Installées en 2003 pour un test dans un quartier du centre-ville de Marseille, les caméras de vidéoprotection ont été déployées au fil des années dans toute la cité phocéenne, où elles seraient aujourd'hui plus de 1.500.
A l'origine, il n'y avait que cinq caméras reliées à un mini-PC géré par des employés municipaux. Elles avaient été installées à Noailles, un quartier populaire proche du Vieux-Port, notamment connu pour ses vendeurs de cigarettes à la sauvette.
Il s'agissait d'un test de six mois destiné à évaluer les performances techniques et humaines du système avant un éventuel élargissement du périmètre filmé aux quartiers touristiques de la ville, de la gare Saint-Charles à l'hypercentre, dont l'arc du Vieux-Port.
En 2010 sont ensuite lancés les premiers marchés portant sur 300 à 400 caméras, dont la première sera installée le 19 décembre 2011, se souvient Caroline Pozmentier, ex-adjointe à la sécurité du maire LR Jean-Claude Gaudin.
L'annonce par l'Etat d'une aide aux communes dans le cadre du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), créé en 2007, va doper le déploiement de la vidéoprotection à Marseille.
Un premier centre de supervision urbain (CSU), un PC recevant les images de toutes les caméras, est provisoirement installé en 2011 sur le site de la Belle-de-Mai, non loin de la gare Saint-Charles, en prévision notamment de l'année 2013, qui voit Marseille devenir capitale européenne de la culture.
Un nouveau CSU mieux équipé le remplace en février 2012 alors que la ville compte 700 caméras. Derrière les écrans, une trentaine de policiers municipaux se succèdent sur trois rotations, permettant la présence de 10 opérateurs 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Le centre est couplé au PC radio de la police municipale pour faciliter les interventions des équipages sur le terrain.
"Nous avons fait en sorte d'avoir une répartition équitable des caméras dans les arrondissements en concertation avec la police nationale, l'Education nationale, les transports et les services hospitaliers pour s'assurer de la pertinence de chaque implantation", se rappelle Caroline Pozmentier.
En 2019, la ville comptait 1.400 caméras, une cinquantaine d'opérateurs devant les écrans du CSU désormais raccordé à certains services de police, précise-t-elle.
Un marché pour une vidéoprotection "intelligente" destiné à aider les opérateurs à mieux gérer le flux d'images avait auparavant été lancé en 2015. Il aboutira en 2018 à la signature par la ville d'un contrat avec la SNEF, une société marseillaise spécialisée dans les technologies de l'information et des télécommunication. Ce projet a aujourd'hui été gelé par la nouvelle municipalité de gauche.
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