L'eurodéputée écologiste Karima Delli a lancé vendredi à Lille la campagne de sa liste d'union de la gauche pour les régionales, s'engageant à ne présider "rien que les Hauts-de-France", après l'entrée officielle en lice pour la présidentielle du patron régional sortant, Xavier Bertrand.
"En juin prochain, vous ferez de moi la présidente de la région des Hauts-de-France, mais la présidente de tous les Hauts-de-France, de rien que les Hauts-de-France, parce que pour le climat, pour l'emploi, il est grand temps de changer la vie des gens", a lancé Karima Delli depuis un théâtre lillois.
Elle était entourée des représentants des autres composantes de la liste d'union, - PS, PRG, Insoumis, communistes, Génération.s, Génération écologie et Place publique - , en date la seule formée en France pour les régionales.
L'un des enjeux de cette "Union de la gauche et des écologistes", est d'éviter la répétition du scénario des régionales de 2015, quand le PS s'était retiré pour éviter la victoire de Marine Le Pen, laissant au RN le monopole de l'opposition à Xavier Bertrand dans l'hémicycle.
Alors que M. Bertrand (ex-LR), candidat à sa reconduction, vient d'officialiser sa candidature à la présidentielle de 2022, Mme Delli a pointé qu'"avant de devenir le candidat permanent aux élections, il était ministre de la Santé" et avait contribué à la "casse programmée des services publics", notamment à l'hôpital.
En tant que président de région, il a échoué à apporter une réponse aux dégâts sanitaires, sociaux et psychologiques de la crise du Covid-19, a-t-elle estimé.
La candidate de 42 ans, originaire de Tourcoing, qui se veut la voix de l'"écologie populaire", a promis de faire de la jeunesse sa priorité, avec des transports collectifs régionaux gratuits pour les jeunes et l'expérimentation de la mise en place d'un revenu de solidarité.
Elle a également dit souhaiter lancer "les premières assises de la transformation de l'industrie".
Ses partenaires ont pour leur part dénoncé un bilan, jugé en trompe-l'oeil, de Xavier Bertrand en matière d'emploi, déplorant l'absence d'une "vraie opposition" régionale.
Pour Ugo Bernalicis, député LFI du Nord, "la cible numéro un, est d'aller faire voter les gens, et notamment les abstentionnistes".
Le sénateur socialiste du Nord, Patrick Kanner, a pour sa part martelé son opposition à un report possible des régionales, prévues les 13 et 20 juin, y voyant "sinon une forfaiture - le mot est fort - du moins un déni de démocratie".
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