Un Espagnol de 32 ans, Mikel Barrios, a été condamné à Paris en appel à cinq ans d'emprisonnement pour appartenance à l'organisation séparatiste basque ETA entre 2012 et 2015, a-t-on appris vendredi auprès de son avocate.
La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi le jugement de première instance sur la peine, en reconnaissant le prévenu coupable d'association de malfaiteurs terroriste, mais elle n'a pas prononcé d'interdiction définitive du territoire français, comme l'avait fait le tribunal en juin.
L'avocate du prévenu a salué ce dernier point mais regretté "la confirmation du jugement sur le quantum de la peine", qui signifie sa réincarcération.
"C'est difficilement compréhensible tant au niveau du contexte politique au Pays basque que du parcours judiciaire de M. Barrios, qui a été remis en liberté à deux reprises et a respecté à chaque fois scrupuleusement ses obligations", a estimé Me Xantiana Cachenaut.
Mikel Barrios, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, a été interpellé en 2017 en Allemagne, selon sa défense. Remis à la France, il a effectué dix mois de détention provisoire, avant d'être placé sous surveillance électronique puis contrôle judiciaire.
Incarcéré après sa condamnation en première instance en juin, il a été remis en liberté en octobre dans l'attente de son procès en appel.
Le prévenu a reconnu des liens avec ETA à partir de 2012 mais pour aider au processus de pacification, a affirmé sa défense.
Après avoir décrété un cessez-le-feu en 2011, l'ETA - Euskadi ta Askatasuna, "Pays basque et liberté" - s'est auto-dissoute en 2018, après plus de quarante ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays Basque.
Actuellement, 197 anciens membres de l'organisation, tenue responsable de la mort de 853 personnes, sont incarcérés en Espagne. Les prisons françaises comptent, elles, une trentaine de prisonniers d'ETA.
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