Les syndicats de Nexans, qui a annoncé mercredi son recentrage progressif dans les activités liés à l'électrification, redoutent que le fabricant de câbles cède la moitié de ses sites en France et dans le monde pour financer ses investissements, ont assuré vendredi FO et la CFDT.
"La direction nous a indiqué jeudi pour la première fois qu'elle voulait se séparer d'ici 2024 de la moitié de ses sites et de ses effectifs en France et dans le monde", a déclaré à l'AFP Dominique Sciot, délégué syndical central (FO).
Nexans "vient d'annoncer des cessions d'activités qui vont toucher son secteur industrie, télécoms et harnais, soit près de 11.000 salariés dans le monde, sans préciser les repreneurs", abonde la CFDT dans un communiqué.
Cette dernière détaille également les sites français susceptibles d'être cédés: Draveil (250 salariés, le fleuron aéronautique historique du groupe), Paillart (120 salariés), Mehun (150 salariés), Andrézieux (100 salariés) pour la branche industrie, et Fumay (150 salariés) ainsi que Vrigne-aux-Bois (70 salariés) pour la branche télécoms.
L'annonce a été faite le matin aux comités de groupe européens et l'après-midi lors d'un CSE central.
"Sur les 2.300 salariés en France, il va en rester environ 1.200, précise M. Sciot. Ce sont des chiffres qui ont été fournis par la haute direction".
"Une partie des activités pourrait être amenée à sortir du portefeuille d'ici 2024, a répondu Xavier Mathieu, de la direction de Nexans France. Il ne s'agit pas de fermetures ni d'un plan social. Il s'agit de cessions. Cela peut-être aussi des joint-ventures".
"Il n'y a pas de projet, ce sont des intentions stratégiques et il n'y a pas lieu à ce stade de préciser le nombre de sites ou de salariés", a-t-il ajouté, assurant auprès de l'AFP que l'impact redouté sur l'emploi par les représentants du personnel est "très loin de la vérité".
Nexans veut "investir par croissance externe dans des pays à bas coût (Asie et Amérique latine)" et "explique qu'il veut profiter de la vague verte", poursuit FO, également dans un communiqué.
"Lors d'une réunion d'investisseurs, la direction a précisé qu'il ne s'agit que d'une feuille de route", tempère toutefois la CFDT alors que le groupe n'a détaillé ni le calendrier ni le périmètre de son plan de transformation.
"Mi-mars Nexans doit communiquer un plan stratégique, assure l'élu FO. D'ici 18 mois, le calendrier de revente sera connu".
Les représentants du personnel doivent revoir la direction mardi lors d'un CSE central France.
Mercredi, le groupe avait annoncé avoir dégagé en 2020 un bénéfice net part du groupe de 78 millions d'euros, contre une perte de 122 millions d'euros en 2019 et indiqué qu'il allait rembourser dès 2021 son prêt garanti par l'Etat de 280 millions d'euros obtenu pendant la crise sanitaire liée au Covid-19.
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