Turquie: l'UE veut des gages pour renouer la coopération avec Ankara (déclaration) #
L'Union européenne a demandé jeudi au président turc Recep Tayyip Erdogan des gages de sa bonne volonté pour renouer des relations difficiles et a mis Ankara sous surveillance jusqu'en juin pour marquer sa désapprobation face à la détérioration des droits et des libertés en Turquie.
"L'Union européenne est prête à s'engager avec la Turquie de manière progressive, proportionnée et réversible afin de renforcer la coopération dans un certain nombre de domaines d'intérêt commun et à prendre de nouvelles décisions lors de la réunion du Conseil européen de juin, à conditions que la désescalade actuelle se poursuive et que la Turquie s'engage de manière constructive", indique la déclaration approuvée jeudi par les dirigeants de l'UE lors d'un sommet en visioconférence.
csg/fmi/fjb
La validation des comptes de Frontex reportée en raison d'"inquiétudes" (eurodéputés) #
La commission du contrôle budgétaire du Parlement européen a décidé mardi de reporter sa décision sur la validation des comptes 2019 de l'agence de surveillance des frontières Frontex, dans l'attente notamment de "clarifications" sur des accusations de refoulements illégaux de migrants.
Les eurodéputés ont "exprimé leurs fortes inquiétudes concernant les retards dans le processus de recrutement de l'officier et des moniteurs chargés des droits de l'homme, l'important déséquilibre homme/femme en particulier au niveau du conseil d'administration, les cas rapportés de harcèlement et la pratique de réunions avec des représentants d'entreprises qui ne sont pas inscrits sur le registre de transparence de l'Union" sur les lobbies, indique cette commission parlementaire dans un communiqué.
"Ils attendent aussi des clarifications sur des cas allégués de complicité de l'Agence dans des violations des droits fondamentaux concernant son implication dans des refoulements de migrants, et appellent à une plus grande implication du groupe de travail du Parlement européen chargé d'enquêter sur la question", ajoute le texte.
La décision des eurodéputés (22 voix pour, 3 contre et 5 abstentions) d'ajourner la décharge budgétaire pour Frontex doit être confirmée lors d'un vote du Parlement européen en plénière en avril. Si Frontex "ne prend pas les mesures pour améliorer la situation d'ici cet automne, le Parlement (européen) peut décider de refuser la décharge", est-il précisé.
Le budget de Frontex pour 2019 s'élevait à 333 millions d'euros.
Dans le passé, le Parlement européen a déjà refusé d'accorder la décharge budgétaire de plusieurs agences et organes de l'Union européenne, y compris la Commission européenne. Pour 2016 et 2017, le Parlement avait refusé d'accorder son quitus budgétaire au Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO), ce qui avait conduit à des changements dans sa gestion et dans sa structure organisationnelle.
Frontex, l'agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes, qui a vu son mandat renforcé en 2019, est montrée du doigt depuis la publication en octobre 2020 d'une enquête de plusieurs médias l'accusant d'être impliquée avec les garde-côtes grecs dans des incidents de refoulement de bateaux de migrants à la frontière entre la Grèce et la Turquie.
Des soupçons de mauvaise gestion ont conduit à des enquêtes du gendarme européen antifraude, l'Olaf, et de la médiatrice européenne.
Frontex est également critiquée par la Commission européenne pour des retards dans les recrutements de personnel.
Le 5 mars, le conseil d'administration de Frontex a exhorté l'agence à améliorer "de façon urgente" son système de signalement des incidents sur le terrain. Une enquête d'un groupe de travail mis en place par ce conseil d'administration avait alors conclu qu'il n'y avait pas eu de refoulements illégaux dans huit des incidents examinés mais qu'il n'était pas possible de clarifier cinq autres cas.
alm/fmi/ial/
L'Otan reste dans le flou sur l'Afghanistan #
Les Etats-Unis ont confirmé mardi leur volonté de relancer l'Otan lors du prochain sommet de l'Alliance, mais le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a laissé ses homologues dans le flou sur le désengagement en Afghanistan.
"Nous sommes déterminés à revitaliser nos alliances, à commencer par l'Otan", a annoncé le nouveau secrétaire d'Etat dans sa première déclaration à son arrivée au siège de l'Otan.
Mais Antony Blinken est resté flou sur la mission de l'Alliance en Afghanistan. "Nous n'avons pas encore arrêté notre position. Je viens partager certaines de nos réflexions et consulter les alliés", a-t-il expliqué.
"Nous avons eu un échange constructif, mais il n'y a pas encore de décision finale, car elle dépend de l'évaluation du processus de paix", a expliqué le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg dans son compte rendu des discussions.
"Il faut être réalistes. Le chemin sera difficile et il n'y a aucune garantie de succès, car ces pourparlers de paix sont fragiles", a-t-il souligné. Une réunion est prévue en Turquie le mois prochain, a-t-il rappelé.
Les Européens n'ont pas caché leur désappointement. "Si les négociations de paix ne sont pas terminées d'ici la fin avril, cela signifiera que la présence militaire sera prolongée", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.
Un arbitrage devient urgent pour "Resolute Support", la mission de formation de l'Otan en Afghanistan, car l'accord conclu avec les talibans par l'administration de l'ex-président américain Donald Trump prévoit le départ de toutes les troupes étrangères le 1er mai.
Le président Joe Biden a reconnu la semaine dernière qu'il serait "difficile" pour Washington de respecter cette échéance. Les talibans ont averti que les États-Unis seraient "responsables des conséquences".
"Fin avril-début mai, il faudra trouver une solution et il faudra aussi un accord avec les talibans pour avoir la garantie que les violences ne prendront pas les proportions que nous avons connues par le passé", a insisté Heiko Maas.
L'Otan est en Afghanistan depuis presque 20 ans, mais a réduit sa présence, passée de 130.000 militaires de 36 pays engagés dans des opérations de combat à 9.600 aujourd'hui, dont 2.500 Américains et 1.600 Allemands, chargés de la formation des forces afghanes.
La réunion des ministres des Affaires étrangères se déroule en présentiel pour la première fois depuis le début de la pandémie il y a un an, alors que le virus continue de frapper durement les pays européens.
Le secrétaire d'Etat américain a prévu de nombreux entretiens bilatéraux avec ses homologues.
Celui avec l'Allemand Heiko Maas pourrait être délicat en raison de l'opposition affichée des Etats-Unis au projet de gazoduc Nord Stream 2 entre l'Allemagne et la Russie. "Je vais le redire à mon homologue", a annoncé Antony Blinken.
Plusieurs autres sujets difficiles seront abordés au cours des deux journées. Les Européens souhaitent une discussion franche sur le comportement de l'allié turc avec ses achats militaires à la Russie.
"Ce n'est un secret pour personne que nous avons des différends avec la Turquie, notamment au sujet des S-400 (système antimissile russe) et de certaines actions entreprises, y compris en Méditerranée orientale. Ce n'est pas non plus un secret que la Turquie est un allié de longue date et apprécié, et un allié que nous avons, je crois, un grand intérêt à garder ancré à l'Otan", a déclaré Antony Blinken.
Les budgets militaires sont un autre point de contentieux. Les alliés se sont engagés à consacrer 2% de leur PIB aux dépenses de défense pour 2024. Onze d'entre eux, dont la France, ont atteint cet objectif en 2020.
Mais Jens Stoltenberg les a divisés en demandant "une augmentation importante" du budget d'investissement et du budget militaire pour "renforcer la dissuasion" de l'Alliance face "au comportement agressif de à la Russie" et à la "montée en puissance de la Chine".
"Nous sommes en train d'ouvrir un nouveau chapitre avec la volonté des Etats-Unis de reconstruire et de renforcer l'Alliance. Le débat est posé et il devra être tranché lors du sommet prévu dans quelques mois", a-t-il déclaré.
Le premier sommet de l'Alliance de Joe Biden pourrait se tenir en juin, en même temps que le sommet du G7, si les conditions sanitaires le permettent, ont indiqué plusieurs délégations.
csg/fmi/gde
Washington laisse l'Otan dans le flou sur l'Afghanistan #
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est voulu rassurant mardi sur l'avenir de l'Otan pour sa première réunion au siège de l'Alliance, mais il a laissé les alliés dans le flou sur le désengagement en Afghanistan.
"Nous sommes déterminés à revitaliser nos alliances pour revitaliser nos partenariats, à commencer par l'Otan", a-t-il annoncé d'emblée dès son premier point de presse.
Mais il est resté flou sur la mission de l'Alliance en Afghanistan. "Nous n'avons pas encore arrêté notre position. Je viens partager certaines de nos réflexions et consulter les alliés", a-t-il expliqué.
Les Européens n'ont pas caché leur désappointement. "Nous ne voulons pas laisser ce pays tel que nous l'avons trouvé il y a 20 ans et nous espérons pouvoir parler concrètement aujourd'hui avec les États-Unis de la manière dont les prochaines semaines se dérouleront", a averti le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.
"Est-ce que nous restons après le 1er mai ou est-ce que nous partons? Nous ne savons pas ce que nous allons faire et c'est un problème", a déploré un ministre européen auprès de l'AFP.
Une décision était attendue pour la réunion des ministres de la Défense de l'Alliance le 17 février, mais elle a été différée dans l'attente d'un résultat des négociations sur un accord de paix en Afghanistan.
Un arbitrage devient urgent pour "Resolute Support", la mission de formation de l'Otan en Afghanistan, car l'accord conclu avec les talibans par l'administration de l'ex-président américain Donald Trump prévoit le départ de toutes les troupes étrangères le 1er mai.
Le nouveau président américain Joe Biden a reconnu la semaine dernière qu'il serait "difficile" pour Washington de respecter cette échéance. Les talibans ont averti que les États-Unis seraient "responsables des conséquences".
L'Otan est en Afghanistan depuis presque 20 ans mais a réduit sa présence, passée de 130.000 militaires de 36 pays engagés dans des opérations de combat à 9.600 aujourd'hui, dont 2.500 Américains et 1.600 Allemands, chargés de la formation des forces afghanes.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a ouvert la réunion à midi et confirmé que l'Afghanistan était le premier sujet à l'ordre du jour des deux journées de travail.
Le conseil se déroule en présentiel pour la première fois depuis le début de la pandémie il y a un an, alors que le virus continue de frapper durement les pays européens.
Le secrétaire d'Etat américain a prévu de nombreux entretiens bilatéraux avec ses homologues. Celui avec l'Allemand Heiko Maas pourrait être délicat en raison de l'opposition affichée des Etats-Unis au projet de gazoduc Nord Stream 2 entre l'Allemagne et la Russie. "Je vais le redire à mon homologue", a annoncé Antony Blinken.
Les Européens souhaitent aborder de manière franche plusieurs sujets difficiles, notamment le comportement de l'allié turc avec ses achats militaires à la Russie.
"Ce n'est un secret pour personne que nous avons des différends avec la Turquie, notamment au sujet des S-400 (système antimissile russe) et de certaines actions entreprises, y compris en Méditerranée orientale. Ce n'est pas non plus un secret que la Turquie est un allié de longue date et apprécié, et un allié que nous avons, je crois, un grand intérêt à garder ancré à l'Otan", a déclaré Antony Blinken lors d'un échange avec Jens Stoltenberg avant le début de la réunion.
Les budgets militaires sont un autre sujet de contentieux entre les alliés.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian va insister sur "l'importance de fixer des objectifs réalistes permettant aux nations de continuer d'investir dans leurs capacités de défense et d'agir concrètement sur le terrain pour le renforcement de notre sécurité commune".
Les alliés se sont engagés à consacrer 2% de leur PIB aux dépenses de défense pour 2024. Onze d'entre eux, dont la France, ont atteint cet objectif en 2020.
Mais l'objectif de la réunion avec Antony Blinken n'est pas d'attiser les tensions, selon un diplomate européen.
Les consultations doivent préparer le terrain pour le premier sommet de l'Alliance de Joe Biden qui pourrait se tenir en juin, en même temps que le sommet du G7, si les conditions sanitaires le permettent.
csg/fmi/mba
Attaques au Niger: la population "peut compter" sur l'UE (Borrell) #
Le Niger, où de nouvelles attaques par des jihadistes présumés ont fait dimanche 137 morts, peut "compter sur l'Union européenne" dans sa lutte pour la "sécurité et la stabilité", a déclaré mardi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
"En perpétrant ces attaques contre des civils sans défense les terroristes renforcent notre volonté de leur faire face", a affirmé l'Espagnol dans un communiqué.
L'intensification des attaques dans l'ouest du pays, qui ont fait plus de 200 morts en six jours, constitue le plus grand défi pour le nouveau chef de l'Etat Mohamed Bazoum, successeur de Mahamadou Issoufou, dont la victoire à la présidentielle a été confirmée dimanche.
"Les Nigériennes et les Nigériens ne se sont pas laissé intimider" par les attentats des dernières semaines, et "ont mené à terme un processus démocratique historique qui constitue une étape décisive pour la consolidation de la démocratie dans leur pays", a salué M. Borrell.
"Ils peuvent compter sur l'Union européenne pour continuer à mener avec eux le combat qui ramènera la sécurité et la stabilité dans leur pays", a-t-il assuré.
L'Union européenne et les 5 membres du "G5 Sahel" - Mauritanie, Mali, Burkina, Niger et Tchad - ont formellement lancé en avril 2020 la coalition pour le Sahel annoncée lors du sommet de Pau (France) trois mois avant, pour aider ces pays sur les plans militaire, civil (police et justice) et économique, avec l'aide au développement.
Après les massacres du 15 mars, l'armée nigérienne a déployé des renforts dans la région de Tillabéri, qui est située dans la zone dite des trois frontières entre Niger, Mali et Burkina Faso, régulièrement frappée par les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique (EI).
Un contingent de 1.200 soldats de l'armée tchadienne a également été déployé dans le cadre du G5 Sahel qui s'efforce depuis 2017 de coopérer dans la lutte antijihadiste.
Comme ses voisins le Mali et le Burkina Faso, également très touchés par les exactions des groupes jihadistes, le Niger bénéficie aussi du soutien de l'opération française antijihadiste Barkhane, qui compte 5.100 hommes déployés au Sahel.
Le président Emmanuel Macron avait en février exclu de réduire "dans l'immédiat" les effectifs militaires français au Sahel, tout en traçant les contours d'une stratégie de sortie. La France mise sur la "sahélisation", c'est-à-dire le passage du témoin aux armées nationales, et l'"internationalisation" de l'effort d'accompagnement au combat de ces forces sous-équipées et sous-entraînées.
alm/fmi/jhd