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  • Les préjugés sur l'immigration, un enjeu électoral qui "sature l'espace public" (fr)
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  • Les migrants sont parfois décrits comme des "envahisseurs", qui "profitent" d'un modèle français trop généreux. Face à ce qu'elle considère comme des idées reçues qui "saturent l'espace public", la spécialiste des migrations Sophie-Anne Bisiaux oppose le rempart des "faits", à un an de la présidentielle.

    "Les préjugés sur l'immigration reviennent sur le devant de la scène à chaque échéance électorale, alimentant les peurs et l'intolérance. On l'a vu récemment avec le projet de loi sur le séparatisme qui tente de renforcer l'équation qui associe les immigrés à un islam +radicalisé+", dit à l'AFP l'auteure d'"En finir avec les idées fausses sur les migrations" (Editions de l'Atelier), qui paraît jeudi.

    Membre du réseau Migreurop, Sophie-Anne Bisiaux en a recensé soixante, qu'elle décortique point par point en s'appuyant sur des données chiffrées, sourcées ou des travaux de chercheurs, pour "déjouer les tentatives d'instrumentalisation".

    Tout y passe, des étrangers qui "vivent au crochet de la société" aux immigrés essentiellement "délinquants" ou "fraudeurs"...

    L'idée la plus véhiculée, selon l'auteure, est celle d'une France trop accueillante. "Cette idée est généralement associée à la théorie dite de +l'appel d'air+", selon laquelle se montrer hospitalier favorise un afflux massif d'immigrés.

    "En plus d'être totalement erronée, la théorie est particulièrement dangereuse", juge Mme Bisiaux, car elle permet aux gouvernements de "justifier les conditions déplorables dans lesquelles sont accueillis les exilés, les violences policières à leur égard, leur relégation dans des camps insalubres".

    La France n'accueille pas non plus "toute la misère du monde". D'abord parce que se sont souvent les plus riches qui migrent, mais surtout parce que l'essentiel des déplacements se font vers d'autres pays pauvres: 85% des 80 millions de réfugiés recensés par le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) sont accueillis dans des pays en développement.

    - De gauche à (extrême) droite -

    Au-delà de ces poncifs éculés, se développent des théories nouvelles, "plus insidieuses et difficiles à déconstruire", qui ne sont plus seulement l'apanage de l'extrême droite, relève Sophie-Anne Bisiaux.

    "De plus en plus, les discours qui prônent par exemple la fermeture des frontières se parent d'arguments humanistes. On entend ainsi que fermer les frontières permettrait aux pays de départ de mieux se développer. Que ces idées soient promues par des politiciens xénophobes ou des humanistes de bonne foi, elles n'en restent pas moins fausses et potentiellement lourdes de conséquences", avertit cette spécialiste des politiques d'externalisation des frontières.

    "Comme de nombreuses études le prouvent, la migration est un puissant facteur de développement pour les pays du Sud, notamment grâce aux transferts d'argent des migrants. De même, fermer les frontières ne fait que pousser les migrants vers des routes plus longues et dangereuses, les obligeant à se remettre entre les mains de réseaux de passeurs plus ou moins scrupuleux."

    Son livre, soutenu par les Etats généraux des migrations qui rassemblent des centaines d'associations et collectifs, s'adresse tout autant aux "indécis" qu'aux "décideurs politiques à la recherche d'alternatives crédibles et audacieuses".

    Car, a-t-elle remarqué, "les discours négatifs sur l'immigration parcourent une large partie de l'échiquier politique", y compris "à gauche".

    "L'accueil des exilés et l'ouverture des frontières n'est pas un mal nécessaire, un sacrifice ou un acte de charité condescendant, mais au contraire une occasion à saisir pour tenter de construire un monde plus égalitaire, plus juste, plus solidaire", estime l'auteure.

    Si la lutte contre les préjugés en matière d'immigration est un "travail de Sisyphe", a reconnu en préface François Héran, qui dirige la chaire Migrations du Collège de France, elle a reçu ces derniers mois l'appui d'un allié inattendu: la pandémie.

    Alors que l'idée selon laquelle les étrangers "prennent les emplois des Français" a la vie dure, la crise sanitaire a été l'occasion "d'une certaine prise de conscience", se félicite Sophie-Anne Bisiaux: "Que celles et ceux que l'on nomme les +sans-papiers+ occupent pour la plupart des emplois essentiels au fonctionnement de la société".

    sha/pa/dlm

    (fr)
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