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Nigeria: une poignée de manifestants arrêtés au péage-symbole de Lekki #

2/13/2021, 1:27 PM
Lagos, NGA

La police nigériane a arrêté samedi à Lagos un petit groupe de protestataires qui tentaient de se rassembler au péage de Lekki, site emblématique où plusieurs manifestants ont été tués par balles en octobre dernier par les forces de sécurité.

Plusieurs figures du mouvement #EndSARS contre les violences policières, qui a balayé le Nigeria en octobre, avaient appelé à réclamer justice pour les victimes en occupant samedi ce péage, après la décision d'un tribunal d'autoriser sa réouverture.

La police, déployée depuis vendredi soir au péage, a embarqué dans des camionnettes une vingtaine de manifestants, certains chantant "Qu'est-ce qu'on veut? La justice!", a constaté un journaliste de l'AFP.

Les protestataires arrivant près du péage s'asseyaient par terre ou offraient leurs poignets aux policiers pour qu'ils les arrêtent. Un jeune homme est parvenu à semer la police qui lui courait après.

Il n'y avait pas d'autres manifestants et la circulation s'écoulait normalement, certains automobilistes scandant "EndSARS!" en passant.

"Le péage de Lekki devrait être transformé en musée de la résistance et pas en monument dédié à faire de l'argent", a lancé Damilare Adebola, 24 ans, depuis la camionnette de police.

Avant que la police ne l'arrête, un jeune manifestant a expliqué à l'AFP: "Pour ceux qui sont morts, pour ceux qui ont été amputés, pour ceux sur lesquels on a tiré, pour les victimes de EndSARS, nous voulons la justice".

"La justice, c'est tout ce que nous voulons, le péage ne devrait pas rouvrir", a-t-il ajouté.

Les autorités nigérianes ont mis en garde cette semaine les personnes prévoyant de manifester samedi à Lekki contre "un risque de violence très élevé".

Amnesty International avait de son côté appelé "les autorités nigérianes à montrer leur engagement à protéger le droit de manifester pacifiquement".

Plusieurs grandes villes du pays le plus peuplé d'Afrique ont été secouées en octobre par une vague de manifestations réclamant le démantèlement d'une unité de police, la brigade spéciale antivols (SARS), accusée de multiples exactions.

Le grand péage de Lekki, où artistes et célébrités venaient apporter leur soutien, était devenu l'épicentre de la contestation dans la capitale économique.

Après la dissolution de la SARS, les manifestations ont continué contre les violences policières en général, voire contre le gouvernement, devenant la plus importante démonstration de force populaire depuis de nombreuses années au Nigeria.

Des violences ont parfois éclaté, attribuées par certains manifestants à des casseurs payés selon eux par les autorités pour intimider ou décrédibiliser le mouvement.

Le 20 octobre à Lagos, les forces de sécurité ont tiré sur la foule rassemblée pacifiquement au péage de Lekki, tuant au moins 10 personnes, selon Amnesty International.

Les forces de sécurité assurent pour leur part n'avoir utilisé que des balles à blanc pour disperser des manifestants bravant le couvre-feu.

Le mouvement s'est arrêté brutalement après la fusillade et la semaine de violences et de pillages qui a suivi.

Une enquête ouverte sur les violences à Lekki est au point mort, les représentants des forces de sécurité ne s'étant pas présentés devant la commission.

cma-pma/spm/ayv/thm

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FEB 13

Nigeria: une poignée de manifestants arrêtés au péage-symbole de Lekki #

2/13/2021, 10:20 AM
Lagos, NGA

La police nigériane a arrêté samedi à Lagos un petit groupe d'une dizaine de personnes qui tentaient de se rassembler au péage de Lekki, où plusieurs manifestants ont été tués par balles par les forces de sécurité en octobre dernier.

Plusieurs figures du mouvement #EndSARS contre les violences policières, qui a balayé le Nigeria en octobre, avaient appelé à occuper samedi ce péage pour réclamer justice pour les victimes, après la décision d'un tribunal d'autoriser sa réouverture.

La police, déployée depuis vendredi soir au péage, a embarqué une douzaine de manifestants dans une camionnette, a constaté un journaliste de l'AFP.

Il n'y avait pas d'autres manifestants et la circulation s'écoulait normalement.

"Le péage de Lekki devrait être transformé en musée de la résistance et pas en monument dédié à faire de l'argent", a lancé Damilare Adebola, 24 ans, depuis la camionnette de police.

Les autorités nigérianes ont mis en garde cette semaine les personnes prévoyant de manifester samedi à Lekki contre "un risque de violence très élevé".

Plusieurs grandes villes du pays le plus peuplé d'Afrique ont été secouées en octobre par une vague de manifestations réclamant le démantèlement d'une unité de police, la brigade spéciale antivols (SARS), accusée de multiples exactions.

Après la dissolution de la SARS, les manifestations ont continué contre les violences policières en général, voire contre le gouvernement. Des violences ont parfois éclaté, attribuées par certains manifestants à des casseurs payés selon eux par les autorités pour intimider ou décrédibiliser le mouvement.

Le 20 octobre à Lagos, les forces de sécurité ont tiré sur la foule rassemblée pacifiquement au péage de Lekki, épicentre de la contestation dans la capitale économique, tuant au moins 10 personnes, selon Amnesty International.

Les forces de sécurité assurent pour leur part n'avoir utilisé que des balles à blanc pour disperser des manifestants bravant le couvre-feu.

Le mouvement s'est arrêté brutalement après la fusillade et la semaine de violences et de pillages qui a suivi.

Une enquête ouverte sur les violences à Lekki est au point mort, les représentants des forces de sécurité ne s'étant pas présentés devant la commission.

cma-pma/spm/ayv/at

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FEB 11

Nigeria: 4.000 éleveurs fuient vers le nord après des tensions intercommunautaires #

2/11/2021, 7:16 PM
Kano, NGA

Quelque 4.000 éleveurs peuls ont fuit cette semaine le sud du Nigeria vers le nord, après la multiplication d'attaques contre leur communauté par des membres d'autres ethnies qui les accusent de la montée de l'insécurité, ont annoncé jeudi les autorités locales.

Ces dernières semaines, plusieurs campements d'éleveurs peuls ont été attaqués dans les régions du sud-ouest, dominées par l'ethnie Yoruba, et le sud-est, majoritairement Igbo, du pays le plus peuplé d'Afrique.

Les éleveurs sont accusés d'être responsables de la montée des enlèvements et d'attaques meurtrières.

Ces dernières années, la baisse des précipitations et les sécheresses dans le nord ont progressivement poussé les éleveurs peuls à s'aventurer plus au sud. Et à s'y installer, souvent de manière durable.

Avec la croissance démographique vertigineuse qui a accompagné le 20e siècle au Nigeria, la terre est devenue l'objet d'une compétition féroce. Peu à peu, les conflits à propos des saccages de récoltes, de pollutions de l'eau ou de vol de bétail se sont généralisés.

"Environ 4.000 éleveurs peuls sont arrivés dans l'Etat ces derniers jours", a déclaré à l'AFP le responsable de la gestion des urgences de l'Etat de Kaduna, Hussaini Abdullahi.

"Plusieurs sont encore en chemin", a-t-il précisé, ajoutant que le gouvernement allait les aider à s'y installer. "Ils ont besoin de nourriture et d'équipements car ils sont partis en laissant tout derrière eux", a-t-il détaillé.

Haruna Usman Dugga, le chef du syndicat des éleveurs peuls de Kaduna, a confirmé à l'AFP le nombre d'éleveurs arrivés ces derniers jours, précisant qu'ils avaient trouvé refuge dans la réserve de Labduga.

Leur départ pour le nord a été très difficile, bien qu'encouragé par les autorités, affirme-t-il, alors que certains d'entre eux "sont installés dans le sud depuis des générations".

Nombreux sont réticents à quitter les régions du sud, alors que les terres dans le nord sont désormais trop sèches pour permettre le pâturage, a-t-il ajouté.

Les gouverneurs des Etats du Nord ont mis en garde mardi contre de possibles représailles de personnes originaires du sud installés dans le nord.

Ils ont appelé les dirigeants du sud à tout faire pour arrêter les attaques contre les éleveurs peuls dans leur régions afin d'empêcher une nouvelle spirale de violences.

abu/joa/cma

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FEB 11

Manifestation samedi au Nigeria: risque de violence "très élevé", selon les autorités #

2/11/2021, 3:58 PM
Lagos, NGA

Les autorités nigérianes ont "fortement mis en garde" jeudi les manifestants qui prévoient de se rassembler samedi à Lagos pour demander justice après la répression du mouvement de contestation de la jeunesse en octobre, les appelant à "se désister" au vu d'un risque de violence "très élevé".

Plusieurs grandes villes du pays le plus peuplé d'Afrique avait été secouées en octobre par une vague de manifestations réclamant le démantèlement d'une unité de police, la brigade spéciale anti-vols (SARS), accusée d'exactions, et pour certaines contre le pouvoir en place.

Ce mouvement, baptisé #EndSARS, avait été violemment réprimé notamment le 20 octobre à Lagos, lorsque les forces de sécurité avaient tiré sur la foule rassemblée pacifiquement au péage de Lekki, épicentre de la contestation dans la capitale économique, tuant au moins 10 personnes, selon Amnesty International.

Près de quatre mois après cette fusillade, des figures du mouvement ont appelé sur les réseaux sociaux à se rassembler samedi au péage de Lekki, pour réclamer "justice", alors que les responsables de la tuerie n'ont pas encore été jugés.

"Nous avertissons avec force ceux qui prévoient de réoccuper le péage de Lekki samedi (et les appelons) à se désister", a déclaré jeudi le ministre de l'Information Alhaji Lai Mohammed, dans un communiqué.

"A ce jour, les chances pour qu'un rassemblement pacifique dégénère sont très fortes (...) Des activistes nigérians sont en lien avec d'autres à l'étranger, notamment des éléments subversifs, avec pour objectif de déstabiliser le pays", a-t-il affirmé.

"Aucune nouvelle violence au nom de +EndSARS+ ne sera tolérée cette fois, les agents de sécurité sont prêts à tout éventualité", a-t-il averti.

Après une semaine de manifestations, le pouvoir avait annoncé le 11 octobre la dissolution de la brigade incriminée, mais la mesure n'avait pas convaincu la jeunesse, pour qui les violences policières sont perçues comme systémiques.

Les manifestations avaient repris de plus belles, mais des violences avaient commencé à éclater.

De nombreux manifestants avaient alors accusé des casseurs armés de bâtons et de machettes d'avoir été payés pour infiltrer leurs cortèges, dans le but de les intimider ou de décrédibiliser leur mouvement.

La répression des manifestations, notamment le 20 octobre à Lekki, avait ensuite été suivie par une semaine de pillages et de violences.

Selon les autorités, 43 membres des forces de sécurité et 57 civils ont été tués durant le mouvement et les violences qui ont suivi. Des centaines d'infrastructures publiques, dont des postes de police et des boutiques avaient été détruites ou incendiées.

cma/blb

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FEB 10

Le Nigeria ordonne le dégel des comptes bancaires des manifestants #

2/10/2021, 2:42 PM

La justice nigériane a ordonné mercredi à la Banque centrale de procéder au dégel des comptes bancaires de 20 figures du mouvement de contestation contre les violences policières qui avait secoué les grandes villes du sud du pays en octobre.

Les comptes bancaires de ces manifestants, qui avaient reçu le soutien de nombreuses personnalités à travers le monde, avaient été bloqués en novembre.

Le gel était intervenu peu après la fin du mouvement de contestation, qui avait duré plusieurs semaines, avant d'être réprimé par les autorités et de dégénérer en émeutes et pillages.

Mercredi, le juge Ahmed Mohammed a ordonné le dégel de ces comptes après un accord passé entre les avocats des manifestants et de la Banque centrale.

"L'ordonnance du 4 novembre 2020, ordonnant le gel des comptes (...) est annulé", a-t-il déclaré.

Le pays le plus peuplé d'Afrique avait été secoué en octobre par cette vague de manifestations qui réclamait le démantèlement d'une unité de police, la brigade spéciale anti-vols (SARS), accusée d'exactions, et pour une partie, contre le pouvoir en place.

Ce mouvement, baptisé #EndSARS, avait été violemment réprimé notamment le 20 octobre à Lagos, lorsque les forces de sécurité avaient tiré sur la foule rassemblée pacifiquement au péage de Lekki, épicentre de la contestation dans la capitale, tuant au moins 10 personnes selon Amnesty International.

Devant une commission d'enquête mise en place par l'Etat de Lagos, l'armée avait nié avoir eu recours à des balles réelles, affirmant que seules des balles à blanc avaient été tirées.

Depuis le début de l'année, l'enquête patauge, les responsables de l'armée, convoqués à trois reprise devant cette commission, ne s'étant plus présentés.

Plusieurs activistes appellent à occuper samedi le péage de Lekki, pour protester contre sa prochaine réouverture, décidée samedi par la justice.

Ils considèrent ce lieu comme une scène de crime qui doit rester en l'état tant que les responsables de la répression n'ont pas été jugés.

Sur twitter au Nigeria, le message "Pas de justice, pas de réouverture, occupons samedi 13 février le péage de Lekki" était largement partagé.

En réaction, certains internautes ont appelé à une contre-manifestation, utilisant le hashtag #DefendLagos.

Ces dernier appellent à se rendre le même jour sur le péage pour "défendre Lagos" des risques de "pillages" et "d'émeutes", faisant craindre une confrontation et de nouvelles violences.

str-lhd/cma/hba

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