Le PDG du numéro trois de l'édition en France, Antoine Gallimard, s'est dit jeudi peu convaincu par la volte-face de Vivendi, qui cherche à céder son groupe d'édition, Editis, après avoir pris le contrôle d'un autre, Hachette Livre.
Le groupe du milliardaire Vincent Bolloré a acquis en mai la majorité de Lagardère, la maison mère de Hachette.
Pour éviter une position dominante et se conformer aux règles européennes de la concurrence, il a d'abord envisagé des cessions de maisons d'édition, avant de se tourner fin juillet vers une solution plus radicale: revendre Editis, qu'il avait acquis en 2019.
Interrogé par le magazine Livre Hebdo, M. Gallimard, qui dirige les éditions du même nom, a dit rester vigilant.
"Ce projet de revendre Editis sous forme de distribution-cotation, avec un noyau dur constitué par la cession d'actions appartenant au groupe Bolloré, est pour le moins peu clair", a-t-il affirmé au mensuel.
Tout en cherchant un nouvel actionnaire de référence (à hauteur de 29,4%) pour Editis, Vivendi a prévu de distribuer à ses propres actionnaires des actions Editis, et d'introduire la société en Bourse à Paris.
"On peut se poser la question de savoir si Vivendi tente d'éviter la constitution d'un vrai numéro deux. Quelle sera la valeur d'Editis après l'opération? Y aura-t-il des loups cachés dans les repreneurs?", s'est-il interrogé.
M. Gallimard, dont l'intérêt pour racheter des maisons d'édition éventuellement cédées dans l'opération était connu, s'est dit peu surpris que le scénario soit finalement différent.
"Je n'ai pas regrets sur l'absence de découpage. Je ne vois pas comment il aurait été possible", a-t-il expliqué.
Une telle opération était rendue très complexe par l'imbrication entre filiales d'édition et de distribution des livres au sein d'Editis comme de Hachette Livre.
hh/elc/rhl
VIVENDI
BOLLORE
LAGARDERE SCA