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Le parlement australien ébranlé par des accusations de viol, Morrison dans la tourmente #

2/16/2021, 9:52 AM
Sydney, AUS

Le Premier ministre australien Scott Morrison était mardi sous le feu des critiques pour sa réponse à l'émoi suscité par le témoignage d'une ex-employée du gouvernement qui affirme avoir été violée en 2019 dans le bureau d'une ministre au Parlement, avant d'être lâchée par sa hiérarchie.

Alors âgée de 24 ans, Brittany Higgins travaillait en 2019 depuis plusieurs mois pour Linda Reynolds, qui était alors ministre de l'Industrie de défense et est devenue depuis ministre de la Défense. Un travail qu'elle considérait comme "un emploi de rêve", a-t-elle dit aux médias australiens.

Elle a cependant affirmé lundi avoir été violée cette année-là par un collègue masculin dans le bureau de la ministre au Parlement après une soirée arrosée avec d'autres collègues du Parti libéral.

Mme Higgins a déclaré au site news.com.au qu'après avoir fait état de cette agression à un supérieur, elle avait été conviée à participer à une réunion formelle dans le bureau-même où le viol aurait été commis.

Et elle eut le sentiment lors de cette réunion avec ses supérieurs de devoir choisir entre sa carrière et une plainte auprès de la police.

- "Jenny et moi en avons parlé" -

Ces révélations interviennent alors que plusieurs affaires d'agression sexuelle, d'intimidation et de harcèlement ont ces dernières années jeté une lumière crue sur la place des femmes dans le monde politique australien.

Mme Higgins a lundi soir raconté à Channel 10 qu'elle s'était sentie comme "un problème politique" qui devait être résolu, et qu'elle avait le sentiment que ses chefs seraient "mal à l'aise" si elle évoquait à nouveau cette affaire.

Le gouvernement avait d'abord défendu l'attitude des supérieurs de Mme Higgins en affirmant qu'ils l'avaient encouragée à porter plainte et qu'elle serait soutenue quelle que soit sa décision. Un responsable australien avait cependant concédé une erreur dans le choix du lieu de cette réunion.

Mais ces déclarations n'ont en aucun cas permis de faire retomber l'émoi suscité par les révélations de Mme Higgins, au contraire.

Et le Premier ministre a opéré mardi un virage à 180 et présenté ses excuses.

"Cela n'aurait pas dû se passer. Et je présente mes excuses", a-t-il dit aux journalistes à Canberra.

Le dirigeant conservateur a expliqué avoir compris la nécessité d'une réponse plus forte, après en avoir discuté lundi soir avec son épouse.

"Jenny et moi en avons parlé, et elle m'a dit: +Il faut y réfléchir d'abord en tant que père. Que voudrais-tu qu'il se passe si c'était une de nos filles+", a raconté le père de deux filles. "Jenny a toujours été douée pour clarifier les choses."

"Je suis encore bouleversé à l'idée qu'une jeune femme puisse se trouver dans une telle situation de vulnérabilité. Nous devons en faire davantage, que ce soit sur ce lieu de travail, ou sur n'importe quel autre."

Mme Higgins a remercié le chef du gouvernement pour ses excuses, mais estimé qu'elle n'aurait pas dû avoir à alerter les médias pour qu'une action soit lancée.

"L'annonce du Premier ministre d'une enquête sur la culture de travail au Parlement est une première étape bienvenue, mais elle est tardive", a-t-elle dit à news.com.au.

- "Scotty le misogyne" -

Mais M. Morrison a très vite été la cible d'un déluge de critiques pour avoir dit qu'il avait dû en parler à son épouse pour mesurer la gravité des accusations.

Des propos que certains ont qualifiés de "malavisés", alors que les hashtags #NotJustADaughter ("Pas seulement une fille") et #ScottyTheMisogynist (Scotty le misogyne) tournaient en boucle sur Twitter en Australie.

"Les femmes ne sont pas les pupilles des hommes. Leur sécurité ne devrait pas dépendre des bons soins et de la protection paternalistes des hommes au pouvoir", écrit Jacqueline Maley, éditorialiste au Sydney Morning Herald.

"Il ne devrait pas y avoir un viol au coeur du pouvoir pour qu'un problème institutionnel soit pris au sérieux."

Le Parlement australien est de longue date dénoncé comme un environnement de travail toxique pour les femmes. Et la coalition conservatrice est en particulier accusée d'avoir un problème à cet égard.

Plusieurs femmes politiques avaient quitté le Parlement avant les élections de 2019, certaines citant des faits de harcèlement.

Mme Higgins dit avoir alerté la police quelques jours après l'agression qu'elle a subie, avant de décider de ne pas porter plainte. Des médias rapportent qu'elle a de nouveau décidé de saisir la justice.

L'homme qu'elle accuse, dont on ignore l'identité, aurait très vite quitté ses fonctions en 2019.

hr-arb/jac/pz

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FEB 16

Le parlement australien ébranlé par des accusations de viol, Morrison présente ses excuses #

2/16/2021, 8:24 AM
Sydney, AUS

Le Premier ministre australien Scott Morrison a présenté mardi ses excuses pour la façon dont son gouvernement s'est comporté en 2019 face à une ex-employée qui affirmait avoir été violée par un collègue au Parlement, des accusations qui ont suscité un scandale depuis leur révélation lundi.

Brittany Higgins, qui travaillait alors pour Linda Reynolds -alors ministre de l'Industrie de défense et devenue depuis ministre de la Défense- affirme avoir été violée par un collègue masculin dans le bureau de la ministre au Parlement après une soirée arrosée avec d'autres collègues du Parti libéral.

Mme Higgins a déclaré au site news.com.au qu'après avoir fait état de cette agression à un supérieur, elle avait été conviée à participer à une réunion formelle dans la salle-même où le viol aurait été commis.

A l'époque âgée de 24 ans, cela faisait quelques mois qu'elle avait ce qu'elle considérait comme "un emploi de rêve". Mais elle eut le sentiment lors de la réunion avec ses supérieurs de devoir choisir entre sa carrière et une plainte auprès de la police.

Ces révélations interviennent alors que plusieurs affaires d'agression sexuelle, d'intimidation et de harcèlement ont ces dernières années jeté une lumière crue sur la place des femmes dans le monde politique australien.

Mme Higgins a lundi soir raconté à Channel 10 qu'elle s'était sentie comme "un problème politique" qui devait être résolu, et qu'elle avait le sentiment que ses chefs seraient "mal à l'aise" si elle évoquait à nouveau cette affaire.

Le gouvernement avait d'abord défendu l'attitude des supérieurs de Mme Higgins en affirmant qu'ils l'avaient encouragée à porter plainte et qu'elle serait soutenue quelle que soit sa décision. Un responsable australien avait cependant concédé que le choix du lieu de cette réunion avait été une erreur.

Mais ces déclarations n'ont en aucun cas permis de faire retomber l'émoi suscité par les révélations de Mme Higgins, au contraire.

Et le Premier ministre a opéré vendredi un virage à 180 et présenté ses excuses.

"Cela n'aurait pas dû se passer. Et je présente mes excuses", a-t-il dit aux journalistes à Canberra

M. Morrison a expliqué qu'après en avoir discuté avec son épouse lundi soir, il avait réalisé qu'il fallait muscler la réponse à ce scandale et annoncé une enquête sur la façon dont sont recueillies les plaintes en matière d'agression sexuelle, et une autre sur la culture de travail au sein du Parlement.

"Les environnements professionnels où les jeunes femmes se trouvent dans des situations si vulnérables ne devraient pas exister", a-t-il dit.

Mme Higgins a remercié le chef du gouvernement pour ses excuses, mais estimé qu'elle n'aurait pas dû avoir à alerter les médias pour qu'une action soit lancée.

hr/arb/jac/pz

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FEB 15

Blanchiment dans les casinos australiens: Démissions en cascade à la tête de Crown #

2/15/2021, 5:37 AM

Le directeur général de Crown Resorts, l'un des plus grands groupes australiens de casinos, a suivi lundi plusieurs autres dirigeants en annonçant sa démission, sur fond d'accusations de blanchiment et de liens avec le crime organisé qui plombent un de ses projets phares à Sydney.

Une enquête publique a recommandé la semaine dernière de ne pas accorder à Crown Resorts la licence requise pour opérer le casino à plusieurs milliards de dollars qu'il a construit au coeur de la plus grande ville du pays.

Une décision motivée par le fait que le groupe n'aurait pas répondu à des accusations de blanchiment d'argent et de liens avec le crime organisé.

Lundi, le directeur général de Crown Resorts, Ken Barton, a annoncé sa démission dans un contexte d'intenses pressions en ce sens, après plus d'une décennie au sein du groupe, notamment à sa direction financière.

Trois autres directeurs avaient auparavant annoncé leur départ d'un groupe qui avait longtemps été dirigé par le milliardaire James Packer.

L'agence de l'alcool et des jeux de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud avait lancé une enquête en raison d'informations de presse selon lesquelles des casinos de Crown en Australie étaient utilisés à des fins de blanchiment d'argent provenant de la traite des êtres humains, du trafic de drogue, du terrorisme ou de l'exploitation sexuelle des enfants.

Ancienne juge de la Cour suprême, la magistrate Patricia Bergin a estimé que Crown n'était pas digne d'obtenir une licence, notamment pour avoir "permis des activités de blanchiment d'argent" et pour avoir fait des affaires avec le crime organisé, notamment avec des Triades.

Un avocat avait affirmé aux enquêteurs que de l'argent sale avait "probablement" été blanchi dans des établissements Crown de Melbourne (sud) et Perth (ouest).

Mme Bergin a dénoncé la "mauvaise gouvernance d'entreprise, la gestion de risque déficiente (...) et la mauvaise culture d'entreprise", préconisant une série de réformes avant que le groupe ne soit autorisé à ouvrir son casino dans la toute nouvelle tour de 75 étages qu'il a construite sur la baie de Sydney.

Culminant à plus de 270 mètres, le bâtiment, qui abrite aussi un hôtel et des restaurants, est la plus haute tour de la ville.

La présidente de Crown Helen Coonan, une ancienne ministre australienne des Communications, a été chargée de trouver un successeur à M. Barton.

Dans un communiqué, elle a affirmé que des mesures avaient été prises pour améliorer la culture d'entreprise et sa gouvernance, ajoutant qu'il restait "beaucoup à faire".

"Nous ne sous-estimons pas l'ampleur du problème et sommes conscients de la nécessité d'un changement radical", a dit Mme Coonan, qui siège au conseil d'administration de Crown depuis 2012.

hr/dm/jac/plh

CROWN HOLDINGS

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