L'opposant russe Evguéni Roïzman, ancien maire d'Ekaterinbourg, dans l'Oural, et l'une des dernières figures de l'opposition encore en liberté, a été arrêté mercredi pour "discréditation" de l'armée, ont rapporté les agences de presse russes.
M. Roïzman, 59 ans, "a été arrêté tôt le matin" à son domicile à Ekaterinbourg, a indiqué l'agence officielle TASS en citant un responsable des forces de l'ordre locale.
"Une enquête a été ouverte à son encontre pour discréditation de l'armée russe", un délit passible des peines allant jusqu'à 10 ans de prison, selon la même source.
Une dizaine de policiers armés en tenues camouflage sont venus chez l'opposant dans la matinée, selon une vidéo diffusée par la chaîne Mash sur Telegram.
L'avocat de M. Roïzman, Vladislav Idamjapov, s'est vu refuser par la police l'entrée dans l'appartement de son client où une perquisition était en cours, a affirmé l'agence TASS.
"C'est une violation du droit à la défense", a dénoncé Me Idamjapov, cité par TASS.
En ouvrant la fenêtre de son appartement, M. Roïzman a crié aux journalistes qui se sont réunis près de son domicile qu'il était en effet poursuivi pour "discréditation" de l'armée, en assurant que l'enquête avait été ouverte à Moscou.
Maire d'Ekaterinbourg entre 2013 et 2018, Evguéni Roïzman pourrait donc être ensuite transféré dans la capitale russe.
Selon une source policière citée par TASS, l'enquête a été ouverte en raison d'une vidéo dénonçant l'offensive russe en Ukraine, qui a été publiée par l'opposant sur sa chaîne sur Youtube.
M. Roïzman a déjà récemment été condamné à trois amendes pour avoir condamné l'offensive en Ukraine.
"Je comprends qu'ils puissent m'arrêter", avait affirmé fin juillet Evguéni Roïzman à l'AFP. "Je ne me fais pas d'illusions, je n'ai pas peur."
Laminée par les précédentes vagues de répression, l'opposition russe a été décimée depuis l'assaut en Ukraine. Les derniers grands détracteurs de Vladimir Poutine ont émigré ou été jetés en prison.
Dernièrement, Ilia Iachine et Vladimir Kara-Mourza, deux opposants restés en Russie, ont été incarcérés pour avoir dénoncé le conflit. Ils risquent dix ans de prison. Avant cela, la figure de proue de l'opposition, Alexeï Navalny, avait été emprisonné en janvier 2021.
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