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Le Soudan adopte un régime de change flottant régulé par la Banque centrale #

2/21/2021, 4:18 PM
Khartoum, SDN

Le Soudan a adopté dimanche un régime de change flottant dirigé, c'est-à-dire régulé par les autorités monétaires, afin de satisfaire les demandes du Fonds monétaire international (FMI), au risque de provoquer une flambée des prix et d'attiser le mécontentement populaire.

Cette mesure fait partie d'une série de réformes lancées par Khartoum pour attirer des investissements étrangers, mais aussi permettre un allègement de sa dette écrasante et accéder aux prêts des institutions internationales, afin de soutenir le pays dans sa délicate transition politique.

L'économie du Soudan est en lambeaux, après des décennies de sanctions et de mauvaise gestion sous le règne de l'autocrate Omar el-Béchir, renversé en avril 2019.

"Le gouvernement de transition a décidé d'adopter un ensemble de politiques visant à réformer et harmoniser le régime de change en appliquant un taux de change flottant dirigé", a indiqué la Banque centrale dans un communiqué.

Le taux de change officiel est désormais déterminé par l'offre et la demande mais l'institution monétaire garde un rôle de régulateur.

Cette décision était "impérative", selon la Banque centrale, pour parvenir à la stabilité économique du pays, qui s'est doté la semaine passée d'un nouveau gouvernement chargé de relever l'économie.

En janvier, le FMI -- qui a adopté en 2020 un programme pour le Soudan requérant notamment l'harmonisation du régime de change -- avait déclaré "travailler de façon très intensive avec le Soudan pour créer les conditions préalables à l'allègement de sa dette" dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres et très endettés (PPTE).

- Faibles réserves -

Sur le marché noir, le dollar s'échangeait à plus de 400 livres soudanaises, alors que le taux de change officiel -- et fixe jusqu'à maintenant -- était de 55 livres pour un dollar.

Gibril Ibrahim, le nouveau ministre des Finances, a exhorté les Soudanais à surmonter les conséquences de cette décision, reconnaissant lors d'une conférence de presse que l'effort "nécessiterait un grand esprit patriotique (...) et la coopération" du peuple.

Le ministre a également assuré que des mesures de soutien aux familles pauvres avaient été prises pour faire face à une possible hausse des prix.

L'adoption d'un taux de change flottant pourrait faire baisser drastiquement la valeur de la livre soudanaise face au dollar et faire ainsi flamber les prix, au risque d'attiser davantage le mécontentement populaire dans ce pays de 40 millions d'habitants.

En décembre 2018, c'était le triplement du prix du pain qui avait provoqué le soulèvement populaire à l'origine de la chute de Béchir.

Des manifestations, parfois émaillées de heurts, contre la cherté de la vie ont eu lieu ces dernières semaines au Soudan, où le taux d'inflation annuel a dépassé les 300% en janvier.

Les économistes craignent que les réserves de change de l'Etat ne soient trop faibles pour lui permettre d'amortir l'impact du flottement.

Les pénuries de pain et de carburant qui empoisonnent déjà la vie quotidienne des Soudanais sont le signe de faibles réserves de devises, estime l'expert soudanais Mohamed al-Nayer.

En janvier, Khartoum a adopté un nouveau budget et annoncé vouloir réduire l'inflation à 95% avant la fin de l'année.

Le Soudan espère que son récent retrait de la liste américaine des Etats accusés de soutenir le terrorisme -- avec des sanctions à la clé -- permettra un afflux de capitaux étrangers.

mz/hha/emp/mdz

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FEB 21

Le Soudan adopte un régime de change flottant régulé par la Banque centrale #

2/21/2021, 12:50 PM
Khartoum, SDN

Le Soudan a adopté dimanche un régime de change flottant dirigé, c'est-à-dire régulé par les autorités monétaires, afin de satisfaire les demandes du Fonds monétaire international (FMI), au risque de provoquer une flambée des prix et d'attiser le mécontentement populaire.

Cette mesure fait partie d'une série de réformes lancées par Khartoum pour attirer des investissements étrangers, mais aussi permettre un allègement de sa dette écrasante et accéder aux prêts des institutions internationales, afin de soutenir le pays dans sa délicate transition politique.

L'économie du Soudan est en lambeaux, après des décennies de sanctions et de mauvaise gestion sous le règne de l'autocrate Omar el-Béchir, renversé en avril 2019.

"Le gouvernement de transition a décidé d'adopter un ensemble de politiques visant à réformer et harmoniser le régime de change en appliquant un taux de change flottant dirigé", a indiqué la Banque centrale dans un communiqué.

Le taux de change officiel est désormais déterminé par l'offre et la demande mais l'institution monétaire garde un rôle de régulateur.

Cette décision était "impérative", selon la Banque centrale, pour parvenir à la stabilité économique du pays, qui s'est doté la semaine passée d'un nouveau gouvernement chargé de relever l'économie.

En janvier, le FMI -- qui a adopté en 2020 un programme pour le Soudan requérant notamment l'harmonisation du régime de change -- avait déclaré "travailler de façon très intensive avec le Soudan pour créer les conditions préalables à l'allègement de sa dette" dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres et très endettés (PPTE).

- Faibles réserves -

Sur le marché noir, le dollar s'échangeait à plus de 400 livres soudanaises, alors que le taux de change officiel -- et fixe jusqu'à maintenant -- était de 55 livres pour un dollar.

Gibril Ibrahim, le nouveau ministre des Finances, a exhorté les Soudanais à surmonter les conséquences de cette décision, reconnaissant lors d'une conférence de presse que l'effort "nécessiterait un grand esprit patriotique (...) et la coopération" du peuple.

Le ministre a également assuré que des mesures de soutien aux familles pauvres avaient été prises pour faire face à une possible hausse des prix.

L'adoption d'un taux de change flottant pourrait faire baisser drastiquement la valeur de la livre soudanaise face au dollar et faire ainsi flamber les prix, au risque d'attiser davantage le mécontentement populaire dans ce pays de 40 millions d'habitants.

En décembre 2018, c'était le triplement du prix du pain qui avait provoqué le soulèvement populaire à l'origine de la chute de Béchir.

Des manifestations, parfois émaillées de heurts, contre la cherté de la vie ont eu lieu ces dernières semaines au Soudan, où le taux d'inflation annuel a dépassé les 300% en janvier.

Les économistes craignent que les réserves de change de l'Etat ne soient trop faibles pour lui permettre d'amortir l'impact du flottement.

Les pénuries de pain et de carburant qui empoisonnent déjà la vie quotidienne des Soudanais sont le signe de faibles réserves de devises, estime l'expert soudanais Mohamed al-Nayer.

En janvier, Khartoum a adopté un nouveau budget et annoncé vouloir réduire l'inflation à 95% avant la fin de l'année.

Le Soudan espère que son récent retrait de la liste américaine des Etats accusés de soutenir le terrorisme -- avec des sanctions à la clé -- permettra un afflux de capitaux étrangers.

mz/hha/emp/mdz

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FEB 21

Le Soudan adopte un régime de change flottant régulé par la Banque centrale #

2/21/2021, 10:41 AM
Khartoum, SDN

Le Soudan a adopté dimanche un régime de change flottant dirigé, c'est à dire régulé par les autorités monétaires, afin de satisfaire les demandes du Fonds monétaire international (FMI), au risque de provoquer une flambée des prix et d'attiser le mécontentement populaire.

Cette mesure fait partie d'une série de réformes lancées par Khartoum pour attirer des investissements étrangers, mais aussi permettre un allègement de sa dette écrasante et faciliter l'accès aux prêts des institutions internationales comme le FMI, pour soutenir le pays dans sa délicate transition politique.

L'économie du Soudan est en lambeaux, après des décennies de sanctions et de mauvaise gestion sous le règne de l'autocrate Omar el-Béchir, renversé en avril 2019.

"Le gouvernement de transition a décidé d'adopter un ensemble de politiques visant à réformer et harmoniser le régime de change en appliquant un taux de change flottant dirigé", a indiqué la Banque centrale dans un communiqué.

Le taux de change officiel est désormais déterminé par l'offre et la demande mais l'institution monétaire garde un rôle de régulateur.

Sur le marché noir, le dollar s'échangeait à plus de 400 livres soudanaises, alors que le taux de change officiel --et fixe jusqu'alors-- était de 55 livres pour un dollar.

Mais l'adoption d'un taux de change flottant pourrait faire baisser drastiquement la valeur de la livre soudanaise face au dollar et faire ainsi flamber les prix, au risque d'attiser davantage le mécontentement populaire dans ce pays de 40 millions d'habitants.

Des manifestations, parfois émaillées de heurts, contre la cherté de la vie ont eu lieu ces dernières semaines au Soudan, où le taux d'inflation annuel a dépassé les 300% en janvier.

En 2018, c'était le triplement du prix du pain qui avait provoqué le soulèvement populaire à l'origine de la chute de Béchir.

La Banque centrale a aussi annoncé des restrictions sur les mouvements de devises, comme l'interdiction de partir à l'étranger avec plus de 1.000 dollars en espèces.

Khartoum s'est doté la semaine dernière d'un nouveau gouvernement dont l'une des priorités est la reprise d'une économie exsangue, affaiblie par la pandémie.

Le Soudan espère que son récent retrait de la liste américaine des Etats accusés de soutenir le terrorisme -- avec des sanctions à la clé -- permettra un afflux de capitaux étrangers et lui donnera l'occasion de redorer son blason.

mz/hha/emp/mdz

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FEB 20

Au Soudan, des réfugiés éthiopiens fêtent l'anniversaire du mouvement rebelle #

2/20/2021, 4:02 PM

Des Ethiopiens réfugiés au Soudan ont célébré pendant plusieurs jours l'anniversaire du mouvement des rebelles du Tigré, chassés l'année dernière de leur fief par le pouvoir fédéral dans des combats qui ont poussé à la fuite des dizaines de milliers de civils.

Dans leur camp d'Oum Raquba, dans l'est du Soudan, à 80 km de la frontière avec l'Ethiopie, les réfugiés ont marqué, malgré leurs maigres moyens, le 46e anniversaire du parti du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) célébré le 18 février.

Le TPLF, qui a régné en maître en Ethiopie pendant près de 30 ans jusqu'en 2018, organisait pour son anniversaire parades militaires et défilés à Addis Abeba et à Mekele, la capitale du Tigré, qui fut son fief dans le nord de l'Ethiopie.

Cette année, après l'offensive meurtrière du pouvoir fédéral en novembre qui a chassé le parti du Tigré, les réfugiés, originaires du Tigré, ont accroché banderoles et drapeaux autour du camp d'Oum Raquba pendant les célébrations qui ont duré plusieurs jours jusqu'à vendredi.

"Nous organisons cette fête chaque année et nous continuerons à le faire n'importe quand et où que nous soyons", a déclaré l'un d'eux à l'AFP, Tesfalam Gabrmedhan.

Les réfugiés ont lancé des slogans contre le gouvernement fédéral et chanté des hymnes à la gloire du Tigré.

Plus de 60.000 Ethiopiens ont fui dans des camps insalubres au Soudan voisin après le déclenchement des combats entre le TPLF et le gouvernement d'Abiy Ahmed.

"Nous voulons montrer au monde que les forces d'Abiy Ahmed ont tué nos maris, nous ont déplacés et ont volé notre argent", dit Ganat Kahfay, une réfugiée qui a perdu son époux dans les combats.

La guerre au Tigré a fait des milliers de morts, selon l'International Crisis Group. Le TPLF gouvernait cette région et contestait l'autorité fédérale.

Le Premier ministre éthiopien a revendiqué fin novembre la victoire sur les rebelles, mais les Nations unies affirment que les affrontements persistent au Tigré, région coupée d'internet depuis le début du conflit.

Le gouvernement fédéral a restreint l'accès au Tigré et peu de nouvelles de la situation sur place parviennent aux réfugiés, qui gardent l'espoir d'un retour.

"Si Dieu le veut, nous retournerons au Tigré et le TPLF gagnera", espère Salamay Tesfay, un drapeau du Tigré peint sur le front.

str-mz/sc/vg/tp

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