Un homme ayant porté plainte pour violences policières, affaire pour laquelle une enquête préliminaire est en cours, a été condamné mardi à 300 euros d'amende par le tribunal judiciaire de Saint-Quentin pour port d'arme sans motif légitime.
Le parquet avait requis 30 jours-amende à 10 euros à l'encontre de ce trentenaire, pour avoir détenu un cutter et une bombe de gaz lacrymogène sans motif légitime, et outragé un policier qu'il accuse de l'avoir violenté en avril 2019. Le tribunal l'a relaxé pour l'outrage.
Une enquête préliminaire a par ailleurs été ouverte après sa plainte, avec saisie de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), et "est en cours d'achèvement", a indiqué à l'AFP le procureur de Saint-Quentin.
Selon l'avocat de cet homme, Me Hector Cerf, la "faiblesse de la peine" infligée mardi démontre que la juridiction est mal à l'aise avec les faits dénoncés" par son client. "Tout le monde a compris que la victime dans ce dossier était bien" ce dernier, a-t-il ajouté.
Lors d'une garde à vue à la suite d'une altercation en avril 2019, Clément L. - qui avait cinq mentions au casier judiciaire - dit avoir été victime d'une "violente mise au sol" par des policiers lors de laquelle l'un d'eux lui a "cassé le bras" après lui avoir dit: "Tu veux voir comment on casse un bras?"
"M. Leroux est aujourd'hui convoqué pour répondre de faits d'outrages et de port d'armes sans motif légitime. La tentation est peut être là de noyer le poisson sous les violences policières" mais "ce n'est pas le sujet", a pour sa part lancé la substitut du procureur de la République Marianne Beyssac lors de l'audience.
"Vous plaidez le bras cassé et l'acharnement des policiers" mais "il y a une enquête en cours", a pour sa part mis en avant l'avocate du policier outragé, Me Aude Gilbert-Carlier.
"Tout ce que nous avons dans cette procédure ne repose que sur des paroles (...) Nul ne peut indiquer dans quelles circonstances précises cette fracture s'est faite".
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