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Elections en Angola: un espoir de "changement" court dans les rues de Luanda #

Dans les rues de Luanda, à la veille des élections législatives qui décideront du prochain président angolais, ils sont nombreux à espérer un "changement". Car dans la capitale d'un des pays les plus inégalitaires au monde, les disparités sont toujours frappantes.

L'Angola est appelé à élire ses députés mercredi, le candidat du parti majoritaire deviendra chef de l'Etat. L'ancienne colonie portugaise est dirigée par le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) depuis son indépendance en 1975. Mais cette fois, le scrutin s'annonce serré avec une opposition revigorée autour de son premier parti, l'Unita.

Dans le centre historique de la capitale, la manne pétrolière du pays riche en ressources naturelles a fait pousser des gratte-ciel entre les bâtisses coloniales. Les 4x4 rutilants et les minibus taxis utilisés par les classes populaires s'entrechoquent dans d'interminables embouteillages, sous l'oeil de policiers à chaque carrefour.

Et pendant que la majorité d'une population de 33 millions d'Angolais vivote en attendant des jours meilleurs, l'élite trinque sur les terrasses branchées de Luanda, ville réputée la plus chère du continent africain. La bourgeoisie angolaise semble plus préoccupée par les selfies en bord de mer que par la politique.

Sur une place bordée de palmiers, des drapeaux rouges-noirs et des haut-parleurs perturbent un instant la quiétude de l'après-midi: c'est une "maratona", une fête de rue organisée par le MPLA. Il n'y a pas foule.

"Notre président s'est attaqué à la corruption. Vous savez, il faut des riches pour gouverner un pays. Un dirigeant pauvre, c'est un dirigeant facile à corrompre", explique à l'AFP Simao Dos Santos, militant du parti, arborant une onéreuse montre connectée au poignet. "Le MPLA est le seul parti qui peut changer nos vies et notre pays".

Joao Lourenço, élu en 2017 et candidat à un deuxième mandat, a lancé une vigoureuse campagne de lutte contre la corruption pour récupérer des milliards soupçonnés avoir été détournés sous la présidence de son prédécesseur, José Eduardo dos Santos.

- "Candidat du peuple" -

Lui et son adversaire, Adalberto Costa Junior, se disputent sur les affiches le titre de "candidat du peuple", même si en Angola, "les candidats sont toujours issus de l'élite", souligne l'analyste politique indépendante, Marisa Lourenço. Le temps des élections, les classes modestes sont courtisées.

Mais à Viana, une immense cité de parpaing et de tôle en périphérie de la capitale angolaise, l'exaspération domine.

"Je gagne environ 1.200 kwanzas par jour (2,80 euros, ndlr), pas assez pour vivre. Tout est cher, les prix augmentent et nous gagnons des miettes", peste Gabriel, 37 ans, tout juste débarqué d'un minibus au bord de la voie rapide.

"Ca fait des années que nous votons, sans résultat. Je ne peux même pas payer l'école pour mes enfants", déplore le vendeur de rue.

La moitié de la population vivait avec moins de 1,90 dollar par jour en 2020, selon la Banque mondiale.

Madalena Mondole, une autre habitante, dit ne pas se soucier de la politique: "Je veux voter pour celui qui me donne du travail. Mais qui va me donner du travail? Personne".

Malgré des études, son fils est à la rue, raconte-t-elle. "Nous sommes pauvres, nous ne gagnons rien".

Dans ce quartier populaire, l'opposition a les faveurs d'une jeunesse minée par le chômage. L'âge médian en Angola est de 16 ans. Les vendeurs de rue ont des avis bien précis sur la politique et parlent un portugais châtié.

"Vive le MPLA!", lance soudain un jeune téméraire. "Oh, va-t-en toi! Ne l'écoutez pas, il est saoul, nous on vote tous pour l'Unita", répondent les autres.

Mais nombre de quartiers populaires sont encore acquis au MPLA au pouvoir. Le parti historique est de plus en plus impopulaire, mais il peut encore compter sur son aura de vainqueur de la lutte pour l'indépendance.

clt/cld/cl

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AUG 23

Elections en Angola: un espoir de "changement" court dans les rues de Luanda #

Dans les rues de Luanda, à la veille des élections législatives qui décideront du prochain président angolais, ils sont nombreux à espérer un "changement". Car dans la capitale d'un des pays les plus inégalitaires au monde, les disparités sont toujours frappantes.

L'Angola est appelé à élire ses députés mercredi, le candidat du parti majoritaire deviendra chef de l'Etat. L'ancienne colonie portugaise est dirigée par le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) depuis son indépendance en 1975. Mais cette fois, le scrutin s'annonce serré avec une opposition revigorée autour de son premier parti, l'Unita.

Dans le centre historique de la capitale, la manne pétrolière du pays riche en ressources naturelles a fait pousser des gratte-ciel entre les bâtisses coloniales. Les 4x4 rutilants et les minibus taxis utilisés par les classes populaires s'entrechoquent dans d'interminables embouteillages, sous l'oeil de policiers à chaque carrefour.

Et pendant que la majorité d'une population de 33 millions d'Angolais vivote en attendant des jours meilleurs, l'élite trinque sur les terrasses branchées de Luanda, ville réputée la plus chère du continent africain.

La moitié de la population vivait avec moins de 1,90 dollar par jour en 2020, selon la Banque mondiale.

Sur une place bordée de palmiers, des drapeaux rouges-noirs et des haut-parleurs perturbent un instant la quiétude de l'après-midi: c'est une "maratona", une fête de rue organisée par le MPLA. Il n'y a pas foule.

"Notre président s'est attaqué à la corruption. Vous savez, il faut des riches pour gouverner un pays. Un dirigeant pauvre, c'est un dirigeant facile à corrompre", explique à l'AFP Simao Dos Santos, militant du parti. "Le MPLA est le seul parti qui peut changer nos vies et notre pays".

Joao Lourenço, élu en 2017 et candidat à un deuxième mandat, a lancé une vigoureuse campagne de lutte contre la corruption pour récupérer des milliards soupçonnés avoir été détournés sous la présidence de son prédécesseur, José Eduardo dos Santos.

- "Candidat du peuple" -

Lui et son adversaire, Adalberto Costa Junior, se disputent sur les affiches le titre de "candidat du peuple", même si en Angola, "les candidats sont toujours issus de l'élite", souligne l'analyste politique indépendante, Marisa Lourenço. Le temps des élections, les classes modestes sont courtisées.

Mais à Viana, une immense cité de parpaing et de tôle en périphérie de la capitale angolaise, l'exaspération domine.

"Je gagne environ 1.200 kwanzas par jour (2,80 euros, ndlr), pas assez pour vivre. Tout est cher, les prix augmentent et nous gagnons des miettes", peste Gabriel, 37 ans, tout juste débarqué d'un minibus au bord de la voie rapide.

"Ca fait des années que nous votons, sans résultat. Je ne peux même pas payer l'école pour mes enfants", déplore le vendeur de rue.

Madalena Mondole, une autre habitante, dit ne pas se soucier de la politique: "Je veux voter pour celui qui me donne du travail. Mais qui va me donner du travail? Personne".

Malgré des études, son fils est à la rue, raconte-t-elle. "Nous sommes pauvres, nous ne gagnons rien".

Dans ce quartier populaire, l'opposition a les faveurs d'une jeunesse minée par le chômage. L'âge médian en Angola est de 16 ans. Les vendeurs de rue ont des avis bien précis sur la politique et parlent un portugais châtié.

"Vive le MPLA!", lance soudain un jeune téméraire. "Oh, va-t-en toi! Ne l'écoutez pas, il est saoul, nous on vote tous pour l'Unita", répondent les autres.

Mais nombre de quartiers populaires sont encore acquis au MPLA au pouvoir. Le parti historique est de plus en plus impopulaire, mais il peut encore compter sur son aura de vainqueur de la lutte pour l'indépendance.

clt/cld/cl

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AUG 22

Elections en Angola: des milliers de personnes pour soutenir l'opposition #

8/22/2022, 5:39 PM
Luanda, AGO

Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi à Luanda pour le dernier meeting de l'opposition avant les élections législatives de mercredi en Angola qui décideront du prochain président, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Presidente Adalberto!", a scandé la foule à l'arrivée de leur champion, le dirigeant du plus grand parti d'opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), Adalberto Costa Junior.

"O gallo negro" (le coq noir), comme l'opposant est surnommé par ses partisans, s'extirpe de son véhicule sous les vivats de la foule, essentiellement des jeunes, aux couleurs du parti, le rouge et le vert.

"Vous démontrez que l'Angola a un esprit combatif", lance en retour le dirigeant qui a revigoré l'opposition depuis son arrivée à la tête du parti en 2019.

Depuis un peu moins d'un an, cet homme de 60 ans, réputé bon orateur, a réussi à rallier plusieurs partis d'opposition. Il a rassemblé de jeunes électeurs urbains autour de promesses de réformes et de lutte contre la pauvreté et la corruption.

Il apparaît ainsi comme le candidat le plus sérieux pour mettre un terme à la longue domination du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) sur ce pays pétrolier d'Afrique australe.

Le MPLA est au pouvoir depuis l'indépendance du Portugal en 1975. Il est dirigé par le président Joao Lourenço, élu en 2017 et candidat à un deuxième mandat.

Lundi, pour le dernier rassemblement de l'opposition, Costa Junior s'est montré combattif: "Vive l'alternance, vive les élections libres et justes. Il n'y a pas de démocratie sans alternance du pouvoir. Il n'y a pas de démocratie avec un parti unique au pouvoir".

"Nous allons en finir avec le parti unique au pouvoir. Le parti unique dirige ce pays depuis 47 ans, dont vingt ans de paix (après une longue guerre civile), mais ce pays n'a pas assisté aux moindres réformes".

"Nous avons l'absolue nécessité de consolider la Nation angolaise et de tranquilliser nos compatriotes du MPLA. Je veux leur dire, n'ayez pas peur de l'alternance!", a-t-il affirmé.

Jorge Domingos, étudiant de 27 ans et commercant à son compte en est convaincu: Costa Junior "est le leader qu'il nous faut". "Les pauvres comme nous ont peur que ces élections ne soient pas transparentes, si elles sont transparentes l'Unita va gagner".

"Nous sommes ici parce que le peuple veut l'alternance", renchérit Luis Santana, un vendeur de rue qui gagne 5 dollars par jour. "L'Angola est un pays riche (avec son pétrole) mais le peuple souffre. C'est très triste. Nous voulons absolument l'alternance, on en a assez de souffrir".

clt-giv/sn/cpy/ial/

TOTALENERGIES

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AUG 22

Pétrole, corruption, kizomba... Cinq choses à savoir sur l'Angola #

8/22/2022, 8:36 AM
Luanda, AGO

L'Angola, où le président Joao Lourenço brigue un second mandat lors des élections générales mercredi 24 août, est une ancienne colonie portugaise riche en ressources naturelles mais minée par la corruption, avec une grande partie de sa population vivant dans la pauvreté.

- Trois décennies de guerre civile -

Ancienne colonie portugaise, l'Angola obtient l'indépendance en 1975 après une guerre de libération engagée en 1961. Une guerre civile oppose déjà trois mouvements de guérilla, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA, pro-soviétique) du président Agostinho Neto, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) et le Front national de libération de l'Angola (FNLA), pro-occidentaux.

Interrompue en 1991 par le Traité de Bicesse (Portugal), la guerre reprend fin 1992. Malgré la signature d'accords de paix en 1994, le conflit se poursuit.

En 2002, après la mort du chef historique de l'Unita, Jonas Savimbi, l'armée et l'Unita signent un cessez-le-feu.

- Du règne de dos Santos à la lutte anti-corruption -

Arrivé au pouvoir à la mort du président Neto, en 1979, José Eduardo dos Santos règne sans partage sur le pays pendant 38 ans, réprimant les contestations.

Ses adversaires lui reprochent d'avoir mis l'Etat et l'économie en coupe réglée, offrant à sa famille et ses proches des postes clés.

Son successeur Joao Lourenço, élu en 2017, lance une campagne de lutte contre la corruption pour récupérer des milliards soupçonnés avoir été détournés sous la présidence de dos Santos.

L'actuel chef de l'Etat a limogé les proches que dos Santos avait placés, notamment sa fille Isabel, première femme milliardaire d'Afrique, accusée de corruption par la justice et par les "Luanda Leaks".

Le fils de l'ancien président, Jose Filomeno, a été condamné en 2020 à cinq ans de prison pour avoir détourné de l'argent du fonds souverain de l'Angola, qu'il a supervisé jusqu'en 2018.

Le gouvernement a indiqué avoir recouvré près de dix milliards d'euros de biens publics détournés dans des affaires de corruption.

Dos Santos est décédé le 8 juillet 2022.

- Pétrole et diamants -

L'Angola est le deuxième exportateur de pétrole d'Afrique subsaharienne, mais il ne produit qu'environ 20% des produits raffinés dont il a besoin.

L'or noir représente près de 95% de ses exportations (Banque mondiale).

Pendant la décennie qui a suivi la guerre civile, l'Angola a affiché une croissance à deux chiffres grâce à la manne pétrolière, mais la dégringolade des cours en 2014 a fait exploser ce modèle, entraînant plusieurs années de récession.

Pour relancer l'économie, l'actuel président a lancé un plan de diversification afin de sortir du tout-pétrole et lancé des privatisations.

L'Angola est également l'un des principaux producteurs mondiaux de diamants.

Malgré ses richesses, près de la moitié de la population vivait avec moins de 1,9 dollar par jour en 2020 (Banque mondiale).

- Enclave de Cabinda -

Situé en Afrique australe, sur la côte atlantique, l'Angola, qui totalise 33 millions d'habitants sur une superficie de 1.246.700 km2, est limitrophe du Congo, de la République démocratique du Congo (RDC), de la Zambie et de la Namibie.

L'enclave de Cabinda, née du partage colonial de l'Afrique, est un confetti coincé entre les deux Congo, tombé sous la souveraineté de l'Angola à son indépendance en 1975. Elle est minée depuis par des revendications séparatistes.

L'enclave fournit 60% du pétrole angolais.

Le pays est confronté à une grave sécheresse.

- Bonga, auteur de "Sodade" et près de 40 albums -

Le chanteur angolais Bonga, qui a vécu essentiellement en exil, est notamment l'auteur, en 1974, de "Sodade", titre immortalisé ensuite par la chanteuse cap-verdienne Cesaria Evora.

Ce défenseur du semba - l'ancêtre de la samba brésilienne - mais aussi du rebita, du lamento ou du batuque, a publié près de 40 albums.

Il a également été footballeur du Benfica de Lisbonne et recordman du 400 mètres au Portugal.

L'Angola est aussi le berceau du Kizomba ("fête" en langue kimbundu"), une danse de couple sensuelle qui a connu un engouement mondial.

acm-ang/mw/cld/cl

SPORT LISBOA E BENFICA - FUTEBOL

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AUG 22

Joao Lourenco, l'ex-militaire qui veut rester à la tête de l'Angola #

8/22/2022, 7:59 AM
Luanda, AGO

Ancien militaire, Joao Lourenço a pris le pouvoir en Angola il y a cinq ans, succédant en douceur à l'ex-homme fort José Eduardo dos Santos qui l'avait désigné comme dauphin.

Aussitôt, il lui tournait le dos en lançant, à la surprise générale, une vigoureuse campagne anticorruption.

Le président sortant a de bonnes chances d'être réélu le 24 août lors d'un scrutin qui s'annonce tendu, bien qu'il ait peiné à tenir les promesses de son premier mandat, estiment nombre d'observateurs.

Lourenço dirige le MPLA, parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975. En 2017, il succède confortablement avec 61% des voix à Dos Santos, l'homme fort pendant 38 ans, accusé d'avoir largement détourné les ressources du pays riche en pétrole au profit de ses proches.

L'ex-général d'artillerie formé en URSS avait promis des réformes radicales mais la pauvreté reste criante, dans un climat d'inflation galopante.

"La popularité du MPLA est faible, surtout dans les villes", souligne Borges Nhamirre, de l'Institut d'études de sécurité (ISS) à Pretoria. Lourenço "avait promis plus de transparence, moins de corruption. Aujourd'hui, sa gouvernance est perçue comme autoritaire".

Joao Manuel Goncalves Lourenco, originaire de Lobito (ouest), a combattu dans sa jeunesse le Portugal. Après l'indépendance, il participe à l'interminable guerre civile (1975-2002) qui éclate entre le gouvernement du MPLA et les rebelles de l'Unita, aujourd'hui devenu le principal parti d'opposition.

Comme nombre de dirigeants en pleine ascension pendant la décolonisation, il est formé en Union soviétique. Il devient chef politique de la branche armée du MPLA pendant la guerre civile, un conflit de Guerre froide qui voit Cuba soutenir le MPLA alors que des milices soutenues par la CIA le combattent.

Devenu gouverneur de la province de Moxico (est) dans les années 1980, il gravit rapidement les échelons au sein du MPLA, dirigeant son groupe parlementaire avant de devenir vice-président du Parlement.

- Pauvreté, inflation, sécheresse -

C'est paradoxalement son ambition qui manque de mettre fin à sa carrière. Ne réussissant pas à cacher son désir de succéder à Dos Santos, au tournant des années 1990-2000, ce dernier le met sur la touche.

Après des années de purgatoire politique, il est sorti d'hibernation et nommé ministre de la Défense en 2014, avant d'être désigné comme successeur de Dos Santos.

Dès son élection de 2017, il se retourne rapidement contre son prédécesseur et lance une vaste opération "mains propres" pour récupérer les milliards détournés par le clan Dos Santos.

Héritant d'une économie dépendante du pétrole et en récession, il monte un ambitieux plan de réforme visant à varier les sources de revenus et à privatiser les entreprises publiques.

"Le problème c'est que la majorité de la population n'a pas bénéficié de ces réformes", estime Marisa Lourenço, analyste politique indépendante basée à Johannesburg. Une grande partie des 33 millions d'Angolais ont du mal à se nourrir, confrontés à l'inflation mais aussi à la pire sécheresse depuis 40 ans.

Beaucoup jugent désormais la campagne anticorruption comme sélective et politiquement motivée, alimentant les divisions au sein du parti au pouvoir.

La mort de Dos Santos en juillet a encore plombé le président Lourenço, déclenchant une querelle publique avec plusieurs de ses enfants.

Pourtant, le changement de cap par rapport à l'ancien régime a été salué à l'étranger où sa réputation reste plutôt solide.

M. Lourenco a récemment joué un rôle de médiateur dans des pourparlers entre Kinshasa et Kigali, dans un contexte d'escalade des tensions entre ces voisins.

Lors du lancement de sa campagne électorale le mois dernier, il a notamment promis de nouveaux hôpitaux et de meilleurs transports.

Il est marié à Ana Dias Lourenco, ancienne ministre qui a aussi représenté l'Angola à la Banque mondiale. Ils ont six enfants.

ub-giv/ger/cld/cl

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AUG 22

Joao Lourenco, l'ex-militaire qui veut rester à la tête de l'Angola #

8/22/2022, 7:59 AM
Luanda, AGO

Ancien militaire, Joao Lourenço a pris le pouvoir en Angola il y a cinq ans, succédant en douceur à l'ex-homme fort José Eduardo dos Santos qui l'avait désigné comme dauphin.

Aussitôt, il lui tournait le dos en lançant, à la surprise générale, une vigoureuse campagne anticorruption.

Le président sortant a de bonnes chances d'être réélu le 24 août lors d'un scrutin qui s'annonce tendu, bien qu'il ait peiné à tenir les promesses de son premier mandat, estiment nombre d'observateurs.

Lourenço dirige le MPLA, parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975. En 2017, il succède confortablement avec 61% des voix à Dos Santos, l'homme fort pendant 38 ans, accusé d'avoir largement détourné les ressources du pays riche en pétrole au profit de ses proches.

L'ex-général d'artillerie formé en URSS avait promis des réformes radicales mais la pauvreté reste criante, dans un climat d'inflation galopante.

"La popularité du MPLA est faible, surtout dans les villes", souligne Borges Nhamirre, de l'Institut d'études de sécurité (ISS) à Pretoria. Lourenço "avait promis plus de transparence, moins de corruption. Aujourd'hui, sa gouvernance est perçue comme autoritaire".

Joao Manuel Goncalves Lourenco, originaire de Lobito (ouest), a combattu dans sa jeunesse le Portugal. Après l'indépendance, il participe à l'interminable guerre civile (1975-2002) qui éclate entre le gouvernement du MPLA et les rebelles de l'Unita, aujourd'hui devenu le principal parti d'opposition.

Comme nombre de dirigeants en pleine ascension pendant la décolonisation, il est formé en Union soviétique. Il devient chef politique de la branche armée du MPLA pendant la guerre civile, un conflit de Guerre froide qui voit Cuba soutenir le MPLA alors que des milices soutenues par la CIA le combattent.

Devenu gouverneur de la province de Moxico (est) dans les années 1980, il gravit rapidement les échelons au sein du MPLA, dirigeant son groupe parlementaire avant de devenir vice-président du Parlement.

- Pauvreté, inflation, sécheresse -

C'est paradoxalement son ambition qui manque de mettre fin à sa carrière. Ne réussissant pas à cacher son désir de succéder à Dos Santos, au tournant des années 1990-2000, ce dernier le met sur la touche.

Après des années de purgatoire politique, il est sorti d'hibernation et nommé ministre de la Défense en 2014, avant d'être désigné comme successeur de Dos Santos.

Dès son élection de 2017, il se retourne rapidement contre son prédécesseur et lance une vaste opération "mains propres" pour récupérer les milliards détournés par le clan Dos Santos.

Héritant d'une économie dépendante du pétrole et en récession, il monte un ambitieux plan de réforme visant à varier les sources de revenus et à privatiser les entreprises publiques.

"Le problème c'est que la majorité de la population n'a pas bénéficié de ces réformes", estime Marisa Lourenço, analyste politique indépendante basée à Johannesburg. Une grande partie des 33 millions d'Angolais ont du mal à se nourrir, confrontés à l'inflation mais aussi à la pire sécheresse depuis 40 ans.

Beaucoup jugent désormais la campagne anticorruption comme sélective et politiquement motivée, alimentant les divisions au sein du parti au pouvoir.

La mort de Dos Santos en juillet a encore plombé le président Lourenço, déclenchant une querelle publique avec plusieurs de ses enfants.

Pourtant, le changement de cap par rapport à l'ancien régime a été salué à l'étranger où sa réputation reste plutôt solide.

M. Lourenco a récemment joué un rôle de médiateur dans des pourparlers entre Kinshasa et Kigali, dans un contexte d'escalade des tensions entre ces voisins.

Lors du lancement de sa campagne électorale le mois dernier, il a notamment promis de nouveaux hôpitaux et de meilleurs transports.

Il est marié à Ana Dias Lourenco, ancienne ministre qui a aussi représenté l'Angola à la Banque mondiale. Ils ont six enfants.

ub-giv/ger/cld/cl

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AUG 22

Joao Lourenco, l'ex-militaire qui veut rester à la tête de l'Angola #

8/22/2022, 7:59 AM
Luanda, AGO

Ancien militaire, Joao Lourenço a pris le pouvoir en Angola il y a cinq ans, succédant en douceur à l'ex-homme fort José Eduardo dos Santos qui l'avait désigné comme dauphin.

Aussitôt, il lui tournait le dos en lançant, à la surprise générale, une vigoureuse campagne anticorruption.

Le président sortant a de bonnes chances d'être réélu le 24 août lors d'un scrutin qui s'annonce tendu, bien qu'il ait peiné à tenir les promesses de son premier mandat, estiment nombre d'observateurs.

Lourenço dirige le MPLA, parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975. En 2017, il succède confortablement avec 61% des voix à Dos Santos, l'homme fort pendant 38 ans, accusé d'avoir largement détourné les ressources du pays riche en pétrole au profit de ses proches.

L'ex-général d'artillerie formé en URSS avait promis des réformes radicales mais la pauvreté reste criante, dans un climat d'inflation galopante.

"La popularité du MPLA est faible, surtout dans les villes", souligne Borges Nhamirre, de l'Institut d'études de sécurité (ISS) à Pretoria. Lourenço "avait promis plus de transparence, moins de corruption. Aujourd'hui, sa gouvernance est perçue comme autoritaire".

Joao Manuel Goncalves Lourenco, originaire de Lobito (ouest), a combattu dans sa jeunesse le Portugal. Après l'indépendance, il participe à l'interminable guerre civile (1975-2002) qui éclate entre le gouvernement du MPLA et les rebelles de l'Unita, aujourd'hui devenu le principal parti d'opposition.

Comme nombre de dirigeants en pleine ascension pendant la décolonisation, il est formé en Union soviétique. Il devient chef politique de la branche armée du MPLA pendant la guerre civile, un conflit de Guerre froide qui voit Cuba soutenir le MPLA alors que des milices soutenues par la CIA le combattent.

Devenu gouverneur de la province de Moxico (est) dans les années 1980, il gravit rapidement les échelons au sein du MPLA, dirigeant son groupe parlementaire avant de devenir vice-président du Parlement.

- Pauvreté, inflation, sécheresse -

C'est paradoxalement son ambition qui manque de mettre fin à sa carrière. Ne réussissant pas à cacher son désir de succéder à Dos Santos, au tournant des années 1990-2000, ce dernier le met sur la touche.

Après des années de purgatoire politique, il est sorti d'hibernation et nommé ministre de la Défense en 2014, avant d'être désigné comme successeur de Dos Santos.

Dès son élection de 2017, il se retourne rapidement contre son prédécesseur et lance une vaste opération "mains propres" pour récupérer les milliards détournés par le clan Dos Santos.

Héritant d'une économie dépendante du pétrole et en récession, il monte un ambitieux plan de réforme visant à varier les sources de revenus et à privatiser les entreprises publiques.

"Le problème c'est que la majorité de la population n'a pas bénéficié de ces réformes", estime Marisa Lourenço, analyste politique indépendante basée à Johannesburg. Une grande partie des 33 millions d'Angolais ont du mal à se nourrir, confrontés à l'inflation mais aussi à la pire sécheresse depuis 40 ans.

Beaucoup jugent désormais la campagne anticorruption comme sélective et politiquement motivée, alimentant les divisions au sein du parti au pouvoir.

La mort de Dos Santos en juillet a encore plombé le président Lourenço, déclenchant une querelle publique avec plusieurs de ses enfants.

Pourtant, le changement de cap par rapport à l'ancien régime a été salué à l'étranger où sa réputation reste plutôt solide.

M. Lourenco a récemment joué un rôle de médiateur dans des pourparlers entre Kinshasa et Kigali, dans un contexte d'escalade des tensions entre ces voisins.

Lors du lancement de sa campagne électorale le mois dernier, il a notamment promis de nouveaux hôpitaux et de meilleurs transports.

Il est marié à Ana Dias Lourenco, ancienne ministre qui a aussi représenté l'Angola à la Banque mondiale. Ils ont six enfants.

ub-giv/ger/cld/cl

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AUG 22

Angola: Adalberto Costa Junior ou le charisme de l'outsider #

8/22/2022, 7:45 AM
Luanda, AGO

Chemise cravate, face caméra, ton posé et pédagogue: Adalberto Costa Junior s'est invité depuis le début de la campagne dans le quotidien des Angolais, qui doivent choisir leurs députés le 24 août et indirectement leur président.

Sur les réseaux sociaux, le principal opposant du président sortant João Lourenço, front dégarni et larges sourcils, est devenu une figure appréciée du pays d'Afrique australe, pauvre en dépit d'immenses richesses en pétrole.

On lui attribue le mérite d'avoir revigoré l'opposition, relevant le défi le plus sérieux dans le pays lusophone depuis des décennies. "Il y a clairement un buzz autour d'Adalberto Costa", avance Alex Vines, spécialiste de l'Angola au think-tank Chatham House.

Depuis un peu moins d'un an, cet homme de 60 ans à la silhouette élancée, beau parleur, a réussi à rallier plusieurs partis d'opposition, notamment la coalition CASA-CE d'Abel Chivukuvuku qui avait remporté près de 10% des voix en 2017, pour renforcer ses chances de détrôner le président sortant.

"Le temps est venu de construire un pays meilleur, sans promesses irréalistes et sans projets mégalomanes", avait-il lancé en décembre, lors de sa réélection à la tête de son parti, l'Unita.

Les observateurs lui donnent peu de chances de victoire face à un parti présidentiel encore dominant sur la scène politique nationale et réticent à laisser le pouvoir, détenu depuis l'indépendance en 1975.

Mais Adalberto Costa Junior est nettement "le candidat le plus populaire", estime aussi Marisa Lourenço, une analyste politique indépendante basée en Afrique du Sud.

Ecole, hôpital, santé... dans chacune des courtes pastilles qu'il publie régulièrement sur les réseaux sociaux, "ACJ", comme il est surnommé, attaque sans relâche le bilan du MPLA au pouvoir, dont il dénonce la corruption.

- Un "homme d'ouverture" -

A l'inverse du président Lourenço, 68 ans, qui s'exprime rarement, Costa Junior se démarque par son charisme et son goût de l'échange. "Lourenço paraît assez terne. Il incarne ces vieilles institutions, soucieuses de leurs intérêts et déconnectées des réalités du terrain", explique Marisa Lourenço.

Les mouvements de libération devenus partis politiques, comme l'Unita ou le MPLA, "ont tendance à fermer leurs rangs et à cultiver le secret. Adalberto est à l'opposé, c'est un homme d'ouverture. C'est assez nouveau sur la scène politique angolaise", note l'analyste.

Né en 1962 à Chinjenje, à 700 km au sud de la capitale, il tranche avec le président sortant et les caciques du parti au pouvoir: il n'a pas combattu pendant l'interminable guerre civile opposant MPLA et Unita (1975-2002).

Encarté à l'Unita dès l'indépendance, à l'adolescence, "ACJ" part au Portugal en 1980, où il représente le parti auprès de la diaspora et du gouvernement de l'ex-pays colonisateur.

Il obtient un diplôme d'ingénieur électrique puis la nationalité portugaise, à laquelle il devra renoncer en 2019 après des critiques nourries de ses adversaires politiques.

Ce n'est qu'en 2003, au lendemain de la guerre civile, que Costa Junior revient définitivement en Angola. Le fils de bonne famille devient porte-parole de l'Unita et se fait rapidement remarquer par ses qualités d'orateur.

Face à la toute puissance du MPLA, parti vainqueur de la guerre qui n'a depuis jamais lâché le pouvoir, l'Unita cherche un nouveau souffle. Il se choisit Adalberto Costa Junior comme président en 2019.

Ses discours trouvent un certain écho auprès de la jeunesse urbaine et connectée, lassée par la corruption omnivore.

Son programme politique libéral et pro-entreprises parle peu aux Angolais les plus pauvres. Mais "l'attrait de l'opposition repose largement sur un désir de changement", plus qu'à une adhésion à un programme, souligne Alex Vines.

"Les loyautés post-guerre civile continuent à peser et les électeurs votant d'abord pour le parti, le MPLA reste largement favori", estime en revanche Mme Lourenço. Surtout dans les campagnes.

Et le spectre d'éventuelles irrégularités lors du vote diminue encore les chances d'une victoire nette pour "ACJ", note l'analyste.

clt-ub-ger/cld/cl

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AUG 22

Angola: Adalberto Costa Junior ou le charisme de l'outsider #

8/22/2022, 7:45 AM
Luanda, AGO

Chemise cravate, face caméra, ton posé et pédagogue: Adalberto Costa Junior s'est invité depuis le début de la campagne dans le quotidien des Angolais, qui doivent choisir leurs députés le 24 août et indirectement leur président.

Sur les réseaux sociaux, le principal opposant du président sortant João Lourenço, front dégarni et larges sourcils, est devenu une figure appréciée du pays d'Afrique australe, pauvre en dépit d'immenses richesses en pétrole.

On lui attribue le mérite d'avoir revigoré l'opposition, relevant le défi le plus sérieux dans le pays lusophone depuis des décennies. "Il y a clairement un buzz autour d'Adalberto Costa", avance Alex Vines, spécialiste de l'Angola au think-tank Chatham House.

Depuis un peu moins d'un an, cet homme de 60 ans à la silhouette élancée, beau parleur, a réussi à rallier plusieurs partis d'opposition, notamment la coalition CASA-CE d'Abel Chivukuvuku qui avait remporté près de 10% des voix en 2017, pour renforcer ses chances de détrôner le président sortant.

"Le temps est venu de construire un pays meilleur, sans promesses irréalistes et sans projets mégalomanes", avait-il lancé en décembre, lors de sa réélection à la tête de son parti, l'Unita.

Les observateurs lui donnent peu de chances de victoire face à un parti présidentiel encore dominant sur la scène politique nationale et réticent à laisser le pouvoir, détenu depuis l'indépendance en 1975.

Mais Adalberto Costa Junior est nettement "le candidat le plus populaire", estime aussi Marisa Lourenço, une analyste politique indépendante basée en Afrique du Sud.

Ecole, hôpital, santé... dans chacune des courtes pastilles qu'il publie régulièrement sur les réseaux sociaux, "ACJ", comme il est surnommé, attaque sans relâche le bilan du MPLA au pouvoir, dont il dénonce la corruption.

- Un "homme d'ouverture" -

A l'inverse du président Lourenço, 68 ans, qui s'exprime rarement, Costa Junior se démarque par son charisme et son goût de l'échange. "Lourenço paraît assez terne. Il incarne ces vieilles institutions, soucieuses de leurs intérêts et déconnectées des réalités du terrain", explique Marisa Lourenço.

Les mouvements de libération devenus partis politiques, comme l'Unita ou le MPLA, "ont tendance à fermer leurs rangs et à cultiver le secret. Adalberto est à l'opposé, c'est un homme d'ouverture. C'est assez nouveau sur la scène politique angolaise", note l'analyste.

Né en 1962 à Chinjenje, à 700 km au sud de la capitale, il tranche avec le président sortant et les caciques du parti au pouvoir: il n'a pas combattu pendant l'interminable guerre civile opposant MPLA et Unita (1975-2002).

Encarté à l'Unita dès l'indépendance, à l'adolescence, "ACJ" part au Portugal en 1980, où il représente le parti auprès de la diaspora et du gouvernement de l'ex-pays colonisateur.

Il obtient un diplôme d'ingénieur électrique puis la nationalité portugaise, à laquelle il devra renoncer en 2019 après des critiques nourries de ses adversaires politiques.

Ce n'est qu'en 2003, au lendemain de la guerre civile, que Costa Junior revient définitivement en Angola. Le fils de bonne famille devient porte-parole de l'Unita et se fait rapidement remarquer par ses qualités d'orateur.

Face à la toute puissance du MPLA, parti vainqueur de la guerre qui n'a depuis jamais lâché le pouvoir, l'Unita cherche un nouveau souffle. Il se choisit Adalberto Costa Junior comme président en 2019.

Ses discours trouvent un certain écho auprès de la jeunesse urbaine et connectée, lassée par la corruption omnivore.

Son programme politique libéral et pro-entreprises parle peu aux Angolais les plus pauvres. Mais "l'attrait de l'opposition repose largement sur un désir de changement", plus qu'à une adhésion à un programme, souligne Alex Vines.

"Les loyautés post-guerre civile continuent à peser et les électeurs votant d'abord pour le parti, le MPLA reste largement favori", estime en revanche Mme Lourenço. Surtout dans les campagnes.

Et le spectre d'éventuelles irrégularités lors du vote diminue encore les chances d'une victoire nette pour "ACJ", note l'analyste.

clt-ub-ger/cld/cl

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AUG 22

Angola: dates-clés depuis l'indépendance #

8/22/2022, 7:23 AM
Luanda, AGO

Dates-clés depuis 1975 en Angola où le président Joao Lourenço, dont le parti dirige le pays depuis l'indépendance, brigue un second mandat mercredi 24 août.

- Indépendance et guerre civile -

Le 11 novembre 1975, l'Angola devient indépendant après une guerre engagée en 1961 contre les colonisateurs portugais.

Une guerre civile oppose le parti au pouvoir, pro-soviétique, à l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) et au Front national de libération de l'Angola (FNLA), pro-occidentaux.

L'Afrique du Sud de l'apartheid soutient l'Unita contre le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), lui-même aidé par un contingent cubain.

- Dos Santos au pouvoir -

A la mort du premier président angolais, Agostinho Neto, José Eduardo dos Santos est investi chef de l'Etat le 20 septembre 1979 par le MPLA.

- Multipartisme et espoir déçu de paix -

L'année 1991 marque la fin du régime de parti unique. Le 31 mai, un accord de paix prévoyant des élections est signé entre M. dos Santos et le chef de l'Unita, Jonas Savimbi.

Le MLPA remporte le premier scrutin multipartite en septembre 1992. L'Unita conteste les résultats. La guerre reprend, entraînant l'annulation du second tour.

De janvier à mars 1993, les combats pour la prise de Huambo (centre) par l'Unita font 12.000 morts. Selon l'ONU, 25.000 personnes ont été tuées en 1993 à Kuito (centre).

En novembre 1994, de nouveaux accords de paix sont signés. En 1997, les députés de l'Unita prennent leurs fonctions et un gouvernement d'unité est formé, mais la guerre civile reprend l'année suivante.

L'"Angolagate", un scandale de ventes d'armes illégales au gouvernement de Luanda en 1994, éclabousse de nombreuses personnalités politiques françaises.

- Mort de Savimbi -

Le 22 février 2002, Jonas Savimbi est tué au combat. Un cessez-le-feu est signé le 4 avril pour mettre fin à 27 ans d'une guerre civile qui a fait au moins 500.000 morts.

En septembre 2008, le MPLA remporte les législatives, les premières depuis la fin de la guerre. Nouvelle victoire quatre ans plus tard.

Selon la Constitution, modifiée en 2010, le chef du parti vainqueur devient automatiquement président. En septembre 2012, M. dos Santos est investi.

- Répression et fin de règne -

Après un début timide, les manifestations se multiplient en 2011 pour réclamer davantage de liberté d'expression, de démocratie et de meilleures conditions de vie.

En juin 2013, le président fait nommer son fils, Jose Filomeno, à la tête du fonds souverain du pays. L'opposition et des membres de la société civile critiquent un népotisme et des risques de corruption.

Des ONG dénoncent les persécutions contre des opposants, comme les pressions sur journalistes et militants des droits humains.

En juin 2016, le président nomme sa fille Isabel, puissante femme d'affaires et femme la plus riche d'Afrique, à la tête de la compagnie pétrolière publique Sonangol.

Le 3 février 2017, il confirme qu'il ne briguera pas de nouveau mandat, désignant un fidèle pour lui succéder, le ministre de la Défense Joao Lourenço.

- Lutte anti-corruption -

Président depuis septembre 2017, Joao Lourenço crée la surprise en lançant une campagne de lutte contre la corruption pour récupérer des milliards soupçonnés d'avoir été détournés sous la présidence de son prédécesseur.

Il limoge les proches que dos Santos avait placés à des postes clés, sa fille Isabel est accusée de corruption par la justice et les "Luanda Leaks". Son fils, Jose Filomeno, est condamné en 2020 à cinq ans de prison pour avoir détourné de l'argent d'un fonds souverain.

- Décès de dos Santos -

Jose Eduardo dos Santos décède le 8 juillet 2022 à Barcelone, où il était hospitalisé après un arrêt cardiaque. Après une autopsie, la justice espagnole confirme le 17 août une "mort naturelle".

La dépouille doit être remise à sa veuve, rapatriée et inhumée en Angola. Une des filles de l'ex-président, "Tchizé" dos Santos, a annoncé qu'elle ferait appel de cette décision prononcée par la justice, et s'oppose à des funérailles nationales.

Plusieurs des enfants y sont toutefois favorables mais réclament l'annulation des poursuites judiciaires engagées contre eux par son successeur.

acm-alc-ang/mw/cld/cl

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AUG 22

Angola: dates-clés depuis l'indépendance #

8/22/2022, 7:15 AM
Luanda, AGO

Dates-clés depuis 1975 en Angola où le président Joao Lourenço, dont le parti dirige le pays depuis l'indépendance, brigue un second mandat mercredi 24 août.

- Indépendance et guerre civile -

Le 11 novembre 1975, l'Angola devient indépendant après une guerre engagée en 1961 contre les colonisateurs portugais.

Une guerre civile oppose le parti au pouvoir, pro-soviétique, à l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) et au Front national de libération de l'Angola (FNLA), pro-occidentaux.

L'Afrique du Sud de l'apartheid soutient l'Unita contre le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), lui-même aidé par un contingent cubain.

- Dos Santos au pouvoir -

A la mort du premier président angolais, Agostinho Neto, José Eduardo dos Santos est investi chef de l'Etat le 20 septembre 1979 par le MPLA.

- Multipartisme et espoir déçu de paix -

L'année 1991 marque la fin du régime de parti unique. Le 31 mai, un accord de paix prévoyant des élections est signé entre M. dos Santos et le chef de l'Unita, Jonas Savimbi.

Le MLPA remporte le premier scrutin multipartite en septembre 1992. L'Unita conteste les résultats. La guerre reprend, entraînant l'annulation du second tour.

De janvier à mars 1993, les combats pour la prise de Huambo (centre) par l'Unita font 12.000 morts. Selon l'ONU, 25.000 personnes ont été tuées en 1993 à Kuito (centre).

En novembre 1994, de nouveaux accords de paix sont signés. En 1997, les députés de l'Unita prennent leurs fonctions et un gouvernement d'unité est formé, mais la guerre civile reprend l'année suivante.

L'"Angolagate", un scandale de ventes d'armes illégales au gouvernement de Luanda en 1994, éclabousse de nombreuses personnalités politiques françaises.

- Mort de Savimbi -

Le 22 février 2002, Jonas Savimbi est tué au combat. Un cessez-le-feu est signé le 4 avril pour mettre fin à 27 ans d'une guerre civile qui a fait au moins 500.000 morts.

En septembre 2008, le MPLA remporte les législatives, les premières depuis la fin de la guerre. Nouvelle victoire quatre ans plus tard.

Selon la Constitution, modifiée en 2010, le chef du parti vainqueur devient automatiquement président. En septembre 2012, M. dos Santos est investi.

- Répression et fin de règne -

Après un début timide, les manifestations se multiplient en 2011 pour réclamer davantage de liberté d'expression, de démocratie et de meilleures conditions de vie.

En juin 2013, le président fait nommer son fils, Jose Filomeno, à la tête du fonds souverain du pays. L'opposition et des membres de la société civile critiquent un népotisme et des risques de corruption.

Des ONG dénoncent les persécutions contre des opposants, comme les pressions sur journalistes et militants des droits humains.

En juin 2016, le président nomme sa fille Isabel, puissante femme d'affaires et femme la plus riche d'Afrique, à la tête de la compagnie pétrolière publique Sonangol.

Le 3 février 2017, il confirme qu'il ne briguera pas de nouveau mandat, désignant un fidèle pour lui succéder, le ministre de la Défense Joao Lourenço.

- Lutte anti-corruption -

Président depuis septembre 2017, Joao Lourenço crée la surprise en lançant une campagne de lutte contre la corruption pour récupérer des milliards soupçonnés d'avoir été détournés sous la présidence de son prédécesseur.

Il limoge les proches que dos Santos avait placés à des postes clés, sa fille Isabel est accusée de corruption par la justice et les "Luanda Leaks". Son fils, Jose Filomeno, est condamné en 2020 à cinq ans de prison pour avoir détourné de l'argent d'un fonds souverain.

- Décès de dos Santos -

Jose Eduardo dos Santos décède le 8 juillet 2022 à Barcelone, où il était hospitalisé après un arrêt cardiaque. Après une autopsie, la justice espagnole confirme le 17 août une "mort naturelle".

La dépouille doit être remise à sa veuve, rapatriée et inhumée en Angola. Une des filles de l'ex-président, "Tchizé" dos Santos, a annoncé qu'elle ferait appel de cette décision prononcée par la justice, et s'oppose à des funérailles nationales.

Plusieurs des enfants y sont toutefois favorables mais réclament l'annulation des poursuites judiciaires engagées contre eux par son successeur.

acm-alc-ang/mw/cld/cl

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AUG 22

L'Angola se prépare à des élections serrées #

Les Angolais sont appelés aux urnes mercredi 24 août pour des élections législatives qui décideront du prochain président, dans un scrutin qui s'annonce serré entre aspiration au changement et peur de fraudes électorales.

Huit partis politiques sont en lice, avec un duel attendu entre les deux principaux partis: le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975 et le plus grand parti d'opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita).

L'enjeu est élevé pour le MPLA, dirigé par le président Joao Lourenço, élu en 2017 et candidat à un deuxième mandat. Le président du parti ou de la coalition dominant l'Assemblée devient automatiquement président de la République.

Mais beaucoup d'Angolais se détournent du parti au pouvoir dans un pays en grande difficulté économique. L'Angola, qui compte 33 millions d'habitants, est riche en pétrole mais une grande partie de sa population vit sous le seuil de pauvreté.

"Il y a beaucoup d'attentes dans la société", a estimé Claudio Silva, commentateur politique à Luanda. "Les gens sont très enthousiastes car il y a une perspective de changement", a-t-il ajouté.

Pour beaucoup, le changement peut venir du dirigeant de l'Unita, Adalberto Costa Junior, surnommé "ACJ", qui a revigoré l'opposition depuis son arrivée à la tête du parti en 2019.

Depuis un peu moins d'un an, cet homme de 60 ans, réputé bon orateur, a réussi à rallier plusieurs partis d'opposition. Il a rassemblé de jeunes électeurs urbains autour de promesses de réformes et de lutte contre la pauvreté et la corruption.

- Promesses de réformes -

Les jeunes de 10 à 24 ans constituent 33% de la population, selon des données des Nations unies.

Les électeurs nés après la guerre civile (1975-2001) sont moins attachés au MPLA que leurs aînés, selon des observateurs et de récents sondages.

Selon Augusto Santana, expert électoral, "ils recherchent une éducation, des emplois et des conditions de vie meilleures".

De son côté, le MPLA devrait tenter de tirer profit du rapatriement samedi en Angola du corps de l'ancien président Jose Eduardo dos Santos, décédé en Espagne le mois dernier, en rappelant son rôle dans la pacification du pays après son indépendance du Portugal, estime l'analyste politique indépendante Marisa Lourenço.

Il a mené une longue et difficile guerre civile, qui a fait quelque 500.000 morts en 27 ans, avec le soutien de l'URSS et de Cuba, contre l'Unita appuyée par le régime d'apartheid sud-africain et les Etats-Unis.

Toutefois, étant donné l'héritage controversé de M. dos Santos, dont la famille a été impliquée dans des affaires de corruption, l'utilisation de cet argument ne devrait "pas avoir un impact majeur sur l'élection", selon elle.

Si le MPLA demeure favori, analystes et sondages pointent un résultat serré.

Mais l'opposition et une partie de l'opinion publique s'interrogent sur la possibilité de fraudes lors du scrutin.

Les réseaux sociaux ont relayé nombre de cas de personnes décédées inscrites sur des listes électorales, selon M. Silva.

- Colère -

Jeudi, le président Lourenço a rejeté les critiques de l'opposition sur la commission électorale, qui compte une majorité de membres du MPLA.

"S'ils disent que le processus électoral et la Commission nationale électorale sont discrédités, pourquoi veulent-ils participer?", a dit le président au cours d'un meeting à Benguela, à 500 km au sud de la capitale.

Des accusations d'irrégularités avaient également marqué le scrutin de 2017, sans qu'elles ne soient prises en compte, selon Justin Pearce, spécialiste de histoire angolaise à l'Université Stellenbosch en Afrique du Sud.

"Cela a créé beaucoup de colère dans la société civile", a affirmé M. Pearce.

Des observateurs étrangers sont arrivés dans le pays ces dernières semaines.

Dauphin de Jose Eduardo dos Santos, M. Lourenço, son ex-ministre de la Défense, avait remporté 61% des voix en 2017. Il avait surpris en lançant une vaste opération "mains propres" contre son mentor et sa famille, accusés d'avoir détourné des milliards, écartant sa garde rapprochée de la direction du parti et des institutions.

Héritant d'une économie dépendante du pétrole, profondément en récession, il a lancé des réformes ambitieuses, saluées à l'étranger, pour diversifier les sources de revenus et privatiser les entreprises publiques. Mais peu de choses ont changé pour la majorité des Angolais, qui peinent à se nourrir dans un contexte d'inflation galopante et de grave sécheresse.

"Le MPLA doit faire beaucoup mieux, ils doivent enrayer la pauvreté, (...) créer des emplois, (...) fournir de meilleurs services. S'ils ne le font pas, ils auront une révolution entre les mains", assure Paula Cristina Roque, analyste politique indépendante.

Qui que soit le vainqueur de l'élection, "les cinq prochaines années vont être douloureuses", selon Mme Roque.

giv-str/sn/ub/emp/thm/cl

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AUG 20

Angola: des milliers de partisans à un meeting électoral du président Lourenço #

8/20/2022, 6:29 PM
Luanda, AGO

Des milliers de partisans de Joao Lourenço se sont rassemblés samedi lors d'un dernier meeting électoral du président sortant à Luanda, avant l'élection présidentielle de mercredi.

M. Lourenço a prononcé son discours devant les sympathisants du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), son parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975.

L'ancien officier devenu homme politique s'est exprimé sur un ton ferme et sombre, dans un stade des environs de la capitale Luanda, mettant en avant les réformes économiques entreprises pendant son premier mandat.

M. Lourenço a renvendiqué une "restructuration de l'économie" devant ses supporteurs arborant les couleurs du drapeau national, rouge, noir et jaune. Il a notamment promis d'investir dans la production électrique et de construire des raffineries afin de mieux tirer profit du pétrole angolais.

Plus de 14 millions d'électeurs sont enregistrés pour le scrutin présidentiel prévu mercredi, qui s'annonce serré.

Malgré les réformes, beaucoup d'Angolais n'ont pu constater d'amélioration de leur quotidien. L'Angola, qui compte 33 millions d'habitants, est riche en pétrole mais une grande partie de sa population vit sous le seuil de pauvreté.

Le plus grand parti d'opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), et son dirigeant charismatique Adalberto Costa Junior ont rassemblé davantage de soutien, en particulier de jeunes électeurs nés après la guerre civile (1975-2001) et qui ne sont pas attachés au MPLA, selon des observateurs et de récents sondages.

Malgré les progrès de l'Unita, M. Lourenço reste le favori de l'élection, selon les derniers sondages.

Il avait succédé en 2017 à Jose Eduardo dos Santos, maître absolu du pays pendant 38 ans, accusé d'avoir largement détourné les ressources nationales en favorisant sa famille et ses proches.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Lourenço, ancien ministre de la Défense de M. dos Santos, a lancé une campagne pour récupérer les milliards supposément détournés sous le règne de son prédécesseur, dont les proches l'accusent de "chasse aux sorcières".

str-giv/ub/sn/emp/mba

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AUG 20

Angola: des milliers de partisans à un meeting électoral du président Lourenço #

8/20/2022, 6:25 PM

Des milliers de partisans de Joao Lourenço se sont rassemblés samedi lors d'un dernier meeting électoral du président sortant à Luanda, avant l'élection présidentielle de mercredi.

M. Lourenço a prononcé son discours devant les sympathisants du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), son parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975.

L'ancien officier devenu homme politique s'est exprimé sur un ton ferme et sombre, dans un stade des environs de la capitale Luanda, mettant en avant les réformes économiques entreprises pendant son premier mandat.

M. Lourenço a renvendiqué une "restructuration de l'économie" devant ses supporteurs arborant les couleurs du drapeau national, rouge, noir et jaune. Il a notamment promis d'investir dans la production électrique et de construire des raffineries afin de mieux tirer profit du pétrole angolais.

Plus de 14 millions d'électeurs sont enregistrés pour le scrutin présidentiel prévu mercredi, qui s'annonce serré.

Malgré les réformes, beaucoup d'Angolais n'ont pu constater d'amélioration de leur quotidien. L'Angola, qui compte 33 millions d'habitants, est riche en pétrole mais une grande partie de sa population vit sous le seuil de pauvreté.

Le plus grand parti d'opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), et son dirigeant charismatique Adalberto Costa Junior ont rassemblé davantage de soutien, en particulier de jeunes électeurs nés après la guerre civile (1975-2001) et qui ne sont pas attachés au MPLA, selon des observateurs et de récents sondages.

Malgré les progrès de l'Unita, M. Lourenço reste le favori de l'élection, selon les derniers sondages.

Il avait succédé en 2017 à Jose Eduardo dos Santos, maître absolu du pays pendant 38 ans, accusé d'avoir largement détourné les ressources nationales en favorisant sa famille et ses proches.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Lourenço, ancien ministre de la Défense de M. dos Santos, a lancé une campagne pour récupérer les milliards supposément détournés sous le règne de son prédécesseur, dont les proches l'accusent de "chasse aux sorcières".

str-giv/ub/sn/emp/mba

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