La délinquance a augmenté de 5,6% en 2020 à Mayotte par rapport à 2019, avec une explosion des violences physiques liées à des vols de près de 50%, selon des chiffres dévoilés jeudi par la préfecture et le ministère de la Justice.
Les violences physiques crapuleuses, c'est-à-dire liées à un vol, ont explosé avec une hausse de 49,1%, soit 1.063 faits au lieu 713 en 2019.
Le document conjoint de la préfecture de Mayotte et du ministère avance une hypothèse à cette forte hausse: "La suspension du 17 mars au 2 août 2020 par l'Union des Comores de l'admission de ses ressortissants en situation irrégulière à Mayotte reconduits à la frontière", et donc l'augmentation du nombre de migrants sur l'île de l'Océan indien.
Autre hausse marquée, celle des atteintes volontaires à l'intégrité physique (Avip). Elle est de 10,7%, soit 360 faits de plus qu'en 2019. Mais il existe une grosse différence entre la zone police (Mamoudzou) où les Avip ont baissé (-3,7%) et le reste de l'île en zone gendarmerie (+19,7%). Et parmi les 3.733 Avip, 159 ont fait l'objet d'un dépôt de plaintes par les forces de l'ordre. Il s'agissait principalement de "caillassages".
Les vols avec violence sans arme ont augmenté de 35,7% par rapport à 2019, alors que les atteintes ont bien ont progressé de 8%.
Dix homicides ont été commis en 2020 à Mayotte, contre 8 en 2019 (+ 25%).
Enfin, le préfet a mis l'accent en 2020 sur la lutte contre l'habitat illégal: 161 cases en tôle ont été détruites, soit quatre fois plus qu'en 2019.
Les cambriolages de maisons ont par contre fortement baissé (-10,8%), notamment à Mamoudzou. Les plaintes pour violences sexuelles ont elles régressé de 12,6%, tout comme les violences intra-familiales (-9%) et les coups et blessures volontaires (-9,4%).
Concernant la lutte contre l'immigration clandestine, tous les indicateurs montrent une meilleure efficacité: hausse du nombre de kwassas (embarcations légères motorisées) interceptés (+5%) et dissuadés d'accoster (+20%) ou encore du nombre d'interpellations en mer (3.989 étrangers en situation irrégulière, soit +5%).
Ces résultats ont été obtenus grâce à l'augmentation du nombre de vedettes rapides d'interception et de renforts humains auprès des brigades nautiques de la gendarmerie et de la police, ainsi que de la police aux frontières, selon le rapport.
Quant au nombre de reconduite à la frontière, elles ont été réduites de moitié soit 13.300 en 2020, en raison du refus de l'Union des Comores d'admettre les reconduits sur son territoire pendant près de cinq mois.
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