Les blocages persistaient jeudi, pour la deuxième journée consécutive, en Guadeloupe, où des barricades érigées par un collectif de professionnels bloquaient une partie de l'île, tandis que des négociations étaient en cours avec les autorités.
Les chefs d'entreprises mobilisés depuis mercredi réclament des mesures "immédiates", a déclaré Jean-Yves Ramassamy, porte-parole du collectif qui regroupe de nombreux secteurs d'activités se disant "asphyxiés": BTP, petite hôtellerie, transporteurs, ambulanciers, artisans...
Parmi leurs principales revendications, figurent la suppression des cotisations sociales et fiscales, et la fin des saisies judiciaires sur compte en cas de manquement au paiement de ces cotisations (ATD, pour Avis à tiers détenteurs).
"Il s'agit de faire face à des difficultés encore renforcées par la crise sanitaire et d'accompagner les entreprises", a expliqué à l'AFP Gabriel Foy, de la Fédération des boulangers de Guadeloupe, qui déplore le dépôt de bilan d'une de ses boulangeries tandis que les autres sont "en mauvaise posture".
Les artisans ont annoncé en début de semaine une augmentation du prix de la baguette de pain pour la première fois depuis 10 ans en raison notamment de l'augmentation des coûts des matières premières.
"Certaines demandes ne relèvent pas du local, notamment celles sur l'exonération des charges sociales et fiscales, qui dépendent de la loi", a souligné lors de la réunion le préfet Alexandre Rochatte.
"Sur la question des ATD, nous en avons réalisé 100 sur 43.000 entreprises en février", a précisé Guy Bensaid, directeur des Finances publiques en Guadeloupe.
Le collectif a réclamé que les négociations incluent aussi les élus locaux, qui affirment pouvoir "agir avec la commande publique".
Les délais de paiement des collectivités guadeloupéennes sont souvent très longs, un fait régulièrement pointé du doigt par les entreprises.
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