Le Rassemblement national a dénoncé dimanche le lancement d'une procédure de dissolution du groupe d'extrême droite Génération identitaire par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, y voyant une décision "politique" et "une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales".
Soulignant dans un communiqué qu'il "ne partage pas toutes les opinions exprimées par l'association, (...) pas plus qu'il n'approuve toutes ses actions et ses modes d'expression", le parti de Marine Le Pen fait valoir qu'"une association n'a pas à plaire ou déplaire à l'opposition, pas plus qu'au gouvernement".
"Les fondements de cette procédure de dissolution ne sont pas juridiques mais politiques", ajoute-t-il.
"Sur la base des arguments politiques et d'opportunité avancés par le ministre de l'Intérieur, ce sont de grands partis politiques français, d'autres associations, et au-delà tout lanceur d'alerte, qui demain pourraient être visés par de telles procédures arbitraires", argumente également le parti de la candidate à l'Elysée.
La porte-parole de Génération identitaire Thaïs d'Escufon a appelé dans une vidéo sur Telegram à une "grande manifestation de soutien" samedi 20 janvier à Paris.
Le groupuscule "a désormais 10 jours pour répondre au contradictoire", a indiqué Gérald Darmanin samedi soir.
Ses actions pourraient relever, selon le code de la sécurité intérieure (CSI), de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine".
Le 26 janvier après une opération anti-migrants du groupuscule dans les Pyrénées, M. Darmanin avait évoqué la possibilité d'une dissolution, réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques. Une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale" a été ouverte dans la foulée.
La présidente du RN Marine Le Pen avait, le 1er mai 2018, rendu "hommage" aux actions anti-migrants menées dans les Alpes par Génération identitaire, saluant une "belle opération de communication".
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