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  • Dans un théâtre parisien, le vertige du départ en exil (fr)
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  • A quel moment décide-t-on de quitter son pays ? De la répression politique à l'oppression homophobe, une pièce de théâtre met en scène ce "point de bascule", à la fois intime et universel, qui témoigne d'un exil bien souvent inéluctable.

    Une comédienne s'installe devant un petit groupe de spectateurs. Elle tient une tablette, sur laquelle apparaît Mirshekari Hura, l'une des sept membres de l'Atelier des artistes en exil, auxquels des acteurs donnent une voix, à la Maison des métallos, qui accueille la représentation destinée aux professionnels du milieu, dans le cadre de la résidence d'artiste octroyée dans ce théâtre parisien en février.

    Pour cette peintre iranienne de 35 ans, l'exil s'est imposé quand elle a réalisé à quel point il était "difficile d'être une femme artiste et de s'exprimer en Iran".

    Pendant un séjour à l'étranger avec son mari, les autorités trouvent lors d'une perquisition des textes satiriques "sur les mollahs" ou encore des nus, "qui auraient suffi à nous condamner à mort". Cela entérine la décision.

    "Depuis que je suis en France, je me suis remise à peindre, je suis libre de penser. Une artiste a besoin de liberté", se félicite-t-elle.

    A l'origine de la pièce, intitulée "Je passe 4", la metteuse en scène Judith Depaule, qui dirige l'Atelier des artistes en exil, a posé la même question à ses nouvelles recrues: "Se souvenir du moment exact où ils ont décidé de partir. Quel a été ce fameux point de bascule ?"

    - "Changer les regards" -

    "Faire entendre ces récits, c'était la meilleure façon de faire comprendre aux personnes que l'exil, c'était pas une partie de plaisir. Partir, tout laisser derrière soi, parfois ne même pas avoir le temps de dire au revoir à ceux qu'on aime, c'est quelque chose de vraiment lourd", explique-t-elle à l'AFP.

    "L'idée, c'était de faire changer les regards. On voit le décalage entre leurs histoires (...) et ce pour quoi ils sont faits, l'art", juge Judith Depaule, qui assume une mise en scène minimaliste au service du récit, parfois vertigineux.

    Les comédiens se déplacent devant l'assistance pour déclamer, chacun, sept fois la même histoire, simultanément. Celle d'une queer iranienne, d'un compositeur congolais, d'un vidéaste amateur guinéen...

    "C'est pour dire qu'il n'y a pas une histoire de la crise migratoire, c'est plein d'histoires. C'est comme si vous défiliez dans la rue et que vous entendiez toutes les pensées des personnes", reprend Judith Depaule. "Toutes ces personnes ont quelque chose à vous dire. Tout d'un coup, votre oreille en retient une."

    - "Un lien entre nos histoires" -

    Celle de Dighya Mohammed Salem, par exemple. La chanteuse de 48 ans, originaire du territoire disputé du Sahara occidental, revendiqué par Rabat, a "toujours été une réfugiée".

    Sa terre natale, elle ne s'en souvient même pas: ses parents ont fui "la violence et la peur" quand elle était enfant, avant de grandir dans des camps de migrants en Algérie.

    "Je suis entièrement une lettre artistique et politique. C'est une catastrophe au Sahara occidental, il faut en parler: 130 ans sous occupation espagnole, maintenant le Maroc depuis 47 ans. Et il ne se passe rien. J'ai passé toute ma vie sans me construire", jusqu'à l'exil en France il y a deux ans, raconte-t-elle à l'AFP, émue aux larmes d'être aujourd'hui l'objet d'une pièce de théâtre.

    "Notre rôle, en tant qu'acteur, actrice, c'est de passer la parole, pas l'interpréter, pas la jouer, mais vraiment se faire messager de ces paroles d'exil", confie Zelie Gillet, 24 ans, qui a donné sa voix à la chanteuse Sahraouie.

    En entendant les autres récits, Dighya Mohammed Salem a "senti une solidarité" se dégager.

    "J'ai le sentiment d'avoir vécu la même chose, même si je crois que leurs vies sont plus dures que la mienne", affirme-t-elle, le visage encadré d'un voile bleu. "Il y a un lien entre nos histoires."

    sha/pga/tes

    (fr)
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