L'entreprise française Kramer, qui s'était déclarée candidate à la reprise partielle de l'usine Jacob Delafon de Damparis (Jura) a annoncé avoir retiré son offre, mettant en cause "l'opacité" du vendeur américain Kohler.
Ce retrait met en péril le site de 140 salariés du dernier fabricant français de sanitaires en céramique haut de gamme, dont Kohler veut se séparer depuis septembre parce qu'il "n'entre plus dans sa stratégie" à partir de 2021.
Il n'y a pas d'autres candidat déclaré au rachat.
"L'opacité dont a fait preuve le groupe Kohler en matière d'informations (...) emporte aujourd'hui la conviction de l'impossibilité de mener à bien" le projet de reprise, a exposé la direction de Kramer dans un communiqué.
Dans une lettre ouverte aux salariés, le dirigeant de Kramer, Manuel Rodriguez, "a fait part de sa déception de n'avoir pu sauver" les emplois, a complété le communiqué.
PME de robinetterie basée à Etain (Meuse), Kramer avait déposé début février une lettre d'intention auprès de Kohler pour la reprise partielle du site de Damparis à partir du 30 juin prochain, avec la préservation de 91 emplois sur 140 et l'objectif d'augmenter l'effectif au bout de trois ans grâce à la montée en puissance de la production. Son projet reposait sur une première année de fabrication pour le compte de Kohler.
Kramer devait présenter un business plan jeudi, a-t-on précisé de source syndicale.
Sollicité par l'AFP, Manuel Rodriguez n'a pas souhaité s'exprimer.
Jointe par l'AFP, la direction de Kohler France n'a elle non plus pas souhaité réagir.
Cette situation interroge sur la réelle volonté de Kohler de sauver l'usine née en 1899, selon Olivier Blaise, délégué central CGT de Kohler France.
"On se demande s'il a envie de vendre. Si oui, il va falloir qu'il se bouge désormais", a-t-il affirmé auprès de l'AFP.
Toutefois, Kramer avait de son côté posé "de nombreuses conditions", concernant les "volumes de charge", le "coût du matériel et de l'immobilier" et des "aides de l'État", a rapporté M. Blaise.
"On a un candidat repreneur qui met ses conditions, et de l'autre Kohler qui a les siennes, il y a sans doute eu mésentente", a-t-il estimé.
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