Assaut du Capitole: place aux avocats de Trump qui visent un acquittement rapide #
Une "tragédie" sans "aucun lien" avec Donald Trump: la défense prend la parole vendredi au Sénat, en espérant un acquittement rapide de l'ex-président américain accusé d'"incitation à l'insurrection" dans l'assaut du Capitole.
Le président Joe Biden, qui a passé plus de 35 ans sur les bancs de la Chambre haute du Congrès, s'est dit "impatient" de voir ce que ses "amis" républicains feraient lors du vote qui pourrait intervenir ce week-end, espérant qu'ils prendraient "leurs responsabilités".
A partir de midi (17H00 GMT), les avocats du 45e président des Etats-Unis tenteront de démonter l'argumentaire des procureurs démocrates qui, pendant deux jours, sont revenus sur l'attaque sanglante du 6 janvier dans un exposé implacable, truffé de vidéos choc.
"Le président (Donald Trump, ndlr) est très optimiste", a affirmé jeudi sur Fox News l'un de ses avocats, David Schoen, en promettant un court exposé, de moins de quatre heures, devant les cent sénateurs, juges, jurés et témoins de ce procès historique.
"Comme je le disais depuis le début de ce truc, ce procès n'aurait jamais dû arriver et s'il devait se produire, il devrait être aussi court que possible, compte tenu de l'absence totale de preuves", a-il asséné.
Le ton est donné.
Non seulement la défense rejette en bloc toute responsabilité de son client dans l'assaut donné par des centaines de ses partisans à la fin de son grand discours, le 6 janvier. Mais elle estime en outre que la procédure en destitution dans son ensemble n'est pas conforme à la Constitution, puisqu'il n'est plus président.
L'émotion provoquée jusque dans les rangs des républicains par les dures images de l'assaut? "C'est ce qui arrive quand on fait appel à un studio de cinéma", a rétorqué David Schoen. "Ils n'ont absolument pas relié Donald Trump à tout ça."
Pour les procureurs démocrates, au contraire, le milliardaire républicain "savait à quel point la situation était explosive" lorsqu'il alimentait la colère de ses partisans, en criant, sans apporter de preuves, aux "fraudes massives" pendant des mois, avant et après l'élection présidentielle contre Joe Biden.
"Il a allumé la mèche et l'a lancée directement vers cette enceinte, vers nous", a dénoncé l'un des procureurs démocrates, Joe Neguse.
Au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival Biden, Donald Trump a appelé ses partisans à marcher sur le Capitole. "Battez-vous comme des diables", leur a-t-il lancé.
L'attaque sanglante fut "l'apogée des actions du président, pas une anomalie", a renchéri Jamie Raskin, qui dirige l'équipe d'élus de la Chambre des représentants chargée de porter l'accusation.
"Qui, dans cette chambre, peut croire qu'il arrêtera d'inciter à la violence pour parvenir à ses fins, s'il est autorisé à revenir dans le Bureau ovale?", a-t-il insisté.
C'est en brandissant cette crainte d'une récidive que les procureurs ont appelé les sénateurs à condamner Donald Trump, car ce verdict serait immédiatement suivi d'un vote pour le rendre inéligible.
Des policiers hurlant de douleur, des élus terrifiés, des assaillants menaçants: mêlant des extraits de caméra de surveillance, parfois inédits, aux vidéos mises en ligne par les émeutiers, l'accusation a rappelé aux sénateurs qu'ils avaient eux-mêmes échappé de peu "au pire".
Et que les séquelles restaient visibles au Capitole, toujours sous haute sécurité, gardés par des militaires de la Garde nationale. Du jamais vu.
Joe Biden, resté en retrait depuis le début du procès, a dit vendredi qu'il n'évoquerait pas le dossier avec des sénateurs. La veille, il avait espéré que l'exposé des procureurs ait fait bouger les lignes et convaincu certains élus républicains.
L'ancien magnat de l'immobilier reste toutefois très populaire dans son parti et il est très peu probable que 17 sénateurs républicains acceptent de voter avec les 50 sénateurs démocrates pour former la majorité qualifiée nécessaire à sa condamnation.
Installé en Floride, il a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours, et reproduit ses tweets incendiaires.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Quand ils se sont lancés à l'assaut du Capitole, "ils pensaient suivre les ordres de leur commandant-en-chef", a souligné l'élue Diana DeGette, en citant les propos tenus devant la justice par les dizaines de personnes inculpées.
Après les arguments de la défense, ce sera au tour des sénateurs de poser par écrit leurs questions aux deux parties.
Le rythme du procès s'est accéléré, au point que David Schoen avançait jeudi qu'un verdict pourrait être rendu avant lundi.
elc-chp/cyj/vgr
Procès Trump: Biden "impatient" de voir ce que les républicains vont faire #
Le président américain Joe Biden s'est dit vendredi "impatient" de voir ce que ses "amis" républicains feraient lors du procès en destitution de Donald Trump où un vote pourrait intervenir ce week-end.
"Je suis juste impatient de voir ce que mes amis républicains vont faire, s'ils prennent leurs responsabilités", a déclaré M. Biden lors d'un bref échange avec les journalistes à la Maison Blanche.
Il a par ailleurs réaffirmé qu'il n'avait aucunement l'intention d'évoquer ce dossier avec tel ou tel sénateur en particulier.
La défense doit prendre la parole vendredi au Sénat, en espérant un acquittement rapide de l'ex-président, accusé d'"incitation à l'insurrection" dans l'assaut du Capitole.
jca/dax
Assaut du Capitole: place aux avocats de Trump qui visent un acquittement rapide #
Une "tragédie" sans "aucun lien" avec Donald Trump: la défense prendra la parole vendredi au Sénat, en espérant un acquittement rapide de l'ex-président, accusé d'"incitation à l'insurrection" dans l'assaut du Capitole.
A partir de midi (17H00 GMT), les avocats du 45e président des Etats-Unis tenteront de démonter l'argumentaire des procureurs démocrates qui, pendant deux jours, sont revenus sur l'attaque sanglante du 6 janvier dans un exposé implacable, truffé de vidéos choc.
"Le président est très optimiste", a affirmé jeudi sur Fox News l'un de ses avocats, David Schoen, en promettant un court exposé, de moins de quatre heures, devant les cent sénateurs, juges, jurés, et témoins de ce procès historique.
"Comme je le disais depuis le début de ce truc, ce procès n'aurait jamais dû arriver et s'il devait se produire, il devrait être aussi court que possible, compte tenu de l'absence totale de preuves", a-il asséné.
Le ton est donné.
Non seulement la défense rejette en bloc toute responsabilité de son client dans l'assaut donné par des centaines de ses partisans à la fin de son grand discours, le 6 janvier. Mais elle estime en outre que la procédure en destitution dans son ensemble n'est pas conforme à la Constitution, puisqu'il n'est plus président.
L'émotion provoquée jusque dans les rangs des républicains par les dures images de l'assaut? "C'est ce qui arrive quand on fait appel à un studio de cinéma", a rétorqué David Schoen. "Ils n'ont absolument pas relié Donald Trump à tout ça".
Pour les procureurs démocrates, au contraire, le milliardaire républicain "savait à quel point la situation était explosive" lorsqu'il alimentait la colère de ses partisans, en criant, sans apporter de preuves, aux "fraudes massives" pendant des mois, avant et après l'élection présidentielle contre Joe Biden.
"Il a allumé la mèche et l'a lancée directement vers cette enceinte, vers nous", a dénoncé l'un des procureurs démocrates, Joe Neguse.
Au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival Biden, le 6 janvier, Donald Trump a appelé ses partisans à marcher sur le Capitole. "Battez-vous comme des diables", leur a-t-il lancé.
L'attaque sanglante fut "l'apogée des actions du président, pas une anomalie", a renchéri Jamie Raskin, qui dirige l'équipe d'élus de la Chambre des représentants chargée de porter l'accusation.
"Qui, dans cette chambre, peut croire qu'il arrêtera d'inciter à la violence pour parvenir à ses fins, s'il est autorisé à revenir dans le Bureau ovale?", a-t-il insisté.
C'est en brandissant cette crainte d'une récidive que les procureurs ont appelé les sénateurs à condamner Donald Trump, car ce verdict serait immédiatement suivi d'un vote pour le rendre inéligible.
Des policiers hurlant de douleur, des élus terrifiés, des assaillants menaçants: mêlant des extraits de caméra de surveillance, parfois inédits, aux vidéos mises en ligne par les émeutiers, l'accusation a rappelé aux sénateurs qu'ils avaient eux-mêmes échappé de peu "au pire".
Et que les séquelles restaient visibles au Capitole, toujours sous haute sécurité, gardés par des militaires de la Garde nationale. Du jamais vu.
Resté jusque-là en retrait, Joe Biden a voulu croire jeudi que le procès pourrait faire bouger les lignes. Sa porte-parole Jen Psaki s'est empressée de préciser qu'il ne s'agissait pas d'une certitude mais d'un reflet des émotions du président démocrate, "touché" par les vidéos.
L'ancien magnat de l'immobilier reste toutefois très populaire dans son parti et il est très peu probable que 17 sénateurs républicains acceptent de voter avec les 50 sénateurs démocrates pour former la majorité nécessaire à sa condamnation.
Installé en Floride, il a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours, et reproduit ses tweets incendiaires.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Quand ils se sont lancés à l'assaut du Capitole, "ils pensaient suivre les ordres de leur commandant-en-chef", a souligné l'élue Diana DeGette, en citant les propos tenus devant la justice par les dizaines de personnes inculpées.
Après les arguments de la défense, ce sera au tour des sénateurs de poser par écrit leurs questions aux deux partis.
Le rythme du procès s'est accéléré, au point que David Schoen avançait jeudi qu'un verdict pourrait être rendu avant lundi.
elc-chp/rle/ybl
Trump a "cultivé la violence": les arguments de l'accusation #
"L'apogée" d'une longue campagne mensongère: l'accusation démocrate a exhorté jeudi les sénateurs à condamner Donald Trump, qualifié d'"incitateur-en-chef" de l'assaut sanglant sur le Capitole.
Voici les principaux arguments présentés par les élus de la Chambre des représentants, qui servent de procureurs dans ce procès historique devant le Sénat:
L'attaque n'était "pas un accident", "pas une anomalie" mais "l'apogée" d'une longue campagne, ont-ils plaidé.
Selon le procureur en chef, Jamie Raskin, Donald Trump a "flatté, encouragé, cultivé la violence" de ses supporteurs pendant des mois, afin de s'en servir pour se maintenir au pouvoir.
Le milliardaire républicain a attisé leur colère en prétendant que la victoire à la présidentielle lui avait été "volée" par des "fraudes massives", dont il n'a jamais apporté la preuve. C'était "un grand mensonge", ont dénoncé les démocrates.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir" (Ted Lieu).
Il a alors appelé ses supporteurs à se réunir le 6 janvier à Washington, au moment où les élus du Congrès certifiaient la victoire de son rival Joe Biden. "Battez-vous comme des diables", a-t-il lancé aux manifestants. "Il était convaincu de ce qu'il disait" (Raskin).
Certes, il leur a demandé de marcher "pacifiquement" sur le Capitole, mais "on a vérifié les 11.000 mots de son discours, et le président n'a utilisé le terme +pacifique+ qu'une seule fois, contre plus de 20 +se battre+" (Madeleine Dean).
Avec ce discours, "il a allumé la mèche" qui a mis le feu aux poudres, "et il l'a lancée vers cette enceinte, vers nous" (Joe Neguse).
D'ailleurs, les assaillants arrêtés dans les jours suivants ont expliqué aux forces de l'ordre qu'"ils pensaient suivre les ordres de leur commandant en chef" (Diana DeGette).
Le président ne peut pas prétendre avoir été mal compris: "Les violences étaient prévisibles, il y avait des centaines de signaux d'alerte" (Joe Neguse).
Dans le passé, ses tweets incendiaires contre la gouverneure du Michigan avaient déjà été suivis de l'intrusion de milices armées d'extrême droite dans le capitole de cet Etat, c'était "une répétition" (Jamie Raskin).
Et une fois l'assaut donné, "il n'a rien fait, il n'a pas envoyé de renforts" (Joe Neguse).
Il a fallu attendre plus de quatre heures pour qu'il appelle ses partisans à "rentrer chez eux" dans un message vidéo où, loin de les condamner, il leur a lancé: "Nous vous aimons."
Pour les démocrates, il n'a "aucun remord" et pourrait bien récidiver.
"S'il revient au pouvoir et recommence, on ne pourra s'en prendre qu'à nous-mêmes", a lancé Jamie Raskin à l'adresse des cent sénateurs, à la fois juges, jurés et témoins.
Pour lui, il est donc impératif de condamner le milliardaire républicain, qui a caressé l'idée d'une nouvelle candidature en 2024, à une peine d'inéligibilité.
"Laissez-nous montrer au monde que le 6 janvier ne représentait pas l'Amérique" (Joaquin Castro).
Si "nous prétendons que ce n'est pas arrivé, ou pire, si nous le laissons passer sans réponse, qui peut dire que cela ne se reproduira pas?" (Joe Neguse).
chp/elc/vgr
"Il a allumé la mèche": les démocrates appellent à condamner Trump pour éviter une récidive #
Après deux jours d'un exposé implacable, truffé d'images choc, les procureurs démocrates ont exhorté jeudi les sénateurs à condamner Donald Trump pour "incitation à l'insurrection" lors de l'assaut meurtrier du Capitole, se disant convaincus qu'il récidiverait s'il revenait à la Maison Blanche.
Le 45e président des Etats-Unis "savait à quel point la situation était explosive", a lancé l'un des procureurs démocrates, Joe Neguse.
"Il a allumé la mèche et l'a lancé directement vers cette enceinte, vers nous", a-t-il poursuivi en direction des 100 sénateurs, juges, jurés, et témoins de ce procès historique.
"Nous vous demandons humblement de condamner le président Trump pour le délit dont il est incontestablement coupable. Car si vous ne le faites pas, si nous prétendons que cela n'est pas arrivé, ou pire, si nous le laissons passer sans réponse, qui peut dire que cela ne se reproduira pas?"
Vidéos des violences du 6 janvier et citations choisies à l'appui, l'accusation a passé deux jours à revenir sur l'attaque du siège du Congrès américain. Un exposé uppercut qui a peut-être fait bouger les lignes, a voulu croire le président Joe Biden.
Mais l'ancien magnat de l'immobilier reste très populaire à droite et il est peu probable que 17 sénateurs républicains acceptent de voter avec les 50 sénateurs démocrates pour former la majorité nécessaire à sa condamnation.
Il pourrait être acquitté dès les prochains jours.
Vendredi, ce sera au tour de la défense de prendre la parole à midi, pour un maximum de deux jours.
L'attaque sanglante fut "l'apogée des actions du président, pas une anomalie", a affirmé Jamie Raskin, qui dirige l'équipe d'élus de la Chambre des représentants chargée de porter l'accusation contre le milliardaire républicain.
"Qui, dans cette chambre, peut croire qu'il arrêtera d'inciter à la violence pour parvenir à ses fins, s'il est autorisé à revenir dans le Bureau ovale?", a-t-il insisté.
Resté jusque-là en retrait, Joe Biden a voulu croire jeudi que le procès pourrait changer la donne. "Je pense que certains ont peut-être changé d'avis", a-t-il déclaré à la presse.
Sa porte-parole Jen Psaki s'est empressée de préciser qu'il ne s'agissait pas d'une certitude mais d'un reflet de ses émotions. Selon elle, le nouveau président a été "touché" par les vidéos, qui ont rappelé la violence inouïe de l'assaut, et ses propos reflétaient "à quel point il (était) choqué et triste".
Des policiers hurlant de douleur, des élus terrifiés, des assaillants menaçants: mêlant des extraits de caméra de surveillance, parfois inédits, aux vidéos mises en ligne par les émeutiers, l'accusation a rappelé aux sénateurs qu'ils avaient eux-mêmes échappé de peu "au pire".
Ils ont aussi replacé l'assaut dans le contexte de la croisade post-électorale du 45e président américain. "Le grand mensonge": c'est ainsi qu'ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l'élection entretenue par le républicain qui a répété pendant des semaines, sans preuves, qu'il avait été victime de fraudes électorales massives.
Installé en Floride, il a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours, et reproduit ses tweets incendiaires.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Et le 6 janvier, il a appelé ses partisans à manifester à Washington au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival Biden. "Battez-vous comme des diables", leur a-t-il lancé.
Quand ils se sont lancés à l'assaut du Capitole, "ils pensaient suivre les ordres de leur commandant en chef", a souligné l'élue et procureure Diana DeGette, en citant les propos tenus devant la justice par les dizaines de personnes inculpées.
Trois agents sont morts dans l'attaque ou en lien avec elle: l'un a été frappé avec un extincteur, les deux autres se sont suicidés dans les jours suivants ont soutenu les démocrates, en insistant aussi sur le "traumatisme" durable infligé à tous les employés présents au Congrès.
"Un des employés de l'équipe de ménage m'a confié combien il s'est senti mal, humilié, quand il a dû nettoyer les étrons sur les murs, le sang d'une émeutière tuée, les vitres brisées, les objets jetés au sol...", a rappelé l'élu David Cicilline.
L'exposé des faits avait été salué mercredi par le sénateur républicain John Thune: "un bon travail". Mais il n'a pas fait bouger plusieurs alliés de Donald Trump, comme Lindsey Graham, convaincu que "le vote +non coupable+ en sortirait renforcé".
"Ils font un film", a critiqué jeudi l'avocat de l'ex-président, David Schoen, en dénonçant des vidéos "insultantes".
elc-chp/rle
Trump doit être tenu à l'écart du pouvoir, plaide l'accusation démocrate #
Convaincus que Donald Trump récidiverait s'il revenait au pouvoir, les procureurs démocrates ont exhorté jeudi les sénateurs américains à condamner l'ancien président à l'inéligibilité pour avoir "incité" ses partisans à se lancer à l'assaut du Capitole.
Vidéos des violences et citations choisies à l'appui, l'accusation a repris son exposé implacable au troisième jour d'un procès historique qui, selon le président Joe Biden, a peut-être fait bouger les lignes.
L'attaque sanglante du 6 janvier "était l'apogée des actions du président, pas une anomalie", a lancé Jamie Raskin, qui dirige l'équipe d'élus de la chambre des représentants chargée de porter l'accusation contre le milliardaire républicain.
"Qui, dans cette chambre, peut croire qu'il arrêtera d'inciter à la violence pour parvenir à ses fins, s'il est autorisé à revenir dans le Bureau ovale?", a-t-il lancé à l'adresse des cent sénateurs, à la fois juges, jurés et témoins. "S'il revient au pouvoir et recommence, on ne pourra s'en prendre qu'à nous-mêmes."
L'ancien magnat de l'immobilier reste très populaire à droite et il est peu probable que 17 des 50 sénateurs républicains acceptent de voter avec les 50 sénateurs démocrates pour former la majorité nécessaire à un verdict de culpabilité.
Joe Biden, qui était jusque-là resté en retrait, a toutefois estimé jeudi que le procès pourrait changer la donne. "Je pense que certains ont peut-être changé d'avis", a-t-il déclaré à la presse.
Sa porte-parole Jen Psaki s'est empressée de préciser qu'il ne s'agissait pas d'une prédiction, mais d'un reflet de ses émotions. Selon elle, Joe Biden a été "affecté" par les vidéos projetées mercredi, qui ont rappelé la violence inouïe de l'assaut, et ses propos reflétaient "à quel point il est choqué et triste".
Des policiers hurlant de douleur, des élus terrifiés, des assaillants menaçants: mêlant des extraits de caméra de surveillance, parfois inédits, aux vidéos mises en ligne par les émeutiers, l'accusation a rappelé aux sénateurs qu'ils avaient eux-mêmes échappé de peu "au pire".
Ils ont aussi replacé l'assaut dans le contexte de la croisade post-électorale du 45e président américain. "Le grand mensonge": c'est ainsi qu'ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l'élection entretenue par le républicain qui a répété pendant des semaines, sans preuves, qu'il avait été victime de fraudes électorales massives.
Installé en Floride, il a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours, reproduit ses tweets incendiaires, cité ses propos les plus polémiques.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Et le 6 janvier, il a appelé ses partisans à manifester à Washington au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival. "Battez-vous comme des diables", leur a-t-il lancé.
Quand ils se sont lancés à l'assaut du Capitole, "ils pensaient suivre les ordres de leur commandant en chef ", a souligné la procureure Diana DeGette, en citant les propos tenus devant la justice par les dizaines de personnes inculpées pour ce coup de force sanglant.
Trois agents sont morts dans ou en lien avec l'attaque: l'un a été frappé par un extincteur, les deux autres se sont suicidés dans les jours suivants, ont rappelé les démocrates, en insistant sur les "brutalités" subies par les forces de l'ordre en ce jour funeste, et le "traumatisme" durable infligé à tous les employés présents dans le temple de la démocratie américaine.
"Un des employés de l'équipe de ménage m'a confié combien il s'est senti mal, humilié, quand il a dû nettoyer les étrons sur les murs, le sang d'une émeutière tuée, les vitres brisées,les objets jetés au sol...", a rappelé David Cicilline.
L'exposé des faits avait été salué mercredi par le sénateur républicain John Thune. "Ils ont fait un bon travail pour souligner les liens... pour remonter le temps", a-t-il déclaré à des journalistes.
C'était "agressif et absurde", a au contraire commenté son confrère Lindsey Graham, convaincu que "le vote +non coupable+ en sortirait renforcé".
Si certains sénateurs du "Grand Old Party" lui ont imputé une responsabilité dans l'attaque, il semble peu probable que 17 fassent défection au moment du verdict. Donald Trump pourrait être acquitté dès les prochains jours.
elc-chp/iba
Le procès de Trump pourrait faire bouger les lignes, selon Biden #
Le président américain Joe Biden a estimé jeudi que le procès de Donald Trump au Sénat avait peut-être fait évoluer les opinions sur son prédécesseur, au lendemain d'un exposé implacable de l'assaut sur le Capitole, ponctué de vidéos chocs et de citations choisies.
Reflet de la force de leur présentation, Joe Biden, qui était jusque-là resté en retrait, s'est fendu d'un premier commentaire, prudent, sur le procès du milliardaire républicain: "Je pense que certains ont peut-être changé d'avis", a-t-il déclaré à la presse.
Même s'il avait raison, il reste peu probable que les procureurs démocrates parviennent à convaincre deux tiers des sénateurs, le seuil nécessaire pour déclarer l'ancien président coupable d'"incitation à l'insurrection".
Ils reprendront malgré tout leur argumentaire à midi dans l'hémicycle même où s'étaient engouffrés violemment, le 6 janvier, des centaines de partisans de Donald Trump, au moment où les élus certifiaient la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
Des policiers hurlant de douleur, des élus terrifiés, des assaillants menaçants: mêlant des extraits de caméra de surveillance, parfois inédits, aux vidéos mises en ligne par les émeutiers, l'accusation a rappelé mercredi aux cent sénateurs, à la fois juges, jurés et témoins, qu'ils avaient eux-mêmes échappé de peu "au pire".
Les élus démocrates de la Chambre des représentants, chargés de porter l'accusation, ont aussi replacé l'assaut dans le contexte de la croisade post-électorale du milliardaire républicain.
"Le président Trump n'a pas été le témoin innocent d'un accident", comme ses avocats le suggèrent, mais il "a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a lancé Jamie Raskin, qui supervise l'équipe des procureurs.
Installé en Floride, l'ancien magnat de l'immobilier a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours, reproduit ses tweets incendiaires, cité ses propos les plus polémiques.
"Le grand mensonge": c'est ainsi qu'ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l'élection entretenue par le 45e président américain qui a répété pendant des semaines, sans preuves, qu'il avait été victime de fraudes électorales massives.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non-violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Il s'est alors tourné vers "des groupes qu'il a cultivés pendant des mois", comme celui d'extrême droite Proud Boys, dont plusieurs membres se trouvaient parmi les assaillants du Capitole, a ajouté sa consoeur Stacey Plaskett, en rappelant que le président les avait appelés, en octobre, à "se tenir prêts".
Et le 6 janvier, il a lancé à ses partisans rassemblés à Washington, juste avant l'intrusion dans le temple de la démocratie américaine: "Battez-vous comme des diables".
Affirmer que l'ex-président pourrait être responsable d'un "petit groupe de criminels" qui l'ont "absolument mal compris" est "tout simplement absurde", avaient insisté ses avocats par écrit lundi, en soulignant qu'il les avait "exhortés à rester pacifiques".
"On a vérifié les 11.000 mots de son discours, le président n'a utilisé le terme +pacifique+ qu'une seule fois, contre plus de 20 +se battre+", a rétorqué mercredi l'élue Madeleine Dean.
Pire, selon Mme Plaskett, il a désigné à la vindicte son propre vice-président Mike Pence, qui avait refusé de stopper la certification du résultat des élections, ou la cheffe des démocrates à la Chambre, Nancy Pelosi. Il "a mis une cible sur leur dos", a-t-elle lancé.
Leur exposé des faits a été salué par le sénateur républicain John Thune. "Ils ont fait un bon travail pour souligner les liens... pour remonter le temps", a-t-il déclaré à des journalistes.
C'était "agressif et absurde", a toutefois commenté son confrère Lindsey Graham, convaincu que le vote +non coupable+ en sortirait renforcé.
Donald Trump reste très populaire dans une partie de l'électorat et exerce encore une forte influence sur le parti républicain.
Si certains sénateurs du "Grand Old Party" lui ont imputé une responsabilité dans l'attaque, il semble peu probable que 17 joignent leur voix aux démocrates pour le déclarer coupable, et in fine le rendre inéligible.
Il pourrait être acquitté dès les prochains jours.
elc-chp/dax
Procès Trump: Biden pense que certains élus ont "peut-être changé d'avis" #
Le président américain Joe Biden a estimé jeudi que certains élus pourraient avoir changé d'avis dans le procès pour destitution visant Donald Trump après l'exposé particulièrement émouvant de l'accusation.
"Je pense que certains ont peut-être changé d'avis", a-t-il déclaré depuis le Bureau ovale, laissant entendre que des élus républicains pourraient décider de déclarer l'ancien président coupable.
Après une journée marquée par des images choc, les procureurs démocrates devaient poursuivre jeudi leur exposé contre Donald Trump, jugé au Sénat pour "incitation à l'insurrection" dans l'assaut meurtrier sur le Capitole.
jca/dax
Trump a "attisé" la hargne: l'accusation reprend jeudi son exposé choc #
Après une journée marquée par des images choc, les procureurs démocrates poursuivront jeudi leur exposé contre Donald Trump, jugé au Sénat pour "incitation à l'insurrection" dans l'assaut meurtrier sur le Capitole.
Le procès historique reprendra à midi dans le même hémicycle où s'étaient engouffrés violemment, le 6 janvier, des manifestants pro-Trump.
Des policiers hurlant de douleur, des élus terrifiés, des assaillants menaçants: mêlant des extraits de caméra de surveillance, parfois inédits, aux vidéos mises en ligne par les émeutiers, l'accusation a rappelé mercredi aux cent sénateurs, à la fois juges, jurés et témoins, qu'ils avaient eux-mêmes échappé de peu "au pire".
Les élus démocrates de la Chambre des représentants, chargés de porter l'accusation contre l'ancien président, ont aussi replacé l'assaut dans le contexte de la croisade post-électorale du milliardaire républicain, qui a toujours refusé de concéder sa défaite face à Joe Biden.
"Le président Trump n'a pas été le témoin innocent d'un accident", comme ses avocats le suggèrent, mais il "a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a lancé Jamie Raskin, qui supervise l'équipe des procureurs.
Le coup de force de ses partisans, au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival, n'est pas survenu "dans le vide": "La hargne de la foule a été attisée pendant des mois par Donald Trump", a renchéri l'élu Joaquin Castro.
Installé en Floride, l'ancien magnat de l'immobilier a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours, reproduit ses tweets incendiaires, cité ses propos les plus polémiques.
Même s'ils ont peu de chances de convaincre deux tiers des sénateurs nécessaires pour le déclarer coupable, les démocrates entendent marquer l'opinion lors de ces audiences retransmises en direct dans tous les Etats-Unis.
"Le grand mensonge": c'est ainsi qu'ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l'élection présidentielle entretenue par le 45e président américain qui a répété pendant des semaines, sans preuves, qu'il avait été victime de fraudes électorales massives.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Il s'est alors tourné vers "des groupes qu'il a cultivés pendant des mois", comme le groupuscule d'extrême droite Proud Boys, dont plusieurs membres se trouvaient parmi les assaillants du Capitole, a ajouté sa consoeur Stacey Plaskett, en rappelant que le président les avait appelés, en octobre, à "se tenir prêts".
Et le 6 janvier, il a lancé à ses partisans rassemblés à Washington, juste avant l'intrusion dans le temple de la démocratie américaine: "Battez-vous comme des diables".
Affirmer que l'ex-président pourrait être responsable des violences d'un "petit groupe de criminels" qui l'ont "absolument mal compris" est "tout simplement absurde", avaient insisté ses avocats par écrit lundi. En soulignant qu'il les avait "exhortés à rester pacifiques".
"On a vérifié les 11.000 mots de son discours, le président n'a utilisé le terme +pacifique+ qu'une seule fois, contre plus de 20 +se battre+", a rétorqué mercredi l'élue Madeleine Dean.
Pire, selon Mme Plaskett, il a désigné à la vindicte son propre vice-président Mike Pence, qui avait refusé de stopper la certification du résultat des élections, ou la cheffe des démocrates à la Chambre, Nancy Pelosi. Il "a mis une cible sur leur dos", a-t-elle lancé.
Soulignant l'influence du tribun sur ses partisans, Joaquin Castro a montré les images d'un homme lisant au porte-voix un tweet de Donald Trump posté en plein assaut: "Mike Pence n'a pas eu le courage de faire ce qu'il fallait pour protéger notre pays", répète le manifestant sur les marches du Capitole.
Leur exposé des faits a été salué par le sénateur républicain John Thune. "Ils ont fait un bon travail pour souligner les liens... pour remonter le temps", a-t-il déclaré à des journalistes.
"Trump n'est plus en fonctions et il ne sert à rien, sauf à une vengeance politique, de mener un autre procès", a toutefois tweeté son confrère Ted Cruz.
Donald Trump reste très populaire dans une partie de l'électorat et exerce encore une forte influence sur le parti républicain.
Si certains sénateurs du "Grand Old Party" lui ont imputé une responsabilité dans l'attaque, il semble peu probable que 17 joignent leur voix aux démocrates pour le déclarer coupable, et in fine le rendre inéligible.
Il pourrait être acquitté dès les prochains jours.
elc-chp/la/ybl
Vidéos et citations choisies: l'exposé choc de l'accusation au procès de Trump #
Des policiers hurlant de douleur, des élus terrifiés, des assaillants menaçants: les procureurs démocrates ont diffusé mercredi des images parfois à la limite du soutenable pour souligner la violence inouïe de l'assaut sur le Capitole, qui vaut à Donald Trump d'être jugé au Sénat pour "incitation à l'insurrection".
Mêlant des extraits de caméra de surveillance, parfois inédits, aux vidéos mises en ligne par les émeutiers, ils ont rappelé aux cent sénateurs, à la fois juges, jurés et témoins de ce procès historique, qu'ils avaient eux-mêmes échappé de peu "au pire".
Les élus démocrates de la Chambre des représentants, chargés de porter l'accusation contre l'ancien président, ont aussi replacé l'assaut dans le contexte de la croisade post-électorale de Donald Trump qui a toujours refusé de concéder sa défaite face à Joe Biden.
"Le président Trump n'a pas été le témoin innocent d'un accident", comme ses avocats le suggèrent, mais il "a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a lancé Jamie Raskin, qui supervise cette équipe.
Le coup de force sanglant de ses partisans, au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival, n'est pas survenu "dans le vide": "la hargne de la foule a été attisée pendant des mois par Donald Trump", a renchéri Joaquin Castro.
Installé en Floride, l'ancien magnat de l'immobilier a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours enflammés, reproduit ses tweets incendiaires, cité ses propos les plus polémiques.
Même s'ils ont peu de chances de convaincre deux tiers des sénateurs de le déclarer coupable - le seuil fixé par la Constitution - , les démocrates entendent marquer l'opinion lors de ces audiences retransmises en direct dans tous les Etats-Unis.
"Le grand mensonge": c'est ainsi qu'ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l'élection présidentielle entretenue par le 45e président américain qui a répété pendant des semaines, sans preuves, qu'il avait été victime de fraudes électorales massives.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Il s'est alors tourné vers "des groupes qu'il a cultivés pendant des mois", comme le groupuscule d'extrême droite Proud Boys, dont plusieurs membres se trouvaient parmi les assaillants du Capitole, a ajouté sa consoeur Stacey Plaskett, en rappelant que le président les avait appelés, en octobre, à "se tenir prêts".
Et le 6 janvier, il a appelé ses partisans à manifester à Washington. "Battez-vous comme des diables", a-t-il lancé à la foule, juste avant l'intrusion dans le temple de la démocratie américaine.
Affirmer que l'ex-président pourrait être responsable des violences d'un "petit groupe de criminels" qui l'ont "absolument mal compris" est "tout simplement absurde", avaient insisté ses avocats par écrit lundi. En soulignant qu'il les avait "exhortés à rester pacifiques".
"On a vérifié les 11.000 mots de son discours, le président n'a utilisé le terme +pacifique+ qu'une seule fois, contre plus de 20 +se battre+", a rétorqué mercredi l'élue Madeleine Dean.
Pire, selon Mme Plaskett, il a désigné à la vindicte son propre vice-président Mike Pence, qui avait refusé de stopper la certification du résultat des élections, ou la cheffe des démocrates à la Chambre, Nancy Pelosi.
Il "a mis une cible sur leur dos et la foule a fait intrusion dans le Capitole pour les chasser", a-t-elle lancé, en montrant des images d'une potence érigée face au bâtiment, de manifestants appelant à "pendre" Mike Pence, d'autres appelant, menaçant, "Naaancy, Naaancy..." dans les couloirs du Congrès.
Leur exposé des faits a été salué par le sénateur républicain John Thune. "Ils ont fait un bon travail pour souligner les liens... pour remonter le temps", a-t-il déclaré à des journalistes lors d'une interruption de séance.
"Tout l'été, les gens ont fait ce genre de choses", a toutefois minimisé son confrère Roy Blunt, en référence aux grandes manifestations antiracistes qui, parfois, ont été émaillées de violences.
Donald Trump reste très populaire dans une partie de l'électorat et exerce encore une forte influence sur le parti républicain.
Si une poignée de sénateurs du "Grand Old Party" se sont dits prêts à le condamner, et que certains lui ont imputé une responsabilité dans l'attaque, il semble peu probable que 17 joignent leur voix aux démocrates pour le déclarer coupable, et in fine le rendre inéligible.
L'audience a été ajournée en début de soirée. L'accusation reprendra son exposé jeudi, avant le tour de la défense qui disposera également d'un maximum de deux jours.
Même si Donald Trump est acquitté, comme il y a un an lors de son premier procès en destitution, son horizon judiciaire restera chargé: en plus des investigations sur ses affaires menées à New York, une procureure de Géorgie a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur les pressions qu'il a exercées sur des responsables électoraux de cet Etat-clé.
elc-chp/la
Vidéos et citations choisies: l'exposé choc de l'accusation au procès de Trump #
Des policiers hurlant de douleur, des élus terrifiés, des assaillants menaçants: les procureurs démocrates ont diffusé mercredi des images parfois à la limite du soutenable pour souligner la violence inouïe de l'assaut sur le Capitole, qui vaut à Donald Trump d'être jugé au Sénat pour "incitation à l'insurrection".
Mêlant des extraits de caméra de surveillance, parfois inédits, aux vidéos mises en ligne par les émeutiers, ils ont rappelé aux cent sénateurs, à la fois juges, jurés et témoins de ce procès historique, qu'ils avaient eux-mêmes échappé de peu "au pire".
Les élus démocrates de la Chambre des représentants, chargés de porter l'accusation contre l'ancien président, ont aussi replacé l'assaut dans le contexte de la croisade post-électorale de Donald Trump qui a toujours refusé de concéder sa défaite face à Joe Biden.
"Le président Trump n'a pas été le témoin innocent d'un accident", comme ses avocats le suggèrent, mais il "a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a lancé Jamie Raskin, qui supervise cette équipe.
Le coup de force sanglant de ses partisans, au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival, n'est pas survenu "dans le vide": "la hargne de la foule a été attisée pendant des mois par Donald Trump", a renchéri Joaquin Castro.
Installé en Floride, l'ancien magnat de l'immobilier a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours enflammés, reproduit ses tweets incendiaires, cité ses propos les plus polémiques.
Même s'ils ont peu de chances de convaincre deux tiers des sénateurs de le déclarer coupable - le seuil fixé par la Constitution - , les démocrates entendent marquer l'opinion lors de ces audiences retransmises en direct dans tous les Etats-Unis.
"Le grand mensonge": c'est ainsi qu'ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l'élection présidentielle entretenue par le 45e président américain qui a répété pendant des semaines, sans preuves, qu'il avait été victime de fraudes électorales massives.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Il s'est alors tourné vers "des groupes qu'il a cultivés pendant des mois", comme le groupuscule d'extrême droite Proud Boys, dont plusieurs membres se trouvaient parmi les assaillants du Capitole, a ajouté sa consoeur Stacey Plaskett, en rappelant que le président les avait appelés, en octobre, à "se tenir prêts".
Et le 6 janvier, il a appelé ses fans, chauffés à blanc, à manifester à Washington. "Battez-vous comme des diables", a-t-il lancé à la foule, juste avant l'intrusion dans le temple de la démocratie américaine.
Affirmer que l'ex-président pourrait être responsable des violences d'un "petit groupe de criminels" qui l'ont "absolument mal compris" est "tout simplement absurde", avaient insisté ses avocats par écrit lundi. En soulignant qu'il les avait "exhortés à rester pacifiques".
"On a vérifié les 11.000 mots de son discours, le président n'a utilisé le terme +pacifique+ qu'une seule fois, contre plus de 20 +se battre+", a rétorqué mercredi l'élue Madeleine Dean.
Pire, selon Mme Plaskett, il a désigné à la vindicte son propre vice-président Mike Pence, qui avait refusé de stopper la certification du résultat des élections, ou la cheffe des démocrates à la Chambre, Nancy Pelosi.
Il "a mis une cible sur leur dos et la foule a fait intrusion dans le Capitole pour les chasser", a-t-elle lancé, en montrant des images d'une potence érigée face au bâtiment, de manifestants appelant à "pendre" Mike Pence, d'autres appelant "Naaancy, Naaancy..." dans les couloirs du Congrès. Mais aussi des vidéos du vice-président et de sa famille évacués à la hâte vers un lieu sûr.
Leur exposé des faits a été salué par le sénateur républicain John Thune. "Ils ont fait un bon travail pour souligner les liens... pour remonter le temps", a-t-il déclaré à des journalistes lors d'une interruption de séance.
"Tout l'été, les gens ont fait ce genre de choses", a toutefois minimisé son confrère Roy Blunt, en référence aux grandes manifestations antiracistes qui, parfois, ont été émaillées de violences.
Donald Trump reste très populaire dans une partie de l'électorat et exerce encore une forte influence sur le parti républicain. Si une poignée de sénateurs du "Grand Old Party" se sont dits prêts à le condamner, et que certains lui ont imputé une responsabilité dans l'attaque, il semble peu probable que 17 joignent leur voix aux démocrates pour le déclarer coupable, et in fine le rendre inéligible.
Même s'il est acquitté, comme il y a un an lors de son premier procès en destitution, son horizon judiciaire restera chargé: en plus des investigations sur ses affaires menées à New York, une procureure de Géorgie a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur les pressions qu'il a exercées sur des responsables électoraux de cet Etat-clé.
elc-chp/la
Trump, "incitateur-en-chef" de l'assaut du Capitole, accusent les démocrates #
Une violence inouïe libérée par l'"incitateur-en-chef": les procureurs démocrates au procès de Donald Trump ont accusé mercredi l'ex-président d'avoir nourri pendant des mois la colère de ses partisans jusqu'à ce qu'elle explose, au Capitole le 6 janvier.
Leur assaut sur le siège du Congrès, qui vaut au milliardaire d'être jugé au Sénat pour "incitation à l'insurrection", n'est pas survenu "dans le vide": "la hargne de la foule a été attisée pendant des mois par Donald Trump", a lancé Joaquin Castro, l'un des élus chargés de porter l'accusation.
Au deuxième jour de ce procès historique, ces procureurs se sont attachés à replacer l'attaque contre le Capitole dans le contexte de la croisade post-électorale menée par Donald Trump pour contester la victoire de son rival Joe Biden à la présidentielle.
L'ancien magnat de l'immobilier, qui passe sa retraite en Floride, a refusé de témoigner devant les sénateurs. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où l'accusation a projeté de nombreux extraits de ses discours enflammés, reproduit ses tweets incendiaires, cité ses propos les plus polémiques.
Les faits montrent que "le président Trump n'a pas été le témoin innocent d'un accident", comme ses avocats le suggèrent, mais qu'il "a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a résumé Jamie Raskin, qui dirige cette équipe de procureurs.
"Donald Trump a perpétré un immense crime contre notre Constitution et notre peuple" et "il doit être condamné par le Sénat américain", ce qui le rendrait inéligible, a plaidé M. Raskin.
Même s'ils ont peu de chances de parvenir à convaincre deux tiers des sénateurs de le juger coupable - un seuil élévé fixé par la Constitution - , les procureurs démocrates entendent au moins marquer l'opinion lors de ces audiences retransmises en direct dans tous les Etats-Unis.
"Le grand mensonge": c'est ainsi qu'ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l'élection présidentielle entretenue par le 45e président américain qui a répété, sans preuves, qu'il avait été victime de fraudes électorales massives.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Il s'est alors tourné vers "des groupes qu'il a cultivés pendant des mois", comme le groupuscule d'extrême droite Proud Boys, dont plusieurs membres se trouvaient parmi les assaillants du capitole, a ajouté sa consoeur Stacey Plaskett, en rappelant que le président les avait appelés, en octobre, à "se tenir prêts".
A l'ouverture des débats, les procureurs s'étaient concentrés sur la funeste journée du 6 janvier, diffusant une vidéo choc pour rappeler la violence de l'attaque sur le Capitole, dans laquelle cinq personnes sont mortes.
Leur montage juxtaposait le discours du président devant les manifestants réunis à Washington ("battez-vous comme des diables") et les images des manifestants entrant de force au Capitole, arpentant les couloirs à la recherche de parlementaires.
Affirmer que l'ex-président pourrait être responsable des violences d'un "petit groupe de criminels" qui l'ont "absolument mal compris" est "tout simplement absurde", avaient insisté ses avocats par écrit lundi. En soulignant qu'il les avait "exhortés à rester pacifiques".
"On a vérifié les 11.000 mots de son discours, le président n'a utilisé le terme +pacifique+ qu'une seule fois, contre plus de 20 +se battre+", a rétorqué mercredi l'élue Madeleine Dean.
Mardi, les débats s'étaient concentrés sur un point de droit: peut-on juger un ancien président dans le cadre de la procédure de destitution?
Cette question a finalement été tranchée par un vote à la majorité simple: en plus des 50 démocrates, six sénateurs républicains ont estimé que le procès pouvait se poursuivre.
Si ce rapport de force se confirme lors du vote final, Donald Trump sera acquitté, comme lors de son premier procès en destitution il y a un an, puisqu'il faudrait 67 voix pour le condamner.
Mais son horizon judiciaire restera chargé: en plus des investigations sur ses affaires menées à New York, une procureure de Géorgie a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur les pressions qu'il a exercées sur des responsables électoraux de cet Etat-clé.
elc-chp/iba
Trump, "incitateur-en-chef" de l'assaut du Capitole accusent les démocrates #
Une violence inouïe libérée par l'"incitateur-en-chef" Donald Trump: les procureurs démocrates ont accusé mercredi l'ex-président d'avoir déclenché l'assaut meurtrier du Capitole du 6 janvier, au deuxième jour de son procès historique au Sénat.
La parole est à l'accusation: neuf élus démocrates de la Chambre des représentants disposent de seize heures maximum, sur deux jours, pour dérouler leurs arguments, à l'aide de vidéos choc.
Même s'ils ont peu de chances de parvenir à convaincre deux tiers des sénateurs de le juger coupable - un seuil élevé fixé par la Constitution - , ces "procureurs" entendent au moins marquer l'opinion lors des audiences retransmises en direct dans tous les Etats-Unis.
Les preuves "vont démontrer que Donald Trump a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a lancé le chef des "procureurs", l'élu Jamie Raskin, en ouverture.
La foule de manifestants pro-Trump "a été envoyée ici par le président", a-t-il ajouté, dans le même hémicycle où avaient fait irruption les partisans du milliardaire républicain, fouillant dans les bureaux quelques instants seulement après l'évacuation en urgence du vice-président Mike Pence et des sénateurs.
"Donald Trump a perpétré un immense crime contre notre Constitution et notre peuple, et la pire violation du serment présidentiel de l'histoire des Etats-Unis", a accusé M. Raskin. C'est pourquoi "il doit être condamné par le Sénat américain".
S'il était reconnu coupable, les démocrates organiseraient en effet dans la foulée un autre vote pour le condamner à l'inéligibilité.
"Le grand mensonge": c'est ainsi que les démocrates ont décrit mercredi la longue campagne de désinformation sur l'élection présidentielle, entretenue par le 45e président américain en affirmant, sans preuve, qu'il avait battu Joe Biden le 3 novembre.
Reclus dans sa luxueuse résidence en Floride, Donald Trump ne viendra pas témoigner. Privé de son compte Twitter, il se fait étonnamment discret, peut-être pour ménager un possible retour en 2024, idée qu'il a caressée.
Ce procès, une "instrumentalisation politique", va "déchirer" les Etats-Unis, a mis en garde mardi un avocat du 45e président des Etats-Unis, David Schoen.
Car "de nombreux Américains le voient pour ce qu'il est: une tentative par un groupe de politiciens d'écarter Donald Trump de la vie politique".
Fort du soutien encore solide de nombreux républicains, le milliardaire a de très grandes chances d'être acquitté, peut-être dès le début de la semaine prochaine.
Ses avocats disposeront aussi de seize heures pour sa défense.
D'emblée mardi, les procureurs démocrates étaient apparus décidés à remettre en mémoire des 100 sénateurs, mais aussi des Américains, la violence de cette journée qui s'est soldée par des morts.
Dans un grand silence, ils avaient diffusé une longue vidéo revenant sur cette journée qui restera dans l'Histoire:
- Le discours de Donald Trump appelant ses milliers de partisans à marcher sur le Capitole, siège du Congrès. "Vous ne reprendrez jamais notre pays en étant faibles", avait-il lancé.
- L'ouverture empreinte de solennité des séances parlementaires pour certifier la victoire de Joe Biden.
- Et les images des manifestants entrant de force au Capitole, arpentant les couloirs à la recherche de parlementaires.
Tout en rappelant que deux heures plus tard, Donald Trump avait tweeté une vidéo martelant encore, sans preuve, que l'élection était une "fraude". S'il appelait les manifestants à rentrer chez eux, il ajoutait: "Nous vous aimons".
Des propos repris mercredi par Jamie Raskin. Nous pensions que le président "allait rassurer l'Amérique (...) mais voilà ce qu'il a dit: +Je sais que vous êtes blessés, l'élection nous a été volée+", a-t-il lâché.
Affirmer que l'ex-président pourrait être responsable des violences d'un "petit groupe de criminels" qui l'ont "absolument mal compris" est "tout simplement absurde", avaient insisté ses avocats par écrit lundi.
En soulignant qu'il les avait "exhortés à rester pacifiques".
Gardes nationaux dans les vénérables couloirs, hautes barrières protégeant le Capitole: les mesures inédites de sécurité rappellent encore ces violences.
Mardi, les débats avaient été centrés sur une question constitutionnelle: peut-on ou non juger en destitution un ex-président ? Une première historique.
Selon les avocats de Donald Trump, cela est "absurde et anticonstitutionnel" car, redevenu "simple citoyen", il ne peut tout simplement pas être démis de ses fonctions.
Un argument repris par de nombreux sénateurs républicains. Pour s'éviter de se prononcer sur la conduite même du magnat de l'immobilier, accusent les démocrates.
Cette question a finalement été tranchée par un vote à la majorité simple: en plus des 50 démocrates, six sénateurs républicains ont estimé que le procès pouvait se poursuivre.
chp-elc/dax
Trump fut "l'incitateur-en-chef" de l'assaut du Capitole (procureur démocrate) #
Donald Trump fut "l'incitateur-en-chef" de l'assaut meurtrier du Capitole le 6 janvier, a accusé mercredi le chef des procureurs démocrates Jamie Raskin au deuxième jour de son procès historique au Sénat américain.
La foule de manifestants pro-Trump "a été envoyée ici par le président, elle a été invitée par le président des Etats-Unis", a lancé cet élu de la Chambre des représentants à l'ouverture d'une journée consacrée à l'accusation. Les preuves "vont démontrer que Donald Trump a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l'incitateur-en-chef d'une dangereuse insurrection", a-t-il ajouté.
elc/rle
L'assaut contre le Capitole apparait de plus en plus avoir été planifié #
Le 19 décembre, une coiffeuse de Beverly Hills répondait à un tweet de Donald Trump qui appelait ses millions d'abonnés à une "grande manifestation" à Washington le 6 janvier. "Venez, ça va être fou!", ajoutait-il.
"Nous serons là", a promis Gina Bisignano.
Au même moment, deux dirigeants du groupe ultranationaliste Proud Boys faisaient des plans pour le 6 janvier.
Depuis son domicile de l'Etat de Washington (nord-ouest), Ethan Nordean lançait un appel de fonds pour acheter des équipements de protection et de communication, tandis qu'en Floride, Enrique Tarrio appelait dans un podcast ses partisans à porter du noir, leur disant de se préparer au combat.
"C'est du sérieux", affirmait Tarrio. "Nous sommes en guerre".
A l'ouverture du procès en destitution de l'ex-président Donald Trump, les dépositions et témoignages rassemblés par la justice américaine montrent que l'assaut avait été prémédité.
Dans les rangs des Proud Boys, au sein de la milice antigouvernementale des Oath Keepers, parmi les adeptes du mouvement conspirationniste QAnon et chez les partisans de Donald Trump, le message était clair des semaines à l'avance: le président a besoin de vous pour empêcher le Congrès de certifier la victoire électorale de Joe Biden.
Après le tweet de Donald Trump, de nombreux fidèles de l'ex-président ont annoncé qu'ils prévoyaient de se rendre à Washington. Certains voulaient juste participer à une dernière manifestation pro-Trump mais d'autres disaient vouloir empêcher la certification du scrutin et punir les "traîtres" du Congrès.
Plusieurs dizaines d'entre eux se sont équipés de casques de combat, de pistolets paralysants de type Taser, de gilets pare-balles, d'aérosols anti-agression. Une poignée d'entre eux avait des armes à feu.
La veille, des bombes artisanales ont été déposées devant deux immeubles près du Capitole. Les bombes n'ont jamais explosé et elles pourraient avoir été destinées à éloigner la police du Capitole juste avant l'assaut.
Selon des documents de justice, les plus organisés étaient les Proud Boys et la milice des Oath Keepers, composée d'anciens militaires et d'ex-policiers.
Fin décembre, à Berryville, à 100 km à l'ouest de Washington, Thomas Caldwell, décrit comme le "commandant" des Oath Keepers, appelait ses partisans à le rejoindre dans la banlieue de la capitale américaine pour une réunion préparatoire.
"Qu'ils essaient de certifier cette merde sur Capitol Hill alors qu'il y aura un million de patriotes dans les rues", écrivait-il sur Facebook. "Ca va chauffer".
"Il faut les frapper et les écraser", ajoutait-il.
A Bridgeville, en Pennsylvanie, le conspirationniste pro-QAnon et membre des Proud Boy Kenneth Grayson, 51 ans, se préparait lui aussi.
Le 23 décembre, selon des documents légaux, il annonçait dans un texto à sa famille et ses amis: "Je suis là si Trump nous dit d'attaquer cette saloperie de Capitole. (...) Ils ne voleront pas cette élection".
Le 29 décembre, William Calhoun, un avocat de Géorgie, affirmait sur Facebook qu'être "physiquement présent à Washington le 6 janvier" était "d'une importance cruciale".
"Nous le peuple n'avons pas d'autres options réalistes pour communiquer notre intention d'exiger des élections justes aujourd'hui et à l'avenir. Sinon....", prévenait-il.
Une semaine plus tard il annonçait être en route pour Washington "pour leur faire savoir que c'est leur dernière chance" de rectifier la fraude. "Sinon, ils auront de plus gros problèmes."
Le matin du 6 janvier, Ronnie Sandlin, de Memphis, dans le Tennessee (sud) et Nathan Degrave, de Las Vegas (ouest), ont fait une vidéo de leurs projets.
"Je pense qu'il est temps de prendre le Capitole, et je ne dis pas ça à la légère", a dit M. Sandlin. "S'il faut occuper le Capitole, nous occuperons le Capitole. C'est à 13H00 que tout va se jouer".
Après l'attaque, les émeutiers se sont filmés pour clamer victoire et ont posté les vidéos sur Facebook.
"Aujourd'hui, nous le peuple américain, avons prouvé que nous avons le pouvoir", a affirmé l'avocat William Calhoun.
Deux Proud Boys, Nicholas Ochs, venu d'Hawaï, et Nicholas DeCarlo, du Texas, ont diffusé en direct une vidéo depuis le Capitole.
"On est venus empêcher le vol" de l'élection, a dit M. Ochs.
"C'est pour ça que j'étais venu. Et on l'a fait!", a ajouté Nicholas DeCarlo.
pmh/ec/sl/dax/cn
Assaut du Capitole: les démocrates présentent leur dossier contre Trump #
Les procureurs démocrates exposeront dans le détail mercredi les charges contre Donald Trump, accusé d'"incitation à l'insurrection", après avoir tenté de marquer les esprits au premier jour de son procès au Sénat avec la diffusion d'une vidéo choc de l'assaut meurtrier du Capitole.
Ce procès, une "instrumentalisation politique", va "déchirer" les Etats-Unis, a mis en garde mardi un avocat du 45e président des Etats-Unis, David Schoen.
Car "de nombreux Américains le voient pour ce qu'il est: une tentative par un groupe de politiciens d'écarter Donald Trump de la vie politique".
S'il était reconnu coupable, les démocrates organiseraient en effet dans la foulée un autre vote pour le condamner à l'inéligibilité.
Fort du soutien encore solide de nombreux républicains, le milliardaire a toutefois de très grandes chances d'être acquitté, peut-être dès le début de la semaine prochaine.
Désormais loin de la Maison Blanche, restant inhabituellement discret depuis sa luxueuse résidence en Floride, il ne viendra pas témoigner.
Le Sénat entrera dans le vif du sujet mercredi à midi (17H00 GMT), avec l'exposé des faits, chaque partie disposant d'un maximum de seize heures. Cette séquence pourrait durer jusqu'à quatre jours.
D'emblée mardi, les procureurs démocrates sont apparus décidés à remettre en mémoire des 100 sénateurs, mais aussi des Américains, la violence de cette journée du 6 janvier qui s'est soldée par des morts.
Donald Trump s'est rendu coupable "d'un délit constitutionnel effroyable", a lancé mardi le chef des "procureurs" démocrates, Jamie Raskin, dans le même hémicycle du Sénat où s'étaient précipités les manifestants pro-Trump, le jour de la certification de la victoire de Joe Biden.
Dans un grand silence, cet élu de la Chambre des représentants a diffusé une longue vidéo revenant sur cette journée qui restera dans l'Histoire:
- Le discours de Donald Trump appelant ses milliers de partisans à manifester vers le Capitole, siège du Congrès. "Vous ne reprendrez jamais notre pays en étant faibles", avait-il lancé à la foule chauffée à blanc.
- L'ouverture empreinte de solennité des séances parlementaires pour certifier la victoire de son rival à la présidentielle Joe Biden.
- Et les images des manifestants entrant de force au Capitole, arpentant les couloirs à la recherche de parlementaires pendant que les élus, et le vice-président Mike Pence, étaient évacués du Sénat, ou se terraient dans les galeries de la Chambre des représentants.
Tout en rappelant que deux heures plus tard, Donald Trump avait tweeté une vidéo martelant encore, sans preuve, que l'élection était une "fraude". S'il appelait les manifestants à rentrer chez eux, il ajoutait: "Nous vous aimons".
Si ces faits, "concrets et solides", ne sont "pas passibles d'une procédure de destitution, alors rien ne l'est", a conclu Jamie Raskin.
Situation inédite, les sénateurs qui font office de jurés furent aussi les victimes de l'attaque.
"On ne voit pas souvent de procès sur la scène même du crime", a confié à l'AFP le démocrate Chris Murphy. "C'est notre chambre qui a été souillée."
Gardes nationaux dans les vénérables couloirs, hautes barrières protégeant le Capitole: les mesures inédites de sécurité rappellent encore ces violences.
Mardi, les débats ont été centrés sur une question constitutionnelle: peut-on ou non juger en destitution un ex-président? Une première historique.
Selon les avocats de Donald Trump, cela est "absurde et anticonstitutionnel" car, redevenu "simple citoyen", il ne peut tout simplement pas être démis de ses fonctions.
Un argument repris par de nombreux sénateurs républicains. Pour s'éviter, accusent les démocrates, de se prononcer sur la conduite même du magnat de l'immobilier.
"Les présidents ne peuvent pas alimenter une insurrection dans leurs dernières semaines (de mandat) puis partir comme si de rien n'était", a répliqué un autre procureur et élu démocrate, Joe Neguse.
Cette question a finalement été tranchée par un vote à la majorité simple: en plus des 50 démocrates, six sénateurs républicains ont estimé que le procès pouvait se poursuivre.
La Constitution impose en revanche une majorité des deux tiers pour un verdict de culpabilité.
Or, même si certains républicains ont critiqué le rôle de Donald Trump dans les violences, ce seuil semble très difficile à atteindre.
S'il a jugé la vidéo des démocrates "efficace", le sénateur James Inhofe indiquait ainsi mardi à l'AFP que cela ne changerait pas son vote. Et un autre républicain, Mike Braun, affirmait n'avoir pas entendu de "nouvelles informations" qui pourrait le faire changer d'avis.
Affirmer que Donald Trump pourrait être responsable des violences d'un "petit groupe de criminels" qui l'ont "absolument mal compris" est "tout simplement absurde", avaient insisté ses avocats par écrit lundi.
En soulignant qu'il les avait "exhortés à rester pacifiques".
chp-elc-mlm/la
La performance d'un des avocats de Trump suscite consternation et ironie #
Au soir du premier jour du procès de Donald Trump, mardi, démocrates et républicains se sont entendus sur un seul point: la performance de son avocat Bruce Castor n'était pas au niveau.
"Il parlait pour ne rien dire", a déclaré à l'AFP le sénateur républicain John Cornyn. "J'ai entendu beaucoup d'avocats plaider et ce n'était pas l'un des meilleurs", a-t-il encore assené.
Sa consoeur, la sénatrice Lisa Murkowski s'est, elle, dite "atterrée": "Je ne vois pas où il voulait en venir".
Bruce Castor, 59 ans, fut longtemps procureur d'un comté de Pennsylvanie, et a rejoint in extremis la défense de l'ancien président après la démission de cinq avocats.
Mardi, il s'est exprimé en premier pour défendre Donald Trump, mais a multiplié les digressions sur les sénateurs "des gens extraordinaires" qui "suscitent la fierté" de leurs électeurs et les métaphores sibyllines ("les vannes ouvertes", "le pendule politique"...)
A la sortie de l'hémicycle, les démocrates ne se sont pas privés d'ironiser. "Je vais relire la transcription pour voir si je peux trouver un passage cohérent", a notamment lancé le sénateur Richard Blumenthal.
"Les arguments de la défense étaient faibles et alambiqués, c'est le moins qu'on puisse dire", a ajouté l'élu de la Chambre des représentants Adam Schiff sur Twitter, où les internautes se sont aussi déchainés contre l'avocat, l'un d'eux se demandant s'il avait reçu son diplôme "dans un distributeur de chewing-gum".
A en croire deux sources anonymes citées par CNN, Donald Trump lui-même était à deux doigts de crier en l'écoutant.
Pas déstabilisé par ces critiques, Bruce Castor a déclaré à la presse que "la journée avait été bonne" et qu'il "ne changerait rien" lors des prochaines audiences.
Le Sénat juge Donald Trump pour "incitation à l'insurrection" en lien avec l'assaut meurtrier sur le Capitole le 6 janvier. Le procès semble joué d'avance, une majorité des deux tiers, quasi inatteignable, étant nécessaire pour un verdict de culpabilité.
chp/dax
La performance d'un des avocats de Trump suscite consternation et ironie #
Au soir du premier jour du procès de Donald Trump, mardi, démocrates et républicains se sont entendus sur un seul point: la performance de son avocat Bruce Castor n'était pas au niveau.
"Il parlait pour ne rien dire", a déclaré à l'AFP le sénateur républicain John Cornyn. "J'ai entendu beaucoup d'avocats plaider et ce n'était pas l'un des meilleurs", a-t-il encore assené.
Sa consoeur, la sénatrice Lisa Murkowski s'est, elle, dite "atterrée": "Je ne vois pas où il voulait en venir".
Bruce Castor, 59 ans, fut longtemps procureur d'un comté de Pennsylvanie, et a rejoint in extremis la défense de l'ancien président après la démission de cinq avocats.
Mardi, il s'est exprimé en premier pour défendre Donald Trump, mais a multiplié les digressions sur les sénateurs "des gens extraordinaires" qui "suscitent la fierté" de leurs électeurs et les métaphores sibyllines ("les vannes ouvertes", "le pendule politique"...)
A la sortie de l'hémicycle, les démocrates ne se sont pas privés d'ironiser. "Je vais relire la transcription pour voir si je peux trouver un passage cohérent", a notamment lancé le sénateur Richard Blumenthal.
"Les arguments de la défense était faibles et alambiqués, c'est le moins qu'on puisse dire", a ajouté l'élu de la Chambre des représentants Adam Schiff sur Twitter, où les internautes se sont aussi déchainés contre l'avocat, l'un d'eux se demandant s'il avait reçu son diplôme "dans un distributeur de chewing-gum".
A en croire deux sources anonymes citées par CNN, Donald Trump lui-même était à deux doigts de crier en l'écoutant.
Pas déstabilisé par ces critiques, Bruce Castor a déclaré à la presse que "la journée avait été bonne" et qu'il "ne changerait rien" lors des prochaines audiences.
Le Sénat juge Donald Trump pour "incitation à l'insurrection" en lien avec l'assaut meurtrier sur le Capitole le 6 janvier. Le procès semble joué d'avance, une majorité des deux tiers, quasi inatteignable, étant nécessaire pour un verdict de culpabilité.
chp/dax
