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Attaque Mozambique: les rescapé hantés par les cadavres #

4/4/2021, 11:08 AM
Pemba, MOZ

De sa fuite effrénée, Mariamo Assane, rescapée de la récente attaque jihadiste qui a officiellement fait des dizaines de morts à Palma, dans le Nord-Est du Mozambique, se souvient des cadavres éparpillés sur le chemin.

"Je ne sais pas si j'oublierai un jour", dit cette femme d'une trentaine d'années, désormais en sécurité à Pemba, capitale de la province du Cabo Delgado. "J'avais perdu tout espoir de vivre, je n'ai jamais autant couru", raconte-elle à l'AFP.

Depuis plus de trois ans, des groupes armés qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) ravagent cette région à majorité musulmane, pauvre malgré un sous-sol riche en gaz, située à la frontière avec la Tanzanie.

Le 24 mars, ils ont lancé une attaque d'ampleur sur Palma, ville portuaire de 75.000 habitants. Le bilan réel reste inconnu. Décrite comme une ville fantôme, Palma est désormais inaccessible et les communications mobiles sont coupées.

- "Morts ou vivants ?" -

Enceinte, Fatua Abdalal a accouché seule dans la brousse au cours de sa fuite. Les yeux baissés, son nouveau-né contre elle dans un lit de l'hôpital de Pemba où elle a finalement été évacuée, elle raconte avoir dû abandonner ses deux autres enfants.

Nvita Nchute, lui, est toujours à la recherche de son épouse et son neveu de six ans. "Lorsque les tirs ont commencé, j'étais au marché et je ne pouvais pas rentrer pour aller chercher ma femme", raconte-t-il le visage baigné de larmes, dans un centre temporaire pour les rescapés à Pemba.

Après quatre jours dans la brousse sans rien, ni à manger ni à boire, Morasse Ali, 26 ans, s'en est lui aussi finalement tiré, mais il ne sait pas si son épouse et son enfant sont vivants ou morts. "Ma femme et mon fils étaient à la maison. Les rebelles sont arrivés, ils les ont capturés et emmenés".

Onze jours après l'attaque, de nombreux rescapés continuent à affluer dans les localités de la province. Selon l'ONU, environ 10.000 ont pu être secourus et 23.000 sont encore sur la péninsule d'Afungi, près du projet gazier de plusieurs milliards d'euros, piloté par Total.

A seulement une dizaine de km de l'attaque, le site a été complètement évacué et la future exploitation, qui devait être opérationnelle en 2024, est désormais à l'arrêt complet.

Selon plusieurs sources sécuritaires, des rebelles ont été repérés à proximité ces derniers jours et les Nations unies et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) ont décidé de quitter la zone d'Afungi.

- "Horreurs" -

Les survivants "ont été témoins d'horreurs", souligne Shelley Thakral, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) à Pemba. Elle décrit des personnes en détresse, épuisées et en état de choc. "Ils parlent de gens qui ont agité des armes à feu devant eux".

Des agents de sécurité privée, intervenus aux côtés des forces mozambicaines contre les rebelles, ont déclaré avoir vu des corps décapités dans les rues.

Avant l'attaque contre Palma, le conflit avait déjà tué plus de 2.600 personnes, dont la moitié de civils, et déplacé près de 700.000 autres.

Au moins 1.600 personnes en provenance de Palma sont arrivées à Montepuez, à 450 kilomètres à l'intérieur des terres, après plusieurs jours de marche, selon les Nations unies.

Ils racontent avoir vu en chemin les cadavres de ceux qui ont succombé à la faim, la soif et aux quatre ou cinq jours de marche à travers la brousse, explique Amparo Villasmil de Médecins sans frontières (MSF), qui gère un camp de déplacés dans la ville.

Décrivant des gens "accablés", elle ajoute que "ceux qui arrivent disent qu'il y en a encore beaucoup d'autres en chemin ..."

strs-cld-mgu-sn/ayv/

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APR 2

Attaque au Mozambique : le site gazier de Total à l'arrêt complet #

4/2/2021, 8:26 PM
Maputo, MOZ

Le groupe français Total a évacué tout le personnel de son site gazier dans le nord-est du Mozambique, neuf jours après l'attaque jihadiste dans la ville voisine de Palma, et le projet de plusieurs milliards d'euros était vendredi à l'arrêt complet.

Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué Palma, ville portuaire de 75.000 habitants, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres du méga-projet gazier, sur la péninsule d'Afungi, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

"Total a pris la décision d'évacuer l'ensemble du personnel. A cet instant, toutes les installations sont abandonnées", a affirmé vendredi à l'AFP une source militaire.

"Total est parti", a confirmé une source sécuritaire.

Des rebelles ont été repérés ces derniers jours à proximité du site de Total, selon une source de sécurité.

Par ailleurs, des milliers de personnes qui ont fui Palma ont afflué depuis neuf jours vers le site de la péninsule d'Afungi.

Malgré plusieurs évacuations par bateau vers le port de Pemba, à plus de 200 km, le nombre des déplacés n'a cessé de gonfler. Vendredi, près de 15.000 personnes se trouvaient dans la concession gazière, plusieurs milliers aux portes mêmes du site.

Les groupes armés, connus localement sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe), ravagent la province pauvre mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, depuis plus de trois ans.

- Evacuation partielle en décembre -

Décrite comme un "Fort Apache", la future exploitation gazière, qui devait être opérationnelle d'ici 2024, est désormais sous la protection de l'armée mozambicaine.

Depuis plusieurs jours, les militaires tentent de reprendre Palma, tombée aux mains des rebelles dans la nuit du 26 au 27 mars.

Le commandant Chongo Vidigal, qui coordonne l'opération militaire, avait assuré jeudi que le projet gazier était "protégé".

Le géant énergétique français n'a pas déploré de victimes et le site n'a pas été directement visé. Mais les travaux étaient déjà suspendus depuis fin décembre à la suite d'une série d'attaques jihadistes à proximité. Une partie du personnel avait déjà été évacuée.

Le jour même de l'attaque, le géant français avait annoncé la reprise des travaux de construction sur le site. Selon les experts, étant donnée l'ampleur de l'attaque et la préparation nécessaire, il semble peu probable qu'elle soit liée à cette annonce.

Au total plus de 9.100 personnes ont été déplacées par l'attaque, selon Organisation internationale pour les migrations (OIM). Sur les plus de 110.000 vivant dans la zone de Palma, 40% avaient déjà fui les violences dans d'autres parties de la province, selon l'ONU.

Beaucoup de personnes qui ont fui Palma, sur des bateaux de pêche ou à pied, ont été recueillies par les Nations unies et les ONG, déshydratées, pieds nus et en état de choc, après plusieurs jours passés dans la brousse sans rien à boire ni manger.

L'ONG Acled recensait déjà 2.600 morts avant l'attaque de Palma, dont la moitié de civils. Les violences sont aussi à l'origine d'une crise humanitaire, qui risque encore de s'aggraver, avec plus de 670.000 personnes forcées à quitter leur foyer, selon l'ONU.

str-cld/sst

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APR 2

Attaque au Mozambique : le site gazier de Total à l'arrêt complet (sources sécuritaire et militaire) #

4/2/2021, 6:55 PM
Maputo, MOZ

Le groupe français Total a complètement évacué son personnel et arrêté l'activité sur son projet gazier de plusieurs milliards d'euros dans le nord-est du Mozambique, après l'attaque jihadiste de la semaine dernière à Palma, selon des sources sécuritaire et militaire.

"Total a pris la décision d'évacuer l'ensemble du personnel. A cet instant, toutes les installations sont abandonnées", a affirmé vendredi à l'AFP une source militaire. "Total est parti", a confirmé une source sécuritaire.

Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué la ville portuaire de 75.000 habitants, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres du méga-projet gazier, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Des rebelles ont été repérés ces derniers jours à proximité du site de Total, sur la péninsule d'Afungi.

Les groupes armés, connus localement sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe), ravagent la province pauvre mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, depuis plus de trois ans.

Des milliers de personnes qui ont fui Palma ont afflué depuis neuf jours vers le site de la péninsule d'Afungi. Malgré plusieurs évacuations par bateau vers le port de Pemba, à plus de 200 km, le nombre des déplacés n'a cessé de gonfler.

Au total plus de 9.100 personnes ont été déplacées, selon Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Décrite comme un "fort Apache", la future exploitation gazière, qui devait être opérationnelle d'ici 2024, est désormais sous la protection de l'armée mozambicaine.

Depuis plusieurs jours, les militaires tentent de reprendre Palma, tombée aux mains des rebelles dans la nuit du 26 au 27 mars.

Le jour même de l'attaque, le géant français avait annoncé la reprise des travaux de construction sur le site. Selon les experts, vu l'ampleur de l'attaque et la préparation minutieuse nécessaire, il semble peu probable qu'elle soit liée à cette annonce.

Le géant énergétique français n'a pas déploré de victimes et le site n'a pas été directement visé. Mais les travaux étaient déjà suspendus depuis fin décembre à la suite d'une série d'attaques jihadistes à proximité. Une partie du personnel avait déjà été évacuée.

L'ONG Acled recensait déjà 2.600 morts avant l'attaque de Palma, dont la moitié de civils. Les violences sont aussi à l'origine d'une crise humanitaire, qui risque encore de s'aggraver, avec plus de 670.000 personnes forcées à quitter leur foyer, selon l'ONU.

str-cld/sst

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APR 2

Attaque au Mozambique : le site gazier de Total à l'arrêt complet (sources sécuritaire et militaire) #

4/2/2021, 6:00 PM
Maputo, MOZ

Le groupe français Total a complètement évacué son personnel et arrêté l'activité sur son projet gazier de plusieurs milliards d'euros dans le nord du Mozambique, après l'attaque jihadiste de la semaine dernière à Palma, selon des sources sécuritaire et militaire.

"Total est parti", a affirmé à l'AFP une source sécuritaire. Le géant pétrolier "a décidé d'évacuer tout le personnel", a précisé une source militaire. Une attaque d'ampleur à seulement une dizaine de kilomètres du mégaprojet a fait des dizaines de morts et forcé des milliers de personnes à fuir depuis plus d'une semaine.

str-cld/bds

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APR 1

Attaque Mozambique: difficiles opérations d'évacuation de milliers de rescapés #

Plus d'une semaine après la violente attaque jihadiste à Palma dans le nord du Mozambique, qui a fait des dizaines de morts, les opérations d'évacuation de milliers de rescapés étaient toujours en cours jeudi.

Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué la ville portuaire, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres d'un méga projet gazier piloté par le groupe français Total, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Sur des bateaux de pêche ou à pied, des milliers de survivants ont fui la ville de 75.000 habitants. Beaucoup ont été recueillis par les Nations unies et les ONG, déshydratés, pieds nus et en état de choc, après plusieurs jours passés dans le bush sans rien à boire ni manger.

D'autres ont été évacués par avions humanitaires, majoritairement des femmes et des enfants, ainsi que par bateau. Mais des milliers d'entre eux restent encore introuvables.

Au port de Pemba, à plus de 200 km de là, un ferry transportant 1.200 personnes commençait lentement à désembarquer après les contrôles de police, a constaté un photographe de l'AFP.

Sur les quais, une femme en pleurs qui espérait voir son fils descendre du bateau s'est jetée dans les bras d'une autre. Plus loin, toute l'expression de la douleur se lisait sur le visage d'un homme mince, masque sur le nez couvert d'une poussière ocre, qui sanglotait les mains crispées devant la bouche.

Il y a "encore beaucoup de nouveaux arrivants", a déclaré à l'AFP Juliana Ghazi, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Pemba, ajoutant que la situation est encore loin d'un "retour à la normale".

Malgré déjà plusieurs évacuations, le nombre de personnes rassemblées sur la péninsule d'Afungi, près du site de Total, a encore gonflé jeudi. Après l'attaque, entre 6.000 et 10.000 personnes sont allées frapper à la porte du site gazier, espérant y trouver de l'aide.

Des dizaines de rescapés continuaient aussi à affluer dans les provinces voisines vers les camps de déplacés, a décrit à l'AFP un travailleur humanitaire. En une semaine, 8.100 personnes sont arrivées dans les districts environnants, selon l'ONU.

Exprimant sa "plus grande préoccupation" face à la "menace" que représentent les groupes terroristes présents en Afrique australe, l'Union africain (UA) a appelé mercredi à "une action régionale et internationale urgente".

La Communauté des Etats d'Afrique australe (SADC) s'est réunie mercredi en urgence à Harare pour discuter des violences.

Des groupes armés, connus localement sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe), ravagent la province pauvre mais riche en gaz du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, depuis plus de trois ans.

L'armée mozambicaine a lancé mercredi une offensive pour tenter de reprendre la ville de Palma, aux mains des rebelles depuis samedi.

Les violences dans la région sont à l'origine d'une crise humanitaire, qui risque encore de s'aggraver, avec plus de 670.000 personnes contraintes de quitter leur foyer, selon les Nations unies. L'ONG Acled recensait déjà 2.600 morts avant l'attaque de Palma, dont la moitié étaient des civils.

bur-str-cld/blb

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