Après dix jours de cavale, les deux principaux suspects de l'assassinat d'un jeune réfugié afghan à Colmar (est de la France) ont été arrêtés coup sur coup, le tireur présumé mardi en banlieue parisienne et son complice la nuit suivante, à quelques centaines de mètres du lieu du crime.
La cavale de l'auteur présumé du coup de feu mortel, âgé de 17 ans, s'est achevée à Sarcelles (banlieue populaire au nord de Paris) mardi en début d'après-midi.
Selon le journal les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), le suspect, qui résidait à Colmar, a été condamné à six reprises pour des affaires de vol, de recel, de dégradation de biens publics et de stupéfiants.
Son complice, tout juste majeur, a été interpellé quant à lui dans la nuit de mardi à mercredi en compagnie de deux autres personnes dans un quartier de Colmar, où les faits ont été commis, à l'issue d'une spectaculaire opération de police.
En fin d'après-midi mardi, des policiers lourdement armés ont investi et bouclé une tour de 15 étages, située à 500 mètres des lieux de l'assassinat.
Puis vers 02H00 du matin, les individus menottés, visiblement assez jeunes, sont sortis dans le calme par l'entrée principale, encadrés par les policiers.
En visite le 14 août chez des amis à Colmar, Abdul Quayyeem Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2017, a été tué d'une balle dans le thorax.
Importuné par les bruits d'un scooter alors qu'il était avec des amis, il avait demandé au conducteur de s'éloigner. Ce dernier l'avait alors insulté, avant de revenir "avec plusieurs individus".
Une rixe avait alors éclaté entre les deux groupes et, "alors qu'une partie des protagonistes se dispersait, un coup de feu était tiré par un individu (...) en direction de la victime", avait détaillé Mme Sorita-Minard qui a ouvert une information judiciaire contre X pour assassinat.
Le jeune Afghan était décédé des suites de ses blessures à l'hôpital la nuit suivante. L'autopsie a confirmé qu'il avait été atteint d'une seule balle.
Quant au tireur présumé et son complice, qui lui aurait fourni l'arme, ils avaient pris la fuite.
L'émotion reste vive dans la communauté afghane. "Je ne veux plus vivre ici, je n'aime plus cet endroit et j'ai peur", a ainsi confié à l'AFP Ahmad, un Afghan de 23 ans qui n'a pas souhaité préciser son patronyme.
La victime, venue lui rendre visite le jour du drame, travaillait comme lui chez le constructeur automobile Stellantis à Mulhouse, dans l'est de la France. Le jeune homme décédé avait une femme et quatre jeunes enfants restés en Afghanistan, d'après ses amis.
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STELLANTIS