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A la barre, des secouristes expliquent que George Floyd était mort à leur arrivée #

4/1/2021, 10:25 PM
Minneapolis, USA

Le premier ambulancier arrivé pour secourir l'Afro-Américain George Floyd a raconté jeudi devant le tribunal de Minneapolis l'avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers "sur lui".

"Quand je suis arrivé, il était mort, et quand je l'ai déposé à l'hôpital, il était toujours en arrêt cardiaque", a déclaré Derek Smith au quatrième jour du procès pour meurtre du policier blanc Derek Chauvin.

Le 25 mai, dans cette grande ville du nord des Etats-Unis, quatre agents ont voulu interpeller le quadragénaire noir soupçonné d'avoir écoulé un faux billet dans une épicerie. Pour le maîtriser, ils l'ont plaqué au sol, menotté, et se sont appuyés sur lui pendant plus de neuf minutes.

Le plus expérimenté d'entre eux, Derek Chauvin, 45 ans dont 19 au service de la police de Minneapolis, a maintenu son genou sur le cou de George Floyd même une fois celui-ci évanoui, et jusqu'à l'arrivée d'une ambulance.

"Les agents étaient toujours sur lui quand je me suis approché", a raconté le secouriste Derek Smith, qui a immédiatement cherché le pouls de l'Afro-Américain au niveau de l'artère carotide. "Je n'en ai pas trouvé, j'ai pensé que le patient était mort."

Une fois dans l'ambulance, une machine a confirmé que son rythme cardiaque était "plat", a ajouté son collègue Zachary Bravinder. "Cela veut dire que le coeur ne pompait pas de sang, ce n'est pas bon signe..."

Les deux hommes ont essayé de le ressusciter. "C'était un être humain, j'ai essayé de lui donner une seconde chance", a expliqué Derek Smith. Mais leurs efforts sont restés vains.

- "Opiacés" -

Derek Chauvin, qui encourt 40 ans de prison, plaide non coupable dans ce dossier qui a suscité des manifestations géantes contre le racisme et les violences policières de New York à Seattle, mais aussi Tokyo, Paris ou Sydney.

Son avocat, Eric Nelson, assure qu'il n'a pas causé la mort de George Floyd et que ce dernier a succombé à une overdose. L'autopsie officielle a bien retrouvé des traces de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse, dans le corps de l'Afro-Américain mais a identifié "la compression du cou" comme cause du décès.

Des experts médicaux seront convoqués pour en débattre, mais dès jeudi, l'avocat du policier a cherché à étayer sa thèse lors de l'audition de Courteney Ross, une femme blanche de 45 ans qui a entretenu une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort.

Très émue, cette mère de deux enfants a dépeint un homme "plein d'énergie", "doux" avec qui la vie était "une aventure" avant d'évoquer avec pudeur leur consommation de drogues.

"C'est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu'ils souffrent de douleurs chroniques. Moi c'était au cou, lui au dos...", a-t-elle simplement expliqué.

- "Brutalité" -

Me Eric Nelson l'a alors assaillie de questions sur la nature des drogues consommées, sur les effets de certaines pilules et sur un séjour à l'hôpital de George Floyd, début mars dernier, pour overdose.

Il a également souligné que le couple avait parfois acheté des drogues aux deux personnes qui se trouvaient avec George Floyd au moment de sa mort. L'un d'eux, Morries Hall, a déposé un recours pour éviter de témoigner au procès.

La stratégie de Me Nelson a suscité le courroux de la famille Floyd qui a dénoncé "une tactique facile quand les faits sont contre vous".

"Des dizaines de milliers d'Américains luttent contre l'auto-médication et une addiction aux opiacés et sont traités avec dignité, respect et soutien, et non avec brutalité", ont écrit leurs avocats dans un communiqué, en se disant confiants dans la capacité des jurés à "passer outre".

L'avocat de la défense s'est fait tout aussi combattif face au dernier témoin appelé à la barre jeudi: un officier de police, tout juste retraité qui, le 25 mai, a lancé l'enquête interne sur la mort de George Floyd.

Me Nelson a levé plusieurs "objections" pour empêcher David Ploeger de répondre, notamment quand l'accusation lui a demandé s'il pensait que les agents auraient dû relâcher plus tôt leur pression.

Le juge l'a malgré tout autorisé à répondre. Et il fut très clair: "quand M. Floyd n'opposait plus aucune résistance, les agents auraient pu cesser de le maintenir".

Le procès de Derek Chauvin doit durer jusqu'à la fin avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois ex-collègues seront jugés en août pour "complicité de meurtre".

chp/cjc

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APR 1

A la barre, des secouristes expliquent que George Floyd était mort à leur arrivée #

4/1/2021, 10:25 PM
Minneapolis, USA

Le premier ambulancier arrivé pour secourir l'Afro-Américain George Floyd a raconté jeudi devant le tribunal de Minneapolis l'avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers "sur lui".

"Quand je suis arrivé, il était mort, et quand je l'ai déposé à l'hôpital, il était toujours en arrêt cardiaque", a déclaré Derek Smith au quatrième jour du procès pour meurtre du policier blanc Derek Chauvin.

Le 25 mai, dans cette grande ville du nord des Etats-Unis, quatre agents ont voulu interpeller le quadragénaire noir soupçonné d'avoir écoulé un faux billet dans une épicerie. Pour le maîtriser, ils l'ont plaqué au sol, menotté, et se sont appuyés sur lui pendant plus de neuf minutes.

Le plus expérimenté d'entre eux, Derek Chauvin, 45 ans dont 19 au service de la police de Minneapolis, a maintenu son genou sur le cou de George Floyd même une fois celui-ci évanoui, et jusqu'à l'arrivée d'une ambulance.

"Les agents étaient toujours sur lui quand je me suis approché", a raconté le secouriste Derek Smith, qui a immédiatement cherché le pouls de l'Afro-Américain au niveau de l'artère carotide. "Je n'en ai pas trouvé, j'ai pensé que le patient était mort."

Une fois dans l'ambulance, une machine a confirmé que son rythme cardiaque était "plat", a ajouté son collègue Zachary Bravinder. "Cela veut dire que le coeur ne pompait pas de sang, ce n'est pas bon signe..."

Les deux hommes ont essayé de le ressusciter. "C'était un être humain, j'ai essayé de lui donner une seconde chance", a expliqué Derek Smith. Mais leurs efforts sont restés vains.

- "Opiacés" -

Derek Chauvin, qui encourt 40 ans de prison, plaide non coupable dans ce dossier qui a suscité des manifestations géantes contre le racisme et les violences policières de New York à Seattle, mais aussi Tokyo, Paris ou Sydney.

Son avocat, Eric Nelson, assure qu'il n'a pas causé la mort de George Floyd et que ce dernier a succombé à une overdose. L'autopsie officielle a bien retrouvé des traces de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse, dans le corps de l'Afro-Américain mais a identifié "la compression du cou" comme cause du décès.

Des experts médicaux seront convoqués pour en débattre, mais dès jeudi, l'avocat du policier a cherché à étayer sa thèse lors de l'audition de Courteney Ross, une femme blanche de 45 ans qui a entretenu une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort.

Très émue, cette mère de deux enfants a dépeint un homme "plein d'énergie", "doux" avec qui la vie était "une aventure" avant d'évoquer avec pudeur leur consommation de drogues.

"C'est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu'ils souffrent de douleurs chroniques. Moi c'était au cou, lui au dos...", a-t-elle simplement expliqué.

- "Brutalité" -

Me Eric Nelson l'a alors assaillie de questions sur la nature des drogues consommées, sur les effets de certaines pilules et sur un séjour à l'hôpital de George Floyd, début mars dernier, pour overdose.

Il a également souligné que le couple avait parfois acheté des drogues aux deux personnes qui se trouvaient avec George Floyd au moment de sa mort. L'un d'eux, Morries Hall, a déposé un recours pour éviter de témoigner au procès.

La stratégie de Me Nelson a suscité le courroux de la famille Floyd qui a dénoncé "une tactique facile quand les faits sont contre vous".

"Des dizaines de milliers d'Américains luttent contre l'auto-médication et une addiction aux opiacés et sont traités avec dignité, respect et soutien, et non avec brutalité", ont écrit leurs avocats dans un communiqué, en se disant confiants dans la capacité des jurés à "passer outre".

L'avocat de la défense s'est fait tout aussi combattif face au dernier témoin appelé à la barre jeudi: un officier de police, tout juste retraité qui, le 25 mai, a lancé l'enquête interne sur la mort de George Floyd.

Me Nelson a levé plusieurs "objections" pour empêcher David Ploeger de répondre, notamment quand l'accusation lui a demandé s'il pensait que les agents auraient dû relâcher plus tôt leur pression.

Le juge l'a malgré tout autorisé à répondre. Et il fut très clair: "quand M. Floyd n'opposait plus aucune résistance, les agents auraient pu cesser de le maintenir".

Le procès de Derek Chauvin doit durer jusqu'à la fin avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois ex-collègues seront jugés en août pour "complicité de meurtre".

chp/cjc

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APR 1

A la barre, des secouristes expliquent que George Floyd était mort à leur arrivée #

4/1/2021, 8:53 PM
Minneapolis, USA

Le premier ambulancier arrivé pour secourir l'Afro-Américain George Floyd a raconté jeudi devant le tribunal de Minneapolis l'avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers "sur lui".

"Quand je suis arrivé, il était mort, et quand je l'ai déposé à l'hôpital, il était toujours en arrêt cardiaque", a déclaré Derek Smith au quatrième jour du procès pour meurtre du policier blanc Derek Chauvin.

Le 25 mai, dans cette grande ville du nord des Etats-Unis, quatre agents ont voulu interpeller le quadragénaire noir soupçonné d'avoir écoulé un faux billet dans une épicerie. Pour le maîtriser, ils l'ont plaqué au sol, menotté, et se sont appuyés sur lui pendant plus de neuf minutes.

Le plus expérimenté d'entre eux, Derek Chauvin, 45 ans dont 19 au service de la police de Minneapolis, a maintenu son genou sur le cou de George Floyd jusqu'à l'arrivée d'une ambulance, malgré ses supplications et celles de témoins affolés.

"Les agents étaient toujours sur lui quand je me suis approché", a raconté Derek Smith, qui a immédiatement cherché le pouls de l'Afro-Américain au niveau de l'artère carotide. "Je n'en ai pas trouvé, j'ai pensé que le patient était mort."

Une fois dans l'ambulance, une machine a confirmé que son rythme cardiaque était "plat", a ajouté son collègue Zachary Bravinder. "Cela veut dire que le coeur ne pompait pas de sang, ce n'est pas bon signe..."

Les deux hommes, assistés par un policier, puis par des pompiers, ont toutefois essayé de le ressusciter. "C'était un être humain, j'ai essayé de lui donner une seconde chance", a expliqué Derek Smith. Mais leurs efforts sont restés vains.

- "Opiacés" -

Derek Chauvin, qui encourt 40 ans de prison, plaide non coupable dans ce dossier qui a suscité des manifestations géantes contre le racisme et les violences policières de New York à Seattle, mais aussi Tokyo, Paris ou Sydney.

Son avocat assure qu'il n'a pas causé la mort de George Floyd mais que l'Afro-Américain de 46 ans a succombé à une overdose au fentanyl, combinée à des problèmes de santé. L'autopsie officielle a bien retrouvé des traces de ce puissant opiacé de synthèse dans le corps de la victime mais a identifié "la compression du cou" comme cause du décès.

Des experts médicaux seront convoqués pour en débattre devant les jurés mais dès jeudi, l'avocat du policier, Eric Nelson, a cherché à étayer sa thèse lors de l'audition de Courteney Ross, une femme blanche de 45 ans qui a entretenu une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort.

Très émue, cette mère de deux enfants a dépeint un homme "plein d'énergie", "doux" avec qui la vie était "une aventure" avant d'évoquer avec pudeur leur consommation de drogues.

"C'est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu'ils souffrent de douleurs chroniques. Moi c'était au cou, lui au dos...", a-t-elle simplement expliqué.

- "Brutalité" -

Me Nelson l'a alors assaillie de questions sur la nature des drogues consommées, sur les effets de certaines pilules, sur leurs sources d'approvisionnement et sur un séjour à l'hôpital de George Floyd, début mars dernier, pour overdose.

Il a également souligné qu'ils avaient parfois acheté des drogues aux deux personnes qui se trouvaient avec George Floyd au moment de sa mort. L'un d'eux, Morries Hall, a déposé un recours jeudi pour éviter de témoigner au procès.

La stratégie de Me Nelson a suscité le courroux de la famille Floyd qui a dénoncé "une tactique facile quand les faits sont contre vous".

"Des dizaines de milliers d'Américains luttent contre l'auto-médication et une addiction aux opiacés et sont traités avec dignité, respect et soutien, et non avec brutalité", ont écrit leurs avocats dans un communiqué, en se disant confiants dans la capacité des jurés à "passer outre".

Le procès de Derek Chauvin, qui comparaît libre, doit durer jusqu'à la fin avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois ex-collègues Alexander Kueng, Thomas Lane et Tou Thao, seront jugés en août pour "complicité de meurtre".

chp/cjc

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APR 1

A la barre, la petite amie de George Floyd pressée de questions sur leur consommation de drogues #

4/1/2021, 6:05 PM
Minneapolis, USA

L'avocat du policier blanc Derek Chauvin, accusé du meurtre de George Floyd, a commencé jeudi à construire sa défense, en interrogeant longuement la petite amie de l'Afro-Américain sur leur consommation d'opiacés.

Après trois jours de témoignages accablants pour l'agent de police, son avocat Eric Nelson a adopté une posture plus offensive face à Courteney Ross, une femme blanche de 45 ans qui a entretenu une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort.

Le quadragénaire noir est décédé le 25 mai à Minneapolis après avoir été maintenu au sol pendant plus de neuf minutes, avec le genou de Derek Chauvin sur le cou. L'agent de 45 ans, inculpé de meurtre dans ce dossier qui a suscité un fort émoi dans le monde entier, plaide non coupable.

Son avocat assure qu'il n'a pas causé la mort de George Floyd mais que l'Afro-Américain de 46 ans a succombé à une overdose au fentanyl, combinée à des problèmes de santé. L'autopsie officielle a bien retrouvé des traces de ce puissant opiacé de synthèse dans le corps de la victime mais a identifié "la compression du cou" comme cause du décès.

Des experts médicaux seront convoqués pour en débattre devant les jurés mais dès jeudi, Eric Nelson a cherché à rassembler des éléments allant dans son sens lors de l'interrogatoire de Mme Ross.

L'accusation avait tenté de déminer le terrain en la faisant parler de leur relation. Très émue, cette mère de deux enfants avait dépeint un homme "plein d'énergie", "doux" avec qui la vie était "une aventure".

- "Tactique facile" -

Quant à leur usage de drogues, "c'est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu'ils souffrent de douleurs chroniques. Moi c'était au cou, lui au dos...", avait-elle simplement expliqué au procureur.

Me Nelson est ensuite entré en jeu, en l'assaillant de questions sur la nature des drogues consommées, sur les effets de certaines pilules, sur leurs sources d'approvisionnement et sur un séjour à l'hôpital de George Floyd, début mars dernier, pour overdose.

Il a également souligné qu'ils avaient parfois acheté des drogues aux deux personnes qui se trouvaient avec George Floyd au moment de sa mort. L'un d'eux, Morries Hall, a déposé un recours jeudi pour éviter de témoigner au procès.

La stratégie de Me Nelson a suscité le courroux de la famille Floyd qui a dénoncé "une tactique facile quand les faits sont contre vous".

"Des dizaines de milliers d'Américains luttent contre l'auto-médication et une addiction aux opiacés et sont traités avec dignité, respect et soutien, et non avec brutalité", ont écrit leurs avocats dans un communiqué, en se disant confiants dans la capacité des jurés à "passer outre".

- "Pas bon signe" -

La veille, les derniers instants de George Floyd avaient été joués et rejoués avec des séquences, quasi insoutenables, captées par des caméras de surveillance, des téléphones portables et les caméras-piétons des policiers.

Sur ces images, on voit le quadragénaire râler, haleter, supplier à plus de vingt reprises, "Je ne peux pas respirer", avant de se taire.

Derek Chauvin maintient sa pression, même quand ses collègues notent que George Floyd "s'est évanoui" et n'a "plus de pouls", et même plusieurs secondes après l'arrivée d'une ambulance.

Un secouriste, qui se trouvait dans le véhicule, a raconté jeudi que le quadragénaire ne présentait déjà plus aucun signe de vie. Son rythme cardiaque était "plat", "ce qui veut dire que le coeur ne pompait pas de sang", a précisé Zachary Bravinder.

"Ce n'est pas bon signe pour la réanimation du patient", a-t-il ajouté, en décrivant les efforts infructueux pour le ranimer.

Le procès de Derek Chauvin, qui comparaît libre, doit durer jusqu'à la fin avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois ex-collègues Alexander Kueng, Thomas Lane et Tou Thao, seront jugés en août pour "complicité de meurtre".

chp/dax

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APR 1

A la barre, la petite amie de George Floyd assaillie de questions sur leur consommation de drogues #

4/1/2021, 5:23 PM

L'avocat du policier blanc Derek Chauvin, accusé du meurtre de George Floyd, a commencé jeudi à construire sa défense, en interrogeant longuement la petite amie de l'Afro-Américain sur leur consommation d'opiacés.

Après trois jours de témoignages accablants pour l'agent de police, son avocat Eric Nelson a adopté une posture plus offensive face à Courteney Ross, une femme blanche de 45 ans qui a entretenu une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort.

Le quadragénaire noir est décédé le 25 mai à Minneapolis après avoir été maintenu au sol pendant plus de neuf minutes, avec le genou de Derek Chauvin sur le cou. L'agent de 45 ans, inculpé de meurtre dans ce dossier qui a suscité un fort émoi dans le monde entier, plaide non coupable.

Son avocat assure qu'il n'a pas causé la mort de George Floyd mais que l'Afro-Américain de 46 ans a succombé à une overdose au fentanyl, combinée à des problèmes de santé. L'autopsie officielle a bien retrouvé des traces de ce puissant opiacé de synthèse dans le corps de la victime mais a identifié "la compression du cou" comme cause du décès.

Des experts médicaux seront convoqués pour en débattre devant les jurés mais dès jeudi, Eric Nelson a cherché à rassembler des éléments allant dans son sens lors de l'interrogatoire de Mme Ross.

L'accusation avait tenté de déminer le terrain en la faisant parler de leur relation. Très émue, cette mère de deux enfants avait dépeint un homme "plein d'énergie", "doux" avec qui la vie était "une aventure".

- "Tactique facile" -

Quant à leur usage de drogues, "c'est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu'ils souffrent de douleurs chroniques. Moi c'était au cou, lui au dos...", avait-elle simplement expliqué au procureur.

Me Nelson est ensuite entré en jeu, en l'assaillant de questions sur la nature des drogues consommées, sur les effets de certaines pilules, sur leurs sources d'approvisionnement et sur un séjour à l'hôpital de George Floyd, début mars dernier, pour overdose.

Il a également souligné qu'ils avaient parfois acheté des drogues aux deux personnes qui se trouvaient avec George Floyd au moment de sa mort. L'un d'eux, Morries Hall, a déposé un recours jeudi pour éviter de témoigner au procès.

La stratégie de Me Nelson a suscité le courroux de la famille Floyd qui a dénoncé "une tactique facile quand les faits sont contre vous".

"Des dizaines de milliers d'Américains luttent contre l'auto-médication et une addiction aux opiacés et sont traités avec dignité, respect et soutien, et non avec brutalité", ont écrit leurs avocats dans un communiqué, en se disant confiants dans la capacité des jurés à "passer outre".

- "Costaud" -

Les trois jours précédents ont vu défiler à la barre des témoins du drame qui, encore clairement traumatisés, ont décrit leurs efforts infructueux pour tenter de convaincre le policier de relâcher la pression.

Les derniers instants de George Floyd ont été joués et rejoués avec des séquences, quasi insoutenables, captées par des caméras de surveillance, des téléphones portables et les caméras-piétons des policiers.

Sur ces images, on voit le quadragénaire râler, haleter, supplier à plus de vingt reprises, "Je ne peux pas respirer". Derek Chauvin maintient sa pression même quand ses collègues notent que George Floyd "s'est évanoui" et n'a "plus de pouls".

Sur une vidéo, on le voit expliquer à un badaud qu'il devait "contrôler" George Floyd parce qu'il était "costaud" et "apparemment drogué".

Remis en liberté, Derek Chauvin comparaît libre mais n'a pas encore pris la parole.

Son procès doit durer jusqu'à la fin avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois ex-collègues Alexander Kueng, Thomas Lane et Tou Thao, seront jugés en août pour "complicité de meurtre".

chp/iba

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