Ouganda: l'ambassadrice américaine tente de rencontrer Bobi Wine, le gouvernement courroucé #
Le gouvernement ougandais a accusé mardi l'ambassadrice des Etats-Unis de non-respect des règles diplomatiques et de "malveillance", après que cette dernière eut tenté de rendre visite au leader de l'opposition Bobi Wine, bloqué chez lui.
L'ancien chanteur de ragga devenu homme politique est de fait assigné à résidence, sa maison étant encerclée par des policiers et des soldats depuis l'élection présidentielle de jeudi, dont il a rejeté les résultats.
Ces derniers ont donné le président sortant Yoweri Museveni vainqueur avec 58,6% des voix, contre 34,8% pour M. Wine qui dénonce "une mascarade complète".
Lundi, l'ambassadrice américaine Natalie Brown a tenté de rencontrer l'opposant - Robert Kyagulanyi de son vrai nom - et a été stoppée par une rangée de policiers en tenues anti-émeutes.
"L'objectif de la visite de l'ambassadrice Brown était de vérifier la santé et la sécurité de M. Kyagulanyi étant donné qu'il n'a pas été en mesure de quitter son domicile, des forces armées encerclant sa résidence", a indiqué l'ambassade dans un communiqué publié sur Facebook.
M. Wine, qui à 38 ans faisait figure de principal adversaire de M. Museveni, 76 ans, au pouvoir depuis 1986, a déclaré avoir été coupé de tout contact avec ses avocats et son parti, alors que le délai constitutionnel de 10 jours pour contester le vote s'amenuise.
Les avocats de M. Wine ont déposé mardi un recours en justice pour tenter d'obtenir le retrait des forces de sécurité autour de sa résidence. Une audience a été fixée à jeudi.
Le porte-parole du gouvernement Ofwono Opondo a déclaré que la tentative de Mme Brown, qui a pris ses fonctions pendant la campagne électorale, montrait "qu'elle était capable de malveillance".
"Nous attendons d'elle qu'elle écrive au ministère des Affaires étrangères et qu'elle respecte les règles diplomatiques. Nous ne pensons pas qu'un pays ami ou quelqu'un qui veuille aider dans une situation difficile agirait de cette façon", a déclaré à l'AFP M. Opondo.
"C'est l'arrogance des Américains, qui pensent qu'ils dirigent le monde."
L'ambassade américaine a déclaré que la campagne électorale en Ouganda avait notamment été marquée par "le harcèlement des candidats de l'opposition, des équipes de campagne et des supporters".
"Ces actions illégales et l'assignation à résidence de fait d'un candidat à l'élection présidentielle constituent une tendance inquiétante pour la démocratie ougandaise", a déclaré l'ambassade.
Interrogé sur le fait de savoir si M. Wine était en résidence surveillée, M. Opondo a déclaré qu'il "est sous protection du gouvernement ougandais", estimant qu'il était "une cible".
"Il est dans l'intérêt du gouvernement de l'Ouganda qu'il ne soit pas blessé d'une quelconque manière", a-t-il dit.
moh-fb/md/fal/ayv/
Ouganda: internet partiellement rétabli, le décompte législatif se poursuit #
L'accès à internet a été partiellement rétabli lundi en Ouganda après cinq jours de suspension quasi totale liée à la tenue d'une élection présidentielle tendue dans ce pays d'Afrique de l'Est, où le président sortant Yoweri Museveni a été réélu pour un sixième mandat.
La commission électorale a proclamé samedi, 48 heures après le scrutin, la victoire de M. Museveni, au pouvoir depuis 1986, avec 58,6% des voix, un résultat rejeté par le principal candidat de l'opposition, Bobi Wine, qui dénonce "une mascarade complète".
Ce dernier a obtenu 34,8% des voix selon les résultats définitifs, qui n'ont pas pris en compte les voix de plus de 1.200 bureaux de vote, soit un peu plus de 3 %.
Le décompte des résultats des élections législatives se poursuit, tandis que Bobi Wine est assigné de fait à résidence.
Les réseaux sociaux et services de messagerie ont été suspendus à partir du 12 janvier et l'accès à internet était très perturbé depuis le 13 janvier, le gouvernement ayant évoqué des raisons de sécurité nationale.
"Internet a été rétabli. Les autres plateformes sont toujours à l'étude", a déclaré lundi à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo.
Il a ajouté que ce rétablissement partiel pourrait être étendu "en fonction de ce qu'il se passe lors de la phase initiale d'ouverture de la connexion".
"Nous conseillons aux internautes, notamment ceux de l'opposition, de ne pas l'utiliser pour promouvoir de la propagande haineuse, des menaces, de l'intimidation comme nous l'avons observé avant (la coupure)", a-t-il ajouté.
Les réseaux sociaux restent encore très perturbés dans un pays qui compte 20 millions d'utilisateurs d'internet, soit près de la moitié de la population, selon des chiffres du régulateur des télécommunications.
Les données de NetBlocks, une organisation non gouvernementale qui recense les pannes d'internet, montrent selon elle une planification en amont du blocage.
"Il s'agit d'un des blackouts à l'échelle nationale les plus méthodiques que nous ayons observés", a déclaré l'organisation à l'AFP.
Le siège de la Plateforme d'unité nationale (NUP), le parti de Bobi Wine, était lundi sous surveillance policière, qualifiée de "raid" par le candidat de l'opposition, qui est de son côté bloqué depuis jeudi à son domicile, encerclé par les forces armées.
"(M.) Museveni, après avoir commis la fraude électorale la plus ignoble de l'histoire, a recours aux formes d'intimidation les plus méprisables", a écrit Bobi Wine sur Twitter.
Son avocat, Benjamin Katana, a déclaré avoir tenté de rendre visite à son client lundi mais ne pas en avoir reçu la permission.
Le scrutin s'est déroulé dans un calme apparent jeudi, mais sous la forte et oppressante présence de policiers anti-émeute et de militaires.
Il s'est tenu à l'issue d'une campagne particulièrement violente, marquée par des morts, des agressions contre les médias et de nombreuses arrestations de membres de l'opposition.
Le porte-parole de la police Fred Enanga a annoncé que 55 personnes avaient été arrêtées au cours de la période électorale pour "actes violents".
"Bien que les élections aient été pacifiques et aient été un succès, il y avait des éléments criminels qui voulaient provoquer des violences", a-t-il dit.
Selon les derniers résultats publiés, le NUP, créé il y a moins d'un an, a emporté 61 sièges parlementaires. Une performance sans précédent pour un parti d'opposition, qui consolide sa place de principal rival au Mouvement de résistance nationale (NRM) de M. Museveni, cumulant pour le moment 361 sièges.
Le journal Daily Monitor a révélé lundi que les milliers de voix de quelque 1.200 bureaux de vote n'ont pas été pris en compte dans le résultat final de la présidentielle.
La Commission électorale a répondu que, M. Museveni ayant obtenu plus de 50% des "votes valides" au premier tour, le résultat du scrutin ne "serait pas inversé" par les voix de ces bureaux non comptabilisés.
gm-np/md/fal/sst
Ouganda: l'accès à internet partiellement rétabli #
L'accès à internet a été partiellement rétabli en Ouganda, a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement, après cinq jours de suspension quasi totale liée à la tenue d'une élection présidentielle tendue.
Parallèlement, la police a annoncé lundi l'arrestation de plus de 50 personnes en relation avec des "violences", tandis que le principal candidat de l'opposition, Bobi Wine, est, depuis le vote, assigné de fait à résidence par le pouvoir.
La commission électorale a proclamé samedi, 48 heures après le scrutin, la victoire pour un sixième mandat de Yoweri Museveni, avec 58,6% des voix, un résultat rejeté par M. Wine, qui dénonce "une mascarade complète".
Ce dernier a obtenu 34,8% des voix.
Les réseaux sociaux et services de messagerie ont été suspendus à partir du 12 janvier et l'accès à internet était très perturbé depuis le 13 janvier, le gouvernement ayant évoqué des raisons de sécurité nationale.
"Internet a été rétabli. Les autres plateformes sont toujours à l'étude", a déclaré lundi à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo.
Il a ajouté que ce rétablissement partiel pourrait être étendu "en fonction de ce qu'il se passe lors de la phase initiale d'ouverture de la connexion".
"Nous conseillons aux internautes, notamment ceux de l'opposition, de ne pas l'utiliser pour promouvoir de la propagande haineuse, des menaces, de l'intimidation comme nous l'avons observé avant (la coupure)", a-t-il ajouté.
Les réseaux sociaux restent encore très perturbés à Kampala, où des millions de personnes n'ont pas ou presque été en mesure d'envoyer des mails, d'effectuer des recherches ou d'utiliser Facebook depuis une semaine.
L'Ouganda compte 20 millions d'utilisateurs d'internet, soit près de la moitié de sa population, selon des chiffres du régulateur des télécommunications.
Les données de NetBlocks, une organisation non gouvernementale qui recense les pannes d'internet, montrent selon elle une planification en amont du blocage.
"Il s'agit d'un des blackouts à l'échelle nationale les plus méthodiques que nous ayons observés", a déclaré l'organisation à l'AFP.
Le scrutin s'est déroulé dans un calme apparent jeudi, mais sous la forte et oppressante présence de policiers anti-émeutes et de militaires.
Il s'est tenu à l'issue d'une campagne particulièrement violente, marquée par des morts, des agressions contre les médias et de nombreuses arrestations de membres de l'opposition.
Le porte-parole de la police Fred Enanga a annoncé que 55 personnes avaient été arrêtées au cours de la période électorale pour "actes violents".
"Bien que les élections aient été pacifiques et aient été un succès, il y avait des éléments criminels qui voulaient provoquer des violences", a-t-il dit, ajoutant que ces derniers seraient traduits en justice.
gm-np/md/fal/sst
Ouganda: Bobi Wine réclame la levée de son "assignation à résidence" #
Le leader de l'opposition ougandaise Bobi Wine a appelé dimanche la communauté internationale à réclamer la levée de son "assignation à résidence", au lendemain de l'annonce des résultats contestés de l'élection présidentielle qui a reconduit le président Yoweri Museveni pour un sixième mandat.
Deuxième du scrutin avec 34,8%, l'ancien chanteur de ragga lancé en politique - Robert Kyagulanyi de son vrai nom - assure que le scrutin a été entaché de fraudes et constitue une "mascarade complète".
Il n'a pas quitté sa maison de Kampala depuis qu'il est allé voter jeudi et assure qu'il est "assiégé" par les soldats et la police qui ont encerclé sa maison, empêchant quiconque d'entrer ou de sortir.
"Nous sommes là, nous n'avons plus de nourriture et personne n'est autorisé à entrer ou sortir", a-t-il déclaré lors d'un échange avec des journalistes via Zoom sur une ligne "clandestine" grésillante, alors que l'Ouganda reste sous un black-out internet pour le cinquième jour.
"Nous n'avons été accusés de rien", a-t-il ajouté.
Bobi Wine, 38 ans, affirme avoir des vidéos de bourrages d'urnes, de soldats forçant le choix des électeurs ou de bulletins de vote pré-cochés. Le black-out internet empêche ses avocats de lancer une procédure judiciaire, a-t-il dit.
Il a appelé à des sanctions internationales contre le président Museveni, à la libération de prisonniers politiques, au rétablissement d'internet, à un audit international sur l'élection et à ce que "toutes les nations revoient leurs relations avec l'Ouganda".
Même s'il n'a pu rencontrer les responsables de son parti pour décider de la suite, il a affirmé qu'ils mettaient sur la table "toutes les options non-violentes, légales et constitutionnelles, y compris des manifestations légales et pacifiques".
Le président Museveni, 76 ans, a affirmé qu'il s'agissait de l'élection la plus propre de l'histoire du pays.
Le parti de Bobi Wine, la Plateforme de l'unité nationale (NUP), avait indiqué plus tôt que le député Francis Zaake, arrêté vendredi lors d'une tentative de visite au domicile de l'opposant, a été admis à l'hôpital après avoir été "sévèrement battu et brutalisé" par les forces de sécurité.
"Une fois de plus, une clique minoritaire s'impose à la majorité de l'Ouganda. Nous allons résister à cette situation. Nous allons dire non en utilisant tous les moyens prévus par la loi", a déclaré lors d'une conférence de presse le porte-parole de la NUP, Joël Ssenyonyi.
L'accès à internet en Ouganda pourrait être rétabli lundi matin, selon un porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo. Selon lui, internet a été "instrumentalisé" par des personnes menaçant le pays "de désinformation, de fake news", ce qui risquait de "fragiliser l'intégrité du processus électoral et des résultats".
Ancien guérillero, d'abord applaudi comme un dirigeant moderne après les horreurs des régimes d'Idi Amin Dada et Milton Obote, M. Museveni s'est progressivement mué en président autoritaire, écrasant toute opposition.
Son parti hégémonique, le Mouvement de Résistance nationale, a modifié deux fois la Constitution pour lui permettre de rester au pouvoir.
Washington s'est dit "profondément troublé" par "les nombreuses informations crédibles faisant état de violence des forces de l'ordre pendant la période pré-électorale et d'irrégularités pendant le scrutin", dans un communiqué du département d'Etat américain publié dans la nuit.
np-fb/jhd-blb/sg
Ouganda: Bobi Wine toujours assigné à résidence #
Le leader de l'opposition ougandaise Bobi Wine reste "assigné à résidence", a affirmé dimanche son parti, au lendemain de l'annonce des résultats contestés de l'élection présidentielle qui a reconduit le président Yoweri Museveni pour un sixième mandat avec 58,6% des voix.
Deuxième du scrutin avec 34,8%, l'ancien chanteur de ragga lancé en politique - Robert Kyagulanyi de son vrai nom - , assure que le scrutin a été entaché de fraudes et constitue une "mascarade complète".
Il n'a pas quitté sa maison de Kampala depuis qu'il est allé voter jeudi et assure qu'il est "assiégé" par les soldats et la police qui ont encerclé sa maison, empêchant quiconque d'entrer ou de sortir.
"Notre leader (...) est effectivement assigné à résidence", a déclaré le porte-parole de la Plateforme de l'unité nationale (NUP) Joel Ssenyonyi lors d'une conférence de presse, ajoutant que personne n'était autorisé à visiter Bobi Wine.
"Sa maison n'est pas un centre de détention. Nous sommes très préoccupés par l'état dans lequel lui et sa femme se trouvent", a-t-il ajouté.
Selon un tweet du compte de Bobi Wine - écrit par un administrateur alors que l'Ouganda reste sous un black-out internet pour un cinquième jour -, le couple a "épuisé ses réserves de nourriture".
Le député Francis Zaake, arrêté vendredi lors d'une tentative de visite au domicile de Bobi Wine, a été admis à l'hôpital après avoir été "sévèrement battu et brutalisé" par les forces de sécurité, selon la NUP.
"Une fois de plus, une clique minoritaire s'impose à la majorité de l'Ouganda. Nous allons résister à cette situation. Nous allons dire non en utilisant tous les moyens prévus par la loi", a déclaré M. Ssenyonyi.
L'accès à internet en Ouganda pourrait être rétabli lundi matin, selon un porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo. Selon lui, internet a été "instrumentalisé" par des personnes menaçant le pays "de désinformation, de fake news", ce qui risquait de "fragiliser l'intégrité du processus électoral et des résultats".
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Ouganda: Museveni se maintient au pouvoir pour un 6e mandat lors d'un scrutin contesté #
A 76 ans, Yoweri Museveni a remporté samedi un sixième mandat pour diriger l'Ouganda: le président, au pouvoir depuis 1986, a été réélu avec 58,64%, à l'issue d'un scrutin vivement contesté par son rival Bobi Wine, qui dénonce de multiples fraudes.
M. Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, a obtenu 34,83% des voix, a annoncé samedi la commission électorale de ce pays d'Afrique de l'Est.
La participation a été de 57,22%: environ 10,3 millions d'Ougandais se sont rendus aux urnes pour ce scrutin sous haute surveillance, durant lequel les autorités ont suspendu l'accès à internet et aux réseaux sociaux, après une campagne particulièrement violente.
Bobi Wine, député de 38 ans et principal rival de M. Museveni parmi les 10 candidats d'opposition, a contesté par avance les résultats du scrutin dès vendredi, en dénonçant "une mascarade complète" et en estimant avoir "largement remporté" l'élection.
L'ancien chanteur de ragga, qui a galvanisé une partie de la jeunesse ougandaise, a dénoncé des fraudes massives - telles que des bourrages d'urnes, des bulletins préremplis, des électeurs n'ayant reçu des bulletins que pour les législatives ou des agressions contre les observateurs de son parti, parfois chassés des bureaux de vote.
Depuis vendredi soir, des soldats encerclent son domicile, en périphérie de la capitale, Kampala. Son parti dénonce "une assignation à résidence", là où le gouvernement affirme que les militaires assurent sa sécurité.
Le président de la commission électorale, Simon Mugenyi Byabakama, a appelé la population à "rester calme et accepter le résultat de ces élections".
Après l'annonce de sa victoire, M. Museveni a remercié ses partisans lors d'un discours télévisé et déclaré que désormais "la seule chose à éviter est la violence".
Le parti de M. Wine, la Plateforme de l'unité nationale (NUP), n'a pas exclu la possibilité de manifestations, comme lors de la campagne. En novembre, une énième arrestation de M. Wine avait provoqué des protestations au cours desquelles 54 personnes avaient été tuées.
"Les gens sont en colère parce que leur vote a été volé. Ils n'ont pas besoin de moi ou de Bobi pour leur dire de se mettre en colère", a déclaré à l'AFP le porte-parole du NUP, Joel Ssenyonyi. "Même nous, nous ne pouvons pas les contrôler".
Dans la banlieue de Kampala, Dennis Agaba était déçu par la défaite de M. Wine. "L'élection n'a pas été juste", souffle ce charpentier de 31 ans.
De son côté, John Onyango célébrait la victoire, poster de M. Museveni coiffé de son éternel chapeau de safari en main: "Je le soutiens car il amené la prospérité et la sécurité".
Avant les résultats, M. Museveni a averti la population que contester violemment l'élection serait considéré comme une "trahison".
La police a conseillé aux Ougandais de ne pas sortir pour célébrer ou contester les résultats, invoquant les mesures de lutte contre le Covid-19, les mêmes utilisées durant la campagne pour empêcher les rassemblements de l'opposition.
Selon M. Wine, cette élection a fait l'objet du "pire trucage jamais connu" en Ouganda. Il a promis de fournir des preuves vidéos une fois l'accès à internet rétabli.
Des craintes sur l'équité du scrutin avaient émergé depuis des semaines. Depuis son accession au pouvoir, M. Museveni a toujours été réélu au premier tour, souvent avec des soupçons de fraude.
Washington s'est dit "profondément troublé" par "les nombreuses informations crédibles faisant état de violence des forces de l'ordre pendant la période pré-électorale et d'irrégularités pendant le scrutin", dans un communiqué du département d'Etat américain publié dans la nuit de samedi à dimanche. Il réclame des "enquêtes indépendantes, crédibles, impartiales et approfondies".
Auparavant, le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines, Tibor Nagy, avait estimé sur Twitter le vote "fondamentalement biaisé", dénonçant le refus d'accréditer des observateurs électoraux étrangers et "la violence et le harcèlement des responsables de l'opposition".
Il a estimé "essentiel le rétablissement immédiat et total des connexions à internet" et "exhorté tous les acteurs à la retenue et au rejet de la violence alors que les résultats sont annoncés".
Coupé depuis quatre jours, l'accès à internet pourrait être rétabli lundi matin, selon un porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo. Selon lui, internet a été "instrumentalisé" par des personnes menaçant le pays "de désinformation, de fake news", ce qui risquait de "fragiliser l'intégrité du processus électoral et des résultats".
Mardi soir, M. Museveni avait publiquement assumé la censure des réseaux sociaux comme une mesure de rétorsion à la suspension par Facebook de plusieurs comptes liés au gouvernement, accusés de se coordonner pour influer artificiellement sur le débat public.
Ancien guérillero, d'abord applaudi comme un dirigeant moderne après les horreurs des régimes d'Idi Amin Dada et Milton Obote, M. Museveni s'est progressivement mué en président autoritaire, écrasant toute opposition.
Son parti hégémonique, le Mouvement de Résistance nationale, a modifié deux fois la Constitution pour lui permettre de rester au pouvoir. En Afrique, seuls Teodoro Obiang Nguema en Guinée Equatoriale et Paul Biya au Cameroun ont passé plus de temps au pouvoir sans interruption.
Trois quarts des 44 millions d'Ougandais ont moins de 30 ans et n'ont pas connu d'autre président que lui.
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