Bélarus/Tikhanovskaïa: la pression doit être maintenue sur le régime de Loukachenko #

Svetlana Tikhanovskaïa, cheffe de file de l'opposition bélarusse, a plaidé mardi pour le maintien par l'Occident de la pression sur le régime d'Alexandre Loukachenko, tout en implorant de ne pas mettre son pays sur le même plan que la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine.

"Loukachenko ne doit en aucun cas être légitimé sur la scène internationale", a insisté l'opposante auprès du quotidien polonais Rzeczpospolita, deux ans jour pour jour après le scrutin présidentiel dont elle a revendiqué la victoire, amorçant un mouvement de contestation sévèrement réprimé.

1261 prisonniers politiques sont toujours détenus au Bélarus au 9 août 2022, selon Viesna, l'une des principales organisations de défense des droits de l'Homme dans ce pays.

Selon Mme Tikhanovskaïa, les sanctions prises par les pays occidentaux à l'encontre du régime d'Alexandre Loukachenko restent imparfaites et ne contraignent pas le pouvoir à la libération des prisonniers politiques.

"Les sanctions ont été prises, mais elles présentent beaucoup de lacunes et de possibilités de contournement", a regretté Mme Tikhanovskaïa.

"Les pays occidentaux arguent qu'ils ne veulent pas pénaliser les travailleurs biélorusses avec les sanctions, mais les prisonniers retenus derrière les barreaux ne souffrent-ils pas aussi ? (...) L'Occident doit ouvrir les yeux", a argué l'opposante dont l'époux, dissident incarcéré depuis mai 2020, a été condamné à 18 ans de camp.

Mme Tikhanovskaïa, qui vit en exil en Lituanie voisine, a par ailleurs convenu que la guerre en Ukraine a renforcé la dépendance du Bélarus vis-à-vis du Kremlin auquel Alexandre Loukachenko apparaît plus fidèle que jamais, le pays servant désormais de base arrière aux forces russes.

Mais, a-t-elle insisté, "l'Occident ne doit pas mettre l'Occident dans le même sac que la Russie (...) mais doit bien faire comprendre au Kremlin qu'une annexion du Bélarus par la Russie est inenvisageable".

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