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Manifestation à Sanaa pour les six ans du début de la guerre #

3/26/2021, 6:39 PM
Sanaa, YEM

Des milliers d'hommes ont manifesté vendredi dans la capitale yéménite Sanaa, aux mains des rebelles Houthis, pour marquer le sixième anniversaire de l'intervention militaire de l'Arabie saoudite dans ce pays, sur fond d'escalade et d'efforts diplomatiques.

Le 26 mars 2015, une coalition militaire dirigée par Ryad lance l'opération "Tempête décisive" au Yémen pour appuyer le gouvernement contre l'avancée dans le pays des Houthis, soutenus par le grand rival de Ryad: l'Iran.

Quelques mois plus tôt, en septembre 2014, les rebelles s'étaient emparés de Sanaa. Depuis, ils ont ravi aux forces loyalistes la majeure partie du Nord, à l'exception de la région riche en pétrole de Marib qu'ils tentent depuis février d'arracher dans de violents combats.

"Six ans de guerre ont montré leur échec", a déclaré à l'AFP Deif Allah al-Chammi, un haut responsable des Houthis entouré de milliers de manifestants brandissant des affiches sur la "victoire de l'islam" et scandant des slogans contre l'Arabie saoudite, les Etats-Unis ou encore Israël.

- "Lever le blocus" -

L'anniversaire de l'intervention saoudienne au Yémen a coïncidé avec de nouvelles attaques des rebelles vers le royaume voisin.

Jeudi soir, un projectile lancé sur un terminal pétrolier de distribution de Jizan, près de la frontière, a provoqué un incendie dans l'un de ses réservoirs.

Les Etats-Unis, qui ont cessé leur soutien à l'intervention de leur allié saoudien tout en disant être à ses côtés face aux attaques rebelles, ont dénoncé "une provocation claire visant à prolonger le conflit", et accusé les Houthis de compromettre les efforts de paix.

Le ministère saoudien de la Défense a lui parlé d'un "acte de sabotage" ciblant les "civils" et qui "confirme le rejet par la milice terroriste des Houthis de l'initiative du royaume pour mettre fin à la crise yéménite".

L'attaque, revendiquée par les Houthis, intervient en effet quelques jours après que les rebelles ont rejeté une proposition par Ryad d'un "cessez-le-feu global" qui comprenait la réouverture de l'aéroport international de Sanaa, exigée par les Houthis, et la reprise des négociations politiques sous l'égide de l'ONU.

Les rebelles réclament, avant toute reprise du processus politique, la levée complète du blocus aérien et maritime, imposé par l'Arabie saoudite pour empêcher, selon elle, les importations d'armes en provenance d'Iran.

"S'ils veulent la paix, nous n'avons pas besoin d'une initiative mais qu'ils cessent leur agression et lèvent le blocus sur le peuple yéménite", a insisté le responsable Houthi Deif Allah al-Chammi.

L'initiative saoudienne s'inscrit dans un contexte de pression internationale, Etats-Unis et ONU en tête, pour parvenir à une résolution politique rapide du conflit, en raison du désastre humanitaire qu'il a engendré.

Vendredi, l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a rencontré un haut représentant des Houthis, Mohammed Abdelsalam, dans le sultanat voisin d'Oman.

- "Six ans de faim" -

"Ils ont discuté de l'urgence de s'accorder sur l'ouverture de l'aéroport de Sanaa, l'assouplissement des restrictions sur les ports de Hodeida, l'instauration d'un cessez-le-feu national et la reprise du dialogue politique dans le cadre des Nations unies", a précisé le bureau de l'émissaire onusien sur Twitter.

Hodeida, ville du sud-ouest du pays aux mains des rebelles, est un point de passage crucial pour l'acheminement de l'aide humanitaire dont dépendent les deux tiers de la population.

En six ans, le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts d'après des ONG internationales, ainsi que des millions de déplacés vivant dans des camps de fortune constamment menacés par les épidémies et la poursuite des combats.

"Six ans de faim, de déplacement, de destruction, de misère et de vies perdues. Le Yémen a désespérément besoin de paix et le temps est venu pour tous d'agir", a martelé sur Twitter le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU avec le hashtag #YemenCantWait (le Yémen ne peut pas attendre).

Si les Yéménites souffrent déjà de faim, la menace d'une famine à grande échelle devient de plus en plus réelle en raison de l'escalade des violences et le manque de financement de l'aide internationale.

bur-aem/vl/vg

TWITTER

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MAR 26

Manifestation à Sanaa pour les six ans du début de la guerre #

3/26/2021, 4:56 PM
Sanaa, YEM

Des milliers d'hommes ont manifesté vendredi dans la capitale yéménite Sanaa, aux mains des rebelles Houthis, pour marquer le sixième anniversaire de l'intervention militaire de l'Arabie saoudite dans ce pays, sur fond d'escalade et d'efforts diplomatiques.

Le 26 mars 2015, une coalition militaire dirigée par Ryad lance l'opération "Tempête décisive" au Yémen pour appuyer le gouvernement contre l'avancée dans le pays des Houthis, soutenus par le grand rival de Ryad: l'Iran.

Quelques mois plus tôt, en septembre 2014, les rebelles s'étaient emparés de Sanaa. Depuis, ils ont ravi aux forces loyalistes la majeure partie du Nord, à l'exception de la région riche en pétrole de Marib qu'ils tentent depuis février dernier d'arracher dans de violents combats.

"Six ans de guerre ont montré leur échec", a déclaré à l'AFP Deif Allah al-Chammi, un haut responsable des Houthis entouré de milliers de manifestants brandissant des affiches sur la "victoire de l'islam" et scandant des slogans contre l'Arabie saoudite, les Etats-Unis ou encore Israël.

- "Lever le blocus" -

L'anniversaire de l'intervention saoudienne, appelée journée de "la résistance" côté Houthis, a coïncidé avec de nouvelles attaques des rebelles vers le royaume voisin.

Jeudi soir, un projectile lancé sur un terminal pétrolier de distribution de Jizan, près de la frontière, a provoqué un incendie dans l'un de ses réservoirs.

Dans un communiqué, le ministère saoudien de la Défense a dénoncé un "acte de sabotage" ciblant les "civils" et qui "confirme le rejet par la milice terroriste des Houthis de l'initiative du royaume pour mettre fin à la crise yéménite".

L'attaque, revendiquée par les Houthis, intervient en effet quelques jours après que les rebelles ont rejeté une proposition par Ryad d'un "cessez-le-feu global" qui comprenait la réouverture de l'aéroport international de Sanaa, exigée par les Houthis, et la reprise des négociations politiques sous l'égide de l'ONU.

Les rebelles réclament, avant toute reprise du processus politique, la levée complète du blocus aérien et maritime, imposé par l'Arabie saoudite pour empêcher, selon elle, les importations d'armes en provenance d'Iran.

"S'ils veulent la paix, nous n'avons pas besoin d'une initiative mais qu'ils cessent leur agression et lève le blocus sur le peuple yéménite", a insisté le responsable Houthi Deif Allah al-Chammi.

L'initiative saoudienne s'inscrit dans un contexte de pression internationale, Etats-Unis et ONU en tête, pour parvenir à une résolution politique rapide du conflit, en raison du désastre humanitaire qu'il a engendré.

Washington a cessé son soutien à l'intervention de son proche partenaire saoudien tout en se disant à ses côtés face aux attaques des Houthis.

Vendredi, l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a rencontré un haut représentant des Houthis, Mohammed Abdelsalam, dans le sultanat voisin d'Oman.

"Ils ont discuté de l'urgence de s'accorder sur l'ouverture de l'aéroport de Sanaa, l'assouplissement des restrictions sur les ports de Hodeida, l'instauration d'un cessez-le-feu national et la reprise du dialogue politique dans le cadre des Nations unies", a précisé le bureau de l'émissaire onusien sur Twitter.

- "Six ans de faim" -

Hodeida, ville du sud-ouest du pays aux mains des rebelles, est un point de passage crucial pour l'acheminement de l'aide humanitaire dont dépend les deux tiers de la population.

En six ans, le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts d'après des ONG internationales, ainsi que des millions de déplacés vivant dans des camps de fortune constamment menacés par les épidémies et la poursuite des combats.

"Six ans de faim, de déplacement, de destruction, de misère et de vies perdues. Le Yémen a désespérément besoin de paix et le temps est venu pour tous d'agir", a martelé sur Twitter le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU avec le hashtag #YemenCantWait (le Yémen ne peut pas attendre).

Si les Yéménites souffrent déjà de faim, la menace d'une famine à grande échelle devient de plus en plus réelle en raison de l'escalade des violences et le manque de financement de l'aide internationale.

Pour 2021, seul 1,7 milliard de dollars, sur les 3,85 milliards espérés pour lutter contre la famine, a été récolté par l'ONU, qui a comparé ces promesses de dons à une "peine de mort" pour le Yémen.

bur-aem/vl

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MAR 24

Au Yémen, des femmes apportent l'énergie solaire dans leurs villages #

3/24/2021, 5:15 AM

Elles ont défié scepticisme et moqueries pour parvenir à leurs fins. Dix pionnières yéménites ont apporté l'électricité à leurs villages, illuminant des maisons et des vies grâce à un micro-réseau alimenté par l'énergie solaire qu'elles espèrent étendre dans leur pays ravagé par la guerre civile.

Dans ce pays conservateur en proie à la famine et à la pauvreté, dévasté par un conflit qui a détruit depuis 2014 la plupart des infrastructures, Imane Hadi et ses collègues vêtues de niqabs noirs ont réussi ce qui semblait pour beaucoup inimaginable.

Elle gère depuis 2019, avec une équipe entièrement féminine, la Station des amies de l'environnement dans la région d'Abs, au nord-ouest de la capitale Sanaa, sous contrôle des rebelles Houthis comme la majeure partie du nord du Yémen.

Cette centrale solaire est la seule source d'électricité pour des dizaines de maisons de plusieurs villages.

Chaque jour, ces femmes nettoient les panneaux solaires bleu marine, resserrent les vis qui les maintiennent en place, vérifient les batteries et calculent la consommation sur des compteurs accrochés aux murs.

La station, l'une des trois du genre dans le pays mais la seule dirigée par une équipe exclusivement féminine, a commencé avec vingt maisons. Aujourd'hui, elle en alimente jusqu'à 43.

"Nous avons pu rendre de nombreuses personnes heureuses en connectant leurs maisons à l'électricité", se réjouit la Mme Hadi, 36 ans, assise derrière un bureau de fortune.

L'idée, explique-t-elle, a vu le jour lorsque ces femmes ont commencé à réfléchir à ce qu'elles pouvaient faire pour atténuer l'impact de la guerre sur le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

Selon l'ONU, le Yémen subit le pire désastre humanitaire actuellement au monde en raison du conflit qui oppose les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces gouvernementales, appuyées par l'Arabie saoudite.

Des dizaines de milliers de personnes ont péri depuis le début de la guerre, également marquée par la destruction d'infrastructures essentielles comme des hôpitaux ou des centrales électriques. Avant le conflit, seulement deux-tiers des habitants avaient accès au réseau électrique public.

D'importantes pénuries de carburant obligent de nombreux Yéménites à travailler à la bougie.

- "Zones reculées" -

Dans ce marasme, l'énergie solaire émergente apporte une lueur d'espoir. Des panneaux ont commencé à fleurir sur les toits de maisons en ville ou à la campagne.

La station d'Imane Hadi a bénéficié du financement et de formations de l'Union européenne et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui s'efforce de faire passer ce système de trois à 100 sites dans le pays. L'Union européenne a également participé.

"Au Yémen, où les gens n'ont pas les moyens d'acheter de la nourriture, d'accéder aux soins ou de satisfaire d'autres besoins fondamentaux, la possibilité d'utiliser l'énergie solaire renforce les communautés dans les zones reculées", explique Auke Lootsma, représentant du PNUD au Yémen.

"Du matin au soir, les ventilateurs, les machines à laver, les réfrigérateurs et les machines à coudre fonctionnent dans notre maison", se réjouit Faïqa Najar, une cliente des Amies de l'environnement.

Grâce au succès de son projet, Imane Hadi puise dans les 2.000 dollars de bénéfices mensuels pour accorder des microcrédits, permettant à des villageois d'ouvrir de petites entreprises comme des épiceries et des boulangeries.

Mais son parcours n'a pas été facile en raison des combats qui déstabilisent régulièrement la région mais aussi du conservatisme dominant les communautés rurales du pays.

"Nous avons été confrontées à de nombreuses difficultés, notamment les moqueries et le rejet de nos familles puis de la société qui estimaient que ce genre de projets était réservé aux hommes", raconte-t-elle.

"Mais nous avons affronté ces difficultés avec ténacité. Aujourd'hui, leurs moqueries se sont transformées en reconnaissance et en respect pour les femmes", souligne celle qui a été classée par la BBC parmi les 100 femmes les plus inspirantes et influentes du monde en 2020.

Son projet a remporté les Ashden Awards for Humanitarian Energy, qui récompensent les initiatives vertes dans les communautés défavorisées. Et il a fait d'elle une icône du commerce local, des hommes lui demandant même des conseils et de petits prêts.

Son ambition à long terme est d'étendre les services solaires aux plus de 3.000 foyers de sa région. Son message aux femmes du Yémen: "Levez-vous et sortez réaliser vos ambitions".

str-mah/sls/dm/aem/elm

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