Le président du groupe Les Républicains au Sénat Bruno Retailleau dénonce jeudi un "immobilisme" du gouvernement après l'annonce du report du projet de loi immigration qui prendra d'abord la forme d'un "grand débat" en octobre au Parlement.
"L'urgence revendiquée il y a seulement quelques jours ne semble donc plus si urgente", fustige M. Retailleau dans une interview au Figaro. "Ce report n'est en fait que la conséquence de l'immobilisme auquel conduit le +en même temps+ macroniste sur les sujets régaliens", poursuit-il.
Le projet de loi, annoncé il y a une semaine, devait arriver devant le Sénat "la semaine du 10 octobre", avait affirmé à l'AFP une source gouvernementale.
Mais le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a été contraint d'en reporter l'examen à la demande de Matignon.
Le ministre organisera, "à la demande" de la Première ministre Elisabeth Borne, "dès la fin août et en septembre", une "concertation place Beauvau sur la base de nos propositions, avec tous les partis, les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile", a-t-il dit mercredi au Figaro.
Et suivra en octobre un "grand débat" sur le sujet à l'Assemblée nationale et au Sénat, "avant qu'un projet de loi finalisé ne soit présenté", a précisé le ministre.
De quoi déclencher l'ire du sénateur LR alors qu'il se félicitait mercredi d'avoir obtenu que le projet de loi soit examiné en premier au Sénat dominé par la droite et ce "dès le début de la session parlementaire", précise-t-il vendredi dans Le Figaro.
M. Retailleau critique également les mesures annoncées par Gérald Darmanin, "pas suffisamment concret(es)" et qui ne vont "pas au bout des choses".
"Je mets en garde Gérald Darmanin: l'immigration n'est plus maîtrisée dans notre pays", tance Bruno Retailleau. "Il ne pourra pas se contenter d'une réforme cosmétique".
Il fait référence aux déclarations du ministre qui a dit souhaiter une "lutte plus intraitable que jamais contre les délinquants étrangers", une "réforme profonde de l'organisation de l'asile" et une "intégration plus exigeante des étrangers".
Gérald Darmanin a évoqué notamment le conditionnement d'un titre de séjour à "l'obtention d'un certificat prouvant la maîtrise du français et l'acceptation des valeurs de la République", ou encore la suppression des dispositions interdisant l'expulsion des étrangers délinquants (mariage, arrivée en France avant l'âge de 13 ans).
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