 hectares en 2021 selon l'indicateur du marché des forêts avec des données des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer). Autre signe d'une montée en puissance du secteur: le nombre de transactions a augmenté de plus de 70% entre 2009 et 2021.
Pour les particuliers, les risques de pertes sont limités car les investissements ne se font pas sur une parcelle spécifique mais sont mutualisés, expliquent tous les acteurs du secteur. "On veille à la diversité des localités, des essences d'arbres et en terme de maturité", présente Arnaud Filhol, directeur général de France Valley, qui compte 22.000 hectares sur 142 forêts en France et en Europe.
Face aux multiples conséquences du changement climatique sur les forêts, avec les incendies, mais aussi les sécheresses, la question d'aller investir dans les forêts les plus à risque se pose, notamment pour les nouvelles structures.
"Nous ne sélectionnons pas de forêts situées au sud de l'Auvergne pour limiter le risque d'incendie (...) sauf avec des critères bien particuliers", notamment si elles se trouvent en montagne et exposées à un climat humide et frais, explique Benoît Gueguen, analyste de Vatel Capital, 2.000 hectares sous gestion depuis 2014.
De même, très peu d'investisseurs se risquent à aller dans l'arc méditerranéen. La nature des massifs, le temps sec et la difficulté d'installer des aménagements pour limiter le départ ou la propagation des flammes a de quoi refroidir bien des ardeurs.
Mais les plus grosses structures, souvent issues de regroupements d'entités locales, y sont déjà installées.
"Nous avons aussi un engagement de participer au développement des territoires" et de préservation de la forêt, détaille Jean-Pierre Mesnil, directeur des investissements forestiers et fonciers à la Société Forestière, une filiale de la Caisse des Dépôts qui gère plus de 300.000 hectares sous gestion, dont 45.000 hectares en Aquitaine.
"On surveille toutes nos forêts. On les entretient, passe les débroussailleuses le long des routes" illustre M. Mesnil. Les propriétaires paient aussi des cotisations pour financer les Associations de défense contre l'incendie (DFCI).
Selon M. Filhol, "demain sera plus dur qu'aujourd'hui. Les coûts vont augmenter, mais cela reste corrélé au prix de vente", espère-t-il.
En 2021, le prix du bois, toutes essences confondues est de 81 euros le mètre cube, selon l'interprofession, le niveau le plus haut atteint depuis le début de l'étude, en 2001, et malgré une offre importante cette année-là. C'est un bond de 33% par rapport à 2020.
fs/jnb/jbo/pb
L'incendie dans les Alpilles "évolue peu", 136 ha parcourus par le feu #
L'incendie dans le massif des Alpilles (Bouches-du-Rhône) était en partie fixé lundi soir et avait parcouru 136 hectares de végétation sans menacer aucune habitation, a-t-on appris auprès des secours.
Les flammes, attisées par des rafales de vent allant jusqu'à 90 km/h, ont parcouru depuis le milieu d'après-midi une végétation basse sur le territoire de la commune d'Aureille.
Peu avant 23H00, "la superficie du feu évoluait peu" et il "n'était pour l'heure pas encore fixé dans sa totalité", ont indiqué les pompiers des Bouches-du-Rhône, appuyés sur le terrain par leurs collègues des départements limitrophes et des marins-pompiers de Marseille.
Le relief, très escarpé, a nécessité la mobilisation au plus fort du sinistre de 600 pompiers et d'une douzaine de moyens aériens.
Pour la nuit, quelques 440 soldats du feu resteront sur le terrain afin de tenter de "cantonner le feu à sa superficie actuelle" aidés par la "fraicheur et l'humidité".
Mais la vigilance sera de mise mardi avec le vent persistant annoncé cumulé à la chaleur. D'ailleurs, la préfecture des Bouches-du-Rhône maintiendra fermé le massif des Alpilles comme trois autres massifs proches, placés en vigilance rouge feux de forêt.
Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est de la France cet été, frappé par une sécheresse historique, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Fin juin, 1.800 hectares de végétation avaient aussi brulé sur le camp d'entraînement de l'armée française à Canjuers (Var).
san/gvy
Dans les Alpilles, un incendie a parcouru 125 hectares de végétation #
Un incendie dans le massif des Alpilles (Bouches-du-Rhône) avait parcouru 125 hectares de végétation et mobilisait lundi soir quelque 600 pompiers et des moyens aériens sans menacer aucune habitation, a-t-on appris auprès des secours.
Les flammes, attisées par des rafales de vent allant jusqu'à 90 km/h, parcouraient une végétation basse sur le territoire de la commune d'Aureille, loin de toute habitation.
"Aucun enjeu matériel et humain n'est menacé" pour l'instant, ont insisté les pompiers des Bouches-du-Rhône, appuyés sur le terrain par leurs collègues des départements limitrophes et des marins-pompiers de Marseille.
Le relief, très escarpé, nécessitait la mobilisation d'une douzaine de moyens aériens dont huit avions bombardiers d'eau Canadair et trois Dash.
Peu après 20H00 le feu n'était toujours pas fixé, ont précisé les secours qui se préparaient à "une opération de longue durée afin d'endiguer la propagation" d'un feu dont l'origine n'est pas connue.
Mardi, le massif des Alpilles comme trois autres massifs proches seront fermés étant en vigilance rouge feux de forêt, a prévenu la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est de la France cet été, frappé par une sécheresse historique, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Fin juin, 1.800 hectares de végétation avaient aussi brulé sur le camp d'entraînement de l'armée française à Canjuers (Var).
san/iw/gvy
Pompiers: une mission d'élus auprès des Sdis pour trouver des pistes de financement #
L'Assemblée des départements de France a annoncé lundi déployer une mission de terrain dans les zones sinistrées cet été par les incendies pour faire remonter les besoins des pompiers et élaborer des propositions d'urgence sur leur financement.
Cette "mission flash" devra être menée d'ici "mi-septembre" auprès de différents Services départementaux d'incendie et de secours (Sdis), ces centres de sapeurs-pompiers gérés et financés en partie par les départements.
"Il s'agit notamment, à partir d'échanges avec les élus locaux et les acteurs du secours, de réfléchir à de nouvelles pistes pour le financement des Sdis et de favoriser le recrutement des sapeurs-pompiers volontaires", a déclaré François Sauvadet, président de l'Assemblée des départements de France dans un communiqué.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué dimanche une nécessaire augmentation de la part réelle de la taxe spéciale sur les conventions d'assurances (TSCA) reversée aux Sdis par les départements, une demande récurrente des élus et des pompiers.
"Seuls 40 à 60% du produit de cette taxe leur revient effectivement aujourd'hui. Je pose donc la question aux élus départementaux, dont je fais partie, peut-être faudrait-il déjà en reverser une plus grande part aux Sdis", a fait valoir le ministre dans un entretien au Journal du dimanche.
Des consultations post-crise sont prévues à la rentrée entre le gouvernement et les acteurs des départements touchés par les feux de forêt (pompiers, pilotes, agriculteurs, élus) pour revoir le modèle de prévention et de lutte contre les incendies.
dar/cb/gvy
Un incendiaire présumé incarcéré dans le Jura #
Un ouvrier en conflit avec son fils pompier volontaire, a été incarcéré après avoir reconnu être à l'origine d'un feu à Champagnole dans le Jura, département particulièrement touché par les incendies cet été, a annoncé lundi le parquet.
Le suspect, âgé de 54 ans, a été placé en détention provisoire dans l'attente de son jugement par le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier le 8 septembre, pour des faits de destruction par incendie, a précisé dans un communiqué le procureur de la ville Lionel Pascal.
Mercredi vers midi, un feu de végétation avait été constaté à Champagnole, dans l'est du département. L'incendie a détruit environ 400 m² de végétation avant d'être circonscrit par les pompiers à quelques mètres d'une citerne de gaz remplie à 80% et d'un entrepôt contenant 450 tonnes d'engrais.
Les premiers témoignages recueillis par les gendarmes du Jura ont permis d'établir "qu'un véhicule rouge avait quitté les lieux précipitamment au départ du feu", selon le procureur. Le véhicule avait ensuite été repéré par les militaires qui ont interpellé le conducteur, correspondant au signalement.
En garde à vue, l'homme a dans un premier temps déclaré avoir "jeté un mégot de cigarette tout en circulant et plaidé la négligence". Confronté aux déclarations des témoins, il a affirmé ensuite "avoir posé sa cigarette sur l'herbe puis être parti" sans avoir eu "l'intention de mettre le feu", avant de finalement reconnaître qu'il avait "mis le feu volontairement à la végétation à l'aide de son briquet", selon M. Pascal.
Interrogé sur les motifs de son passage à l'acte, il a évoqué un "conflit avec son fils, sapeur-pompier volontaire" et reconnu "qu'il avait pu allumer cet incendie du fait de la rancoeur que cette situation faisait naître en lui", a ajouté le magistrat.
Le suspect, socialement et économiquement bien inséré, a été condamné en 2011 pour conduite en état d'ivresse. Une expertise psychiatrique a été ordonnée.
Début août, plus de 1.000 hectares de forêts avaient été réduits en cendres dans le sud-est du Jura, en une semaine, par des incendies à "l'envergure inédite", selon les autorités. Le département est classé en situation de "crise" sécheresse, le niveau ultime, depuis le 1er août.
as/ha/cal
Orages meurtriers: le conseil exécutif de Corse appelle à tirer "d'indispensables leçons" #
Le conseil exécutif corse a alerté dimanche dans un communiqué sur "les indispensables leçons à tirer" de la violente tempête qui a causé la mort de cinq personnes en Corse jeudi matin.
"Après le temps de la gestion de crise, vient maintenant celui, indispensable, de l'analyse de fond et du retour d'expérience", insiste le conseil exécutif de la collectivité de Corse.
Se demandant notamment si "on aurait pu mieux anticiper l'arrivée de cet orage d'une violence exceptionnelle", avec des rafales mesurées à plus de 200 km/h, le conseil évoque la possibilité de "bouées de mesure au large de la Corse", qui auraient peut-être "permis de détecter la violence de la tempête avant qu'elle ne déferle sur les côtes".
Après avoir placé la Corse en vigilance jaune aux orages mercredi, Météo-France avait basculé l'île en vigilance orange seulement quelques minutes avant que les rafales ne viennent frapper les côtes jeudi matin vers 08h30.
Dès jeudi après-midi, l'organisme de prévisions météorologique s'était défendu de ne pas avoir activé assez tôt ce niveau d'alerte renforcé, concédant avoir été "surpris" par une situation "exceptionnelle" mais "difficilement prévisible" par ses modèles numériques.
Dans son texte, le conseil exécutif de Corse se demande également si "les baisses des effectifs au sein de Météo-France ont diminué la qualité de la surveillance, notamment en période nocturne".
De passage en Corse jeudi et vendredi, dans les campings frappés par la tempête, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait promis que, "comme toujours", une enquête serait commandée à la Sécurité civile.
Cette enquête devra "permettre de répondre à toutes ces questions et ses conclusions doivent être rendues publique dans les meilleurs délais", a insisté le conseil exécutif de Corse.
"Nous devrons repenser nos systèmes d'alerte et de sécurité", avait déclaré de son côté Emmanuel Macron vendredi soir, à Bormes-les-Mimosas (Var), à l'occasion de la cérémonie du 78e anniversaire de la libération de cette commune varoise par les troupes alliées.
Peu avant la publication du communiqué du conseil exécutif, son président, Gilles Simeoni, a de son côté annoncé dimanche sur Twitter avoir écrit à M. Darmanin "pour demander que toutes les explications soient fournies, notamment sur les procédures d'analyse des risques météos et celles de déclenchement des alertes".
mp/ol/gvy
Orages meurtriers: le conseil exécutif de Corse appelle à tirer "d'indispensables leçons" #
Le conseil exécutif corse a alerté dimanche dans un communiqué sur "les indispensables leçons à tirer" de la violente tempête qui a causé la mort de cinq personnes en Corse jeudi matin.
"Après le temps de la gestion de crise, vient maintenant celui, indispensable, de l'analyse de fond et du retour d'expérience", insiste le conseil exécutif de la collectivité de Corse.
Se demandant notamment si "on aurait pu mieux anticiper l'arrivée de cet orage d'une violence exceptionnelle", avec des rafales mesurées à plus de 200 km/h, le conseil évoque notamment la possibilité de "bouées de mesure au large de la Corse", qui auraient peut-être "permis de détecter la violence de la tempête avant qu'elle ne déferle sur les côtes".
Après avoir placée la Corse en vigilance jaune aux orages mercredi, Météo-France avait basculé l'île en vigilance orange seulement quelques minutes avant que les rafales ne viennent frapper les côtes jeudi matin vers 08h30.
Dès jeudi après-midi, l'organisme de prévisions météorologique s'était défendu de ne pas avoir activé assez tôt ce niveau d'alerte renforcé, concédant avoir été "surpris" par une situation "exceptionnelle" mais "difficilement prévisible" par ses modèles numériques.
Dans son texte, le conseil exécutif de Corse se demande également si "les baisses des effectifs au sein de Météo-France ont diminué la qualité de la surveillance, notamment en période nocturne".
De passage en Corse jeudi et vendredi, dans les campings frappés par la tempête, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait promis que, "comme toujours", une enquête serait commandée à la Sécurité civile.
Cette enquête devra "permettre de répondre à toutes ces questions et ses conclusions doivent être rendues publique dans les meilleurs délais", a insisté le conseil exécutif de Corse.
"Nous devrons repenser nos systèmes d'alerte et de sécurité", avait déclaré de son côté Emmanuel Macron vendredi soir, à Bormes-les-Mimosas (Var), à l'occasion de la cérémonie du 78e anniversaire de la libération de cette commune varoise par les troupes alliées.
Peu avant la publication du communiqué du conseil exécutif, son président, Gilles Simeoni, a de son côté annoncé dimanche sur Twitter avoir écrit à M. Darmanin "pour demander que toutes les explications soient fournies, notamment sur les procédures d'analyse des risques météos et celles de déclenchement des alertes".
mp/ol/gvy
En France, réutiliser davantage les eaux usées pour économiser l'eau potable #
La sècheresse exceptionnelle de l'été 2022 a mis en évidence la vulnérabilité de l'approvisionnement en eau: la réutilisation des eaux souillées s'impose comme une option d'avenir et se développe en France, en retard par rapport à d'autres pays.
"Aujourd'hui en France, moins d'1% de l'eau provient de la réutilisation des eaux usées, alors que c'est courant en Italie (8%) et en Espagne (14%). Il faut une prise de conscience collective de la nécessité de la réutilisation, pour préserver la ressource eau", plaide Frédéric Salin, responsable de l'entreprise Veolia eau, experte du traitement des eaux, dans le département de l'Aude (sud de la France).
La "réut", selon le jargon des experts de l'eau, est fréquente dans les pays où l'eau est rare, et qui n'ont pas d'autre choix, comme Israël, Singapour ou la Namibie.
Dans la station d'épuration de Narbonne (sud de la France), comme dans cinq autres dans le pays, l'opérateur Veolia a mis en service en 2021 une "Réut Box", une infrastructure tenant dans un conteneur qui assure une étape supplémentaire de traitement de l'eau provenant des égouts.
Plutôt que de la rejeter dans les cours d'eau ou la mer, cette technologie, d'une capacité de traitement allant jusqu'à 75 m3/h, permet de rendre l'eau suffisamment propre pour être utilisée dans l'irrigation agricole, le nettoyage urbain, l'arrosage des espaces verts, des stades ou des golfs.
"Il faut industrialiser la +réut+. On va installer ce dispositif partout où c'est possible. D'ici fin 2023, on table sur la mise en fonctionnement de cent +Réut box+, une démarche pionnière qui permettra d'économiser 3 millions de m3 d'eau potable, l'équivalent de la consommation annuelle d'une ville de 180.000 habitants", calcule François Reboul Salze, responsable innovation chez Veolia.
Près de Narbonne, des vignes sont arrosées grâce à la réutilisation des eaux souillées d'une autre station d'épuration.
"C'est l'avenir, on a un besoin crucial d'économiser l'eau potable et d'aider les viticulteurs. Maintenant on réfléchit à un réseau de distribution pour l'irrigation agricole, mais ça coûte cher", regrette Michel Jammes, vice-président de l'intercommunalité du Grand Narbonne, en charge de l'eau.
Les 7 km de canalisation irriguant 80 hectares de vignes ont coûté environ 750.000 euros. Ce système, souligne-t-il, permet aux viticulteurs de s'affranchir des restrictions de pompage et d'arrosage.
Pour plaider la cause de la réutilisation des eaux usées, François Reboul Salze met en avant que "beaucoup de tomates venues d'Espagne que nous consommons ont été irriguées grâce à la +réut+ (eaux réutilisées, dans le jargon du traitement de l'eau)".
Si la France a tardé à actionner cette technologie, estime Sophie Besnault, experte en traitement de l'eau de l'INRAE (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), c'est qu'on "n'en avait pas forcément besoin, quand on n'a pas de manque d'eau... Et du fait des contraintes règlementaires, le cahier des charges est complexe, c'est coûteux".
"C'est une solution d'avenir pour économiser de l'eau potable, mais elle ne résoudra pas tous nos problèmes, fait remarquer Sophie Besnault. Il faut être assez prudent, c'est une eau qui n'est plus reversée dans la nature, il faut étudier l'éventuel impact sur le cours d'eau".
L'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risquent encore d'augmenter sur le pourtour méditerranéen, prévoit le Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat (Giec).
Pour Tatiana Vallaeys, experte à l'Agence de bassin Rhône-Méditerranée, "la question de l'eau est plus urgente que celle de l'énergie".
"Il faut anticiper la baisse de débit des fleuves, on prévoit une baisse de 50% à 80% du débit du [fleuve] Rhône d'ici 2100, souligne-t-elle. (...) Comment va-t-on refroidir les centrales nucléaires? Le signal d'alerte a été tiré".
"On est déjà confrontés à des conflits d'usage de l'eau. Quand on voit du transport d'eau par camion, on a un problème, et on n'est qu'au début des problèmes", assure la scientifique.
Ces dernières années, la consommation d'eaux souillées a été popularisée par le célèbre astronaute français Thomas Pesquet ainsi que les astronautes de la station spatiale internationale, "où 100% des eaux usées sont recyclées", note la professeure de l'université de Montpellier (sud de la France).
ap/fby/adc/mav
Réutiliser davantage les eaux usées, pour économiser l'eau potable #
La sècheresse exceptionnelle de l'été 2022 a mis en évidence la vulnérabilité de l'approvisionnement en eau: la réutilisation des eaux souillées s'impose comme une option d'avenir et se développe en France, en retard par rapport à d'autres pays.
"Aujourd'hui en France, moins d'1% de l'eau provient de la réutilisation des eaux usées, alors que c'est courant en Italie (8%) et en Espagne (14%). Il faut une prise de conscience collective de la nécessité de la réutilisation, pour préserver la ressource eau", plaide Frédéric Salin, responsable de Veolia eau dans le département de l'Aude.
La "réut", selon le jargon des experts de l'eau, est fréquente dans les pays où l'eau est rare, et qui n'ont pas d'autre choix, comme Israël, Singapour ou la Namibie.
Dans la station d'épuration de Narbonne, comme dans cinq autres en France, l'opérateur Veolia a mis en service en 2021 une "Réut Box", une infrastructure tenant dans un conteneur qui assure une étape supplémentaire de traitement de l'eau provenant des égouts.
Plutôt que de la rejeter dans les cours d'eau ou la mer, cette technologie, d'une capacité de traitement allant jusqu'à 75 m3/h, permet de rendre l'eau suffisamment propre pour être utilisée dans l'irrigation agricole, le nettoyage urbain, l'arrosage des espaces verts, des stades ou des golfs.
"Il faut industrialiser la 'réut'. On va installer ce dispositif partout où c'est possible. D'ici fin 2023, on table sur la mise en fonctionnement de cent 'Réut box', une démarche pionnière qui permettra d'économiser 3 millions de m3 d'eau potable, l'équivalent de la consommation annuelle d'une ville de 180.000 habitants", calcule François Reboul Salze, responsable innovation chez Veolia.
Près de Narbonne, des vignes sont arrosées grâce à la réutilisation des eaux souillées d'une autre station d'épuration.
"C'est l'avenir, on a un besoin crucial d'économiser l'eau potable et d'aider les viticulteurs. Maintenant on réfléchit à un réseau de distribution pour l'irrigation agricole, mais ça coûte cher", regrette Michel Jammes, vice-président de l'intercommunalité du Grand Narbonne, en charge de l'eau.
Les 7 km de canalisation irriguant 80 hectares de vignes ont coûté environ 750.000 euros. Ce système, souligne-t-il, permet aux viticulteurs de s'affranchir des restrictions de pompage et d'arrosage.
Pour plaider la cause de la réutilisation des eaux usées, François Reboul Salze met en avant que "beaucoup de tomates venues d'Espagne que nous consommons ont été irriguées grâce à la 'réut' (eaux réutilisées, dans le jargon du traitement de l'eau)".
Si la France a tardé à actionner cette technologie, estime Sophie Besnault, experte en traitement de l'eau de l'INRAE (l'institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), c'est qu'on "n'en avait pas forcément besoin, quand on n'a pas de manque d'eau... Et du fait des contraintes règlementaires, le cahier des charge est complexe, c'est coûteux".
"C'est une solution d'avenir pour économiser de l'eau potable, mais elle ne résoudra pas tous nos problèmes, fait remarquer Sophie Besnault. Il faut être assez prudent, c'est une eau qui n'est plus reversée dans la nature, il faut étudier l'éventuel impact sur le cours d'eau".
L'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risquent encore d'augmenter sur le pourtour méditerranéen, prévoit le Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat (Giec).
Pour Tatiana Vallaeys, experte à l'Agence de bassin Rhône-Méditerranée, "la question de l'eau est plus urgente que celle de l'énergie".
"Il faut anticiper la baisse de débit des fleuves, on prévoit une baisse de 50% à 80% du débit du Rhône d'ici 2100, souligne-t-elle. (...) Comment va-t-on refroidir les centrales nucléaires? Le signal d'alerte a été tiré".
"On est déjà confrontés à des conflits d'usage de l'eau, quand on voit du transport d'eau par camion, on a un problème, et on n'est qu'au début des problèmes", assure la scientifique.
Ces dernières années, la consommation d'eaux souillées a été popularisée par Thomas Pesquet et les astronautes de la station spatiale internationale, "où 100% des eaux usées sont recyclées", note la professeure de l'université de Montpellier.
ap/fby/adc
Emmanuel Macron se rendra en Algérie du 25 au 27 août pour relancer la relation bilatérale #
Le président français Emmanuel Macron se rendra du 25 au 27 août en Algérie, a annoncé samedi l'Élysée, une visite destinée à relancer le partenariat entre les deux pays après plusieurs mois de crise.
"Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l'avenir au bénéfice des populations des deux pays, à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d'apaisement des mémoires", a déclaré la présidence française.
Le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont évoqué cette visite lors d'un entretien téléphonique samedi. Emmanuel Macron a remercié son interlocuteur pour son "invitation à venir en visite en Algérie".
Il a aussi présenté "ses condoléances au Président Tebboune, à l'ensemble du peuple algérien et aux familles et proches des victimes des terribles incendies des derniers jours".
Les gigantesques incendies qui ont ravagé mercredi et jeudi le nord de l'Algérie au fait 37 morts, selon un bilan officiel. Ces feux étaient presque tous éteints samedi, ont indiqué les pompiers.
"Le chef de l'Etat a fait part à son homologue de la disponibilité de la France à fournir à l'Algérie des moyens terrestres et aériens pour y faire face", a indiqué l'Elysée.
Emmanuel Macron effectuera de jeudi à samedi son deuxième voyage en tant que président en Algérie, après une visite d'une douzaine d'heures en décembre 2017 au début de son premier quinquennnat. Il se rendra à Alger et Oran (ouest), a précisé l'Elysée.
Ce déplacement intervient au terme d'une séquence chargée de symboles avec le 60e anniversaire des Accords d'Evian (18 mars 1962), qui mirent fin à plus de sept ans de guerre entre insurgés algériens et armée française, et de l'indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962) après 132 ans de colonisation française.
Paris et Alger espèrent tourner la page d'une série de malentendus et tensions qui ont culminé avec le rappel de l'ambassadeur d'Algérie en octobre 2021 après des propos du président français sur le système "politico-militaire" algérien et la nation algérienne.
vl/cs/gvy
Champagne: lancement précoce des vendanges, dès lundi #
Les vendanges dans le vignoble champenois pourront commencer dès lundi dans certaines communes de l'Aube, une date précoce liée à un été chaud et sec, mais néanmoins plus tardive qu'en 2020, a annoncé samedi le Comité champagne, qui se réjouit d'une évolution "idéale".
Les vendangeurs pourront se mettre au travail dès lundi 22 août dans certaines communes de l'Aube et seront suivis au cours des jours suivants par la Marne, la Haute-Marne, l'Aisne et la Seine-et-Marne - où trois villages font partie de l'appellation.
Les dates de début de vendanges autorisées s'échelonnent selon les communes jusqu'au 5 septembre, soit un coup d'envoi une quinzaine de jours plus tôt que l'an dernier.
Dans l'Aube, quelques exploitations avaient obtenu des dérogations pour donner les premiers coups de sécateurs dès jeudi 18.
"Ce sont les huitièmes vendanges qui démarrent en août depuis 2003, cela devient non pas la règle, mais fréquent", a commenté auprès de l'AFP David Chatillon, co-président du Comité champagne.
"On est dans la courbe idéale, avec un stress hydrique modéré, et il ne faut pas oublier que la vigne est une plante méditerranéenne, le stress hydrique est bon pour elle", a-t-il ajouté.
"On ne peut pas rêver mieux, en quantité et en qualité", s'est-il félicité, notant que pour les prochains jours, la météo prévoit "un peu de pluie, des nuits fraiches".
L'année 2021 avait été éprouvante pour le vignoble champenois qui n'avait pas connu une si faible récolte liée aux aléas climatiques - gel et grêle au printemps puis été pluvieux et attaques de mildiou - depuis les années 1950.
L'année précédente, en 2020, la vendange avait été exceptionnellement précoce, débutant dans certaines communes dès le 20 août.
Fin juillet, le bureau exécutif du Comité Champagne, regroupant vignerons et grandes maisons, a décidé de fixer à 12.000 kilos à l'hectare le rendement de la vendange 2022, son plus haut niveau depuis quinze ans.
"Après la séquence de 2020 où nous avions eu une grosse récolte mais des besoins faibles compte tenu de la conjoncture économique (liée à la crise sanitaire, NDLR) et 2021 où nous avions eu une petite récolte et des besoins importants, cette année, on est béni, on a la quantité et la qualité", a résumé M. Chatillon.
bj/zap/dch