Espagne: l'élection du président de la Catalogne toujours bloquée par les divisions du camp séparatiste #
Le Parlement de la Catalogne a échoué mardi pour la deuxième fois à élire le président du gouvernement de cette région espagnole, en raison des divisions persistantes entre les formations indépendantistes, pourtant majoritaires.
Le candidat du parti Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), Pere Aragonès, actuel vice-président sortant de cette région du nord-est de l'Espagne, n'a recueilli que 42 voix sur les 135 membres de l'assemblée élue le 14 février, alors que 61 députés ont voté contre et que 32 s'abstenaient. La majorité simple suffisait.
M. Aragonès a reçu le soutien des 33 députés de sa formation et des neuf élus d'un petit parti indépendantiste, Candidature d'Unité populaire (CUP, extrême-gauche). Mais les 32 députés de l'autre grande formation indépendantiste, Ensemble pour la Catalogne (JxC), se sont abstenus.
Le décompte avait été identique lors de la première session d'investiture, vendredi, au cours de laquelle M. Aragonès avait besoin de la majorité absolue des voix.
Le Parlement catalan a maintenant jusqu'au 26 mai pour élire un nouveau président, faute de quoi de nouvelles élections régionales devront être organisées.
Cette nouvelle session était vouée à l'échec avant même de débuter, les négociations entre ERC et JxC sur un programme de gouvernement n'ayant toujours pas abouti.
La porte-parole de JxC, Elsa Artadí, avait justifié la décision de ce parti de s'abstenir en expliquant qu'il voulait "une unité d'action du mouvement indépendantiste dans tous les domaines".
Les différends entre les deux partis ne portent pas sur "les grands objectifs ou les principes", mais sur "le détail" de l'action gouvernementale, avait-elle déclaré à la radio nationale.
Trois ans et demi après l'échec de la tentative de sécession d'octobre 2017, les partis indépendantistes ont renforcé leur majorité absolue lors du scrutin du 14 février, remportant un total de 74 sièges sur 135, contre 70 dans la précédente assemblée.
Mais ERC ne peut pas faire élire M. Aragonès, un juriste de 38 ans, sans l'appui de JxC.
Or, les relations entre ERC et JxC, qui gouvernent ensemble la région depuis 2015, se sont beaucoup détériorées à la suite de l'échec de la tentative de sécession de 2017.
Les voies des deux partis ont alors divergé, ERC décidant d'abandonner la stratégie de rupture unilatérale avec Madrid et d'opter pour le dialogue.
Il y a un an, ses députés aux Cortes (chambre basse du Parlement espagnol) ont ainsi permis la reconduction au pouvoir du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez en échange d'une promesse de négociation pour résoudre la crise catalane.
Cette négociation n'a toutefois jamais débuté en raison de la pandémie de Covid-19, mais M. Aragonès a de nouveau demandé à l'entamer "sans délai".
Plus modéré que les derniers présidents catalans, issus de JxC, et notamment que Carles Puigdemont, aujourd'hui en exil en Belgique, M. Aragonès continue toutefois de défendre la nécessité d'un référendum d'autodétermination, auquel le gouvernement espagnol est farouchement opposé.
Interrogée sur l'impasse politique au Parlement catalan, la porte-parole du gouvernement espagnol, Maria Jesus Montero, a souhaité que la Catalogne ait un gouvernement "dès que possible" et a réaffirmé que Madrid voulait promouvoir "le dialogue avec la Catalogne".
Avec 7,8 millions d'habitants, la Catalogne est l'une des régions les plus riches d'Espagne. Les idées indépendantistes y ont gagné du terrain au cours des dix dernières années, conduisant à la crise de 2017, mais la population reste divisée à ce sujet.
Lors des élections de février, les partis indépendantistes avaient recueilli au total quelque 52% des voix, un résultat favorisé par une abstention exceptionnellement élevée.
bur-du/tpe/CHZ/sg
Catalogne: l'élection du président régional reste bloquée par les divisions entre séparatistes #
Le Parlement de Catalogne était de nouveau réuni mardi afin d'élire le président du gouvernement de cette région, mais la session était d'ores et déjà vouée à l'échec en raison des divisions persistantes entre les formations indépendantistes, pourtant majoritaires.
La première session d'investiture avait échoué vendredi, le candidat du parti Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), Pere Aragonès, actuel vice-président de cette région du nord-est de l'Espagne, n'ayant pas recueilli la majorité absolue des 135 membres de l'assemblée élue le 14 février.
M. Aragonès n'a besoin cette fois que d'une majorité simple pour être investi, mais il était déjà acquis qu'il ne l'obtiendrait pas, les négociations entre ERC et l'autre grand parti indépendantiste, Ensemble pour la Catalogne (JxC), sur un programme de gouvernement n'ayant toujours pas abouti.
Les dirigeants de JxC ont décidé "à l'unanimité de (s'abstenir) de nouveau" lors du vote de mardi, a déclaré la porte-parole du parti, Elsa Artadí, dans une interview à la radio nationale espagnole.
Ensemble pour la Catalogne veut "une unité d'action du mouvement indépendantiste dans tous les domaines", a-t-elle poursuivi, précisant que les différends entre les deux partis ne portaient pas sur "les grands objectifs ou les principes", mais sur "le détail" de l'action gouvernementale.
"Je suis convaincu que nous allons nous mettre d'accord", a commenté M. Aragonès mardi au Parlement.
Trois ans et demi après l'échec de la tentative de sécession d'octobre 2017, les partis indépendantistes ont renforcé leur majorité absolue lors du scrutin du 14 février, remportant un total de 74 sièges sur 135, contre 70 dans la précédente assemblée.
Mais ERC (33 députés) ne peut faire élire M. Aragonès, un juriste de 38 ans, sans l'appui de JxC et de ses 32 sièges, et celui des radicaux de la Candidature d'Unité populaire (CUP), qui dispose de neuf sièges.
La CUP avait voté pour M. Aragonès vendredi et a déjà annoncé qu'elle le referait ce mardi, ce qui assure à M. Aragonès 42 voix, un chiffre insuffisant face à l'opposition des autres partis de l'assemblée, dont les 33 élus du Parti socialiste.
Les relations entre ERC et JxC, qui gouvernent ensemble la région depuis 2015, se sont beaucoup détériorées à la suite de l'échec de la tentative de sécession de 2017.
Les voies des deux partis ont alors divergé, ERC décidant d'abandonner la stratégie de rupture unilatérale avec Madrid et d'opter pour le dialogue.
Il y a un an, ses députés aux Cortes (chambre basse du Parlement espagnol) ont ainsi permis la reconduction au pouvoir du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez en échange d'une promesse de négociation pour résoudre la crise catalane.
Cette négociation n'a toutefois jamais débuté en raison de la pandémie de Covid-19, mais M. Aragonès a demandé à l'entamer "sans délai".
Plus modéré que les derniers présidents catalans, issus de JxC, et notamment que Carles Puigdemont, aujourd'hui en exil en Belgique, M. Aragonès continue toutefois de défendre la nécessité d'un référendum d'autodétermination, auquel le gouvernement espagnol est farouchement opposé.
Avec 7,8 millions d'habitants, la Catalogne est une des régions les plus riches d'Espagne. Les idées indépendantistes ont gagné du terrain au cours des dix dernières années, conduisant à la crise de 2017, mais la population reste divisée à ce sujet.
Lors des élections de février, les partis indépendantistes avaient recueilli au total quelque 52% des voix, un résultat favorisé par une abstention exceptionnellement élevée.
Si le vote de mardi se solde de nouveau par un échec, le parlement catalan disposera alors de deux mois pour élire un nouveau président, faute de quoi de nouvelles élections devront être organisées.
bur-du/tpe/CHZ/sg