RDC: les ADF accusés d'avoir tué 6 personnes, le M23 d'avoir bombardé une centrale #
Deux groupes rebelles actifs dans l'est de la République démocratique du Congo ont été accusés mercredi l'un d'avoir tué au moins six personnes en Ituri, l'autre d'avoir bombardé le chantier d'une centrale hydroélectrique dans le Nord-Kivu.
Des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) ont tué mardi soir six civils dans leur fuite après une incursion dans le village de Lolwa, en Ituri, a précisé le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des opérations militaires dans la province.
Selon lui, l'armée a pu libérer quinze autres personnes qui avaient été emmenées par les rebelles, dont un élément a été "neutralisé" et trois autres capturés.
Dieudonné Lossa Dhekana, coordonnateur de la société civile d'Ituri, a de son côté indiqué que sept personnes avaient été tuées par les ADF dans cette attaque.
Le groupe ADF est présenté par l'organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale. Il est accusé de massacres de milliers de civils dans l'est congolais et d'attentats jihadistes en Ouganda.
Par ailleurs, des combats ont été signalés mardi dans la province voisine du Nord-Kivu avec le M23 (Mouvement du 23 mars), une ancienne rébellion tutsi réapparue en fin d'année dernière que Kinshasa affirme soutenue par le Rwanda (ce que dément Kigali).
Dans un communiqué, l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a déploré mercredi une "attaque à l'artillerie sur le chantier de construction de la nouvelle centrale de Rwanguba" dans le parc national des Virunga, célèbre pour ses gorilles de montagne. Selon les communautés locales, les tirs provenaient de positions du M23, précise le texte.
"Aucune victime n'est à déplorer parmi les membres du personnel", mais "plusieurs victimes sont décédées dans les villages alentour", selon l'ICCN, et les dégâts matériels sur le chantier sont "significatifs", indique le communiqué.
Des sources médicales ont de leur côté évoqué une douzaine de blessés mardi dans ce secteur.
L'Union européenne en RDC, qui soutient ce chantier notamment, a dit sur Twitter avoir appris "avec indignation" ce bombardement "par le M23". "L'UE condamne avec la dernière énergie ce sabotage d'un ouvrage d'utilité publique destiné à fournir l'électricité aux habitants du Nord-Kivu" et "demande instamment au M23 de déposer les armes et de se retirer des zones occupées", a-t-elle ajouté.
jjp-gm-hbm/at/cl
RDC: hostilité ou espoir, la présence de militaires burundais fait débat au Sud-Kivu #
Certains sont hostiles, d'autres attendent de voir: les habitants du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, se montraient partagés mercredi face à la présence officielle sur leur sol de militaires burundais chargés de lutter contre les groupes armés.
Le médecin congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, avait déjà manifesté son hostilité au projet de déploiement d'une force régionale dans l'est de son pays, en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, certains locaux, d'autres constitués de miliciens originaires de pays voisins.
Il l'a confirmée dans un tweet au lendemain de l'annonce lundi par l'armée congolaise du déploiement en RDC d'un contingent burundais, le premier dans le cadre de la force de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC). Ce déploiement "démontre l'échec de la diplomatie", c'est "une humiliation de plus pour notre Nation", a estimé le célèbre gynécologue.
"Mettons fin à l'externalisation de la sécurité par des Etats déstabilisateurs et oeuvrons à la réforme de notre armée pour la rendre professionnelle et opérationnelle", a-t-il plutôt demandé.
En juin, l'EAC avait décidé de mettre sur pied cette force régionale, chargeant les armées kényane et ougandaise de se déployer aux côtés des militaires congolais dans le Nord-Kivu et l'Ituri, l'armée sud-soudanaise dans le Haut-Uélé et les Burundais dans le Sud-Kivu. Kinshasa, accusant le Rwanda de soutenir activement une rébellion (le M23) dans le Nord-Kivu, a refusé que Kigali participe à cette force.
Ces "entrées dites officielles de troupes étrangères ne viennent qu'accentuer le problème au lieu de le résoudre", a également regretté une organisation de la société civile du Sud-Kivu, la "Nouvelle dynamique de la société civile", en accusant "la plupart de ces armées" de se trouver sur le sol congolais depuis plusieurs années.
Certains pays de la région appuient des groupes armés dans l'est de la RDC "afin d'y maintenir le chaos" et de "tirer les bénéfices du pillage de nos ressources minières", affirme cette organisation.
Face à la persistance des violences que ni l'armée congolaise ni l'ONU ne parviennent à stopper, d'autres associations locales de la société civile saluent en revanche la venue du contingent burundais, cantonné dans un centre d'instruction dans la région d'Uvira, au sud de Bukavu, avant son déploiement sur le terrain.
Saint-Cadet Kibibi par exemple, président de la société civile de Minembwe interrogé par l'AFP depuis Bukavu, la juge "bienvenue", tout en s'interrogeant sur la capacité de ces militaires à ramener la paix. "Nous voulons voir cette force faire correctement son travail, dans le respect du droit international humanitaire", demande-t-il. Kelvin Bwija, pour la "Société civile des compatriotes/Uvira-Fizi", souhaite de son côté que les autorités fixent "la durée précise de ces opérations".
Aux violences entre communautés dans la région s'ajoutent des troubles liés à la présence de groupes rebelles burundais tels que RED-Tabara et FNL (Forces nationales de libération).
ro/at/cl
RDC: nouvelle attaque meurtrière de site minier en Ituri (nord-est) #
Une nouvelle attaque de site d'exploitation d'or attribuée à des miliciens a fait 16 morts mardi matin en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ont annoncé des sources locales.
Une précédente attaque de site d'exploitation artisanale d'or avait fait quatre morts il y a moins d'une semaine dans le même territoire de Djugu, où deux ressortissants chinois avaient également été pris en otages.
Dans les deux cas, la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), qui prétend défendre en Ituri les intérêts des Lendu contre la communauté rivale Hema, est accusée.
"Des miliciens Codeco ont fait irruption entre 05h00 et 06h00 au site minier situé au village Sumbu", à une quarantaine de km du lieu de l'attaque de la semaine dernière, a déclaré Assani Ngadjole, président de la société civile de la "chefferie" (entité coutumière et administrative) de Mambisa.
"Ils ont tué des civils, en majorité des agriculteurs et ceux qui travaillent dans ce site minier", a-t-il ajouté, affirmant avoir personnellement vu les corps de 12 civils et de quatre militaires.
Henri Tchele Yoga Krilo, chef de Mambisa, a également évoqué ce bilan de 12 civils morts, parmi lesquels selon lui deux enfants et deux femmes, et 4 militaires tués.
"Ces militaires étaient commis à la garde d'une coopérative minière installée dans le village", ont indiqué MM. Ngadjole et Krilo, accusant les miliciens d'avoir également volé du matériel de cette coopérative et "une bonne quantité d'or".
Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée dans la province, a confirmé la mort de quatre soldats qui, a-t-il déclaré à l'AFP, "ont versé leur sang pour défendre et protéger la population". il n'a pas confirmé le bilan des morts civils.
La milice Codeco est considérée comme l'une des plus meurtrières de l'Est congolais, région en proie aux violences de dizaines de groupes armés. En plus des civils et des militaires, les miliciens Codeco s'attaquent également aux déplacés et à des humanitaires.
L'Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placés sous état de siège depuis mai 2021. Cette mesure exceptionnelle a donné les pleins pouvoirs aux officiers de l'armée et de la police pour lutter contre ces groupes armés. Mais cette mesure n'a jusqu'à présent pas réussi à stopper les tueries.
jjp/at/cl
Traque des groupes armés en RDC: des soldats burundais déployés dans l'est #
Un contingent de l'armée burundaise est déployé dans l'est de la République démocratique du Congo pour traquer des groupes armés locaux et étrangers récalcitrants au processus de paix voulu par des chefs d'États de la Communauté des États d'Afrique de l'est (EAC), a annoncé lundi l'armée congolaise.
"Depuis ce lundi 15 août 2022, le contingent des forces de défense du Burundi est entré officiellement en RDC (...) dans le cadre de la mutualisation des forces prônée par les chefs d'États de l'EAC", a annoncé à l'AFP le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l'armée au Sud-Kivu (est).
"Le contingent burundais est le premier qui s'est déployé dans le cadre de la force régionale de l'EAC", a précisé l'officier.
Constitué d'"un nombre important des militaires", il est placé sous le commandement des FARDC (Forces armées de la RDC) et est cantonné actuellement dans un centre d'instruction de la région d'Uvira en RDC, a expliqué l'officier. La région d'Uvira est frontalière du Burundi.
Avec leurs homologues congolais, ces soldats ont "pour mission de traquer tous les groupes armées étrangers et locaux afin de restaurer la paix promise" dans l'est congolais, a ajouté l'officier.
Le chef des opérations militaires dans le Sud-Kivu (est), le général Ramazani Fundi, a appelé "la population au calme et à collaborer d'une manière franche avec les forces loyalistes afin de mettre un terme à cet activisme des forces irrégulières", a encore dit l'officier.
En début d'année, des responsables locaux et la société civile avaient dénoncé l'entrée des militaires burundais sur le sol congolais, exigeant des explications aux autorités.
L'armée congolaise a toujours démenti une entrée des militaires burundais en RDC, estimant qu'il s'agissait des combattants de groupes armés habillés de manière semblable à l'armée burundaise dans le but de provoquer la confusion.
En juin, des chefs d'États membres de l'EAC avaient décidé de mettre sur pieds une force régionale, appelée à travailler avec l'armée congolaise en vue de mettre fin aux violences des groupes armés dans l'est de la RDC.
Les chefs d'États ont reparti les forces de la manière suivante: l'armée congolaise en partenariat avec les armées kényane et ougandaise vont se déployer dans le Nord-Kivu et l'Ituri. Les FARDC et l'armée sud-soudanaise se chargeront de la traque des groupes armés dans la province du Haut-Uèle (nord-est)
La RDC, riche en minerais et en ressources naturelles, est en proie à d'une centaine de groupes armés dans l'Est, dont la plupart sont un héritage de deux guerres régionales il y a près de trois décennies.
ro-bmb/cpy/cl
RDC: l'armée annonce avoir tué dix membres du groupe armé ADF dans le nord-est #
L'armée congolaise a annoncé lundi avoir tué dix membres du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) et capturé six autres, dont deux enfants, lors d'offensives en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, selon un communiqué.
"Nos hommes ont mené des opérations dimanche dans la région de Boga et Mitego contre les ADF dans le territoire d'Irumu. Il y a eu contact avec l'ennemi. Nous avons neutralisé (tué) dix éléments ADF et leurs supplétifs", a déclaré le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée en Ituri.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont aussi capturé six ADF, dont deux enfants de moins de dix ans de nationalité ougandaise et congolaise, a expliqué l'officier, précisant que cette opération a été menée exclusivement par l'armée congolaise.
Depuis fin novembre, les armées congolaise et ougandaise mènent des opérations conjointes contre les ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, sans mettre fin aux massacres des civils dans ces deux provinces.
"Dimanche, nous avons découvert cinq corps de civils tués par les ADF près de la rivière Mutuweyi", a déclaré à l'AFP Vincent Telamboli, président de la jeunesse du territoire de Mambasa, qui a supervisé l'opération de recherche des corps. Généralement, les massacres des ADF sont enregistrés plutôt dans le territoire d'Irumu.
Le groupe armé ADF est présenté par l'organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP en anglais). L'EI revendique certaines attaques de ce groupe.
Les ADF sont accusés d'être responsables de massacres de milliers de civils dans l'est congolais et d'avoir commis des attentats en Ouganda.
jjp-bmb/cl
Traque des groupes armés en RDC: des soldats burundais déployés dans l'est #
Un contingent de l'armée burundaise est déployé dans l'est de la République démocratique du Congo pour traquer des groupes armés locaux et étrangers récalcitrants au processus de paix voulu par des chefs d'États de la Communauté des États d'Afrique de l'est (EAC), a annoncé dimanche l'armée congolaise.
"Depuis ce lundi 15 août 2022, le contingent des forces de défense du Burundi est entré officiellement en RDC (...) dans le cadre de la mutualisation des forces prônée par les chefs d'États de l'EAC", a annoncé à l'AFP le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l'armée au Sud-Kivu (est).
Le contingent constitué d'"un nombre important des militaires" est placé sous le commandement des FARDC (Forces armées de la RDC) et cantonné à actuellement dans un centre d'instruction de la région d'Uvira en RDC, a expliqué l'officier. La région d'Uvia est frontalière du Burundi.
Avec leurs homologues congolais, ces soldats ont "pour mission de traquer tous les groupes armées étrangers et locaux afin de restaurer la paix promise" dans l'est congolais, a ajouté l'officier.
Le chef des opérations militaires dans le Sud-Kivu (est), le général Ramazani Fundi, a appelé "la population au calme et à collaborer d'une manière franche avec les forces loyalistes afin de mettre un terme à cet activisme des forces irrégulières", a encore dit l'officier.
En juin, des chefs d'États membres de l'EAC avaient décidé de mettre sur pieds une force régionale, appelée à travailler avec l'armée congolaise en vue de mettre fin aux violences des groupes armés dans l'est de la RDC.
La RDC, riche en minerais et en ressources naturelles, est en proie à d'une centaine de groupes armés dans l'Est, dont la plupart sont un héritage de deux guerres régionales il y a près de trois décennies.
ro-bmb/cpy
Mourir de faim ou braver les tirs rebelles: choix difficile des déplacés de l'est de RDC #
"Nous sommes partagés entre mourir de faim ou prendre le risque de se ravitailler en nourriture dans nos propres champs et nous faire tirer dessus par les rebelles": le choix est difficile pour Furaha Nyimutozo et les autres déplacés de guerre de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) constitue le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC. Vaincus en 2013, ces rebelles ont repris les armes depuis fin 2021 et pris le contrôle de plusieurs localités.
Depuis cette date, le HCR a enregistré environ "200.000 nouveaux déplacés" à Rutshuru, selon Blaise Ngoy, son chargé de la communication au Nord-Kivu. "La majorité vit dans des familles d'accueil" et "4.000 ménages" sont pris en charge par le HCR.
Entre janvier et juin, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a enregistré 900.000 déplacés en RDC.
Au stade de Rugabo, on aperçoit une foule devant ce lieu qui abritait avant la guerre des rencontres de football. Les regards sont attirés par d'énormes tentes de couleur blanche portant les lettres à l'encre bleu du HCR ainsi que par la fumée de bois de cuisson.
Dans ce stade, 1.500 familles sont hébergées, reparties sous des tentes pouvant recevoir chacune jusqu'à plus de 40 ménages composés des parents et d'une moyenne de quatre enfants.
"Nous avons besoin de 225 millions des dollars pour répondre aux besoins des déplacés de l'est de la RDC. Mais à ce jour, nous avons 43 millions, soit 19%", explique Pierre Atchom, chef du bureau HCR à Goma, à une équipe de l'AFP.
"Les besoins sont énormes et la crise ne fait que s'enliser", regrette-t-il, redoutant les conséquences néfastes d'une cessation définitive d'activités du HCR dans cette région qui ne suscite pas autant d'attention que la guerre en Ukraine.
"Pour quelqu'un qui a une famille, c'est la galère. Nous demandons de l'aide afin que nous puissions regagner nos villages", plaide Julienne Nyiramana, mère de quatre enfants.
"Nous serons exterminés par la faim, dès que le HCR va se retrouver dans l'impossibilité d'intervenir pour nous aider", alerte Emmanuel Hakizimwami, un déplacé de 35 ans, père de 4 enfants.
Dans le site, la vie n'est pas facile: "Mes enfants mangeaient au moins trois fois par jour dans notre village. Ici on mange difficilement une fois", se désole en larme Antoinette Semucho âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Son village est occupé par des rebelles du M23. "Qu'allons-nous devenir lorsqu'il n'y aura plus rien" de la part du HCR ?, s'interroge-t-elle.
Sous un soleil de plomb, Innés, une fillette de 10 ans habillée d'une blouse noirâtre en lambeaux, joue avec son frère au ventre bedonnant alors que sa peau colle aux os. D'autres enfants, sales, présentent les mêmes signes de malnutrition.
Le même spectacle s'offre à Ntamugenga, un village situé dans une vallée surplombée par une colline qui sert de position avancée du M23. Quelque 7.200 familles sont réparties dans quatre sites. La ligne de front est située à 500 mètres de ce village qui abrite quatre sites des réfugiés.
Ici, les champs de bananiers qui séparent l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont un piège pour celui qui s'y hasarderait pour chercher de la nourriture. "Pour les rebelles, celui qui s'approche des champs est considéré comme militaire ou informateur et donc espion de l'armée", explique Célestin Nyamugira chef de ce village. "Souvent, ils tirent sans sommation", regrette-t-il.
"Avec trois autres femmes déplacées, nous avions tenté de chercher de la nourriture. Les rebelles nous ont ravi ce que nous avions récolté et fouetté sur nos seins. Nous avons fini notre course à l'hôpital", témoigne Espérance, 32 ans et mère de trois enfants.
Il faut que le gouvernement trouve "une solution pour ramener la paix", avertit Célestin Nyamugira, chef du village de Ntamugenga, pour que les habitants regagnent leur habitation et "éviter que les enfants et les vieillards périssent de faim ici."
hbm-bmb/cpy
Mourir de faim ou braver les tirs rebelles: choix difficile des déplacés de l'est de RDC #
"Nous sommes partagés entre mourir de faim ou prendre le risque de se ravitailler en nourriture dans nos propres champs et nous faire tirer dessus par les rebelles": le choix est difficile pour Furaha Nyimutozo et les autres déplacés de guerre de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) constitue le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC. Vaincus en 2013, ces rebelles ont repris les armes depuis fin 2021 et pris le contrôle de plusieurs localités.
Depuis cette date, le HCR a enregistré environ "200.000 nouveaux déplacés" à Rutshuru, selon Blaise Ngoy, son chargé de la communication au Nord-Kivu. "La majorité vit dans des familles d'accueil" et "4.000 ménages" sont pris en charge par le HCR.
Entre janvier et juin, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a enregistré 900.000 déplacés en RDC.
Au stade de Rugabo, on aperçoit une foule devant ce lieu qui abritait avant la guerre des rencontres de football. Les regards sont attirés par d'énormes tentes de couleur blanche portant les lettres à l'encre bleu du HCR ainsi que par la fumée de bois de cuisson.
Dans ce stade, 1.500 familles sont hébergées, reparties sous des tentes pouvant recevoir chacune jusqu'à plus de 40 ménages composés des parents et d'une moyenne de quatre enfants.
"Nous avons besoin de 225 millions des dollars pour répondre aux besoins des déplacés de l'est de la RDC. Mais à ce jour, nous avons 43 millions, soit 19%", explique Pierre Atchom, chef du bureau HCR à Goma, à une équipe de l'AFP.
"Les besoins sont énormes et la crise ne fait que s'enliser", regrette-t-il, redoutant les conséquences néfastes d'une cessation définitive d'activités du HCR dans cette région qui ne suscite pas autant d'attention que la guerre en Ukraine.
"Pour quelqu'un qui a une famille, c'est la galère. Nous demandons de l'aide afin que nous puissions regagner nos villages", plaide Julienne Nyiramana, mère de quatre enfants.
"Nous serons exterminés par la faim, dès que le HCR va se retrouver dans l'impossibilité d'intervenir pour nous aider", alerte Emmanuel Hakizimwami, un déplacé de 35 ans, père de 4 enfants.
Dans le site, la vie n'est pas facile: "Mes enfants mangeaient au moins trois fois par jour dans notre village. Ici on mange difficilement une fois", se désole en larme Antoinette Semucho âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Son village est occupé par des rebelles du M23. "Qu'allons-nous devenir lorsqu'il n'y aura plus rien" de la part du HCR ?, s'interroge-t-elle.
Sous un soleil de plomb, Innés, une fillette de 10 ans habillée d'une blouse noirâtre en lambeaux, joue avec son frère au ventre bedonnant alors que sa peau colle aux os. D'autres enfants, sales, présentent les mêmes signes de malnutrition.
Le même spectacle s'offre à Ntamugenga, un village situé dans une vallée surplombée par une colline qui sert de position avancée du M23. Quelque 7.200 familles sont réparties dans quatre sites. La ligne de front est située à 500 mètres de ce village qui abrite quatre sites des réfugiés.
Ici, les champs de bananiers qui séparent l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont un piège pour celui qui s'y hasarderait pour chercher de la nourriture. "Pour les rebelles, celui qui s'approche des champs est considéré comme militaire ou informateur et donc espion de l'armée", explique Célestin Nyamugira chef de ce village. "Souvent, ils tirent sans sommation", regrette-t-il.
"Avec trois autres femmes déplacées, nous avions tenté de chercher de la nourriture. Les rebelles nous ont ravi ce que nous avions récolté et fouetté sur nos seins. Nous avons fini notre course à l'hôpital", témoigne Espérance, 32 ans et mère de trois enfants.
Il faut que le gouvernement trouve "une solution pour ramener la paix", avertit Célestin Nyamugira, chef du village de Ntamugenga, pour que les habitants regagnent leur habitation et "éviter que les enfants et les vieillards périssent de faim ici."
hbm-bmb/cpy
Mourir de faim ou braver les tirs rebelles: choix difficile des déplacés de l'est de RDC #
"Nous sommes partagés entre mourir de faim ou prendre le risque de se ravitailler en nourriture dans nos propres champs et nous faire tirer dessus par les rebelles": le choix est difficile pour Furaha Nyimutozo et les autres déplacés de guerre de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) constitue le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC. Vaincus en 2013, ces rebelles ont repris les armes depuis fin 2021 et pris le contrôle de plusieurs localités.
Depuis cette date, le HCR a enregistré environ "200.000 nouveaux déplacés" à Rutshuru, selon Blaise Ngoy, son chargé de la communication au Nord-Kivu. "La majorité vit dans des familles d'accueil" et "4.000 ménages" sont pris en charge par le HCR.
Entre janvier et juin, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a enregistré 900.000 déplacés en RDC.
Au stade de Rugabo, on aperçoit une foule devant ce lieu qui abritait avant la guerre des rencontres de football. Les regards sont attirés par d'énormes tentes de couleur blanche portant les lettres à l'encre bleu du HCR ainsi que par la fumée de bois de cuisson.
Dans ce stade, 1.500 familles sont hébergées, reparties sous des tentes pouvant recevoir chacune jusqu'à plus de 40 ménages composés des parents et d'une moyenne de quatre enfants.
"Nous avons besoin de 225 millions des dollars pour répondre aux besoins des déplacés de l'est de la RDC. Mais à ce jour, nous avons 43 millions, soit 19%", explique Pierre Atchom, chef du bureau HCR à Goma, à une équipe de l'AFP.
"Les besoins sont énormes et la crise ne fait que s'enliser", regrette-t-il, redoutant les conséquences néfastes d'une cessation définitive d'activités du HCR dans cette région qui ne suscite pas autant d'attention que la guerre en Ukraine.
"Pour quelqu'un qui a une famille, c'est la galère. Nous demandons de l'aide afin que nous puissions regagner nos villages", plaide Julienne Nyiramana, mère de quatre enfants.
"Nous serons exterminés par la faim, dès que le HCR va se retrouver dans l'impossibilité d'intervenir pour nous aider", alerte Emmanuel Hakizimwami, un déplacé de 35 ans, père de 4 enfants.
Dans le site, la vie n'est pas facile: "Mes enfants mangeaient au moins trois fois par jour dans notre village. Ici on mange difficilement une fois", se désole en larme Antoinette Semucho âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Son village est occupé par des rebelles du M23. "Qu'allons-nous devenir lorsqu'il n'y aura plus rien" de la part du HCR ?, s'interroge-t-elle.
Sous un soleil de plomb, Innés, une fillette de 10 ans habillée d'une blouse noirâtre en lambeaux, joue avec son frère au ventre bedonnant alors que sa peau colle aux os. D'autres enfants, sales, présentent les mêmes signes de malnutrition.
Le même spectacle s'offre à Ntamugenga, un village situé dans une vallée surplombée par une colline qui sert de position avancée du M23. Quelque 7.200 familles sont réparties dans quatre sites. La ligne de front est située à 500 mètres de ce village qui abrite quatre sites des réfugiés.
Ici, les champs de bananiers qui séparent l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont un piège pour celui qui s'y hasarderait pour chercher de la nourriture. "Pour les rebelles, celui qui s'approche des champs est considéré comme militaire ou informateur et donc espion de l'armée", explique Célestin Nyamugira chef de ce village. "Souvent, ils tirent sans sommation", regrette-t-il.
"Avec trois autres femmes déplacées, nous avions tenté de chercher de la nourriture. Les rebelles nous ont ravi ce que nous avions récolté et fouetté sur nos seins. Nous avons fini notre course à l'hôpital", témoigne Espérance, 32 ans et mère de trois enfants.
Il faut que le gouvernement trouve "une solution pour ramener la paix", avertit Célestin Nyamugira, chef du village de Ntamugenga, pour que les habitants regagnent leur habitation et "éviter que les enfants et les vieillards périssent de faim ici."
hbm-bmb/cpy
Mourir de faim ou braver les tirs rebelles: choix difficile des déplacés de l'est de RDC #
"Nous sommes partagés entre mourir de faim ou prendre le risque de se ravitailler en nourriture dans nos propres champs et nous faire tirer dessus par les rebelles": le choix est difficile pour Furaha Nyimutozo et les autres déplacés de guerre de la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) constitue le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi dans l'est de la RDC. Vaincus en 2013, ces rebelles ont repris les armes depuis fin 2021 et pris le contrôle de plusieurs localités.
Depuis cette date, le HCR a enregistré environ "200.000 nouveaux déplacés" à Rutshuru, selon Blaise Ngoy, son chargé de la communication au Nord-Kivu. "La majorité vit dans des familles d'accueil" et "4.000 ménages" sont pris en charge par le HCR.
Entre janvier et juin, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a enregistré 900.000 déplacés en RDC.
Au stade de Rugabo, on aperçoit une foule devant ce lieu qui abritait avant la guerre des rencontres de football. Les regards sont attirés par d'énormes tentes de couleur blanche portant les lettres à l'encre bleu du HCR ainsi que par la fumée de bois de cuisson.
Dans ce stade, 1.500 familles sont hébergées, reparties sous des tentes pouvant recevoir chacune jusqu'à plus de 40 ménages composés des parents et d'une moyenne de quatre enfants.
"Nous avons besoin de 225 millions des dollars pour répondre aux besoins des déplacés de l'est de la RDC. Mais à ce jour, nous avons 43 millions, soit 19%", explique Pierre Atchom, chef du bureau HCR à Goma, à une équipe de l'AFP.
"Les besoins sont énormes et la crise ne fait que s'enliser", regrette-t-il, redoutant les conséquences néfastes d'une cessation définitive d'activités du HCR dans cette région qui ne suscite pas autant d'attention que la guerre en Ukraine.
"Pour quelqu'un qui a une famille, c'est la galère. Nous demandons de l'aide afin que nous puissions regagner nos villages", plaide Julienne Nyiramana, mère de quatre enfants.
"Nous serons exterminés par la faim, dès que le HCR va se retrouver dans l'impossibilité d'intervenir pour nous aider", alerte Emmanuel Hakizimwami, un déplacé de 35 ans, père de 4 enfants.
Dans le site, la vie n'est pas facile: "Mes enfants mangeaient au moins trois fois par jour dans notre village. Ici on mange difficilement une fois", se désole en larme Antoinette Semucho âgée de 25 ans et mère de deux enfants.
Son village est occupé par des rebelles du M23. "Qu'allons-nous devenir lorsqu'il n'y aura plus rien" de la part du HCR ?, s'interroge-t-elle.
Sous un soleil de plomb, Innés, une fillette de 10 ans habillée d'une blouse noirâtre en lambeaux, joue avec son frère au ventre bedonnant alors que sa peau colle aux os. D'autres enfants, sales, présentent les mêmes signes de malnutrition.
Le même spectacle s'offre à Ntamugenga, un village situé dans une vallée surplombée par une colline qui sert de position avancée du M23. Quelque 7.200 familles sont réparties dans quatre sites. La ligne de front est située à 500 mètres de ce village qui abrite quatre sites des réfugiés.
Ici, les champs de bananiers qui séparent l'armée congolaise et les rebelles du M23 sont un piège pour celui qui s'y hasarderait pour chercher de la nourriture. "Pour les rebelles, celui qui s'approche des champs est considéré comme militaire ou informateur et donc espion de l'armée", explique Célestin Nyamugira chef de ce village. "Souvent, ils tirent sans sommation", regrette-t-il.
"Avec trois autres femmes déplacées, nous avions tenté de chercher de la nourriture. Les rebelles nous ont ravi ce que nous avions récolté et fouetté sur nos seins. Nous avons fini notre course à l'hôpital", témoigne Espérance, 32 ans et mère de trois enfants.
Il faut que le gouvernement trouve "une solution pour ramener la paix", avertit Célestin Nyamugira, chef du village de Ntamugenga, pour que les habitants regagnent leur habitation et "éviter que les enfants et les vieillards périssent de faim ici."
hbm-bmb/cpy