"Idée délirante", "recul terrible", "défenseur du non-droit": plusieurs élus de droite et de la majorité ont critiqué lundi la proposition de la Défenseure des droits, Claire Hédon, d'expérimenter des "zones sans contrôle d'identité", dont plusieurs études documentent le caractère discriminatoire.
"Après avoir défendu le burkini, la Défenseure des droits veut expérimenter l'arrêt des contrôles d'identité", a ironisé Nicolas Dupont-Aignan, chef de file de Debout la France dans un tweet, alors que sur franceinfo, le délégué général LREM, Stanislas Guerini, avait estimé dimanche que la proposition "serait un recul terrible pour la République" qui reviendrait à "admettre qu'il y a des zones de non-droit, où le droit ne s'applique pas".
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR) s'est dite sur LCI "totalement défavorable" à la proposition, considérant que "rétablir le lien entre la police et la population" passe par "les caméras embarquées" qui permettent d'"être sûrs que ça ne dérape pas".
Le député LR Robin Reda a tweeté lundi sa désapprobation en qualifiant Claire Hédon de "défenseur du non-droit". Le député des Alpes Maritimes, Eric Ciotti (LR), y avait vu samedi une "idée délirante" et "affligeant(e) de naïveté".
Ces prises de position s'inscrivent dans la lignée des critiques formulées par plusieurs syndicats de police.
Claire Hédon avait suggéré vendredi sur franceinfo d'"expérimenter l'arrêt du contrôle d'identité" dans certaines zones "parce qu'au bout d'un moment dans certains quartiers, pour certains jeunes, cela devient insupportable".
S'appuyant sur plusieurs travaux de chercheurs, un rapport du Défenseur des droits avait conclu en janvier 2017 qu'un "jeune homme perçu comme noir ou arabe (...) a une probabilité 20 fois plus élevée" d'être contrôlé que l'ensemble du reste de la population.
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