Les organisatrices d'une manifestation en hommage à Sarah Everard, une jeune londonienne enlevée et tuée alors qu'elle rentrait chez elle, ont renoncé à maintenir l'événement prévu samedi à Londres face au refus de la police en raison des règles anticoronavirus.
"Faute d'engagement constructif de la part de la Metropolitan police, nous ne pouvons pas de bonne foi laisser l'événement de ce soir se tenir", a déclaré samedi matin dans un communiqué sur Twitter le mouvement "Reclaim these streets".
A la place, le mouvement s'est fixé pour objectif de recueillir 320.000 livres sterling (372.000 euros) pour des causes en faveur des femmes, correspondant à l'amende de 10.000 livres sterling (11.600 euros) encourue par les organisatrices multipliée par le nombre d'endroits où des événements devaient se tenir.
Le mouvement avait saisi vendredi la justice pour contester le refus de la police de Londres de laisser l'événement se tenir, en vain.
Un policier de 48 ans membre de l'unité de la police de Londres chargée de la protection des représentations diplomatiques, Wayne Couzens, a été inculpé vendredi soir pour enlèvement et meurtre.
Cette responsable marketing de 33 ans avait disparu dans la soirée du 3 mars alors qu'elle rentrait à pied chez elle dans le sud de la capitale.
Wayne Couzens, qui doit être présenté à la justice samedi, avait été arrêté mardi soir dans le Kent (sud-est de l'Angleterre), où il vit et où le corps de la victime avait été découvert mercredi dans un bois. Son identification formelle a été confirmée vendredi.
Sarah Everard, 33 ans, avait rendu visite à des amis à Clapham, dans le sud de Londres, et rentrait chez elle à Brixton, à environ 50 minutes de marche, lorsqu'elle a disparu vers 21h30 le 3 mars.
L'affaire a soulevé une vive émotion au Royaume-Uni. Jeudi, une députée, Jess Phillips, avait lu devant la Chambre des communes les noms des 118 femmes victimes de meurtre l'an dernier dans le pays.
Dans un tweet jeudi, le Premier ministre Boris Johnson s'était dit "choqué et attristé" par cette affaire, et avait appelé à "travailler rapidement pour trouver toutes les réponses à cet horrible crime".
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